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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Délius, une chanson d'été

Le résumé de ce roman pourrait ressembler à une blague : un tueur en série, un botaniste, des fées et Arthur Conan Doyle entrent dans un bar… Personnellement, c'était plutôt pour m'attirer, et je peux dire que je n'ai pas été déçue, bien au contraire.

J'ai découvert l'existence de ce livre grâce à la bibliographie sur le steampunk réalisée par la bibliothèque Reiner Maria Rilke de Paris (rendons à César ce qui est à César, je vous encourage d'autant plus à consulter cette bibliographie sur le genre vous intéresse : http://b14-sigbermes.apps.paris.fr/userfiles/file/Bibliographies/steampunk/steampunk.html#6). Je l'avais mis sur ma liste de lecture, et n'ai fini par m'y mettre qu'un an après. J'avais alors complètement oublié de quoi il s'agissait, et j'ai été assez surprise de me retrouver avec un roman à la couverture que je trouvais plutôt peu engageante, et à la police d'écriture minuscule (dans la première édition chez Mnémos, il a ensuite été réédité chez J'ai lu). Bon, jusque-là ce n'était guère prometteur. Puis j'ai commencé à lire, et là, oubliées la couverture et l'écriture, j'ai été happée par cette histoire policière loufoque, atypique et féérique (littéralement).

On croise dans ce roman toute une série de personnages, du compositeur Délius au botaniste marseillais Lacejambe, en passant par Arthur Conan Doyle et le tueur en série autour duquel tourne l'intrigue. En effet, un jeune homme triste assassine et garnit les corps de ses victimes de fleurs. On fait donc appel à Lacejambe, botaniste excentrique, pour retrouver le coupable. Chaque personnage suit alors son chemin dans cet univers étrange, onirique, beau et effroyable que construit David Calvo.

Il y avait longtemps que je ne m'étais pas délectée autant d'une lecture, prise par surprise et entraînée dans cette aventure, je ne lâchai le livre qu'à contrecoeur. Je ne saurais trop vous conseiller de sauter le pas et de vous laisser tenter par ce voyage, vous laisser guider par la prose de David Calvo.



Je viens de découvrir qu'il existe une suite, je compte bien me jeter dessus rapidement !

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Délius, une chanson d'été

Impossible pour moi de rentrer dans cette lecture. Je ne suis pas du genre à me forcer : quand ma tentative devient trop poussive, je m’arrête. Et pourtant là, ce n’est pas faute d’avoir essayé.



Je ne connaissais pas du tout Sabrina Calvo et c’est après avoir lu plusieurs très bons retours à propos de Délius, une chanson d'été sur Babelio que je me suis laissé tenter ! La couverture magnifique et le résumé ont finit de me convaincre : j’ai acheté le document pour la médiathèque dans laquelle je travaille et me suis jetée dessus dès sa réception… quelle déception.



L’histoire me semblait pourtant super alléchante : un botaniste farfelu et son vieil ami se lancent, grâce à leurs talents et leurs connaissances, à la poursuite d’un tueur en série sentimental.

Mêlant poésie, magie et intrigue policière, c’est un cocktail qui -je le pensais- ne peut que me plaire. En plus l’intrigue se déroule dans une sorte de Marseille (ma presque ville natale !) imaginaire du XIXème. Mais rien à faire, la magie n’opère pas. Quelque chose dans l’écriture me dérange, j’avais l’impression d’une mauvaise traduction alors qu’il s’agit d’une auteure française. Me voilà donc un peu triste d’abandonner ce livre où les fleurs ont une mélodie…

J’ai demandé l’avis des quelques lecteurs qui ont pris ma suite à la médiathèque, et deux sur trois ont eu le même sentiment que moi … tant pis !



Finalement, je ne peux que vous conseiller de lire les aventures de Lacejambe et de son acolyte Fenby, pour vous en faire une opinion… Après tout, ça reste une question de goût et d’approche !

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Délius, une chanson d'été

Ce livre est délirant et étonnant. Délius, une chanson d’été est un OVNI littéraire poétique, un conte fabuleux. Les mots s’infusent de magie, de féerie. La laideur est ici transformée en poésie, en musique, en merveilleux. J’ai été emporté par la plume de l’auteure et par l’humour so british. Dans une époque victorienne, nous suivons les aventures d’un botaniste et de son acolyte elficologue sur les pas d’un meurtrier poète qui garnit les cadavres avec des fleurs. J’ai voulu prolonger cette lecture. Il y règne un souffle féerique, poetisé de folie. C’est avec délectation que j’ai savouré ce livre.
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Délius, une chanson d'été

Autant j'adore la fantasy, l'imaginaire etc. au cinéma, autant je n'arrive pas du tout avec les livres, je ne sais pas vraiment pourquoi. Il me manque sans doute le côté très visuel de ce genre d'univers qu'il m'est difficile de me représenter quand je lis. Du coup je ne retrouve pas la même magie.



