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Critiques de Sara Stridsberg (65)
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Beckomberga

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour l'envoi de Beckomberga en avant première de la rentrée littéraire.

Si le sujet de la folie m'intéressait beaucoup, la manière de le traiter m'a complètement perturbée. J'ai eu beaucoup de mal à comprendrer qui était qui et les liens entre les différents personnages. Le va et vient dans le temps m'a perdue. Je n'ai ressenti aucune compassion pour aucun des personnages et surtout pas pour les soignants car je ne comprenais pas ni ce qu'ils faisaient, ni leurs intentions.

J'en suis d'autant plus surprise que j'avais beaucoup apprécié Le présent infini s'arrête de Mary Dorsan et Le cas Edouard Einstein de Laurent Seksik où il est également question de troubles psychiatriques.

J'ai vraiment l'impression d'être passée complètement à côté de Beckomberga, de n'avoir jamais réussi à entrer ni dans l'histoire, ni dans le style. ça me laisse perplexe, de marbre. Du coup, j'abandonne la lecture à la page 293 parce que je n'en peux plus. Ce n'était peut-être tout simplement pas le bon moment pour moi.

J'espère que Voici venir les rêveurs de Imbolo Mbue m'intéressera davantage.
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Beckomberga

Remarquablement écrit ce récit est d'une mélancolie claire-obscure qui sature le ciel et l'espace entre les lignes.

Jackie, la fille de Jim et Lone, se trouve irradiée par ce père alcoolique qui séjourne à Beckomberga , un hopital psychiatrique de Suède construit en 1935.

Cet amour que Jackie porte à son père est instinctif comme l'enfant qu'elle est puis, plus confus comme l'adolescente qu'elle devient et qui continue à lui rendre visite tous les jours. Cet amour, qui, elle l' espère, le sauvera de sa folie, de son envie de mourir, de son fatalisme.

De meme , elle attend une protection qui ne vient pas , dont on ignore d'ailleurs d'où elle viendrait. Cette protection qu'elle trouvera ,une fois adulte, en Richard, le père de son fils - et qu'elle finira par refuser. Son fils qui sera une source jaillissante faisant taire ,en elle, la trop grande peur et les angoisses de ses souvenirs.

Marion, puisque c'est un prénom masculin en Suède, emportera Jackie dans la spontaneité enfantine. De son coté, elle lui transmettra la vérité comme son père la lui a transmise : Elle savait malgré, son espoir, qu'elle ne pourrait pas sauver son père ni le protéger. Cependant, tout au fond d'elle , elle souhaitait etre, pour lui, une raison valable de vivre, de s'accrocher à la vie.

Dans les yeux de son père, mélange de ténèbres et de folie amère, Jackie avec ses reves , ses espoirs aura incarné la lucidité et à la fois la deception de l'amour.

Ce livre est comme le dit le titre une Ode, un long poème d'amour, sur l'amour , sur la folie de l'amour et sa solitude. l'amour ne sauve de rien , il peut etre un pretexte à la vie mais il en est aussi sa folie et sa mélancolie douce-amère. C'est ce dont temoignent ces pages sublimement ecrites.



L'hopital de Beckomberga a fermé ses portes en 1995.

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Beckomberga

Jackie va presque tous les jours voir son père à l’hôpital psychiatrique surnommé le « château des Toqués » : Beckomberga. Un asile immense, le plus grand d’Europe : deux mille lits et la volonté de traiter les malades différemment en leur offrant peut-être plus de liberté dans un espace ouvert où règne la nature : des tilleuls, des rosiers, un vaste parc et des grilles qu’on ne voit pas, enfin pas tout de suite…

C’est presque une ville dans la ville de Stockholm et son architecte Carl E.Westman est très fier de son projet. Les travaux ont commencé en été 1929. « Le résultat est à la fois modeste et monumental, grandiose et mélancolique. » L’espace intérieur est baigné de lumière et partout des fenêtres d’où la vue est magnifique. On voit le vaste ciel, les nuages et les oiseaux. L’hôpital ouvrira ses portes en 1932. Peut-être certains croient-ils à « un nouveau monde où personne ne sera laissé pour compte, où l’ordre et le souci de l’autre seront de mise… » Énième utopie ?

Le père de Jackie s’appelle Jim, ses amis de l’hôpital l’appellent Jimmie Darling. Comme sa fille, la narratrice, on tente une approche : on essaie de comprendre qui il est, ce qu’il pense, ce qui ne va pas et pourquoi ça ne va pas. Il boit, fait des crises d’épilepsie, veut se suicider en nageant au loin dans la mer depuis une petite plage du nord de l’Espagne, se sent chez lui à Beckomberga, ne compte pas vraiment en sortir. « De toute manière je n’ai jamais voulu vivre. » répète-t-il inlassablement à sa fille qui lui murmure : « Fais ce que tu veux, Jim. Tu as toujours fait ce que tu voulais »

C’est vrai qu’il ne s’est jamais privé, Jim : allant à droite à gauche pour profiter de femmes rencontrées, à peine aimées, s’étourdissant avec elles, se saoulant pour oublier qu’à la maison l’attendent sa femme Lone et sa fille. Elles le cherchent dans les rues de Stockholm et le ramènent à la maison comme elles peuvent.

