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Citations de Salva Rubio (154)


Le parti communiste considère que les rescapés des camps sont des collabos.
Selon Staline, il était de notre devoir de mourir les armes à la main. Si on a survécu, c'est que nous sommes des traîtres.
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Moi, un bohème ? Mon père n’a aucun souci à se faire. Rien ne me répugne plus que les chiens, ces animaux misérables et sales. Même si, réflexion faite, il y a pire que les chiens : les peintres bohèmes. Monet, Pissaro, Renoir. Des artistes fainéants, fantasques, modernes… Bref, de faux artistes. Ils prétendent rénover l’art, trouver la véritable nature, peindre avec sincérité. Quelle bande d’idiots ! en réalité, il y a pire que les chiens et les peintres bohèmes… Les peintres académiques. Cabanek, Barrias, Couture, Gérôme, Delaroche… Les sbires du Salon. Des esclaves du système. Des lèche-bottes, dont le seul et infâme objectif est de décrocher la Légion d’honneur. La bouse de l’art ! Aucun d’entre eux n’a compris ce que l’on entend par Grand Artiste. La voie n’est pas à trouver dans la rénovation de l’art, comme le prétendent les bohèmes. Ni dans la soumission à la tradition, comme le veulent les académiques. À chaque époque, son art. Son esthétique, ses thèmes, son style. Aucun artiste n’a encore trouvé l’art de notre époque, le XIXe siècle. Et c’est moi, Edgar Degas, qui le trouverai. Cependant, il me faut encore perfectionner ma technique. Le véritable artiste a été défini comme illustre mais inconnu. C’est le genre d’artiste que je veux être. Et si je veux trouver mon art, je dois étudier les grands maîtres. Comprendre que Raphaël était un dieu, un être inimitable, absolu, incorruptible. Et Poussin le plus parfait des hommes. Qu’en passant devant un Rubens, il faut porter des œillères. Je dois toutefois reconnaitre une chose. Parfois une distraction un rêve, une illusion me détourne de mon objectif. C’est peut-être la jeunesse ou la simple curiosité. Mais quelquefois, une sensation m’écarte du droit chemin. Et il arrive que je cède à la tentation. Mais Courbet disait : un homme marié est un réactionnaire en art. et Delacroix disait : Si vous l’aimez et qu’elle est belle, c’est encore pire, votre art est mort. Un peintre ne doit connaître d’autre passion que son travail et y sacrifier tout. Et les Goncourt disaient : Le célibat est le seul état qui laisse à l’artiste sa liberté, ses forces, son cerveau, sa conscience, c’est par la femme que se glissent, chez tant d’artistes, les faiblesses, et au bout du mariage il y a encore la paternité qui nuit à l’artiste. Je crois que le cœur est un instrument qui se rouille s’il ne travaille pas. Peut-on être un artiste sans cœur ? u milieu du désordre affreux cette rose me frappe les yeux. Je crois vous reconnaître. Je veux vous sauver pour vous préserver de ce péril extrême. Je vais vous saisir. Et j’ai le plaisir de vous rendre à vous-mêmes. Cependant, je dois essayer, calmement, de saisir le véritable artiste. Mais le véritable artiste ignore toujours quelle voie emprunter. J’ai beau copier, m’exercer, développer ma technique, je ne termine qu’une poignée de portraits. Où trouver cet art ? L’Art de notre temps ?
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Malheur à celui que les dieux veulent mettre à l’épreuve.
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Le tout Paris l’acclame. L’une des plus violentes impressions artistiques de ma vie. Ses adeptes nihilistes la contemplent avec extase. Le museau vicieux de cette petite fille à peine pubère est inoubliable. Raffinée et barbare, cette petite danseuse est la seule tentative vraiment moderne que je connaisse dans la sculpture. Toutes ses idées sur la sculpture, sur ces froides blancheurs inanimées, sur ces mémorables poncifs recopiés depuis des siècles, se bouleversent. Le fait est que du premier coup, Degas a culbuté les traditions de la sculpture. Qui donc vous parle de Rodin ? Le premier sculpteur, c’est Degas. – La petite danseuse de quatorze ans. Une figure de cire partiellement peinte, portant des chaussons et des bas, vêtue d’un vrai tutu et d’un corsage en lin, les cheveux noués avec un ruban de soie. La position des bras, la tension des jambes, l’émotion contenue du visage, la chaleur de al cire donnaient une impression inédite de vivacité et de modernité. Avec cette première statue, Degas bouleversait la tradition de la sculpture.
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Je suis comme le roi d’un pays lointain. Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux (…) Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau, ne savent plus trouver d’impudique toilette pour tirer un souris de ce jeune squelette. – Charles Baudelaire, Spleen, Les fleurs du mal, 1857
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Vous ne pouvez pas savoir, me répondit Monet, combien tout ce que vous venez de dire est véritable. C'est la hantise, la joie, la tourmente de mes journées. A ce point qu'un jour, me trouvant au chevet d'une morte qui m'avait été et m'était toujours chère, je me surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l'acte de chercher machinalement la succession, l'appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d'imposer à l'immobile visage. Des tons de bleu, de jaune, de gris, que sais-je ? Voilà où j'en étais venu. Bien naturel le désir de reproduire la dernière image de celle qui allait nous quitter pour toujours. Mais avant même que s'offrit l'idée de fixer des traits auxquels j'étais si profondément attaché, voilà que l'automatisme organique frémit d'abord aux chocs de la couleur, et que les réflexes m'engagent, en dépit de moi-même, dans une opération d'inconscience où se reprend le cours quotidien de ma vie. Ainsi de la bête qui tourne sa meule. Plaignez-moi, mon ami.