Une nouvelle tentative encore ratée donc avec ce roman, qui pourtant me séduisait beaucoup à la base. Les belles critiques donnaient envie, l'histoire semblait intrigante et poétique, une couverture magnifique...



Mais impossible pour moi de rentrer dans l'histoire, que je trouve confuse et un peu décousue, on ne sait pas trop où on va, c'est beaucoup trop long à se mettre en place. L'ambiance générale ne me captive pas non plus, rien ne me fait rêver, je n'accroche pas avec les personnages, bon... J'abandonne donc ma lecture à environ un tiers du livre, un peu déçue.
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Délius, une chanson d'été

Delius, une chanson d'été figure dans mon Top 6 sur Babelio, c'est dire que cette critique sera positive. Il ne s'agit pas du meilleur roman du monde mais, à ce jour, il est parmi ceux qui se rapproche de mon idéal littéraire. Idéal que j'ai bien du mal à définir tant il relève de la sensibilité ...

Procédons donc par mots-clés. Delius, une chanson d'été c'est avant tout de la poésie, de l'absurde, une pointe d'humour et de l'originalité dans les trouvailles de l'intrigue quasiment à chaque page. On ne s'ennuie jamais et l'imagination pédale à fond tandis qu'on lit essayant de compléter des morceaux du récit qui semblent oubliés alors même que les héros sont déjà partis ailleurs.

Lire Delius, une chanson d'été c'est un peu comme se promener à grande vitesse dans une forêt enchantée (d'ailleurs il y en a une dans le livre) en s'arrêtant de temps en temps mais en se délectant tout de même du paysage entre deux arrêts.

Delius, une chanson d'été semble nous dire : Regardez par ici ce qu'on peut encore faire en matière de littérature, voyez l'infini qui s'ouvre devant !
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Délius, une chanson d'été

Avant tout, j’ai beaucoup ri. Et j’ai ri très fort avec sir Arthur C. Doyle quand il pique un fou rire. Burlesque, parodique, absurde - le héros prend d’étranges décisions et suit les pistes les plus étranges pour démasquer un assassin poétique. On se perd à suivre une fleur (on est pas trop sûr pourquoi) ou un rêve (tiens mais, que fait-on là? ) Sur les toits -bataille avec des ramoneurs puis sur un bateau - les personnages s’intervertissent et finalement l’énigme se résoudra, bien sûr, on est pas trop sûr comment.



Joyeux, fou, burlesque, steampunk et original- une jolie parodie de Holmes et ses semblables . Avec quelques touches féeriques bienvenues
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Délius, une chanson d'été

Un roman fantastique qui marie, étonnement avec un certain succès, tueur en série et féérie! Dans une ambiance victorienne, un genre de Sherlock Holmes de la botanique se lance sur les traces d'un poète assassin qui rempli le ventre de ses victimes de fleurs. Des personnes réelles, comme Arthur Conan Doyle et le compositeur Frédérick Délius, y sont également mises en scène, et certaines croyances ou superstitions préexistantes, comme les valses féériques et le vin de comète, sont récupérées pour créer une intrigue originale.



C'est un roman plein de fantaisie et d'humour, une enquête onirique et déjantée, où il est surtout question du pouvoir de l'imagination, qui est à la fois un don et une malédiction pour les artistes torturés. J'ai eu un peu de mal à embarquer au début, parce que l'intrigue policière est plutôt absurde, mais finalement, j'ai bien aimé! Je pense bien lire la suite.
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Délius, une chanson d'été

Délius,… est une formidable aventure peuplée de personnages hauts en couleur et de rebondissements inattendus ! Ce texte foisonne de détails qui teintent l’histoire et lui donnent une personnalité unique et déborde de références qui enrichissent le texte selon que le lecteur les connaisse ou non.



Sabrina Calvo a une écriture savoureuse et très affirmée. Son univers ressemble au notre mais à quelques détails près, à quelques normalités près : il n’est, par exemple, pas si aberrant que ça qu’un botaniste ait les cheveux qui changent de couleur après avoir ingéré une drôle de substance ou encore qu’un oiseau réponde au téléphone et prenne des messages si son humain est absent ! En plus de cela, l’autrice travaille la mythologie féerique d’une belle manière : tout au long de l’histoire, on danse entre rêves, réalité, hallucinations et théories fantasmagoriques et l’exercice est bien maîtrisé.