Il finit par louer une chambre rue de l’Observatoire. Parfois, il revient à l’appartement avec son baluchon. Ceci a lieu un peu avant son admission à Beckomberga.

Jackie adolescente va voir tous les jours ce père au pavillon Grands Mentaux Hommes, tente d’échanger avec lui, pour le sauver sans doute, le sortir de là. Elle espère encore mais un médecin la met en garde : « Jim a perdu quelque chose mais il ne sait pas ce que c’est ».

Une quête sans objet semble perdue d’avance…

Elle lui demande de sa petite voix si rien ne le rattache à la vie, même pas elle. « Ce qui rend les gens heureux ne m’a jamais rendu heureux » répond-il sans illusions. Parfois il la regarde à peine, cette fille aimante, d’autres fois, il a oublié son existence. Il se demande s’il l’a aimée un jour et le lui dit. Elle reviendra encore et encore, comme « une petite dérangée » s’accrochant à cet espoir ténu de le voir devenir heureux même si ce mot, posé à côté du nom de son père, forme un oxymore.

Elle est là, auprès de lui ou bien dans le parc à sa recherche. Elle observe les nuages qui passent, parle avec les malades. Certains médecins s’étonnent de sa présence et l’acceptent au-delà des heures d’ouverture. Elle appartient à ce lieu, à ces gens.

Plus tard, constatant que son père vieillit et que sa mère absente voyage pour fuir, elle s’accrochera à son fils Marion qui lui donnera l’impression d’être « mieux ancrée au sol, d’être enfin concernée… par la force de gravité. ».

Elle aura tenté de faire quelque chose, pensant détenir le pouvoir quasi magique d’agir sur le monde et sur les autres mais finalement elle s’avoue vaincue : « je n’ai jamais sauvé quelqu’un… je n’ai même pas ne serait-ce que failli sauver quelqu’un. »

Aveu de son échec, de sa faiblesse : elle a vu sa famille se perdre, son adolescence s’évaporer, ses illusions disparaître à tout jamais. Elle a tenté de s’approcher de ce père étrange, absent, égoïste, séduisant, terrible et fascinant. Elle a aimé sans compter celui qui lui a dit : « Je ne sais pas si je t’ai aimée », ce père avouant qu’il n’a « jamais été quelqu’un sur qui on pouvait compter ».

En voulant le sauver, le ramener à la maison auprès de sa mère, elle a failli se perdre. Elle a fini par « presque vivre » elle aussi à Beckomberga, elle qui avait peur de devenir « toquée ». « Parfois, dira-t-elle à Lone, j’ai l’impression d’avoir grandi dans cet hôpital ».

Il fermera ses portes l’hiver 1995. « Les neuroleptiques … permettent une vie en dehors des institutions », c’est un pan de sa vie qui tombe, une page qui se tourne.

Une grande mélancolie émane de ces pages poétiques et sombres, une tristesse profonde et lasse, le sentiment que quelque chose n’a pas eu lieu, n’a pas été sauvé et s’est perdu à tout jamais. La famille a sombré, l’institution a fermé.

Et l’on sent dès les premières lignes de cette œuvre terriblement nostalgique que ça ne va pas marcher, que l’effondrement est inévitable.

Des bribes de conversations, des fragments de voix, des touches de lumière parsèment l’œuvre comme de vagues souvenirs dont il ne reste que des lambeaux bientôt éteints.

Il ne se passera rien. La narratrice aurait aimé le contraire. L’espoir a guidé ses pas. En vain. L’asile a fermé, le père est mort. Reste l’enfant, Marion, à qui elle montre les lieux. Elle lui raconte certainement la vie de ceux qu’elle y a rencontrés et qui sont partis eux aussi… ou peut-être morts.

Un monde qui n’est plus, une voix seule, nostalgique et émouvante pour tenter de dire ce monde disparu.

Jackie a des visions : un oiseau de mer blanc vole dans les couloirs de Beckomberga : « Le froissement des ailes, le frémissement des plumes, un lointain relent de mer et de mort, comme si les vagues se brisaient sur une plage située quelque part à l’intérieur du bâtiment, comme si l’architecture dissimulait une blessure ».

Elle sait que cela n’est pas possible, cela n’a pas été.

Quand on n’a plus de souvenirs, il ne reste alors que les rêves… Dans le fond, c’est peut-être mieux.


