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Citations de Robert R. McCammon (261)


- Qu'est-ce que c'est ? l'interrogea Matthew. Du poison ?
- C'et du sucre en poudre, l'informa Linch. Avec une pointe d'opium. Ça les engourdit, y courent moins vite comme ça. (Il renferma le couvercle du récipient en bois et le rangea dans le sac en cuir.) Pourquoi ? Vous voulez piquer mon boulot ?
- Non. Sans façon.
Linch sourit. Il écoutait les couinements des rats qui avaient apparemment flairé le festin qu'on leur destinait. Linch enfila ses gants en daim, puis avec une aisance née de l'habitude, il retira le bout de bois qui protégeait la larme au bout de son bâton. De son sac, il sortit un instrument effrayant qui présentait cinq lames courbes, comme des petits faux, et le vissa à l'extrémité du bâton. Deux fermoirs de métal furent enfoncés dans des cannelures afin de fixer l'horrible dispositif. Ensuite, Linch l'observa avec une fierté évidente.
- Z'avez jamais rien vu de pareil, pas vrai ? je peux en embrocher deux ou trois à la fois avec ça. C'est moi qui l'ai inventé.
- C'est vraiment astucieux.
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Au-dessus de nos têtes, les satellites pouvaient bien cracher leurs étincelles, le barbu à gros cigare déblatérer en espagnol sur son île au large de la Floride, pendant que l’eau se teintait de sang dans une baie pleine de cochons, le Russe chauve taper sur la tribune avec sa chaussure, nos soldats pouvaient faire leur paquetage pour partir à l’assaut d’une jungle appelée « Vietnam », les bombes atomiques exploser dans le désert et réduire en miettes les mannequins installés dans les salons des lotissements de bungalows - nous nous en fichions comme de l’an quarante. Ça n’était pas magique. La magie, c’est que nous retrouvions sur l’écran du Lyric, chaque samedi après-midi - deux films ! - , et nous nous y adonnions corps et âmes.
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La vérité, c'est qu'au fil du temps, nous nous détournons de l'essence même de ce qui est né avec nous. Des fardeaux, certains utiles, d'autres moins, s'accumulent sur nos épaules. "..." La vie elle-même s'ingénie à nous arracher nos souvenirs de cette magie. "..." Je dois conserver mes souvenirs magiques - au cas où je devrais avoir à nouveau recours à la magie. J'ai besoin de savoir, de me rappeler et j'ai besoin de vous raconter.
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Il se produisit une chose étrange. Elle s'était mise à parler et, au fil de ses mots, il me sembla que l'air se chargeait d'une iridescente nacrée. Ses yeux avaient piégé les miens. Je ne pouvais plus leur échapper.
- Moi, on m'a accusée d'être un monstre. Pire qu'un monstre. Ma mère a été tuée sous mes yeux, quand je n'étais pas plus vieille que toi, par une femme jalouse de ses dons. J'ai juré que je retrouverais cette femme. Elle portait une robe rouge et elle avait sur l'épaule un petit singe qui lui disait des choses. Elle s'appelait LaRouge. Il m'a fallu une vie entière pour la retrouver.
Je suis allée à Leppersville, et j'ai sillonné les rues inondées dans une barque que je faisais avancer à la rame. À travers le brouillard chatoyant, ses rides semblaient s'estomper. Elle paraissait plus jeune. J'ai vu les morts marcher. Ma meilleure amie s'est couverte d'écailles et s'est mise à ramper sur le ventre... Son visage avait encore remonté le temps. Sa beauté m'irradiait , maintenant, me brûlait la figure.
J'ai vu celui qui fabrique les masques. J'ai craché l'oeil de Satan et j'ai dansé dans les salles de bal de la Société des Ténèbres. C'était une jeune femme à la longue chevelure sombre, aux pommettes hautes et orgueilleuses, au menton aigu, aux yeux hantés de souvenirs terribles.
- J'ai vécu, prononça sa voix ferme et limpide, j'ai vécu cent vies et je ne suis pas toujours morte. Tu me vois jeune homme ?
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Pendant qu'ils parlaient, je descendis du camion et je m'approchai de l'endroit où il m'avait semblé voir l'ombre. Je ne vis que des herbes folles, des pierres et de la boue, là où il s'était tenu — si du moins c'était un homme, me dis-je. Et si ç'avait été une femme ? Je n'avais pas vu de longs cheveux mais, à vrai dire, je n'avais pas vu grand-chose. Juste un manteau qui battait au vent.