Je n’ai pas été complètement conquise par tous les aspects de ce roman. Je me suis même sentie un peu perdue parfois (tout ce qui tourne autour du Diadème m’est passé au dessus, ce que je trouve très dommage) mais Sabrina Calvo ose, elle prend des risques avec sa plume et, ça, j’ai beaucoup apprécié !
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Délius, une chanson d'été

Étourdissant, délirant sont des mots qui caractérisent parfaitement ce roman à l’intrigue complexe et complètement déjantée. Déjantés dans un premier temps ses personnages. D’abord Bertrand Lacejambe, botaniste marseillais vivant dans un capharnaüm mélange de verrière, jardin excentrique et bibliothèque d’antiquités. Puis Fenby, son assistant, ami et plus si affinité, à la recherche des fées et de sa mémoire disparue (une décennie envolée ça a de quoi vous changer un homme). Ou encore Délius, compositeur au talent fou chassant et accrochant les notes dans les allées, autour des passants, dans les ciels cotonneux. Ou bien Lady Rachel qui semble en savoir bien long drapée dans son élégante coquetterie mystérieuse. Oui déjantés sont ces personnages qui forment une fresque tantôt originale tantôt déconcertante et dont nous avons bien du mal à suivre les pérégrinations.



Déjantée dans un second temps cette intrigue où un homme fou, pleurant sur ses victimes, observent les autres découvrir son ouvrage, ces corps déposés là, parsemés de pétales de fleurs. Où un groupe de personnages hétéroclites rassemblant horloger de Big Ben, fleuriste, policier des deux côtés de l’Atlantique et j’en passe engage un botaniste pour enquêter sur celui qu’on surnomme désormais « Le Fleuriste ». Où des cerveaux ont un diadème gravé. Où les fleurs ne sont pas des fleurs, où les cerfs-volants ont des visages qui parlent et où les hommes peuvent être transformés en plantes. Mais comment pourrait-elle ne pas l’être quand on touche à la Faërie et que même Sir Arthur Conan Doyle semble s’y compromettre se faisant huer devant des amphithéâtre entier ?



Cette déjanterie poussée à l’extrême, dans un univers dont on ne connaît pas les limites, où des hommes chassent des edelweiss sur les toits, poursuivis par des ramoneurs mais prennent le train et le bateau pour aller de pays en pays, de ville en ville, peut être parfois un peu trop. Manque d’un solide plancher sous ses pieds pour pouvoir mieux rebondir. Finalement on a que de l’eau, et on s’y enfonce allègrement jusqu’à s’y noyer. Noyé dans le flot ininterrompu de féerie, dans les joutes verbales loufoques qui ne sont pas sans rappeler un Eugène Ionesco ou Beckett (En attendant Godot étant une de mes œuvres préférées) et dans le lyrisme poétique de l’autrice.



Pour ma part, j’aime que les univers me surprennent, que les personnages me stupéfient et que je reste comme de rond de flan à ne pas savoir comment on est passé d’un passage à l’autre, ahurie devant les déductions apparemment illogiques du botaniste Lacejambe qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Sherlock Holmes. Je me suis laissée emportée par la musique, la poésie et les odeurs de fleurs, par cette faërie qui vient souffler des rêves aux enfants, par cette allégorie de l’inspiration qui ne serait qu’un mythe sournois, par ce dandy victorien aux cheveux changeant au grès de ses humeurs, le tout saupoudré d’une dose d’humour alléchante qui m’a bien arraché quelques sourires.



En résumé



Délius une chanson d’été est un roman étonnant, un OVNI en fantasy, qui n’a rien à envier aux pièces de Samuel Beckett. Sur fond d’enquête surréaliste où un Botaniste pourchasse un Fleuriste à l’aide de ses sens et de son ami versé dans l’art de la faërie, on égrène petit à petit les pétales de la raison pour nous enfoncer un peu plus dans le non sens, le tout avec humour et panache. C’était riche, enthousiasmant et on en ressort perplexe, abasourdie, vaguement étourdie d’odeurs florales.
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Délius, une chanson d'été

J’ai d’abord été perdue dans les chapitres que j’avais du mal à relier les uns aux autres. Mon erreur venant sans doute du fait que je cherchais une logique au fur et à mesure des pages, sûrement trop habituée aux trames plutôt classiques que l’on retrouve trop souvent en littérature.