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Beckomberga

Bekomberga est un livre étrange, à l'ambiance onirique. Il ne s'agit pas, comme je le croyais originellement d'une saga familiale historique mais plutôt effectivement d'une Ode à un certain type de folie.





Le livre se compose de nombreuses scènettes, mettant en scènes quelques personnage dans un petit environnement - en général l'hôpital psychiatrique de Bekomberga mais aussi les autres lieux des vie de Jackie et de son père. L'ordre n'est pas chronologique, ni thématique. Les différentes scènes s'enchevêtre pour peu à peu prendre de leur substance. Il y donc assez peu de récit, d'histoires, mais si quelques fils se dessinent. (À une ou deux exceptions près tout de même, ou le livre nous présente une histoire cohérente suivie et peu délayée dans d'autres scènes).



Le style est dans cette même optique : il y a quelques circonvolutions, les phrases qui font sens pour le déroulement de l'action se perdent au milieu de description de paysages terriblement vivantes : comme dans un rêve ou un cauchemar les arbres, l'air, les bâtiments semblent étrangement vivants, comme animés de sentiments ou tout simplement d'existence.





C'est là la grosse particularité et le gros point fort de se livre, l'ambiance. Rêves et réalité se mélangent, faits et pensées, imagination et souvenir, choix et fatalité. Tout est flou, la narratrice passe dans sa vie comme dans un rêve, on se détache de la réalité, on s'abstrait des justifications. C'est particulier et particulièrement réussi. On a donc un roman déstabilisant. Ce n'est pas facile à lire, malgré les chapitres très courts et les nombreuses pages blanches - qui aident d'ailleurs à distiller cette ambiance. On se trouve souvent dans le brouillard, il nous faut un moment pour sortir de sa léthargie, se frotter les yeux et réaliser de quoi on parle, là, maintenant.





Tous les personnages sont fous, mais tous ne sont pas malade. La vie leur glisse dessus sans qu'ils arrivent à y trouver de prises, il continue d'exister sans un moteur de motivation. Ce sont des personnes plus que des personnages. De même, la morale brille par son absence : on ne parle ni de bonne ni de mauvaise mère, par exemple, ni de tord ou de remords. Les choses sont, sans être jugées. Même la lecture, pour une fois !, n'y apparait pas comme un loisir spécialement reluisant. On est plus dans les tempéraments que dans les actions et les choix.





C'est un roman plein de sentiments, mais sans transports. Les débordements des personnages suicidaires pleins de vie sont vue avec du recul, et font presque partie du décor. Décor extrêmement vivant comme je l'ai dit. Les sentiments existants ou questionnés ne sont ni beau ni laid. Il transparaissent peu à peu, souvent malgré leurs personnages et se fondent dans la vision détachée et perdues, mais terriblement accrochée à de petites choses de la narratrice.





Je me répète, oui, car ce roman à vraiment cette "âme" très forte et prenante. Calme et ténébreuse, sans être maléfique ou dangereuse. Lumières et ténèbres y sont d'ailleurs des thèmes forts, privés d'aspects religieux.





Et à part ça ? Et bien... pas grand chose en fait. On apprend certes quelques éléments sur Bekomberga, sur la situation humaines de ces malades internés. Les périodes suivies sont finalement assez courtes, même si elle semblent ne jamais se terminer, et l'on aura que de toutes petites esquisses sur d'autres temps. Mais ça reste en marge - tout le roman est en marge de quelque chose - et après la lecture il me reste finalement peu à en dire.





En bref, un roman empli d'un spleen adolescent et adulte, qui nous emporte dans son univers particulier.





Et merci et beaucoup à l'éditeur et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce livre, en avant première en plus !
Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Beckomberga

Jackie va presque tous les jours voir son père à l’hôpital psychiatrique surnommé le « château des Toqués » : Beckomberga. Un asile immense, le plus grand d’Europe : deux mille lits et la volonté de traiter les malades différemment en leur offrant peut-être plus de liberté dans un espace ouvert où règne la nature : des tilleuls, des rosiers, un vaste parc et des grilles qu’on ne voit pas, enfin pas tout de suite…

C’est presque une ville dans la ville de Stockholm et son architecte Carl E.Westman est très fier de son projet. Les travaux ont commencé en été 1929. « Le résultat est à la fois modeste et monumental, grandiose et mélancolique. » L’espace intérieur est baigné de lumière et partout des fenêtres d’où la vue est magnifique. On voit le vaste ciel, les nuages et les oiseaux. L’hôpital ouvrira ses portes en 1932. Peut-être certains croient-ils à « un nouveau monde où personne ne sera laissé pour compte, où l’ordre et le souci de l’autre seront de mise… » Énième utopie ?

