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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Territoires de l'imaginaire : Faites demi-t..

Ces nouvelles de science-fiction ou de fantasy, d'imaginaire en tout cas, sont classées par grandes régions françaises. Alors forcément, on retrouve des légendes bretonnes, des plages de sable immenses avec leur blockhaus, des montagnes abruptes... L'idée de départ est intéressante, les tons et la qualité sont variables.

Et puis, il y a la nouvelle d'Alain Damasio, que j'admire énormément. Ici, j'ai été touchée par le décor - ces si belles montagnes du Vercors, par le côté historique - la résistance, par cette histoire d'amour impossible, par ce portrait de femme forte et fragile qui pourrait me ressembler - une femme qui aime la montagne, la randonnée, qui veut être libre. L'écriture est toujours très belle, très poétique, les souvenirs se mêlant à la neige...
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Territoires de l'imaginaire : Faites demi-t..

Faites demi-tour dès que possible: les territoires de l'imaginaire est une anthologie de nouvelle de science fiction / fantastique publié chez la Volte.



C'est une anthologie se basant sur un concept originale: à savoir que les 14 auteurs, vont chacun écrire une nouvelle sur un territoire différend, que ce soit ville ou région. Vous pouvez ce recueil de deux façon. La première est une lecture dans l'ordre, qui regrouperont les nouvelles par thème. Ou alors dans le désordre, avec le deuxième sommaire, qui vous permettra de lire les nouvelles par territoires.



Sentiment mitigé ici, la plupart des nouvelles ne m'on pas marqué outre mesure, et m'on laissé neutre. Cependant pour ma part deux nouvelle sont sortit du lot. A savoir le cul du loup de David Calvo, et Le signal de Jean-Phillipe Ourry, nouvelles que j'ai beaucoup apprécier.
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Toxoplasma

Un roman déjanté, difficile de lâcher cependant, une enquête loufoque, sans fils conducteurs. Des protagonistes anarchistes vivant barricadés dans une ville telle la Commune de Paris.

Montréal est une bombe à retardement. La ville menace d'être détruite sous peu mais ses habitants, résistants, refuse de lâcher leurS existences et sont prêts à tout pour détruite leurs assaillants.

Des hackeur.ses, une femme Ventriloque, une Mommy au passé étrange, des drones assassins, des Japs, mais surtout, Nikki et Kim.

La pair indissociable du roman qui rejoindra le ciel.



Un récit à lire comme il se déroule, à l'arraché, sans se poser trop de questions, sans chercher trop de sens aux mots. Rejoindre la rébellion et s'envoler tout simplement.
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Toxoplasma

J'avoue ne pas avoir compris grand chose à ce livre qui me semble toutefois très intéressant. Je n'avais pas du tout les références des nanars qui passionnent tant Nikki, l'une des héroïnes de Toxoplasma. Pourtant, je me suis laissée embarquer dans les rues sombres de Montréal, j'ai été transportée par l'intrigue, je me suis accrochée à ce qui m'était familier, j'ai adoré Finn, j'ai surkiffé l'humour et surtout le rythme de la narration. J'ai adoré lâcher prise et accepter de ne pas tout comprendre, de ne pas tout saisir. Il s'agit d'un livre riche et dense qu'il faut sans doute lire et relire pour pouvoir en comprendre les tenants et les aboutissants. Malgré mes a priori sur la SF, ce livre fut une très grande et belle découverte !
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Toxoplasma

Roman proto-cyberpunk, chaînon manquant entre nous et un futur cyberpunk, Toxoplasma prend pour cadre un Montréal dans un futur en "limite de notre zone proximale de développement", dopé à l'utopie, l'anarchie et aux années 80.

Nikki nous emporte au fil d'une enquête improbable derrière le voile, essayant de débrouiller une intrigue où se mêlent meurtres rituels d'animaux, légendes autochtones, films d'horreur, histoire locale et technologie mystique.

S'entrecroisent le fil narratif de Nikki, d'un speaker radio, de Kim et de sa bande de hackeuses.