Puis je me suis laissé porter par cette valse des sens. J’ai cessé d’essayer de comprendre (tâche difficile dans cet univers absurde) et ai simplement profité des mots, de la poésie parfois sombre de ce roman. Plutôt que de forcer la compréhension, j’ai peu à peu apprivoisé ce roman délié et féérique. On nage aux frontières du réel et j’ai souvent oublié où je me trouvais quand je relevais la tête de mon livre.



Je suis sans doute passée à côté de plein d’éléments, surtout dans la première partie du roman. Sans doute ne mettais-je pas assez préparé à cette lecture atypique. Je saurai à quoi m’attendre lors d’une relecture et apprécierais sûrement plus l’univers proposé dans son intégralité.

Malgré mes premières réserves, j’ai été agréablement surprise et replongerais avec plaisir dans ce merveilleux Royaume.



Merci à Babelio et aux éditions Mnémos d’avoir pu me faire découvrir la plume envoûtant de Sabrina Calvo.

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Délius, une chanson d'été

Well, passer du déjanté rock'n roll Que le diable l'emporte au déjanté onirique Délius, une chanson d'été n'était peut-être pas la plus judicieuse des façons d'attaquer ce roman de Sabrina Calvo... J'avoue avoir eu beaucoup de mal au début de ma lecture, n'arrivant pas à m'imprégner du joyeux bazar que je lisais.







Entre, d'une part une série de meurtres des deux côtés de l'Atlantique qui laisse une équipe d'enquêteurs dans le flou, l'angoisse, et un botaniste marseillais excentrique allant à la cueillette d'un edelweiss sur les toits de sa ville, un seul point commun, les fleurs. En effet, le tueur surnommé alors le Fleuriste, abandonnait des cadavres souriants et fourrés aux fleurs, façon cailles au foie gras (et vin jaune)(non, pas à propos du tout)(désolée).







Mais voilà, au début toujours, ce contraste entre ces histoires que l'on suit, en rajoutant au milieu Délius, un compositeur décalé, planant, cherchant sa muse, et bien c'était une Dup déboussolée elle aussi par ce récit fantasque et il faut bien le dire, sans queue ni tête. Il faut vraiment lâcher prise devant ce tourbillon halluciné que nous propose l'autrice (ou partager avec elle son herbe 😃), sous peine de rater un pas de cette valse féerique et se vautrer au milieu de la piste de danse de la lecture...







Il faut quand même que je vous présente Lacejambe, notre botaniste aux cheveux changeants de couleurs suivants ses émotions et aux ciseaux d'argent pour cueillir des fleurs. Il héberge un koala d'appartement, un mainate-répondeur (au point sur le dernier message uniquement) et un ami elficologue anglais, Fenby. Leurs échanges sont parfois décalés, parfois absurdes, très souvent drôles. Lacejambe est donc botaniste, mais également chasseur de monstres et c'est lui que les enquêteurs vont mettre sur la piste du Fleuriste, n'ayant pu contacter Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle hilare refusant de leur donner ses coordonnées.







L'enquête de nos deux compères est... indescriptible et passe d'une cuite au vin de Comètes dans un vignoble bordelais qui les propulse sur un paquebot direction New-York, puis Newport au pied de la tombe -ou plutôt du cénopathe- de la poétesse P.D. Finn. Quelques poèmes parsèment cette Fantasy victorienne loufoque.







L'univers dans lequel nous plonge Sabrina Calvo est étrange et féerique (dans le sens littéral), mais attention, avec des fées qui sont loin du style de Clochette hein ! Il y a une dualité permanente dans cet univers, qui est à la fois beau et effroyable, sombre et lumineux. Complètement onirique en fait !







La seconde moitié du roman est devenu un page-turner pour moi alors que je me suis traînée sur la première (en râlant pis que pendre et en saoulant dame Phooka d'extraits). Elle est pourtant toute aussi barrée cette dernière partie, mention spéciale pour le sort réservé à Fenby ! Et je pleure sincèrement de ne pas avoir réussi à lâcher prise au début. Je ne regrette en aucun cas cette lecture et me demande même si je ne le relirai pas un jour, avec une bonne mise en condition. J'ai appris qu'il existait une suite, et bien ma foi, je suis prête, surtout avec un Fenby en l'état !!!