Le père de Jackie s’appelle Jim, ses amis de l’hôpital l’appellent Jimmie Darling. Comme sa fille, la narratrice, on tente une approche : on essaie de comprendre qui il est, ce qu’il pense, ce qui ne va pas et pourquoi ça ne va pas. Il boit, fait des crises d’épilepsie, veut se suicider en nageant au loin dans la mer depuis une petite plage du nord de l’Espagne, se sent chez lui à Beckomberga, ne compte pas vraiment en sortir. « De toute manière je n’ai jamais voulu vivre. » répète-t-il inlassablement à sa fille qui lui murmure : « Fais ce que tu veux, Jim. Tu as toujours fait ce que tu voulais »

C’est vrai qu’il ne s’est jamais privé, Jim : allant à droite à gauche pour profiter de femmes rencontrées, à peine aimées, s’étourdissant avec elles, se saoulant pour oublier qu’à la maison l’attendent sa femme Lone et sa fille. Elles le cherchent dans les rues de Stockholm et le ramènent à la maison comme elles peuvent.

Il finit par louer une chambre rue de l’Observatoire. Parfois, il revient à l’appartement avec son baluchon. Ceci a lieu un peu avant son admission à Beckomberga.

Jackie adolescente va voir tous les jours ce père au pavillon Grands Mentaux Hommes, tente d’échanger avec lui, pour le sauver sans doute, le sortir de là. Elle espère encore mais un médecin la met en garde : « Jim a perdu quelque chose mais il ne sait pas ce que c’est ».

Une quête sans objet semble perdue d’avance…

Elle lui demande de sa petite voix si rien ne le rattache à la vie, même pas elle. « Ce qui rend les gens heureux ne m’a jamais rendu heureux » répond-il sans illusions. Parfois il la regarde à peine, cette fille aimante, d’autres fois, il a oublié son existence. Il se demande s’il l’a aimée un jour et le lui dit. Elle reviendra encore et encore, comme « une petite dérangée » s’accrochant à cet espoir ténu de le voir devenir heureux même si ce mot, posé à côté du nom de son père, forme un oxymore.

Elle est là, auprès de lui ou bien dans le parc à sa recherche. Elle observe les nuages qui passent, parle avec les malades. Certains médecins s’étonnent de sa présence et l’acceptent au-delà des heures d’ouverture. Elle appartient à ce lieu, à ces gens.

Plus tard, constatant que son père vieillit et que sa mère absente voyage pour fuir, elle s’accrochera à son fils Marion qui lui donnera l’impression d’être « mieux ancrée au sol, d’être enfin concernée… par la force de gravité. ».

Elle aura tenté de faire quelque chose, pensant détenir le pouvoir quasi magique d’agir sur le monde et sur les autres mais finalement elle s’avoue vaincue : « je n’ai jamais sauvé quelqu’un… je n’ai même pas ne serait-ce que failli sauver quelqu’un. »

Aveu de son échec, de sa faiblesse : elle a vu sa famille se perdre, son adolescence s’évaporer, ses illusions disparaître à tout jamais. Elle a tenté de s’approcher de ce père étrange, absent, égoïste, séduisant, terrible et fascinant. Elle a aimé sans compter celui qui lui a dit : « Je ne sais pas si je t’ai aimée », ce père avouant qu’il n’a « jamais été quelqu’un sur qui on pouvait compter ».

En voulant le sauver, le ramener à la maison auprès de sa mère, elle a failli se perdre. Elle a fini par « presque vivre » elle aussi à Beckomberga, elle qui avait peur de devenir « toquée ». « Parfois, dira-t-elle à Lone, j’ai l’impression d’avoir grandi dans cet hôpital ».

Il fermera ses portes l’hiver 1995. « Les neuroleptiques … permettent une vie en dehors des institutions », c’est un pan de sa vie qui tombe, une page qui se tourne.

Une grande mélancolie émane de ces pages poétiques et sombres, une tristesse profonde et lasse, le sentiment que quelque chose n’a pas eu lieu, n’a pas été sauvé et s’est perdu à tout jamais. La famille a sombré, l’institution a fermé.

Et l’on sent dès les premières lignes de cette œuvre terriblement nostalgique que ça ne va pas marcher, que l’effondrement est inévitable.

Des bribes de conversations, des fragments de voix, des touches de lumière parsèment l’œuvre comme de vagues souvenirs dont il ne reste que des lambeaux bientôt éteints.

Il ne se passera rien. La narratrice aurait aimé le contraire. L’espoir a guidé ses pas. En vain. L’asile a fermé, le père est mort. Reste l’enfant, Marion, à qui elle montre les lieux. Elle lui raconte certainement la vie de ceux qu’elle y a rencontrés et qui sont partis eux aussi… ou peut-être morts.

Un monde qui n’est plus, une voix seule, nostalgique et émouvante pour tenter de dire ce monde disparu.

