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Critiques de Robert Musil (134)
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L'Homme sans qualités, tome 2

Le tome 2 est inachevé. Ulrich ne vit pas d'histoire d'amour avec Diotime mais sa soeur apparaît et ils ont une relation très ambiguë.

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L'Homme sans qualités, tome 1

Je sais bien qu'il est trop tard pour changer le titre de cette oeuvre, mais il me semble que "L'homme sans qualités" est une mauvaise traduction de la volonté de l'auteur, ingénieur, exprimée par "Eigenschaften". En effet, Eigenschaft est utilisé en chimie pour parler des propriété d'un élément, d'un corps, de ses particularités. Il me semble donc que "L'homme sans propriétés" aurait mieux reflété le titre originel allemand. Certes, le terme propriétés en français est ambivalent. Alors peut-être que "particularités" aurait mieux convenu.





Quelques jours plus tard…

Quelle que soit la qualité de la traduction, le résultat est assez difficile à lire et certaines phrases m’écorchent les yeux et les oreilles. J’ai donc téléchargé le texte original à partir du site buecher.de pour 0,99€. Un peu presomptueux je suis, sans doute, mais on va voir laquelle des deux versions est la plus difficile.

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Les désarrois de l'élève Torless

Un curieux livre qui est à la fois hypnotique, dérangeant, à la limite de l’hermétisme, pas si.ple à lire mais que l’on ne peut abandonner. Premier livre de Robert Musil et l’écriture travaillée, à la limite de la psychanalyse .... un Proust allemand? Ce livre donne envie de lire l’hoMMe sans qualité mais en même temps cela impressionne....
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L'Homme sans qualités, tome 1

"qui trop embrasse, mal étreint" dit-on. C'est le cas de Musil avec ce livre dont l'ambition d'universalité en fait un pensum de quelque deux mille pages difficile à digérer. Plus proche de l'essai que du roman, ce n'est pas sans intérêt, loin de là, mais il faudrait y consacrer peut-être une année entière pour en venir à bout. Je n'ai pas eu ce courage, d'autant que quasiment chaque phrase interpelle le lecteur. Ce n'est pourtant pas un ouvrage philosophique (aucun système cohérent et complet n'y est présenté), mais plutôt un ensemble de réflexions et questionnements sur les sujets les plus divers. Pas le genre de lecture que je recherche.
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Les désarrois de l'élève Torless

Il y a longtemps que je voulais lire le premier roman de Robert Musil (1880-1942), publié en 1906 et adapté beaucoup plus tard au cinéma.

La trame du récit est simple. L'adolescent Törless devient pensionnaire dans une école militaire privée. D'abord désorienté, il s'adapte peu à peu et se trouve deux camarades, Beineberg et Reiting. Un autre élève, Basini se révèle être un voleur. Beineberg, Reiting, mais aussi Törless ne le dénoncent pas: ils profitent de la situation pour asservir Basini d'une manière abjecte. Dans le plus grand secret, ils le soumettent à des humiliations et lui imposent des relations homosexuelles. Basini, qui est une faible, ne sait pas résister à ses tortionnaires. Törless se comporte plus comme un spectateur que comme un acteur, mais il méprise Basini pour sa lâcheté. Cependant, il cultive aussi une certaine ambivalence. Finalement, les deux sadiques ne seront pas inquiétés, Basini sera sanctionné et renvoyé de l'école et Törless sera poussé vers la sortie.



Ce court roman m'a semblé difficile à lire. D'abord parce qu'en 1906 Robert Musil était contraint de ne pas nommer ouvertement les actes scandaleux qui sont au centre du récit. Ensuite, le héros, en pleine recherche de lui-même, ne comprend pas grand-chose à ce qui lui arrive et se perd en spéculations intellectuelles arides et stériles. Il en vient même à spéculer sur les nombres imaginaires (dont le bon sens commun ne peut pas saisir la signification, mais qui servent d'intermédiaires utiles dans des calculs mathématiques aboutissant à un résultat réel, donc compréhensible). Si je comprends bien, le romancier présente l'étrange vécu de Törless comme une étape intermédiaire - presque incompréhensible - entre deux états "réels" de sa vie: son enfance et l'âge adulte. A noter que Beineberg et Reiting eux-mêmes "habillent" leur brutal sadisme avec des théories absurdes.

Voici un livre ambitieux qui réussit à montrer le désarroi et les cafouillages d'un adolescent provisoirement perverti par de très mauvaises fréquentations. Mais, franchement, la lecture m'a semblée assez ardue.