Je ne peux quitter cette chronique sans rendre hommage à Cindy Canévet pour cette somptueuse illustration de couverture qui fait de ce roman un bien bel objet que je suis fière de posséder dans ma bibliothèque.
Lien : https://www.bookenstock.fr/2..
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Délius, une chanson d'été

Amis lecteurs, un petit conseil avant que vous ne débutiez la lecture de "Délius, une chanson d'été" : munissez-vous d'un gigantesque filet à papillons, tapissez-vous derrière un rocher qui vous servira de poste d'observation sur la vaste plaine de votre esprit, et attendez que votre esprit cartésien et votre logique passent près de vous. Soyez vifs et capturez-les avant de les enfermer dans une boîte confortable que vous n'ouvrirez seulement la dernière page tournée. Puis installez-vous confortablement et laissez-vous entraîner dans l'univers rock victorien et déjanté du roman de Sabrina Calvo.

Classer "Delius, une chanson d'été" dans un style littéraire bien précis me paraît tâche impossible. En voici un résumé. Dans un univers victorien où les hommes sont hantés à leur insu par une entité destructrice et où la féerie a dû se lier à leur seul imaginaire pour survivre, surviennent des crimes odieux des deux côtés de l'Atlantique. Des corps sont retrouvés, hommes, femmes, enfants, le visage béat et le ventre rempli de fleurs. Le Fleuriste, ainsi est son nom, laisse les forces de l'ordre perplexes et désemparées, à tel point qu'en Angleterre on en vient à demander l'aide de Sherlock Holmes ! C'est finalement un français, Bertrand Lacejambe, botaniste de son état, et son fidèle acolyte B. Fenby, qui vont se lancer sur les traces de ce tueur poétique. Mais ils sont loin d'imaginer jusqu'où leur quête les entraînera...

J'avoue avoir eu de prime abord quelques difficultés à entrer dans ce récit loufoque et mystique (je soupçonne mon esprit logique d'avoir dissimulé quelques-uns de ses rejetons dans des cachettes inaccessibles pour ma taille). "Délius, une chanson d'été" débute comme un thriller, mais bien vite l'on verse plutôt vers le conte fantastique, peuplé de personnages étranges, inquiétants mais aussi beaux et sensibles. La poésie se mêle à la musique, la botanique au combat contre des monstres, et l'humour so british aux velléités énigmatiques d'un tueur en série qui se donne le masque d'un sauveur.

Un roman à part, donc, qui mériterait sûrement une seconde lecture maintenant que mon esprit s'est habitué à son étrangeté, afin de mieux apprécier l'écriture déliée et les chausse-trappes constants de Sabrina Calvo, qui donnent à ce récit une touche unique et, avec le recul, brillantissime.
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Délius, une chanson d'été

Les quatre mousquetaires de la fantasy. Voilà le surnom utilisé par certains pour désigner quatre jeunes auteurs français jugés particulièrement prometteurs dans les années 1990 : Mathieu Gaborit, Fabrice Colin, Laurent Kloetzer, et Sabrina Calvo dont « Délius » est le tout premier roman. Initialement paru en 1997, le texte fait l’objet en cette rentrée 2019 d’une nouvelle publication dans un superbe écrin (la couverture est signée Cindy Canévet) : l’occasion de (re)découvrir cet ouvrage malheureusement un peu tombé dans l’oubli. L’autrice y met en scène un duo de personnages truculents en la personne de Bertrand Lacejambe, botaniste de génie résidant à Marseille, et son ami Fenby, anglais exilé en France et profondément marqué par sa rencontre il y a plusieurs années avec ce qu’il pense être des créatures féeriques. Tous deux voient leur quotidien perturbé lorsqu’une troupe pour le moins hétéroclite débarque un jour dans leur demeure afin de leur confier une enquête pour le moins intrigante. En effet, voilà plusieurs semaine qu’un assassin sème les cadavres un peu partout dans le monde sans que les enquêteurs ne soient en mesure de définir ni le profil de l’homme, ni son mobile, ni la façon dont il procède. Ne voyant guère de rapport avec leur corps de métier, nos deux compères sont sur le point de refuser avant que la curiosité de Lacejambe ne soit titillée par un détail surprenant : les visages des victimes expriment tous une profonde béatitude et leur corps est intégralement recouvert de fleurs. Il n’en fallait pas plus au botaniste pour abandonner séance tenante toutes ses activités et se lancer à corps perdu dans cette enquête dont il pourrait bien regretter de s’être mêlé.