Jackie a des visions : un oiseau de mer blanc vole dans les couloirs de Beckomberga : « Le froissement des ailes, le frémissement des plumes, un lointain relent de mer et de mort, comme si les vagues se brisaient sur une plage située quelque part à l’intérieur du bâtiment, comme si l’architecture dissimulait une blessure ».

Elle sait que cela n’est pas possible, cela n’a pas été.

Quand on n’a plus de souvenirs, il ne reste alors que les rêves… Dans le fond, c’est peut-être mieux.


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Beckomberga

Le père de Jackie, Jim, surnommé Jimmie Darling, a toujours eu du mal à vivre. Ni sa femme Lone, ni sa fille n'ont pu constituer d'amarres suffisantes, c'est pourquoi il a passé quelques temps (semaines ? mois ? années ?) à l'hôpital psychiatrique de Beckomberga, un lieu qui a réellement existé, dans la campagne près de Stockholm, créé dans les années 30 dans le but d'offrir de meilleures conditions de vie aux malades mentaux, "une nouvelle sorte d’hôpital, un nouveau monde où personne ne sera laissé pour compte, où l'ordre et le souci de l'autre seront de mise, où les rebuts du genre humain [...] vont enfin être libérés et sortir dans la lumière."



A travers des chapitres courts regroupés dans de plus grands ensembles portant des titres thématiques, on accède à la vision de Jackie, d'abord enfant puis adolescente, fascinée par Beckomberga, qui représente, contrairement à ce qu'on pourrait penser, un lieu sécurisant et le plus heureux qui soit, pour Jim, pour Sabina, la femme dont il tombe amoureux, et d'autres patients. Sans aucune transition, la narratrice évoque aussi le présent, son lien avec ce père plus âgé mais toujours aussi dépressif et vivant dans un petit village en Espagne et la présence lumineuse et solaire de son fils Marion.



C'est un livre étrange et magnifique, écrit dans une langue pure, poétique, mélancolique et puissante ; en revanche, il vaut mieux abandonner toute notion de chronologie ou de logique, pour suivre d'autres formes de cohérence, un amour inconditionnel et tout-puissant d'une fille pour son père, une magnifique réflexion sur la folie et la force de vie.



Merci à Babelio de m'avoir permis de lire ce beau roman (et manifestement très bien traduit) en avant-première !



"Il se dit que les anciens patients reviennent encore et encore à Beckomberga, qu'ils arpentent le parc du Beffroi, qu'ils se tiennent sous les arbres en appuyant leurs mains sur le mur déteint par le soleil, comme si un cœur institutionnel battait toujours à l'intérieur, un pouls humain aux pulsations faibles contre ma paume quand je caresse la couleur rouge sans délavée de la façade. Il y a les ombres et les voix de toutes celles et de tous ceux qui ont séjourné ici, elles s'élèvent et s'abaissent comme des oiseaux enfermés."
Lien : https://dautresviesquelamien..
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Beckomberga



Merci tout d'abord aux éditions Gallimard et à Babelio, pour l'envoi de ce roman, en avant-première.



Je l'avoue, de moi-même, je n'aurais pas choisi ce livre.Les thèmes évoqués en 4ème de couverture m'ont fait entrer dans l'univers de l'auteur avec appréhension et angoisse car " hôpital psychiatrique" et " suicide" sont des échos douloureux de ma propre histoire familiale.



Mais au-delà de mes réticences,il y a eu la découverte éblouie d'une romancière suédoise très particulière et de son style envoûtant.



Elle présente à la fois un trajet familial plein de souffrances, autour du père, Jim, charismatique mais auto-destructeur, à la conduite suicidaire,et l'histoire presque sous forme documentaire de l'hôpital psychiatrique de Beckomberga, près de Stockholm, depuis son ouverture en 1932 sous le signe de l'espoir et de l'enthousiasme jusqu'à sa fermeture vécue comme un échec en 1995.A ce propos, l'auteur écrit très justement: "Il est facile d'idéaliser la clinique et de la transformer en un endroit parfait qui réalisera tout ce que nous, êtres humains, ne parvenons à accomplir les uns pour les autres.Et en même temps, ce lieu est effrayant dans la mesure où il représente ce qu'il y a de plus imparfait en nous: l'échec, la faiblesse et la solitude".



La narratrice, Jackie, est la fille de Jim, qui séjournera longtemps à Beckomberga et qu'elle viendra voir souvent.Cette volonté d'une toute jeune fille de comprendre son père, de l'aider,même si elle est vouée à l'échec, est fort émouvante.Son amour fusionnel avec son fils Marion lui permettra , par la suite,de se libérer de la folie paternelle.J'ai beaucoup aimé ce personnage sensible, angoissé de reproduire le même parcours que son père, solitaire.Elle a très vite une grande maturité et se montre très lucide envers le comportement de son père: "Il a toujours vécu en marge du temps, selon des règles édictées par lui seul,comme un grand enfant turbulent et dangereux; il a toujours trop aimé la mort pour que quiconque puisse s'imaginer un Jim âgé."