Je passai et repassai le long de la lisière des arbres. Au-delà, les bois s'épaississaient et commençait le règne des marécages. Je ne trouvai rien.
- On ferait mieux de revenir au poste et je mettrai tout ça par écrit, dit le Shérif. Si tu veux te changer, pas de problème.
Papa acquiesça.
- Je dois aussi terminer ma tourner et emmener Cory à l'école.
- Ok. De toute façon, je ne vois pas ce qu'on pourrait faire pour le pauvre type qui est là-dessous. Les mains dans les poches, il marmonnait... Un meurtre... Le dernier qu'on a eu, c'était en 61... Tu te rappelles, quand Bo Kallagan a assommé sa femme avec son trophée de bowling ?
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Mon père parcourut sa liste de livraisons avec Mr Bowers, le contremaître, un gros bonhomme avec les cheveux en brosse. Puis nous attaquâmes le chargement du camion, les bouteilles de lait, les boîtes d’œufs, les seaux de fromage blanc et la salade haricots-pommes de terre, spécialité de l'établissement. Tout sortait de la glacière. Les bouteilles de lait scintillaient de givre sous les lumières de l'aire de chargement. Leurs capsules arboraient le visage d'un laitier jovial, avec le slogan : ''Buvez du lait, c'est la santé !''
Pendant que nous chargions, Mr Browers vient vers nous, son écritoire à pince au côté et le stylo derrière l'oreilles. ''Tu crois que ça te plairait d'être laitier Cory ? fit-il et je lui répondis que oui, pourquoi pas. ''Le monde aura toujours besoin de laitiers, enchaîna-t-il. Pas vrai, Tom ?
— Tout juste, Auguste, répondit mon père - c'était sa formule fourre-tout, qu'il plaçait quand il n'écoutait qu'à moitié.
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Elle avait passé le plus clair de la matinée au téléphone, branché sur le réseau des potins — un système de transmission hautement efficace, constituée de toutes les commères qui guettaient les sources potentielles de ragots, à l'affût d'un lambeau de vérité, comme autant d'oiseau de proie en quête de viande fraîche.
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L’automne passa. Dame cruelle aux doigts de givre, l’hiver embrassa la forêt dans son étreinte mortelle.
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Y’avait-il quelque chose qui ressemblât davantage aux émotions humaines, si ce n’est la musique ? Mais comment faire sortir de la vraie musique de cet assemblage de bois et de métal ? Comment caresser l’instrument plutôt que le martyriser ? Comment laisser couler la douleur plutôt que l’arracher ?
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Il grandissait maintenant presque à vue d’œil et pourtant elle savait que, commençant la Marche Mystérieuse, en lui il fallait garder en lui une oasis d’enfance où trouver refuge quand les éléments se déchaîneraient. Car la perception et la compréhension d’un enfant étaient souvent plus fines que la vision du monde d’un adulte, trop rationnelle, trop arrêtée.
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À leurs yeux, Mary n'était qu'une femme divorcée cherchant à joindre les deux bouts. C'était très bien comme ça. Ils ne savaient pas qu'elle pouvait confectionner une bombe à partir d'essence et de crottes de poulets, ni qu'elle pouvait démonter et remonter un M 16 ou descendre un pig comme elle aurait écrasé une mouche.
S'ils n'avaient pas été aussi cons, ils seraient déjà morts.
Elle éteignit la télé. C'était l'heure de partir. Elle prit un badge Smiley Face sur sa commode et l'épingla à son chemisier. Puis elle enfila son manteau marron, attrapa le sac à main contenant les papiers d'identié au nom de Ginger Coles et ouvrit la porte pour pénétrer dans le monde extérieur qu'elle détestait tant. Le break Chevrolet bleu de Mary Terreur, tout bosselé et tout rouillé, était garé dans le parking. Elle aperçut Shecklett qui l'observait depuis sa fenêtre et qui disparut aussitôt qu'il se vit repéré. La curiosité de ce vieux débris allait lui attirer des ennuis un de ces jours. Peut-être très bientôt.
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Pas complètement humain, pas complètement animal, se dit Michael. Qui suis-je, aux yeux de Dieu ?