Le texte est d’une grande sensibilité et fait référence à de nombreux artistes dont l’autrice s’inspire et auxquels elle rend plus ou moins explicitement hommage. La musique occupe ainsi une place centrale dans le roman, surplombé par deux figures majeures des XIXe et XXe siècle : la musicienne et compositrice Kate Bush et Frederick Delius, compositeur anglais qui à l’honneur de figurer au nombre des personnages du roman. La poésie occupe aussi une place essentielle : quelques poèmes de P. D. Finn sont reproduits et servent de fil conducteur au récit qui, sous la plume de Sabrina Calvo, développe sa propre poésie. Toujours dans le domaine littéraire, difficile également de passer à côté des références à deux personnages emblématiques de la littérature anglaise. Que ce soit par leur physique ou par leur attitude, nos deux héros ont en effet des allures très reconnaissables de Sherlock Holmes et John Watson : le premier est un génie dans son domaine mais s’avère complètement farfelu, le second est terre-à-terre et plus doué pour les interactions sociales. Le clin d’œil ne se limite d’ailleurs pas qu’à une simple ressemblance puisque la petite troupe responsable de l’affaire fait à plusieurs reprises nommément référence au célèbre détective qui semble être considéré par certains comme un personnage bien réel (ce que d’autres réfutent absolument). Il est aussi amusant de constater qu’Arthur Conan Doyle figure lui aussi parmi les personnages du roman, l’autrice utilisant habilement certains pans de sa biographie pour les faire coïncider à son histoire (sa fascination pour le spiritisme, notamment). Toutes ces références participent à donner au roman une ambiance très particulière dont on comprend sans mal pourquoi elle a séduit tant de lecteurs lors de sa première parution.



En dépit de l’indéniable poésie qui se dégage du texte, le roman reste tout de même très particulier. Ne vous attendez pas à une enquête ou un récit conventionnel, vous serez déçu ! L’autrice fait en effet régulièrement le pari de l’absurde et s’amuse à faire perdre aux lecteurs et aux personnages tous leurs repères, enchaînant les situations plus burlesques les unes que les autres (c’est un aspect qui m’avait aussi gêné dans « Arcadia » de Fabrice Colin, un roman qui présente des similitudes avec celui de Calvo). Certaines scènes ou dialogues paraissent ainsi complètement surréalistes, au point qu’on a souvent l’impression (notamment dans la seconde partie) de se retrouver dans un univers à la « Alice au pays des merveilles », avec une multitude de personnages bizarres et des situations complètement absurdes. C’est amusant parfois, déroutant souvent, en tout cas ça ne laisse pas indifférent. Si certains pans de l’intrigue m’ont laissée dubitative, plusieurs trouvailles sont en revanche franchement originales. L’autrice n’hésite pas, par exemple, à se livrer à des tours de passe-passe narratifs très astucieux qui donnent un charme supplémentaire au roman (pour changer de point de vue entre plusieurs personnages, notamment, ou en entretenant volontairement le flou autour de la manière dont l’assassin tue ses victimes). Les personnages et l’univers souffrent quant à eux des mêmes problèmes que l’intrigue et peuvent rebuter par leur bizarrerie et leur manie d’aller à l’encontre de toute logique.



« Délius » est un roman très particulier et, si l’aspect burlesque du récit en déconcertera plus d’un, la poésie qui s’en dégage ne laisse pas indifférent. A noter que l’autrice a écris un autre roman mettant de nouveau en scène le duo Lacejambe/Fenby (« La nuit des labyrinthes ») qui devrait également faire l’objet d’une republication.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Délius, une chanson d'été

Vous aimez la magie, les fleurs, les ambiances féeriques et colorées ? Alors ce livre est fait pour vous.

Mais peut-être préférez-vous les enquêtes, les aventures à travers le monde ? Alors ce livre est à emprunter sans hésiter !

A la fin du XIXème siècle, de Marseille à la côte est des Etats-Unis en passant par Londres, suivez l’élégant botaniste Bertrand Lacejambe et son fidèle compagnon, Fenby, à la recherche d’une fleur merveilleuse. Cette quête ouvrira la porte du mystère qui entoure les meurtres commis par un tueur au modus operandi des plus étrange. En effet, ces victimes aux visages radieux sont retrouvées embaumées de ces fleurs extraordinaires.

Vous découvrirez également l’énigmatique Délius, compositeur de génie, chargé de composer une symphonie pour le Bal des Lucioles de New-York. Quel lien occupe-t-il au cœur de cette affaire ?

Ce roman est une véritable fragrance poétique. Dans une esthétique oscillant entre féerie et steampunk où parfois on semble traverser une œuvre de Lewis Caroll, cette enquête fleurira au cœur de vos rêves et de votre imagination.

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Délius, une chanson d'été

Soyons clair dès le début, je n'ai pas aimé ce livre. Il m'a pourtant été conseillé par ma libraire du Nuage Vert, mais, autant elle m'a permis de découvrir des pépites, autant cet ouvrage là m'a laissée la sensation d'avoir été flouée.



