Citations de Romain Gary (5287)
Je ne me sens pas coupable. Mais si tous mes livres sont pleins d'appels à la dignité, à la justice, si l'on y parle tellement et si haut de l'honneur d'être un homme, c'est peut-être parce que j'ai vécu, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans, du travail d'une vielle femme malade et surmenée. Je lui en veux beaucoup. p204
...ce que femme veut, Dieu le veut.
"Tu devrais te laisser les cheveux encore plus longs. Pour qu'il y ait plus de toi."
Il fixait le bout de la piste avec une telle attention qu'il commençait à avoir des tâches devant les yeux, et les prenait chaque fois pour les camions qu'il guettait.
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La vie c’est pas un truc pour tout le monde.
Vous avez de la peine l’un pour l’autre merde. C’est pour ça que tout le monde se marie.
Madame Rosa dit que la vie peut être très belle mais qu’on ne l’a pas encore vraiment trouvée et qu’en attendant il faut bien vivre.
Je ne sais pas ce qu’elle a eu tout d’un coup, mais je vous jure qu’il y avait du monde dans la façon dont elle me regardait.
Le regard neuf de l'enfant sauve même les trottoirs de l'usure.
Le signe distinctif par excellence de l'intellectuel américain, c'est la culpabilité. Se sentir personnellement coupable, c'est témoigner d'un haut standing moral et social, montrer patte blanche, prouver que l'on fait partie de l'élite.
Je croyais fermement qu'on pouvait, en littérature comme dans la vie, plier le monde à son inspiration et le restituer à sa vocation véritable, qui est celle d'un ouvrage bien fait et bien pensé. Je croyais à la beauté et donc à la justice. [...] Je prenais encore la vie pour n genre littéraire. (p.352).
Le goût du chef-d’œuvre venait de me visiter et ne devait plus jamais me quitter. Peu à peu , mes lèvres se mirent à trembler, mon visage fit une grimace dépitée et je me mis à hurler de colère, de peur, d'étonnement.
Depuis je me suis fait à l'idée et, au lieu de hurler, j'écris des livres. (p.118).
J'ai grandi dans l'attente du jour où je pourrais tendre enfin une main vers le voile qui obscurcissait l'univers et découvrir soudain un visage de sagesse et de pitié; j'ai voulu disputer, aux dieux absurdes et ivres de leur puissance, la possession du monde, et rendre la terre à ceux qui l'habitent de leur courage et de leur amour. (p.19).
J'ai cessé d'ignorer à l'âge de trois ou quatre ans et parfois çà me manque.
La prochaine fois qu’on insulte ta mère devant toi, la prochaine fois, je veux qu’on te ramène à la maison sur des brancards. Tu comprends ? (…) Je veux qu’on te ramène en sang.
- Tu seras ambassadeur de France, c’est ta mère qui te le dit.
Tout de même, il y a une chose qui m’intrigue un peu. Pourquoi ne m’avait-elle pas fait Président de la République, pendant qu’elle y était ?
La psychanalyse prend aujourd’hui, comme toutes nos idées, une forme aberrante totalitaire ; elle cherche à nous enfermer dans le carcan de ses propres perversions. […] Je laisse donc volontiers aux charlatans et aux détraqués qui nous commandent dans tant de domaines le soin d’expliquer mon sentiment pour ma mère par quelque enflure pathologique : étant donné ce que la liberté, la fraternité et les plus nobles aspirations de l’homme sont devenues entre leurs mains, je ne vois pas pourquoi la simplicité de l’amour filial ne se déformerait pas dans leurs cervelles malades à l’image du reste.
S'il y a une chose que je sais faire, c'est courir. On ne peut pas sans ça dans la vie.
Et si le nazisme n’était pas une monstruosité inhumaine ? S’il était humain ? S’il était un aveu, une vérité cachée, refoulée, camouflée, niée, tapie au fond de nous-mêmes, mais qui finit toujours par resurgir ? Les Allemands, bien sûr, oui, les Allemands… C’est leur tour, dans l’histoire, et voilà tout. On verra bien, après la guerre, une fois l’Allemagne vaincue et le nazisme enfui ou enfoui, si d’autres peuples, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, ne viendront pas prendre la relève.