Des images sublimes, un thriller SF fantastique, burlesque, prenant qui suinte l'horreur et la violence sans jamais en être éclaboussé.
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Toxoplasma

interview de David Calvo en suivant le lien
Lien : https://thisisrocknpages.blo..
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Toxoplasma

Dans une utopie uchronique où l'île de Montréal se révèle l'un des derniers bastions encore libres d'un futur proche parallèle, David Calvo tisse un roman cyberpunk sans l'être (le net s'est effondré, il a été remplacé par l'alternative de La Grille où tous les termes informatiques d'un passé encore chaud sont remplacés par des dénominations mythologiques).



L'écrivain y superpose enquête policière riche (on part de petits cadavres mutilés d'animaux pour déboucher sur du plus vaste), quête initiatique et références cinéphiliques d'autant plus exactes qu'elles transpirent une authentique tendresse du fantastique et de l'horreur, de la série B comme des productions plus fauchées mais non sans idées.



Et ça marche puisqu'on se retrouve littéralement transporté de bout en bout. Le dépaysement du Québécois mêlé souvent à des termes techniques, la description de cette Commune qui fait singulièrement écho à celle de 1871, les nombreuses pistes scientifiques (voires mystiques) qui fonctionnent par couches sans jamais altérer la portée du roman, laissant le lecteur choisir suivant son humeur (même la fin reste d'ailleurs volontairement ambigüe pour ça), un certain sens de l'action et du rythme, un mystère soigneusement entretenu (non pas un, plusieurs même vu la richesse de ce gros livre), de l'humour, de l'onirisme (tous les rêves de Nikki) et un certain bestiaire allant du raton-laveur au ouaouaron font le reste.



Le titre Toxoplasma en lui-même est une nouvelle piste narrative soutenant l'un des mystères du livre que Calvo n'explicite qu'à moitié, évoquant la Toxoplasmose causée par le parasite Toxoplasma Gondii. Cette dernière, propagée le plus souvent par les chats (hôte final) peut toucher les humains tout en restant bénin. Les cas les plus dangereux restent toutefois pour les femmes enceintes, les personnes séropositives ainsi que celle dont le système immunitaire s'avère affaibli. Dans le roman, la toxoplasmose participe d'un système de transmission dont les chats seraient le vecteur. Mais on n'évoque pas tant que ça de chats dans cette commune qui verse lentement en fin du monde, curieusement.

Ou plutôt fin d'un monde.

Ou sa renaissance en bout de course ?



Au lecteur justement de se faire une idée !



Très vivement recommendé, surtout si vous êtes cinéphile et mordu de SF et d'horreur : là vous allez y reconnaître vos petits.
Lien : http://dvdtator.canalblog.co..
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Toxoplasma

Acheté pendant les Étonnants Voyageurs de Saint-Malo 2018, après avoir écouté Sabrina Calvo parler de son livre et défendre ses convictions, Toxoplasma a en l’occurrence reçu le Grand Prix de l’Imaginaire, ce qui attire forcément l’attention.



De l’anticipation politique

Pour débuter ce roman, l’autrice ne nous facilite pas la vie et, en même temps, tant mieux. Les premiers paragraphes s’enchaînent dans un tourbillon étrange où on ne sait pas toujours ce qu’on doit penser de ce qu’on lit. Le lecteur découvre au fur et à mesure que Montréal est désormais organisé en une Commune libre, que le monde entier semble avoir subi un effondrement du réseau Internet, voire d’une partie du réseau électrique. Sur le modèle du moment, l’Islande, La Commune libre de Montréal met en contrepartie un régime politique davantage tourné vers la subsistance, l’anarchie et l’entraide. La vie quotidienne locale s’y organise désormais par d’autres manières que le néolibéralisme devenu habituel, à commencer par le fait qu’il n’y ait plus de monnaie unique. Toutefois, il semble évident que ce nouveau régime politique ne soit pas du goût de ses voisins fédéraux qui cherchent à le faire tomber, manu militari s’il le faut.



