Citations de Roland Topor (200)
FRANCK. Petit c. De l'avantage du nudisme : une fois disparue l'illusion romantique qu'apportent les vêtements, le nudisme montre clairement l'homme et la femme tels qu'ils sont (il écrit rageusement) : un ramassis de muqueuses qui s'irritent, s'infectent et s'enflamment dans le seul but de bousiller mes week-ends !!
Il y a bien longtemps, [...] quand il fallait des porte-jarretelles pour tenir les collants, [...] il n'y avait déjà pas de quoi rigoler !
"La connaissance n'est que le premier stade. Le second est l'oubli."
Parce que j'ai toujours eu envie de posséder une langue morte.
Je suis surpris qu'un gramme de merde tombant dans un kilo de caviar gâche tout alors qu'un gramme de caviar tombant dans un kilo de merde n'arrange rien
Eh bien, puisque monsieur Brok ne voulait pas mourir...on allait lui rendre la vie impossible.
Comment devient-on collectionneur ? Le plus simplement du monde. On achète une œuvre d’art. Il est faux de prétendre que l’acquisition d’une œuvre est un placement ; déplacement serait un terme plus approprié. De la puissance à la gloire, la voix royale est tracée, but suprême de la communication : elle permet d’atteindre l’accord parfait entre l’artiste et son public, entre la banque et l’Etat, entre le prophète et les croyants. Béni soit l’argent ! Il reste la dernière valeur de notre époque incrédule ! Celle qui assure la pérennité de l’œuvre d’Art !
Il ne faut jamais juger les gens sur leur apparence, ni sur le reste. Il faut les juger sur ce qu’ils ne sont pas.
Les journaux regorgent d'histoires de braves gens pris en otages à la banque par des gangsters, mais ils restent muets sur les cas, pourtant plus fréquents, de clients pris en otages pas leur banquier.
Max Lampin a des étrons à l'intérieur de la tête.
Il y a bien longtemps, [...] quand le chêne de Saint-Louis n'était qu'un gland, il n'y avait déjà pas de quoi rigoler !
Mon pied gauche a, de toute évidence, quelque chose de spécifiquement féminin dans son allure. il est cambré comme Suzanne. Sa chair est laiteuse, sa peau fine comme la peau des tempes de Suzanne, où les veines se dessinaient en bleu. Les ongles sont nacrés, les orteils délicats et longs comme des doigts. Le cou-de-pied n'a pas la vulgarité qui caractérise les autres parties de mon corps. Son élégance n'appartient qu'à Suzanne. Et puis, autre détail significatif, il est net du moindre duvet, alors que le pied droit, en revanche, présente de nombreuses touffes disgracieuses sur la première phalange des orteils. Ce sont bien les jumeaux les plus dissemblables de la terre. A gauche le charme, la sensibilité, la poésie. A droite le trivial, l'inachevé, le rustique. On ne saurait mettre mes pieds dans le même sac ! Autant confondre le mer avec la boue, le ciel avec un crapaud, c'est à dire faire preuve d'une myopie honteuse.
Mon pied gauche est ce que j'ai de mieux.
C'est Suzanne.
Il faut savoir profiter des mamans propices.
Hier je suis sorti. Aujourd'hui je suis resté à la maison. Je n'ai pas vu la différence. Demain j'essaierai autre chose.
Souvent, autour de moi, j’entends dire qu’il y a trop d’artistes ! Quelle hérésie ! Leur nombre s’amenuise chaque jour. Ils n’ont plus de travail. Les photographes leur volent les débouchées qu’offraient le portrait, les paysages, la nature morte. Le cinéma leur interdit la peinture d’histoire, l’allégorie, la peinture de mœurs. S’ils ne veulent pas faire de la merde, ils doivent être d’avant-garde ou disparaître !
Mes dons remarquables pour les arts plastiques apparurent dès ma plus tendre enfance. Déjà, je manifestais un talent exceptionnel. A trois ans, je gravais dans la purée, à la fourchette, des Klee qui stupéfiaient ma famille.
- Peut-être avez vous entendu parler de moi ? Je suis Sarah Bernhardt, et j'aimerais poser pour vous. Nue.
Me trouvez-vous jolie ?
Tranquillement, elle défit son kimono pour m'apparaître dans la splendeur de sa nudité intégrale. Un élan me projeta sur le tapis, à ses pieds.
- Trop belle, madame ! Je ne parviendrais qu'à vous enlaidir ! Et cela, je ne me le pardonnerais jamais !
Elle vint s'allonger voluptueusement à mes côtés.
- Vous avez raison, me soupira t-elle. Renonçons à ce
portrait. Mais les voies de la création ne sont pas toujours
impénétrables ...
J'avais quinze ans.
Les malheurs peuvent s'accumuler à l'infini, alors que le bonheur, on en a vite fait le tour.
"Vaches noires".
J'ai toujours été frappé par le comportement d'ivrogne des enfants en bas âge : ils bégaient, titubent, trébuchent, passent sans transition du rire aux larmes et réciproquement. Qu'est-ce que ce serait si, en plus, ils buvaient de l'alcool !
A force d'entendre parler de moi, je meurs d'envie de me connaître.