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Citations de Romain Gary (5323)


Les racines étaient innombrables et infinies dans leur variété et leur beauté et quelques unes étaient profondément enfoncées dans l'âme humaine - une aspiration incessante et tourmentée orientée en haut et en avant - un besoin infini, une soif, un pressentiment d'ailleurs, une attente illimitée, - tout cela qui réduit à la dimension des mains humaines, devient un besoin de dignité. Liberté, égalité, fraternité, dignité ...
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... c'était une Allemande et sa présence en cette affaire prouvait bien qu'il ne fallait pas désespérer de ce peuple. C'était bien leur tour de faire quelque chose pour les éléphants. Il était temps, après Auschwitz, qu'ils puissent manifester eux aussi leur amour de la nature, se porter à leur tour au secours de la marge humaine ... qui doit nous contenir tous, par-delà les races, les nations et les idéologies.
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Je ne puis en vouloir aux hommes qui, n'étant pas nés aux confins de la steppe russe d'un mélange de sans juif, cosaque et tartare, avaient de la France une vue beaucoup plus calme et beaucoup plus mesurée.
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J'ai eu un zéro en math
Ma mère réfléchit :
-Ils ne te comprennent pas, dit-elle....

- Ils le regretteront, dit ma mère. Ils seront confondus. Ton nom sera un jour gravé en lettres d'or sur les murs du lycée. Je vais aller les voir demain et leur dire...
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La beauté même des oeuvres d'art ne faisait que l'exaspérer, parce qu'elle suggérait, avec une sorte d'impuissance, une perfection plus grande, plus totale, dont l'art n"était jamais qu'un humble pressentiment.
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Dans un monde où le truquage et les fausses valeurs triomphent partout, la seule certitude qui nous reste est celle des chefs-d'œuvre. Nous devons défendre notre société contre les faussaires de toute espèce. Pour moi, les œuvres d'art sont sacrées, l'authenticité pour moi est une religion...
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- Qu'est-ce que tu vas devenir quand nous allons nous quitter, Ludo ?
- Je vais crever.
- Ne dis pas de bêtises.
- Je vais crever pendant cinquante, quatre-vingts ans, je ne sais pas. Les Fleury vivent vieux, tu peux donc être tranquille : je prendrai bien soin de toi, même quand tu m'auras quitté depuis longtemps.
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Je crois aujourd'hui qu'il avait chez mon amie une volonté confuse qu'elle était incapable de formuler : celle de ne pas être réduite à sa seule féminité. Comment pouvais-je comprendre, à mon âge, et si peu informé du monde où je vivais, que le mot "féminité" pouvait être un prison pour femmes ?
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Il cracha en l'air, le rattrapa sur la langue, le recracha, son compagnon le saisit au vol, le recracha, ils jonglèrent ainsi une fois, deux, envoyèrent ça à Tulipe qui l'attrapa, le recracha et le premier bourgeois le rattrapa, l'avala...
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Reconnaissons enfin que toute forme d'expression artistique, depuis la première peinture sur la paroi d'une grotte, naît toujours et continuera à naître, d'une frustration, d'un besoin, qui n'est pas, à l'origine, un besoin d'art, et que ni l'art ni la fiction ne sauraient assouvir. Tromper la faim, peut-être est-ce tout ce dont il s'agit ; tromper la faim, c'est-à-dire tromper la fin. [...]
Cette faim absolument dévorante qui ne me quitte pas une seconde, sauf pendant l'amour, ni le roman, ni la beauté des chefs-d'oeuvre accomplis, ni aucun épanouissement de la culture ne peuvent finalement l'assouvir : ils ne peuvent, au contraire, qu'aviver, entretenir, par chaque manifestation, cette plaie, ce manque, ce vide, ce besoin d'autre chose que l'art, que le roman, creuser davantage cette impérieuse obsession du progrès vers ce qui n'est pas. Des bornes, des bornes et toujours des bornes. Si par quelque miracle de science, de civilisation ou d'intervention surnaturelle cette plaie d'absence pouvait être refermée, si ce "néant au fond de l'homme" pouvait être comblé, les musées et les littératures ne nous parleraient plus de rien, si ce n'est d'un lointain balbutiement de l'enfance de l'espèce, un murmure de barbarie.