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L'Homme sans qualités, tome 1

Livre incroyablement difficile à lire.

Je le lis en allemand en m'appuyant sur une version française. Mais même en français certaines phrases sont très compliquées. Est-ce qu'un livre est génial parce qu'il est incompréhensible? Je me souviens que j'avais essayé de lire la critique de la raison pure sans non plus y comprendre " a single word "

Si quelqu'un peut me donner les clés de lecture, je suis preneur.



27/09/2017

Reprends cette critique un peu simpliste, écrite sous l'effet de la déception de ne pas avoir compris grand chose à la première approche de ce livre.

Je n'en ai pas encore repris la lecture, mais cela me taraude. Pourquoi ? Je me suis entre-temps intéressé plus à la politique et aux mouvements littéraires de la deuxième moitié du 19ième siècle. Et certains points obscurs de ce livre s'éclairent petit à petit.

Par exemple le docteur Arnheim est l'alter ego du Doktor

Rathenau. Clarisse, l'épouse de Walter, semble être la doublure de Lou Andreas Salomé, qui a traversé les vies de Wagner, Nietzsche, Rilke et de bien d'autres intellectuels de cette époque. Ensuite l'homme sans qualité Ulrich n'est-il pas un nihiliste au sens russe, en quelque sorte l'Oblomov de Goncharov?

Voilà quelques découvertes qui me font penser que j'ai refermé, alors, ce livre un peu vite. Mais cela me donnera-t-il le courage de le réouvrir.

Une chose est certaine c'est que Musil est resté ancré quelque part au fond de mon esprit et que de temps en temps au gré de mes lectures certaines pages et certaines personnages resurgissent. En ce moment je suis en train de lire du Konsalik: Amour sur le Don. Je suis tenté de le refermer ce livre très vite car c'est un fatras littéraire impossible, et qui plus est embrassant plus de 600 pages.

Comme on dit au rugby il serait temps de faire un retour aux fondamentaux, de reprendre des livres plus sérieux. La vie est trop courte pour lire de la mauvaise littérature.

Alors à quand ma prochaine critique sur " der Mann ohne Eigenschaften"

Sollte ich Nietsche lesen, um dieses Buch besser verstehen zu können?

27.08.2018.

Ca y est, c'est reparti. Je reprends la lecture de Musil. Ca prendra le temps que ca prendra. Je ne vais pas me presser. Musil a mis plus de 20 ans à l'écrire! Double lecture: en francais en allemand. Mal sehen, sas daraus wird.
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Les désarrois de l'élève Torless

Je me suis lancée dans ce livre en espérant faire une belle découverte chez les classiques allemands/autrichiens. Mais j'en ressors aussi échevelée que sur la photo ! Pour être franche, j'ai eu beaucoup de mal à saisir certaines notions et tout au long de la lecture, je me suis même demandée plusieurs fois qu'est-ce ce qui a fait le succès de ce livre. Peut-être suis-je passée à côté de quelque chose ?

Nous suivons les pensées erratiques d'un adolescent, Törless, qui quitte le cocon familial pour être en pensionnat parmi des jeunes de son âge. En s'acoquinant avec deux garçons Beineberg et Reiting, il participe à l'humiliation d'un camarade de classe.

A mes yeux, Törless est un garçon bizarre, assailli par des pensées confuses et obscures. Il est d'abord tiraillé entre son désir sexuel pour Basini et son dégoût face à cette attirance physique, qu'il considère lui-même comme un vice. Puis sa façon d'agir m'a complètement déconcerté : il observe d'un oeil presque indifférent le comportement brutal de ses amis et écoute sans y prêter vraiment attention leurs théories vaseuses pour justifier leur sadisme (viols répétitifs, coups, humiliations verbales). Comment expliquer sa passivité alors qu'intérieurement il bouillonnait d'idées ?

Ensuite, il se complait dans des réflexions existentielles, se délecte d'introspections étranges mais ces idées m'ont paru nébuleuses et peu claires. Que voulait-il dire à propos de son engouement pour les mathématiques, notamment les « nombres imaginaires » ? Et sa réponse lors de l'interrogatoire ?

Je me suis sentie perdue lors de lecture, d'autant plus que le style d'écriture est très technique, donc très lourd : les idées sont abstraites, le ton est froid. Je me suis sentie frustrée en sortant de cette lecture ardue et obscure, où je n'ai pas saisi le fond de la pensée de l'auteur.

