Citations de Romain Gary (5318)
Parfois, tuer la sensibilité, c'est une question de survie.
Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare.
Quand elle s'est vue entourée de Noirs à demi nus aux visages verts, blancs, bleus et jaunes qui dansaient autour d'elle en ululant comme des peaux-rouges pendant que Monsieur Waloumba jouait de son instrument magnifique, elle a eu tellement peur qu'elle a commencé à gueuler au secours au secours à moi.
Je sais qu'il existe aussi des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe.
Ce qu'il y a d'affreux dans le nazisme, dit-on, c'est son côté inhumain. Oui. Mais il faut bien se rendre à l'évidence : ce côté inhumain fait partie de l'humain. Tant qu'on ne reconnaîtra pas que l'inhumanité est chose humaine, on restera dans le mensonge pieux.
J'ai eu la vérole deux fois, alors, les nazis, ça ne fait jamais que la troisième.
Ah ! l'affaire homme ! dit -il presque tendrement. Les endroits où l'homme place son honneur, c'est incroyable...Les couilles devraient pousser sur la tête, comme une couronne.
Dès qu'un homme se met à parler "femmes", au pluriel, sur un ton de complicité masculine entre connaisseurs de viande sur pied, je ressens à son égard une montée de haine presque raciste. Et j'ai toujours eu horreur de ces racolages confidentiels qui impliquent la fréquentation des mêmes bas-fonds psychologiques.
Je me méfie un peu des choses "qui s'arrangent". Cela fait parfois deux vaincus au lieu d'un seul.
J'ai parfois l'impression que l'on vit dans un film doublé et que tout le monde remue les lèvres mais ça ne correspond pas aux paroles. On est tous post-synchronisés et parfois c'est très bien fait, on croit que c'est naturel.
Il va venir, il va venir, je veux qu'il vienne. Comme à dix-sept ans. Il ne faut pas se fier aux cheveux blancs, à la maturité, à l'expérience, à tout ce que l'on a appris, à tous les coups qu'on a pris sur la gueule, à ce que murmurent les feuilles d'automne, à ce que la vie fait de nous quand elle essaie vraiment.
Car après tout les grands conflits de l'Histoire, il y a toujours eu, soit une renaissance splendide de la foi, soit des révolutions barbares.
"un seul être vos manque et tout est dépeuplé ", écrivait Lamartine, mais je dirais plutôt : "un seul être est là et tout est dépeuplé". Il suffisait que Térisina fut près de moi pour que le monde et les hommes, les princes et les humbles, les choses et les multitudes vivantes perdent leur présence, s'éloignent et deviennent les lointains éléments d'un décor en trompe l'œil dont aucun tumulte, aucune beauté ni horreur ne parvenait à attirer mon attention
Lorsque Téresina était là tout ce qui vit, tout ce qui meurt me paraissait en suspens, mis en attente par un ordre souverain.
c'est aussi la première fois que le peuple a compris quelles armes puissantes le rire et l'irrespect pouvaient devenir et c'est ainsi qu'est née la commedia, l'Arlequin et la liberté. C'est pourquoi jusqu'à ce jour toutes les pestes du monde craignent le rire par-dessus tout, car celui-ci possède des vertus désinfectantes qui sont fatales aux Puissants...
Mes amis prétendent que j’ai parfois l’étrange habitude de m’arrêter dans la rue, de lever les yeux à la lumière et de rester ainsi un bon moment, en prenant un air avantageux, comme si je cherchais encore à plaire à quelqu’un.
" On n'adresse pas, madame, à Paris, la parole à un homme qui ne vous a rien fait !"
Regarder quelqu'un comme ci c'était la seule chose qui comptait dans ma vie.
J'ai un collègue de bureau qui est revenu tout bronzé des vacances dans le Sud tunisien. Je le dis pour montrer que je sais voir le bon côté des choses.
L'embarras du choix, c'est l'angoisse.
Mes parents m'ont quitté pour mourir dans un accident de la circulation et on m'a placé d'abord dans une famille, puis une autre, et une autre. Je me suis dit chic, je vais faire le tour du monde.