Et il y a la prose , entre ombres et lumière, de Sara Stridsberg, qui magnifie tout. Parlant des " arbres vert clair", par exemple, qui remuaient au-dessus de sa tête, dans le parc de Beckomberga, elle écrit: "J'ai toujours adoré leurs frondaisons et leurs racines colossales, la lumière fragile filtrée par leurs feuilles qui se diffuse sur les êtres humains; j'ai toujours pensé que les arbres me protégeaient des dangers."



" Beckomberga, une ode à ma famille", oui , le mot"ode" est bien choisi car c'est un poème d'amour déchirant d'une fille à son père...
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La Faculté des rêves

En préambule, Sara Stridsberg nous interpelle sur le fait que «la faculté des rêves n’est pas une biographie mais une fantaisie littéraire».

Et effectivement, l’auteur s’autorise une écriture qui ne peut laisser indifférent: tour à tour poétique, trash, construit sous formes de dialogues entre la narratrice (Sara Stridsberg) et l'héroïne qu’est Valérie Solanas, elle se permet toutes les libertés. Le récit, écrit au présent, est déstructuré: on le débute par la chambre sordide où se meurt celle qui a donc failli tuer Andy Wharol vingt ans plus tôt puis on alterne avec son enfance et sa vie de jeune adulte.

J’ai nettement préféré le «récit» du début de sa vie qui n’est pas sans rappeler certains romans de Joyce Carol Oates qu’elle cite, d’ailleurs en postface, faisant un rapprochement avec le travail fait sur «Blonde» et le sien sur «La faculté des rêves». J’ai, pour ma part, retrouvé des ambiances qui me rappelaient plutôt «premier amour» ou «Eux».

Alors, évidemment, il y a des moments de pur éblouissement littéraire mais qui alternent souvent avec des passages plus déconcertants, voire difficilement compréhensibles (les chapitres «abécédaires», par exemple, constitués de vingt-six courts paragraphes -de A à Z-, dont je n’ai pas saisi la signification).

On réussit, malgré tout, à suivre l’histoire de Valérie Solanas, féministe, prostituée, toxico au cours de ces 95 chapitres, tous assez courts même si le fil de la narration se tend parfois du fait du style inattendu et c’est vrai que sa détermination autodestructrice à devenir «la première pute intellectuelle de l’Amérique» nous est bien transmise. Au passage, l’image d’Andy Wharol ressort un peu ternie...

Je comprend que l’auteur ait voulu donner une forme résolument originale à son roman afin de traduire une personnalité hors du commun mais, finalement, je ressors du livre assez déconcertée, le mystère du personnage restant entier.

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Darling River

L'anti Lolita par excellence . Là ou Nabokov à fait passer pour un chef d'oeuvre un "truc" immonde qui ne peut que parler aux bas instincts de l'homme , Stridsberg démontre tout le coté malsain , sale , de ce genre d'histoires . Les admirateurs de Nabokov crieront au scandale ,mais au final cet opus est salutaire . Costaud et efficace !
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La Faculté des rêves

Que dire hormis Énorme coup de coeur ? Une telle folie est tellement rare dans le millieu littéraire ! On se régale avec cette histoire qui évite avec brio le glauque pour mieux se concentrer sur le portrait d'une femme hors norme . Certes il faut passer le cap des premiéres pages , mais aprés quel bonheur ! On a rarement eu un texte de cette qualité dans les mains !! Extraordinaire !
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Valérie Jean Solanas va devenir Président de l'..

Extraordinaire . Voila le terme qui convient le mieux à cette piéce de théatre qui certes reprend la thématique de La faculté des réves mais qui donne une nouvelle vision de cet opus. Dire que ce texte est secondaire serait mentir , un tel art ne peut étre vu comme secondaire . Les idées sont géniales , le rythme parfait , c'est intelligent , drole et pertinent , il faut absolument découvrir ce texte !
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La Faculté des rêves

Valérie Solanas était une femme étrange. Féministe radicale dans les Etats-Unis des années 70, elle fut surtout connue pour avoir tenté d’assassiner Andy Warhol en 1968. Elle vivait dans ses extrêmes, voulait éradiquer le genre masculin mais a vécu un temps de la prostitution, vouait une admiration féroce à Warhol mais a tenté de le tuer, se voulait libre mais est tombée dans la toxicomanie. Une femme sans repères, passionnée, qui vivait aux confins de la folie. Sara Strisberg propose une biographie de ce personnage hors norme dans ce texte à l’écriture aussi hachurée et non linéaire qu’était la vie de Solanas. On alterne entre des moments biographiques classiques et une immersion dans la pensée tourmentée du personnage. Cet éparpillement laisse au lecteur le soin de construire le puzzle de la vie de Valérie Solanas.