Du cyberpunk à Nanarland

Dans ce contexte un brin tendu, nous suivons Nikki, « conservatrice de VHS d’horreur », c’est-à-dire qu’elle cherche à refourguer à des clients très occasionnels des nanars de série Z dont elle connaît les moindres détails (et sa culture en la matière est gargantuesque). L’intrigue se centre sur l’enquête pittoresque de Nikki qui s’improvise détective privée pour retrouver des chats perdus et élucider l’énigme du raton laveur éviscéré dans le parc à côté de chez elle. On part donc très bien ! Dans son enquête, on croise tout ce qui fait son petit monde montréalais : des gens un peu perdus, des voisins plutôt étranges, des activistes politisés. Ainsi, sa copine, Kim, fait partie d’un groupe de hackeurs communiquant par un réseau informatique inaccessible au commun des citoyens ; son employeur au vidéo-club semble tout à fait hors du monde ; enfin, Mummy, sa voisine vieillissante, semble bien renseignée sur la vie montréalaise avant l’« apocalypse politique ». Chacun et chacune à leur manière sont des punks, des gens volontairement en marge de la société, qui cultivent un mode de pensée hors des poncifs imposés. Cette étude des marges mise à la fois sur la contre-culture de ces « nanars », ces films de genre sous-financés, sur la construction d’alternatives politiques ou économiques et enfin sur le militantisme pour partager ces réflexions.



Un thriller décalé qui questionne la réalité

Dans Toxoplasma, on croise des mondes virtuels, des actes antispécistes et la menace dystopique fasciste. Rien que ça ! Au fur et à mesure que Nikki déroule son enquête, chaque sujet vient ajouter à sa perplexité, elle qui finalement est une héroïne qui n’a pas d’avis préconçu sur la situation qui lui est offerte, mais qui s’éveille doucement sur la réalité, qui se politise progressivement finalement. Cette progression se construit à chaque petite découverte, chaque « bris » dans la réalité que Nikki peut rencontrer de manière plus ou moins brusque pour elle. C’est l’occasion pour elle de se questionner sur sa propre condition (ce qui semble être un thème récurrent chez cette autrice). Là-dessus, Sabrina Calvo ajoute aussi des éléments qui peuvent franchement paraître burlesques dans ce cadre, mais qui constituent une couche mytho-poétique – comme dirait Jean-Claude Dunyach – qui mise à la toute fin par petites touches sur une mythologie nord-amérindienne. Forcément, il y a aussi des chats, puisqu’on parle de toxoplasmose, mais dans son trip, il y aussi des crapauds-taureaux, des marionnettes qui sont conscientes et plein d’autres choses encore… Certains lecteurs trouveront ce livre trop barré, mais il est surtout très réflexif, n’ayez donc pas d’inquiétudes.



En somme, il est souvent détestable de voir les adjectifs s’amonceler sur la quatrième de couverture pour décrire un roman, mais là, en l’occurrence, ce « thriller proto-cyberpunk, déclaration d’amour aux nanars d’horreur » et « roman poétique et politique, qui réussit à allier le burlesque à la tension d’une intrigue fantastique » remplit son contrat et tient toutes ses promesses.

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Toxoplasma

Impossible d’attribuer un nombre d’étoiles qui corresponde à ce que j’ai ressenti à la lecture de ce roman déjanté, foutraque, terriblement imaginatif et pourtant bien ancré dans un contexte qu’on aimerait imaginer lointain.





Le principal écueil concerne mes difficultés de compréhension : en ce qui concerne le lexique des hackers, c’est un moindre mal (d’ailleurs certains personnages disent ne rien piger également aux propos des génies du web, je devrais dire de la Grille, qui définit ce substitut d’Internet reconstitué après que la population de l’enclave insurgée de Montréal a été privée des flux d’information massifs de la toile mondiale). Par contre s'y ajoute le parler joual branché , en style chat :



J’ai fait un run sur Magnasoft en trois passes avec l’Hermès, j’ai scotché tous murs pis j’ai mis les bouts avec le pactole en découvrant le joker dans la boite à gants, me dis pas que qui que ce soir sur la grille peut faire mieux

ces daemons ont des fragments d’enochéens encodés danseurs routines, on n’arrivera jamais à trouver des failles



Seule solution , parcourir le dialogue passivement en espérant que ça n’est pas fondamental pour l’intrigue. Cela raccourcit le temps de lecture, et évite de rester bloqué en mode perplexe.