[Extrait de "Claude Monnet intime" par George Clémenceau et cité à deux reprises dans cet ouvrage]
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- Django, prend ces fleurs. Elles sont naturelles et ne s’enflamment pas !
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"En enfer, quand la vie ne vaut plus rien du tout, on n'a plus envie de se battre pour la conserver."
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Nos pensées sont muettes, elles n'appartiennent qu'à nous.
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Des errements du monde où nous sommes, les réfugiés ne sont-ils pas devenus le meilleur point d'observation ? Affirmation, dans l'exode même, d'identités collectives appelant à une conscience humaniste sans frontières - qui se heurtent aux xénophobies et, à tout le moins, aux égoïsmes de citoyens installés. [...]
Si la condition de réfugié et les drames humains qui y sont attachés sont intemporels et universels, leur problématisation est moderne : aujourd'hui, bien plus encore que vers 1930, où l'idée de frontière n'était guère contestée, comment justifier le fait que la libre circulation proclamée de tout - la marchandise, l'information, et même les grands principes - soit refusée aux vivants ordinaires ?

[Daniel Simon, président de l'Amicale de Mauthausen, "Dossier historique"]
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Discuter de nouveau avec une femme était à la fois étrange et agréable, comme si l'horreur des camps n'avait jamais existé...
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Des 9238 Espagnols internés dans les camps, 7532 le furent à Mauthausen. 4816 furent assassinés.

Des 20 000 négatifs sortis du camp près de 19 000 restent introuvables.

Francisco Boix est mort peu de temps après, à l'âge de 31 ans. Il n'a jamais revu sa sœur. (p. 109)
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Aucun d'entre eux n'a compris ce que l'on entend par "grand artiste".
La voix n'est pas de trouver dans la rénovation de l'art comme le prétendent les bohèmes. Ni dans la soumission à la tradition, comme le veulent les académiques.
À chaque époque, son art. Son esthétique, ses thèmes, son style. Aucun artiste n'a encore trouvé l'art de notre époque, le XIXe siècle.
Et c'est moi, Edgar Degas, qui le trouverai.
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En ma qualité de scénariste, je dois sans cesse résister à la tentation d’accompagner les planches d’explication. Fort heureusement, en tant qu’historien et grâce à la complicité de mon éditeur, je peux inclure dans ce cahier final toute une série d’informations complémentaires, de détails savoureux, de curiosités et d’anecdotes qui, selon moi, rendront plus agréable la lecture ou la relecture de cet album. Ou, si vous me permettez une liberté classiciste, quelque peu pédante, mais si appropriée au XIXe siècle, engager un dialogue entre la Muse de la poésie, Calliope, et la Muse de l’histoire, Clio. Avant d’entamer cette description planche par planche, je tiens à apporter une précision sur la voix de monsieur Degas ou, à tout le moins, sur nombre de ses propos, pensées et écrits, qui pourraient sembler choquants, voire osés, au lecteur. Ses carnets ainsi que plusieurs de ses lettres ont été conservés, tout comme une série d’anecdotes, de critiques et d’information sur sa manière de parler, de se comporter et de s’adresser à son entourage. En façonnant le personnage de Degas, j’ai veillé à reproduire fidèlement son caractère, sa personnalité et son langage. Aussi ai-je repris, mot pour mot ou en les adaptant, un grand nombre de ses répliques, affirmations, notes et réflexions. Le lecteur peut donc être rassuré : la plupart des propos attribué dans cet album à Degas sont avérés et tirés de sources originales. D’autre part, de nombreux propos, phrases, annotations et déclarations d’autres personnages tels que Cassatt, Manet ou Morisot émanent, eux aussi, de sources historiques. En toute honnêteté, je dois admettre que j’aurais été bien incapable d’inventer les mots prononcés par Degas : son talent oratoire légendaire rend l’original toujours plus surprenant et insolite que n’importe quelle invention.
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Puis-je vous donner un conseil ? Consacrez-vous corps et âme et à la peinture. Vivez pour la peinture. Faites-en votre maîtresse, votre fiancée et votre épouse.
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Tu t'es toujours caché, Oscar, sauf de la lumière que tu chéris tant. Tu peux sans doute vivre de la sorte jusqu'à la fin de tes jours, mes tes proches méritent mieux. Tu as beau vivre avec eux depuis des années, comme si tu étais seul. As-tu l'intention de leur imposer ce mode de vie jusqu'à leur mort ? Si c'est le cas, abandonne-les. Ils ne méritent pas d'être traités de la sorte. Mais tu peux tout aussi bien leur rendre ce qu'ils t'ont donné : attention, soutien et amour. Durant toutes ces années, ils ont été les seuls à rester à tes côtés. Ton regard est à ce point perdu ans les paysages, les mers et les rivières que je me demande si tu ne t'es jamais aperçu de la présence de tes proches. Ne crois-tu pas que tu mérites de connaître le succès, ne serait-ce que pour eux ? Laisse tomber les impressionnistes, Oscar. Rejoins-nous et envoie tes meilleures toiles au Salon ! Il est grand temps que tu récoltes ce que tu as semé.
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Danser, danser n'était pas danser. A cette époque déjà, danser c'était fuir. S'élever aussi haut que les flammes. Marcher sur des braises. Devenir l'air du feu. Se laisser emporter par le diable. Dommage que toute danse ait une fin.

Sur 8 vignettes...Un régal!
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Monet : Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c'est ce qu'il y a entre le motif et moi.
Cézanne : l'impressionnisme a ainsi dû sa naissance à Monet "mais bon Dieu, quel oeil!"
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Quelqu'un avait recensé 35 manières de mourir à Mauthausen. J'ai fini par connaître chacune d'elles.
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Leur guerre ne m'intéressait pas. Je refusais de mourir pour Napoléon III, Gambetta, Thiers ou qui que ce soit.
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