Mon avis est facile à deviner : je n'ai pas du tout aimé, donc je ne le recommande absolument pas !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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L'Homme sans qualités, tome 1

Plus de cogitation que d'action ou les sentiments transcrits en actes. Beaucoup de descriptions de paysages aussi.L'histoire se passe en Autriche avant la 1ère guerre mondiale.
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Les désarrois de l'élève Torless

Le premier roman de Robert Musil. Törless, adolescent brillant mais perturbé, élève dans une école militaire de l'Autriche à la fin du XIXe siècle... Relations d'amitié ambigües, cruauté, questionnements et interrogations sur l'Homme.

Törless...ou Ulrich adolescent ?
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Les désarrois de l'élève Torless

Müsil écrit ici l’histoire d’une âme d’adolescent qui se met en quête d’elle-même en plein cœur d’évènements brutaux où elle s’est laissée entraînée.

J’ai particulièrement aimé l’épisode de la découverte de Kant, mais tout l’ensemble est extrêmement prenant.



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Les désarrois de l'élève Torless

J'ai lu ce livre sans grande passion, mais j'étais intéressée quand même et, une fois refermé, il m'a laissé des impressions agréables, comme lorsqu'on a lu quelque chose qui a de la valeur.



D'abord attirée par la peinture d'Egon Schiele en couverture et par la réputation de l'écrivain, j'ai décidé de lire Les Désarrois de l'élève Törless. Je n'avais pas envie de me livrer à des lectures parlant d'amour ou de passions, de sentiments qui auraient pu raviver ce dont je souhaitais guérir. Je n'étais pas non plus portée vers la littérature de guerre que j'ai pourtant affectionnée en avril avec Les Bienveillantes. Alors, une histoire de pensionnat pouvait me convenir.



Mais on ne peut pas résumer ce livre ainsi. Dès la première page, le lecteur est dans les pensées souvent confuses de Törless, un jeune garçon que ses parents ont placé dans une école. Il est d'abord très triste de cette séparation pour finalement y prendre goût. J'avoue n'avoir pas toujours compris certains de ses désarrois ou raisonnements, mais c'est tellement bien écrit qu'on se laisse porter par le style.



Törless se lie avec Reiting et Beineberg. Tout commence avec cette phrase que s'écrie Reiting au quatrième chapitre : « Dis donc, je l'ai eu ! (…) Le voleur de casiers ! » Basini a dérobé de l'argent dans des casiers pour rembourser des dettes qu'il avait, mais il comptait le rendre. Cet événement va être le point de départ d'un chantage cruel auquel les trois camarades vont soumettre le jeune voleur. Il subira des humiliations, des sévices… et sera le révélateur de certains questionnements de Törless…



Musil s'est justifié sur les liens homosexuels qui se tissent dans ces pages :



« Je ne veux pas rendre la pédérastie compréhensible. Il n'est peut-être pas d'anomalie dont je me sente plus éloigné. Au moins sous sa forme actuelle.

On pourrait remplacer Basini par une femme, et l'homosexualité par le sadisme, le fétichisme, tout ce qui a quelque rapport avec des émotions aberrantes. »....



Présenté comme un roman de formation, c'est en effet celle de Törless qui s'opère petit à petit sous nos yeux.
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L'accomplissement de l'amour

Ce court texte, publié à titre posthume, cible une thématique complexe et profonde, l’amour. L’auteur nous dépeint ce sujet sous ses différentes formes et il présente l’adultère comme un possible prolongement de l’amour dans le mariage et non comme une fin de l’union. Les descriptions complexes tendent plus à donner un côté abstrait à cette nouvelle, il faut vraiment aimer. Puis l’écriture a un côté philosophique, ce qui demande une attention particulière de la part du lecteur.


Lien : https://instagram.com/plante..
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Les désarrois de l'élève Torless

C’est un livre déconcertant. Avec une précision redoutable, Musil explore le monde trouble, ambivalent de l’adolescence, moment buissonnier qui procure notamment « le privilège d’observer le monde démaquillé ».