J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce texte, je ne me suis pas prise au jeu peut-être à cause du peu d’empathie que m’inspirait la vie de cette femme, qui n’a pas su exister pour elle seule et s’est perdue dans des idéaux et des passions. Une façon de s’annihiler dans ses rêves et de fuir la réalité
Lien : http://loeilquifume.wordpres..
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La Faculté des rêves

Son enfance a été piétinée : violée par son père, délaissée par sa mère alcoolique, lâchée par ses deux amis disparus, utilisée par Andy Warhol qu'elle a tenté d'assassiner, Valérie Solanas n'a plus la force de lutter ; elle a brisé une carrière prometteuse de chercheur à l'Université du Maryland et son rêve d'écrivain.

Une histoire sordide, glauque et désespérée.
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Darling River

Cette lecture m'a fait penser à une ballade dans un brouillard épais. Je sais que je peux respirer mais à chaque pas je suffoque sure que cette bouffée d'air sera la dernière.

Il y a une tension, une angoisse, une violence incroyable dans ce petit roman(par la taille non par le récit).



Chaque personnage semble être un écho des autres. J'ai du tenir mon esprit en brides, cherchant à les lier, les relier, les situer les uns par rapport aux autres. Mais l'auteur brouille les pistes, par un mot , un contexte, une ambiance...

J'ai eut l'impression d'être perdue et pourtant il y a des références géographiques, Paris, l'Alaska, l'Europe... Mais ces lieux décris par les personnages semblent hors réalité, tout comme l'époque. On ne sait qui à la préséance, qui cohabitent avec qui...

J'avais reproché à Lolita de Nabokov de nous parler de Dolores que du point de vue de Humbert Humbert, et donc de nous priver de sa réalité à elle. Ici ce sont les femmes qui parlent (je reviendrai plus tard sur le cas de la femelle chimpanzé, qui vivent...

Tout d'abord Dolorès de Darling river.Enfant blessé par la disparition précoce et inexpliquée d'une mère. Un père étrange, voir pervers... J'ai eut l'impression d'un monde apocalyptique. A la fois à l'extérieur et à l'intérieur. Les paysages incendiés se reflètent sur le corps taché de Dolores. La mort et la maladie sont partout. Tout est corrompu. Elle ne semble pas avoir d'âge précis, de but précis, d'existence réelle...

Ensuite Dolorès Haze, celle de Nabokov, mais pas forcément la première de ce récit. On la suit après que son beau-père, Humbert humbert, lui ait donné l'argent qui lui permet de partir pour l'Alaska avec son mari Richard. C'est plutôt une fuite qu'un voyage vers une destination. Elle apparaît comme fragile mais aussi étrangère à elle-même.Elle se fuit, elle fuit son avenir de mère, son passé.

Une mère et non LA mère. Ce pronom indéfini jette le trouble sur qui elle est. Peut être la mère d'une Dolorès, peut être une Dolorès plus vieille en fuite... Ici aussi on retrouve cette notion de fuite, de négation de soi, d'oubli. Ici aussi l'histoire est cruelle, crue, dure, sans pitié.Elle se perd dans les voyages, dans la photographie, dans le sexe.

Enfin un petit mot sur Ester la femelle chimpanzé aux prises avec un scientifique détraqué. Ici c'est lui qui parle. C'est peut être moi mais j'ai eut l'impression de me retrouver dans la trame de l'histoire du Lolita de Nabokov. C'est peut être voulu ou ce n'est peut être que mon impression. Mais ce scientifique qui cherche à modeler cette chimpanzé selon son désir, qui par son regard même la corromps, qui l'aime mal mais qui l'aime, qui va chercher avec une autre la délivrance physique, qui geint m'a fait penser à Humbert. Cette jeune femelle qui se trouve dépossédée de ce qu'elle est, de qui elle est, obligée d'endosser un rôle qui n'est pas le sien me semble être la soeur de Dolorès, des Dolorès.

L'auteur a un style prenant. Prenant parce qu'on ne s'arrête pas avant le point final. Prenant parce qu'il retourne jusqu'aux tripes, parce qu'il ne laisse pas indemne.

J'ai apprécié les répétitions au cours de la lecture, ces impressions de déjà vu. Ces "Darling", les lys, l'enfant... Autant de petites choses qui augmentent la sensation d'écho, de similitude. J'ai aimé me perdre dans cette noirceur pour une fois le livre fini retrouver un peu de lumière.