D’après la quatrième de couverture et de ce que m'en avait dit ma libraire, je m'attendais à un récit policier dans l'esprit victorien, le tout en finesse et poésie. C'est cette idée et la sublime couverture qui m'ont tentées, j'avais envie de lire de la fantasy un peu différente de d'habitude. Malheureusement, ce livre m'a déçu pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, parce que l'histoire racontée au début n'est pas celle qui clôt le livre. En fin de compte, pour l'autrice, l'histoire de meurtre n’était pas si importante que ça, ce n’était qu'un prétexte pour raconter autre chose dans son univers. Cela a donc créer une frustration en moi parce que j'avais justement commencé ce livre pour l'ambiance policière qui semblait s'en dégager. De plus, cette histoire se veut onirique ce qui se clôt régulièrement par des phrases alambiquées sans queue ni tête et des situations totalement absurdes. Malheureusement, je suis totalement hermétique à ce genre, qu'il soit littéraire ou cinématographique, la suspension consentie de mon incrédulité y est bien trop mise à mal et je n'arrive pas à me plonger dans le récit.



Ensuite, le style d’écriture ne m'a pas du tout convenu. C'est un point qui m'a frappé dès la première page mais j'ai persévéré en me disant qu'il allait soit s’améliorer une fois que l'histoire serait réellement lancée, soit que je m'y habituerai. Ça n'a, bien évidement, été ni l'un ni l'autre. Pour moi, il y a beaucoup trop de dialogues qui n'apportent rien, ni à l'histoire, ni aux personnages. Ils sont creux et plats et donc inutiles alors que la majorité des lignes de paroles pourraient être condensés en descriptions bien plus intéressantes. De plus, dans ces nombreux dialogues il n'y a quasiment aucune incise qui permettrait d'identifier facilement le personnage qui parle, son humeur ou le ton de la phrase, c'est donc très difficile de se projeter dans la conversation et de la visualiser convenablement. Pour l'exemple, la première page du récit contient vingt-deux lignes de texte dont dix-neuf lignes de dialogues pour trois personnages, avec seulement deux nommés... J'imagine que l'effet recherché par ce style d’écriture spécifique n’était pas cela mais pour moi ça a donné un aspect décousu et haché au récit. J'ai eu l'impression de lire du théâtre, ce qui, je trouve, n'a aucun intérêt.



Il y a également pour moi un gros soucis avec les personnages. Comme il n'y a presque pas de précisions ni sur les descriptions physiques ou psychologiques, ni sur les locuteurs, c'est très compliqué de s'attacher aux différents protagonistes et donc, suivre leurs histoires ne m'a absolument pas passionné. Le duo principal d’enquêteurs est un copié-collé au rabais de Sherlock Holmes et du Docteur Watson, en plus loufoques et en moins brillants, donnant l'impression de sortir des déductions totalement au hasard. Il y a d'ailleurs l'apparition d'Arthur Conan Doyle en tant que personnage dans ce livre, ce qui est un procédé qui généralement me déplaît car une fois de plus cela ébranle ma suspension consentie d'incrédulité en me ramenant sans cesse au monde réel et non au monde créé par le livre.



Si j'ai poursuivi ma lecture jusqu'à la fin alors que le style d’écriture et les personnages ne me convenaient pas dès le début, c'est en partie à cause d'un faux suspens instauré par l'histoire. Je voulais savoir quel était le rituel floral instauré autour des meurtres car rien n’était décrit lorsqu'un personnage retrouvait un cadavre. Je me suis d'abord dit que ça devait être un élément vraiment important de l’enquête qui permettrait de retrouver le meurtrier, ou que ça devait être dû à une certaine pudeur d’écriture, mais en fait non, on apprend le principe du rituel qu’après plus de la moitié du livre sans qu'aucune conséquence n'en découle. Cela me permet également de mettre en lumière ce que, personnellement, je considère comme une grosse faute d’écriture, voire une trahison de la part de l'autrice : les personnages voient des choses qui ne sont pas retranscrite au lecteur. Comment s'immerger dans l'histoire lorsque nous sommes mis à l’écart ainsi ? C'est du suspens créé de façon totalement artificielle et je trouve que ce n'est pas acceptable. Qui plus est dans une histoire policière dont un des codes principaux est que le lecteur peut trouver lui même le coupable avec les éléments fournis par le récit. Ici, ce n'est clairement pas le cas, ce qui me fait dire, comme je l'ai énoncé plus haut, que l’enquête n'est qu'un prétexte.