Rappelons-nous : c’est le temps du grand étonnement face à l’amplitude du réel. D’où le désir de sortir de la vie routinière, emplie de fades certitudes : « il devait exister une porte pour sortir de l’univers de ces êtres irréprochables et sereins » peuplant le monde ordinaire. « Tous ces hommes mûrs, ces belles intelligences n’ont jamais fait que s’envelopper d’un filet dont chaque maille renforce la précédente, de sorte que l’ensemble a l’air merveilleusement naturel ; mais où se cache la première maille, celle dont tout le reste dépend, nul ne le sait ». Rebelle, entier, l’adolescent refuse « cet émoussement de la sensibilité qui fait qu’on ne s’inquiète même plus de voir un autre jour finir ». C’est le comble. Et le fait est : Tӧrless « n’avait pas appris encore à se coucher tous les soirs pour mourir sans y accorder d’importance », pénétré de l’évidence (nullement relevée par les grands esprits de ce monde) que « nous mourons tous les jours, dans les profondeurs sans rêves du sommeil ». Conjointement à ces interpellations, la poésie (comme souvent à cet âge) surgit : « soudain, et il lui sembla que c’était la première fois de sa vie, il prit conscience de la hauteur du ciel. Mais plus il pénétrait loin dans la hauteur, plus il s’élevait sur les ailes de son regard, plus le fond bleu et brillant reculait ». Mais point de “mysticismeˮ pour autant : « Je cherche rien de surnaturel ; c’est le naturel au contraire que je cherche, comprends-tu ? Je ne cherche rien hors de moi, je poursuis quelque chose en moi, en moi, quelque chose de naturel ! et que pourtant je ne comprends pas ».

Ce que les sages de ce monde appellent « l’Âge ingrat » est aussi le temps de la gestation : « un chemin qui menait aux profondeurs de son être », écrit Musil à propos de Tӧrless. « Son âme était une terre noire sous laquelle les germes déjà bougent, sans qu’on sache encore ce qu’ils donneront ». « Des parcelles de sa personnalité attendaient encore, tels des germes, le moment de la fécondation », « comme si ses racines devaient d’abord descendre à tâtons, et bouleverser le sol qu’elles sont destinées à mieux fixer plus tard ».

Cette gestation difficile passe par une expérimentation parfois sauvage, primitive même, souvent exécutée “dans le noirˮ, en tous les cas en dehors de toute règle, de toute morale. Mais ne nous leurrons pas sur l’importance de ces frasques : « Tout ce qu’il faisait n’était qu’un jeu, l’aidait simplement à supporter cette période larvaire de sa vie, et sans le moindre rapport avec sa véritable personnalité qui ne devait apparaître qu’ensuite, dans un délai encore indéterminé ». Car « le chemin sombre et secret » que l’adolescent emprunte est avant tout une « expérience intérieure » : « ce qui l’intéressait, c’était le phénomène mental que ces actes déclenchaient en lui, ce phénomène dont il continuait à ne savoir presque rien et devant la réalité duquel tout ce qu’il pouvait en penser lui paraissait futile ». Ce que Musil résume en une phrase dont il a le secret : « Je ne connais plus d’énigmes : les choses arrivent, voilà l’unique sagesse ».

Mais comment peut-on retraduire aussi bien cet itinéraire initiatique lorsqu’on a vingt-cinq ans (âge auquel Musil écrit cet ouvrage) ? La modernité du processus narratif, la profondeur des analyses, la complexité des thèmes, l’autorité du style, la justesse des expressions attestent de la surprenante maturité de ce très jeune auteur. C’est stupéfiant de précocité.
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Les désarrois de l'élève Torless

Pas facile de pénétrer dans l'univers de Musil et de son Elève Törless. Nous voilà plongés au cœur de la bonne société de l'empire austro-hongrois, au tournant des XIXè et XXè siècles. Au sein d'une école, un groupe d'adolescents décide de "prendre en main" un de leurs camarades, coupable de vol, plutôt que de le dénoncer. Un peu entrainé par les autres, mais aussi un peu en écoutant ses propres pulsions, Törless se laisse aller lui aussi au pire : violence, intimidation, viol, pressions psychologiques, cruauté. Avec un air de ne pas y toucher. Et c'est ça qui est extrêmement gênant. Car Törless observe les faits en éprouvant certes bien un malaise, mais guère plus. Il porte sur les événements un regard intellectualisant qui lui permet de rester à peu près à distance. Je suis un peu circonspect après la lecture de ce roman, qui me laisse une impression étrange et désagréable. L'écriture de l'auteur m'a beaucoup plu. J'ai en revanche eu un peu de mal avec les envolées philosophiques et les considérations mathématiques de Törless. La rencontre avec Musil n'a qu'à moitié fonctionné.
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L'Homme sans qualités, tome 1

Souvent classée parmi les œuvres majeures du XXème siècle j’en ai parfois été lassé. Mais de quoi alors ? Comment une telle œuvre (et disons déjà « le tome 1 ») qui condense de manière incomparable les interrogations et les potentialités, les contradictions et les craintes de ce début du XXème siècle peut être lassant ? Et bien justement, au bout de 1000 pages de tergiversations intellectuelles, on est rincé. On y parle de progrès, des sentiments, des Idées, du sens de la vie ou du sens de l’humanité, pour n’évoquer que ça.