Ah ! Mais c'était là un autre détour de son esprit car Michael imaginait souvent Dieu sous la forme d'un grand loup blanc courant dans une plaine couverte de neige, illuminée par des myriades d'étoiles qui piquetaient un ciel sans nuage. Et Dieu avait des yeux d'ambre clair, et ses crocs redoutables étaient d'une blancheur éclatante. Dieu pouvait sentir le mensonge et la trahison, et il dévorait encore sanglants les coeurs déloyaux. Nul n'échappait au terrible jugement de Dieu, le Roi des Loups.
Mais comment le Dieu des hommes considérait-il les lycanthropes ? Pour lui, était-ce une malédiction ou un miracle ? Michael ne pouvait qu'imaginer des réponses toujours insatisfaisantes mais il savait une chose : il lui arrivait bien souvent de souhaiter être un loup pour toujours et courir s ans fin dans les immenses steppes de Dieu. Sur deux jambes, il se sentait enchaîné. À quatre pattes, il était libre.
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Oui m'man, balbutia-t-il. Mais...Mais si y a pas de gentils soldats, alors comment on les empêche de gagner, les méchants?
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Alors schlack ! Je lui tranche la tête et je vous la ramène. Je serais venu plus tôt, mais je voulais qu’elle ait fini de saigner, pour pas qu’y vous dégueulasse votre tente.
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Un homme, ça a un certain regard quand c'est au pied du mur, dépouillé de son humanité ; c'est son visage entier qui change, comme si un masque tombait en miettes pour révéler le mufle de la bête qu'il dissimulait.
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Peut-être qu'on traite de fous ceux qui gardent en eux un peu de la magie qu'ils avaient enfants
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Il y a pire que les monstres des films. Il y a des horreurs qui s'échappent des écrans et des pages pour envahir votre vie, pour s'immiscer derrière le sourire de ceux que vous aimez. Ben aurait préféré avoir devant lui le bocal du Martien hérissé de tentacules, plutôt que les yeux injectés de sang de son père.
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- Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller courir, dit Michael.
- Je me doutais que vous étiez un coureur à pied ! s'exclama Shackleton, soudain beaucoup plus détendu. Moi aussi, j'aime l'athlétisme. Combien faites-vous ?
- Une dizaine de kilomètres tous les matins.
- J'en ai déjà fait quinze en tenue de campagne avec tout le barda ! Écoutez, si vous avez une autre tenue de sport à me prêter, j'irai avec vous. Ça ne me déplairait pas de prendre un peu d'exercice.
- Je ne porte pas de tenue de sport, répondit Michael en retirant d'un geste son peignoir.
Il ne portrait rien en dessous. Il plia posément le peignoir et le déposa sur le dos du fauteuil.
Il dépassa les deux militaires ébahis et sortit dans le matin glacé.
Shackleton retient le battant de la porte avant qu'elle ne se referme. Incrédule, il suivit des yeux la silhouette de l'homme nu qui s'éloignait à grandes foulées souples vers la lisière de la forêt proche.
- Euh ! cria l'Américain. Et les loups ?
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Son père avait été un bon père de famille, cependant, en aparté, il avait prévenu John que toutes les femmes, depuis Eve, étaient fourbes et perfides, sauf sa mère qui étaient la meilleure créature que Dieu ait jamais créée, et qu’il devrait toujours se méfier d’elles. Elles avaient de drôles de croyances, pouvaient tomber sous l’emprise de l’argent ou de beaux atours, et elles saignaient une fois par moi pour se racheter le péché originel.
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Matthew s'approcha du chêne le plus proche : un arbre gigantesque, mesurant facilement plus de trente mètres de haut et neuf mètre de conférence, mais loin d'être le plus gros de ces bois primitifs. Des lichens et de la mousse avaient été arrachés du tronc. Dans l'écorce, une main humaine avait gravé des pictogrammes, des symboles tourbillonnants et des formes pointues, sans doute des pointes de flèches. Matthew constata que ce tronc n'était pas le seul à avoir été décoré de la sorte : une dizaine d'autres arbres avaient subi le même traitement et affichaient, entre autres symboles, des silhouettes humaines, des cerfs, le soleil ou la lune et des lignes ondulantes qui représentaient peut-être l'eau ou le vent.
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