L’histoire est complètement folle, l’imagination est au pouvoir. Dans cette ile de Montreal où quelques résistants luttent encore contre la dictature qui contrôle la planète à l’exception de poches de résistance à bout de souffle, trois jeunes femmes tentent de comprendre la stratégie des occupants, soit par l’infiltration des réseaux informatiques, soit en remontant la piste d’un tueur d’écureuils grapheur. Là encore , pas sûre d’avoir tout compris. D’autant que le parcours du combattant hésite entre virtuel et réel, de quoi avoir le vertige. Là aussi, faire comme si on avait tout pigé et avancer. Rendez-vous à la fin!



Malgré toutes ces difficultés , qui s'amenuisent un peu en cours de route , la lecture n’a pas été désagréable et les personnages m’ont séduite. L’imagination foisonnante de l’auteur mérite qu’on s’y arrête. Et bien sûr une foultitude de craintes bien contemporaines raccrochant le récit à une actualité brulante.



A ne pas conseiller à des lecteurs hostiles par principe ou méfiance vis à vis de la science fiction, ce n’est sans doute pas la meilleure façon de débuter avec le genre. Pour les amateurs, ça se tente.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Toxoplasma

Dans Toxoplasma, Sabrina Calvo mène une intrigue qui tient à la fois du fantastique et du cyberpunk dans un Montréal transformé en Commune, où les contre-cultures s'érigent contre d'étranges conspirations.

L'intrigue pourra vous paraître ardue à comprendre dans les premiers chapitres, mais ne vous en faites pas, un fil rouge vous apparaîtra à mesure que vous avancerez dans votre lecture.

Le style de l'autrice retranscrit avec beaucoup d'authenticité le parler montréalais, ainsi que le vocabulaire technique du cyberpunk, ce qui confère une identité certaine à son roman.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Toxoplasma

Une expérience de pensée, une pensée réjouissante de la littérature. Toxoplasma m'a apporté beaucoup, tout en vrac mais détaillé un peu, j'ai compris un peu mieux le milieu des hackeurs et des résistants numériques, celles et ceux qui structurent en creux ou très différemment ce qui semblait pourtant relever d'une figure imposée. J'ai aimé me balader dans Montréal, appréhender le québécois mieux, avec respect et sensibilité. La narration est un bijou d'orfèvre qui mérite largement plus qu'une simple critique passagère pour lui rendre l'hommage mérité, mais en quelques mots pour esquisser les contour de mon admiration, c'est un bijou parce qu'elle mêle des styles marqués très différents avec brio, lesquels s'inscrivent en plus dans des temporalités aux frontières volontairement flottantes. Sans que ça gêne la lecture. En effet, politique ce livre l'est à plus d'un égard, il y est question de Commune, et d'Histoires : celle qui se déroule dans cette Commune et les débouchées futures, celle passée du Québec, d'une relation à la terre non comme propriété mais comme socle de vie, celle aussi cinématographique . Et tout cela, et tout ce que j'ai tu du livre, constitue une lecture passionnante, fourmillante de vie et d'envies, qu'il est difficile d'arrêter avant d'avoir fini.
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Toxoplasma

Toxoplasma, roman de Sabrina Calvo aux Éditions La Volte, avec une de mes encres en illustration.