Le dernier point que je vais aborder concerne une fois de plus l'histoire en elle même. On est catapulté dedans sans aucune explication sur l'univers, comme si le lecteur se devait déjà de tout connaître. Plusieurs fois je me suis demandé si ce premier tome était réellement bien le premier ou s'il y avait un tome en plus que j'avais raté, ça n'aide vraiment pas à l'immersion dans le récit.



Pour conclure, ce livre m'a déçu et a été source de nombreuses frustrations pour moi, je ne peux donc pas vous le conseiller.
Lien : http://plume-et-encre.over-b..
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Délius, une chanson d'été

Le livre le plus délirant jamais écrit -mis à part la suite-. Une enquête avec des indices complètement loufoques. Une ambiance féerique à vous faire dresser les cheveux sur la tête. De la poésie, de l'humour, du suspens : "une oeuvre de jeunesse" d'après la description qu'en fait son auteur ; Rimbaud eût dit la même chose...

A lire absolument !!!
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Délius, une chanson d'été

Pour résumer, Délius, une chanson d’été est une vraie réussite sur tous les plans. Sabrina Calvo écrit avec maîtrise et personnalité une fantasy francophone teintée de surréalisme. C’est un roman savoureux, autant sur la forme travaillée avec un vrai talent littéraire que sur le fond, qui marquera sa génération. Pour ne rien gâcher, sa galerie de personnages riches et excentriques sauront séduire les lecteurs avides de changement. À découvrir absolument !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Elliot du néant

Calvo a une écriture et un imaginaire réellement très original qui fait qu'on est toujours surpris même si on n'adore pas ce qu'il écrit.

Dans ce livre, Calvo nous emmène très loin dans son monde et avec un compagnon de voyage dont la poésie est difficile, à savoir Stéphane Mallarmé. le compagnonnage est d'ailleurs compréhensible car l'écriture de Calvo est, elle aussi, très poétique. Elle l'est plus dans Elliott du Néant que dans les précédents livres que j'avais lu, Délius, une chanson d'été (magnifique à mon goût) et Wonderful. Cependant, l'intrigue avance vraiment péniblement dans la première moitié du livre comme si Calvo peinait à se débarrasser de notre réalité commune pour imposer la sienne. La deuxième partie du livre est plus enlevée, plus magique aussi même si la fin m'a déçue. Bref, je me suis accrochée au monde de Calvo plus qu'à l'histoire pour aller jusqu'à la fin. Ce n'est pas ma meilleure expérience de lecture mais elle en valait tout de même la peine.
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Elliot du néant

Extrait de ma chronique :



"Si ce roman brillant a indéniablement un aspect "prémonitoire" dans le travail de Sabrina Calvo (au moins autant que la nouvelle "Effondrement des colonies" dans "le Jardin schizologique"), c'est surtout en ce qu'il délimite le territoire qu'explorera l'autrice dans sa trilogie ; on y retrouve donc, comme dans "Sous la colline" et "Toxoplasma" :



– un personnage engagé tout à la fois dans une "enquête" (page 78), une "quête" (pages 205, 244 ou 295), et un "voyage" intérieur (page 236), soit une trajectoire tournant vite au cosmique, pour laquelle il mobilisera des connaissances plus mythologiques que scientifiques (ici, Bracken ; plus tard, Colline ou Nikki ; autant de "marginaux sensibles au merveilleux, à l'impossible et capables de transcendance", dixit Nicolas Winter) ;



– son "double", qui entreprendra peu ou prou la même quête que lui, mais avec des moyens technologiques, et souvent des résultats moins probants (ici, Bram ; plus tard, Toufik ou Kim et Mei), suivant le modèle du "Neuromancien" de William Gibson (ici évoqué page 13 par le début de phrase "Le ciel noir noir noir au-dessus du port") ;



– un décor moderniste (ici, l'école d'Hamarinn ; plus tard, le Corbu ou le Montréal des années 80) qui dissimule en son sein une faille vers un autre monde, sur le modèle aussi bien des espaces courbes de Howard Phillips Lovecraft que du terrier de Lewis Carroll ;



– un bestiaire improbable et néanmoins parfaitement fonctionnel (ici, deux tortues, un morse et un macareux, empruntés eux aussi à Lewis Carroll ; plus tard, des Castors Juniors ou des ouaouarons, pour le dire vite)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Elliot du néant

Entre saga islandaise, jeu vidéo et exégèse mallarméenne, une très beckettienne fin de partie.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/01/22/note-de-lecture-elliot-du-neant-david-calvo/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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