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C'est parce que l'homme n'est pas aliéné que la psychose ou la névrose sont des états d'aliénation. Parlez-nous donc seulement de littérature.
On en est venu à oublier que le rêve d'éternité n'est pas un rêve de survie ailleurs, d'une vie autre : c'est de l'amour de cette vie, de ce bien, de cette condition que naissent les rêveries d'éternelle durée. La seule aliénation non pathologique, c'est évidemment la mort, pour ceux qui n'aiment pas assez la vie pour sentir qu'il ne peut rien leur arriver.
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Freud a été plus un créateur de culture et donc de l'homme qu'un prospecteur. Seule une absence de profondeur peut expliquer la stagnation dans l'inconscient : toute "chute" y est arrêtée, devient "refoulement" : en fait, c'est une "profondeur" sans chute possible, sans abîme. Freud crée sa réalité, comme l'art abstrait crée la sienne : il demande non la compréhension, mais l'initiation. Pas étonnant que l'art et la psychanalyse tendent aujourd'hui à s'unir dans une intimité d'école entre initiés. Je dis bien "initiation" et non "compréhension" : le rapport entre la cause et l'effet n'est jamais prouvé ; su on peut passer de l'un à l'autre, la preuve est considérée comme faite. C'est le triomphe de l'interprétation sur la démonstration, typique des initiations magiques.
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Pour faire la soudure entre la fiction et la réalité, il faudrait pouvoir extraire l'imagination mêlée à chaque atome de réalité, et même aller plus loin : pratiquer l'ablation de cette partie du cerveau qui transforme les perceptions en conscience. C'est alors seulement que l'on pourrait restituer au regard cette virginité, cette innocence adamiques dont rêve aujourd'hui le roman des primates chassés de l'arbre par la culture. C'est la peur, le désarroi qui agissent ici : le roman qui refuse d'embrasser, de pénétrer, d'affronter, est une victime expiatoire de la réalité.
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Elle lui tendit une main aux ongles manucurés et si longs que Cohn les jugea immédiatement inaptes aux caresses, sinon carrément dangereux.
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- On ne peut dire que je sois vraiment un traître. Je n'ai pas donné de Français, vous savez. Je n'ai donné que des juifs...
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L’humour est l'arme blanche des hommes désarmés. Il est une forme de révolution pacifique et passive que l'on fait en désamorçant les réalités pénibles qui vous arrivent dessus.
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"Il faut toujours reculer les limites d'endurance, le record du monde, ça n'existe pas, on peut toujours faire mieux. Ne pas ménager sa peine, tout est là."
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"Les mots sont des espèces de ballons d'air qui te permettent de flotter à la surface"
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Il s'appelait Bouquillard et, à trente-cinq ans, était de loin notre aîné. Plutôt petit, un peu voûté, coiffé d'un éternel béret, avec des yeux bruns dans un long visage amical, son calme et sa douceur cachaient une de ces flammes qui font parfois de la France l'endroit du monde le mieux éclairé.
Il devint le premier "as" français de la bataille d'Angleterre, avant de tomber après sa sixième victoire, et vingt pilotes debout dans la salle d'opéraitons, les yeux rivés à la gueule noire du haut-parleur, l'entendirent chanter jusqu'à l'explosion le grand refrain français.
(...)
Il n'a pas sa rue à Paris, mais pour moi toutes les rues de France portent son nom.
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Je savais que ma mère avait été terriblement déçue par mon absence de génie musical, parce qu'elle n'y avait plus jamais fait allusion devant moi, et chez elle, qui, il faut bien le dire, manquait si souvent de tact, une telle réserve était un signe certain de chagrin secret et profond.
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