Grand Prix de l’Imaginaire 2018 mais également Prix Rosny Ainé 2018



https://peggyannmourot.com/toxoplasma-roman-calvo-editions-la-volte-illustration/


Lien : https://peggyannmourot.com/t..
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Toxoplasma

Extrait de ma chronique :



"J'ai l'air d'insister sur les portions les plus ouvertement "poétiques" du texte, mais en vrai, comme Léo Ferré, Sabrina Calvo ne croit pas au "snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires, ou argotiques", et elle sait également nous régaler, notamment dans les dialogues, de phrases aussi savoureuses que (page 17, avec là aussi une allitération en labiales) : "quand est-ce que tu accepteras de te pogner une pitoune qui soit pas un genre d'artiste complètement tarée ?"



Ce sont sans doute ces apparents "grands écarts", thématiques aussi bien que stylistiques, qui provoquent autant d'incompréhension chez les lecteurs de Sabrina Calvo, mais ce sont aussi eux qui font la force de Toxoplasma, parce que derrière le disparate court un vrai fil conducteur, qui personnellement m'a porté sans effort d'un bout du roman à l'autre."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Toxoplasma

Hackers en folie et Commune Libre de Montréal en métaphore uchronique d’un âge d’or déliquescent à toujours réinventer.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/11/03/note-de-lecture-toxoplasma-david-calvo/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Toxoplasma

impossible d'arriver à le lire pour ma part, style trop "spécial"
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Toxoplasma

Alors qu’une formidable révolution a éclaté, l’île de Montréal est assiégée par l’armée fédérale. Une Commune y a éclos tandis qu’Internet a disparu et que l’électricité n’est plus une valeur très sûre. Tous les insulaires attendent une hypothétique fin du monde. Parmi ceux-ci, vit Nikki qui mène une enquête pour tenter d’élucider d’atroces meurtres d’animaux. Elle va être aidée par des adeptes de course dans les bois du cyberespace et une marionnette. Sa vie devient peu à peu un fil tendu entre rêves et réalité, alors qu’elle commence à entrevoir l’essence d’une conspiration.



« Toxoplasma » est le neuvième roman de David Calvo, paru en 2017, et salué par le Grand Prix de l’Imaginaire 2018. Ce long roman mêle habilement différents genres et thèmes, l’auteur aimant surfer aux lisières des styles de l’imaginaire.

Pour entrer dans l’œuvre et poursuivre la lecture jusqu’à son terme, il faut accepter de suivre David Calvo dans ses escapades tout à la fois débridées, fantasques et en même temps tenues par un fil d’intrigue solide ; accepter de suspendre une compréhension entière pour entrevoir quelques parcelles de sens, çà et là, suffisamment nourrissantes pour continuer le chemin. Et quel chemin ! L’auteur nous promène entre comique et drame, spiritualité et réflexions politiques, mythologie et cyberpunk, origines et tension vers un avenir, l’ensemble étant servi par une plume merveilleuse.

David Calvo sait créer des images fortes, poignantes dans un style poétique, n’hésitant pas à détourner des mots de leur sens pour leur donner un autre envol, un souffle créatif. La conspiration devient ainsi cette respiration avec l’autre.

Car au fil de l’enquête portée par trois femmes, c’est une conspiration qui peu à peu est mise à jour, la forêt devenant lieu des origines et de la clôture, en un Ouroboros scellant un renouveau.

Une œuvre fantasque et une expérience aussi exigeante que bouleversante, dont on ressort conquis.
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Toxoplasma

Je ne suis pas, loin s’en faut, ce que l’on appelle un geek. L’informatique reste pour moi une terra incognita sur laquelle je m’aventure avec beaucoup de prudence et les mots joystick, Game-Boy ou Play-Station ne m’évoquent aucun souvenirs. J’ai donc éprouvé quelques difficultés à m’immerger dans ce roman cyber punk où les nouvelles technologies tiennent une place importante. Les très nombreux passages consacré aux « runs » de Kim et de ses amis sur la toile (la grille) m’ont ainsi parus bien abscons et les nombreuses références aux films d’horreurs qui parsèment le roman ne m’ont pas toutes parlées. Je manque d’une certaine culture underground et il est très vraisemblable que certaines explications, certaines clés m’aient échappées. Pour autant, je n’ai pas été insensible à cet univers décalé, à l’ambiance générale du récit et à son ton si particulier.