L’écriture de l’Homme sans qualité était peut-être le moyen pour Robert Musil de mettre sur le papier, en le rendant inaltérable, le résultat de ses propres réflexions, pour tenter de comprendre dans quel état d’esprit était cette partie de l’Europe à la veille de la catastrophe que l’on connait : la première guerre mondiale.

Même si la situation géopolitique n’est pas approfondie dans l’ouvrage, on comprend bien l’enjeu de cette « Action parallèle » pour les « patriotes autrichiens » dans l’incapacité de définir leur identité propre dans cet empire austro-hongrois coincé entre l’Empire d’Allemagne et les pays slaves de l’Europe du Sud-Est.



Le personnage principal, qui a connu jusque-là un succès modeste dans sa carrière, est au centre de l’action de l’œuvre. Cet Homme sans qualité, n’en est pas tant dépourvu, mais il ne sait pas comment se définir. L’auteur se sert de ce flou pour incarner ses propres réflexions et nous communiquer ses interrogations. A l’inverse, le personnage du Dr Harneim semble représenter un homme qui a toutes les qualités, un homme qui ne reste pas dans la « moyenne », qui à réponse à tout. On a l’impression que cet homme sait tout. Mais finalement lui-même reconnait qu’on ne peut pas tout connaitre, tout savoir, la vérité est propre à chacun, selon ses valeurs, sa culture, son histoire…



Et c’est le combat, intellectuel, du personnage principal, de faire reconnaitre cet état de fait, que tout ce que l’on fait, tout ce que l’on croit, dépend de nos mécanismes de pensée, qu’il n’y a pas une vérité unique. Finalement, il pourrait s’appliquer cette maxime bien connue de Socrate : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».
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De la bêtise

Un livre à lire dans notre contexte sociétal : de la bêtise de Robert Musil, un fascicule intéressant dans lequel l’auteur tente de répondre à la question : qu’est-ce que la bêtise ?

« Chaque intelligence a sa bêtise » et Robert Musil nomme les nombreuses personnes intelligentes qui ont aussi leur bêtise.

Le terme « bête » est employé dans n’importe quel contexte et par n’importe qui. C’est souvent une injure donnée comme le terme vulgaire. Il ajoute aussi qu’il existe un lien entre vanité et bêtise. Pour lui, le vaniteux produit moins que son antonyme le modeste. Quelquefois, l’intelligent est bête par convenance. Il faut trouver dans tous rapports humains ce qu’appelle Musil « une température moyenne », c’est ce qui permet d’être civilisé.

Mais sous le terme « bêtise » souvent se cache une incapacité, une incapacité pour un homme ou une femme à vivre son entendement et son affect, un désaccord entre les deux.

A lire !

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Les désarrois de l'élève Torless

À quelques exceptions près, je n'apprécie pas outre-mesure la littérature germanophone, que je trouve parfois dénuée d'un je ne sais quoi qui rend la lecture pesante. J'ai retrouvé cette impression au début de ce roman mettant en scène un jeune adolescent étudiant dans un internat renommé, et contant ses premiers émois et ses réflexions sur ses relations avec ses camarades de classe, tous plus imbus d'eux-mêmes les uns que les autres.

Cependant, la lecture se fait plus aisée au fil des pages, et les descriptions extrêmement précises du ressenti ou des questionnements de l'élève Törless se font passionnantes.

Véritable dissection des songes qui parsèment la tête d'un jeune adolescent masculin, et qu'il ne peut que difficilement partager avec son entourage, les désarrois de l'élève Törless fait partie de ces livres qui donnent envie de rencontrer leur auteur par l'extrême intelligence que l'on y ressent.



Une lecture que l'on ne trouvera pas forcément agréable, mais qui demeure curieuse et parfois si juste qu'elle impressionne.
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L'Homme sans qualités, tome 1

Une somme découverte en 1981 grâce à un prof.de l'Ecole Normale de Besançon !
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L'Homme sans qualités, tome 2

Ce deuxième tome est plus long que le premier mais beaucoup plus intéressant que le premier. En effet, j'ai fini par me faire au mélange roman/essai et au rythme soutenu des informations que veut nous faire partager l'auteur. Pendant cette lecture, je me suis posée beaucoup de questions sur certaines de ses phrases. Une très belle découverte
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Les désarrois de l'élève Torless

Excellent également ! Sans doute moins un texte fondateur que L'homme sans qualités, mais très bonne lecture, très représentative également de l'auteur.
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