Le cadre est en effet plaisant. Ce Montréal d’après-demain peuplée de hippies et de milices populaires fait penser à une nouvelle commune. Dans cette ville en état de siège qui ressemble à une cocotte-minute où mijotent les idées les plus folles, où l’on troque et où l’on s’autogère, chacun projette ses désirs et ses rêves les plus fous dans une utopie anarchisante, s’octroyant une petite parenthèse d’espoir avant la répression et le clap de fin.

Même constat côté style. L’écriture de David Calvo est novatrice. Abrupte, changeante avec un recours intéressant à différentes techniques de langages - les « clavardages » de Meï, la ventriloquie de Nikki – elle est en parfaite concordance avec l’ambiance. L’auteur innove, essaye, ose. Il donne à son roman un rythme trépidant, très visuel malgré quelques passages un peu chiants dont le long chapitre central qui alterne à chaque paragraphe les aventures de Kim et celles de Nikki nous imposant des aller/retours un peu fastidieux. Les conversations techniques entre Meï et Kim m’ont également un peu lassé mais elles étaient sans doute nécessaires compte tenu du sujet.

Heureusement, le trio d’héroïnes évite, lui, tout ennui. Entre le sale caractère de Meï, le culte que Nikki voue à l’informatique et la culture vidéo de Nikki on a largement de quoi faire. Elles ne sont pas forcément sympathiques ces trois nanas mais elles sont entières et sans tabous, décidées à tirer leur épingle du jeu dans un monde bien pourri qui ressemble un peu au notre, juste un peu plus libéral, un peu plus égoïste, un peu plus dangereux. Elles n’ont pas totalement abdiqué leur joie de vivre et conservent l’espoir d’un avenir meilleur dans une Islande fantasmée où vivre libre et heureux est paraît-il encore possible…

Auparavant, il leur faudra résoudre une énigme tortueuse où il question d’expériences sur les rêves, de meurtres d’animaux et des sombres visées d’une multinationale. Une intrigue assez touffue qui met longtemps à se dessiner mais qui est joliement portée par l’atmosphère d’urgence et de no future qui imprègne tout le récit. Le tout se conclue sur une fin ouverte qui nous laisse libre de choisir la chute qui nous arrange même si on sait bien tout au fond de nous que ce sont toujours les méchants qui ont le dernier mot.


Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Toxoplasma

Thriller, fantastique, réalisme magique, cyberpunk et punk tout court, Toxoplasma multiplie les étiquettes à cause de sa construction tentaculaire et de toutes les touches, les références que parsème Sabrina Calvo dans son texte au style pointilleux mais généreux qui rend aussi hommage à tout un pan de la contre-culture et de l'underground. Un roman à lire et à recommander autour de soi !
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Toxoplasma

Du rétro cyberpunk fantastique, un roman fourre tout bordélique comme cette Commune qui ne veut pas expirer.



Des chats, des ratons laveurs, des VHS qui combattent des Betamax, une marionnette chien, des mots québécois au parler hacker, des anti-spécistes, des punks, un crapaud-garou, une possible conspiration, du vaudoue, des films de série Z, (liste non exhaustive), le tout dans un Montréal communard.



On commence par des animaux décapités pour finir par une course poursuite contre un drone militaire, en passant par une vision des lol-cats qui envahissent le réseau en lui refourguant la toxoplasmose. Sabrina Calvo nous entraîne dans un drôle de périple autour de la nature de la réalité, un cyberpunk analogique halluciné dans un futur très années 80.



Vous dire que j'ai compris - ou aimé - ce roman serait mentir. Il faut sûrement être atteint de toxoplamose pour tenter une totale compréhension de ce roman non identifié. Sabrina Calvo réinvente le cyberpunk, plus analogique que digital, plus poétique que métaphorique, plus militant que politique. C'est un rêve étrange auquel il faut se raccrocher à quelques items pour y déceler un sens. Bourré de références à la contre culture, ce roman est un peu trop alternatif pour moi, je m'y suis perdu, sans repères pour me raccrocher. Une herméneutique radicale pour une expérience littéraire vraiment autre. Au final, je ne savais plus reconnaitre si j'étais face à une critique sous-jacente ou à un hymne d'amour lancée pêle-mêle aux années 80, aux hipsters, aux hackers, aux punks, à l'anarchie.



Ce que l'on ne peut reprocher à l'auteure, c'est d'avoir son propre imaginaire, et un sens de la formule qui fait mouche :



"La vie est trop courte pour s’épiler la chatte, sœurette."



"Dans une litière, le chat d’Ichi se lèche l’anus sans se soucier du monde autour de lui."



"Le jour où le nazisme sera rentable, tous les capitalistes seront nazis. "



Cependant, pas sûr après ce voyage d'aller voir Sous la colline ce qui s'y passe.
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Toxoplasma

Un « triller proto-cyberpunk ». Voilà comment les éditions La Volte définissent le dernier roman de David Calvo, récompensé il y a quelques mois par le Grand Prix de l'Imaginaire dans la catégorie « meilleur roman francophone ». Sur le coup, ça ne me disait pas grand chose, et c'est finalement après avoir eu l'occasion d'entendre l'auteur en conférence lors du festival des Étonnants Voyageurs que je me suis décidée à sauter le pas. Malheureusement, si l'expérience s'est révélée franchement atypique, je ne peux pas pour autant dire qu'elle m'ait vraiment plu, et ce pour tout un tas de raisons. D'abord, l'auteur ne s’embarrasse pas vraiment de détails concernant le contexte, si bien que j'ai eu un peu de mal à m'imaginer le décor : nous sommes à Montréal, à une période indéterminée mais néanmoins relativement proche de la notre, et l'armée encercle l'île sur laquelle s'est retranchée des anti-systèmes. On a donc affaire à sorte de Commune de Paris version canadienne, avec l'armée sur le point d'entrer dans la ville et provoquer un bain de sang que les habitants ne peuvent que se résoudre à attendre. Seulement tout cela, on met un peu de temps à le comprendre, si bien qu'on ne cerne pas tout de suite très bien les enjeux, d'autant que la situation n'est vraiment exposée qu'à de rares occasions, sous forme de podcast radio.



C'est d'ailleurs un autre élément intéressant mais aussi déstabilisant du roman : le changement fréquent de style. Émissions de radio, vidéo, échanges informatiques... : l'auteur varie souvent de modes de narration, parfois au dépend de la compréhension du lecteur. Je pense notamment aux conversations « internet » entre l'un des personnages et ses compagnons dans lesquelles on retrouve un jargon technologique très pointu auquel je suis restée totalement hermétique. Autre aspect déstabilisant : le caractère burlesque (voire complètement barré) de l'intrigue. On a quand même affaire à une héroïne qui attend la fin du monde en jouant au détective pour animaux, se met à avoir de grandes conversations avec une chaussette/marionnette après s'être découvert des talents de ventriloque, et connaît sur le bout des doigts absolument tous les pires nanars d'horreur de l'histoire du cinéma (si vous êtes fan, prenez de quoi noter parce que les références abondent). Je ne peux pas dire que ça m'ait déplu, en revanche j'ai eu beaucoup de mal à comprendre où voulait nous emmener l'auteur. L'intrigue repose en effet sur un ressort et des rebondissements tous aussi barrés que le reste de l'histoire dont je ne suis toujours pas certaine d'avoir saisi le fin mot.



« Toxoplasma » est donc un roman bourré d'idées intéressantes, qui ose expérimenter pas mal de choses, mais qui m'a déstabilisée plus que séduite. Trop burlesque, trop de références que j'ai pas saisi, trop de jargon... trop barré, tout simplement. Cela dit si tous ces éléments ne vous font pas peur, n'hésitez pas à tenter la découverte, vous devriez apprécier.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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