Un petit plus avec l'Encyclopédie qui émaille le récit. Des définitions bouleversantes mais tellement parlantes.
Lien : http://livravivre.blogspot.fr/
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Darling River

Après la force peu commune de La faculté des rêves, Sara Stridsberg revient avec Darling River, qui entremêle plusieurs histoires, comme autant de variations autour de la Lolita de Nabokov. J'ai été vite rebuté par la forme de ce faux roman, qui part dans toutes les directions et ne semble avoir d'autre objectif que de créer un énorme malaise. Pour Sara Stridsberg, Lolita est un livre pédophile, et elle multiplie les scènes dérangeantes et les obscénités douloureuses. J'ai abandonné avant la fin, vaincu autant par la crudité du ton que par l'aspect décousu et protéiforme de l'oeuvre. Ce qui avait fonctionné dans La faculté des rêves, et avec quelle puissance, m'a semblé ici artificiel et uniquement sous-tendu par la volonté de choquer. Ce n'est que mon partial avis.
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La Faculté des rêves

On a du mal à entrer dans ce roman atypique. L'histoire est coupée, hachée, racontée par plusieurs personnages centraux. Et c'est bien évidemment cette particularité qui fait de La faculté des rêves un roman original.

Ne vous arrêtez pas aux premières pages, aventurez-vous un peu plus loin. vous prendrez alors conscience de la force de la personnalité de Valérie. Vous découvrirez ce qui l'a mené petit à petit à la folie, jusqu'à tirer sur Andy Warhol.

Personnage mystérieux, à la fois réel et en partie romancé par Sara Stridsberg, Valérie Solanas bouleversera vos codes... et changera certainement votre perception de la société.

A lire avec patience.
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Darling River

Le second livre de la suédoise Sara Stridsberg - après l'excellent "La faculté des rêves" - s'attaque à un mythe, une figure symbolique de la Littérature Universelle, Lolita, de Nabokov. Lolita, personnage de fiction à la dimension tellement extraordinaire qu'il est devenu nom commun, antonomase ; et a perdu, au passage, toute sa puissance sulfureuse, toute subversion, et toute la subtilité contenues dans le livre.



Sara Stridsberg s'emploie à replacer ces éléments dans son livre Darling River, et offre ainsi une lecture terriblement noire et étrangement légère (dans un style très poétique et aérien) à ses "Variations Dolorès".



Les Dolorès de Strisberg : Dolorès Haze, celle qu'elle partage avec Nabokov, et à laquelle elle invente une mort, dans le sang et les excréments des couches ; Lolita, la sienne, qui - à l'image de son homonyme - voit sa vie confisquée par la perversité d'un père et de tous les hommes placés sur son chemin, et l'absence d'une mère ; Lolita, la chimpanzée du Jardin des Plantes (dont Nabokov se serait inspirée pour écrire son livre), objet de toutes les curiosités, de toutes les attentions malsaines d'un scientifique pervers en mal d'amour et de reconnaissance ; et enfin la mère érrante. Mère, mais de qui, de laquelle de ces Lolita perdues ? Mère, mais avec quelle signification pour elle ?



Composé de quatre histoires qui s'enchâssent : "Darling River (Lo)" ; Le Livre des Morts (Dolorès Haze)" ; Jardin des plantes" ; "Sur la mappemonde maternelle", le livre propose une lecture des violences faites au genre féminin ; qu'elles soient violences psychologiques : maintenir, comprimer les femmes dans leurs corps d'enfants, insinuer aux jeunes filles des désirs d'adultes, ou violences physiques : délabrement provoqué des corps, relations sexuelles non consenties, morts en couches.



La difficile lecture de ce livre - parfaitement amorale - se double d'une complexité de construction qui mériterait une étude minutieuse, tant le schéma narratif est précis et travaillé par l'auteure. Il faudrait étudier comment les récits sont distribués, comment les chapitres concernant la mère érrante "Sur la mappemonde maternelle", viennet enlacer, embrasser les deux histoires des Lolita. Comment les quatre parties du livre fonctionnent en écho ; et comment chaque partie s'achève par une brève "Encyclopédie" qui redéfinie, à posteriori, les thèmes de lecture qui viennent de nous frapper de plein fouet. Et cette dernière partie "Solitude" qui clôt le livre sur la figure de Lo, mais aussi sur les figures des quatre personnages, sacrifiés aux désirs obscurs des hommes, oui, sans doute, mais sur ceux de l'écrivain avant tout.
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La Faculté des rêves

Etrange livre que celui-là. Sara Stridsberg se glisse dans la peau de Valérie Solanas, féministe radicale, qui tenta d’assassiner Andy Warhol en 1968. La peau qu’elle habite… Il s’agit réellement de cela tant la voix de Valérie résonne au plus profond de nous par la grâce d’une écriture hypnotique. Lire ce livre est une expérience sensorielle et intellectuelle. Expérience qui nous emmène loin dans l’imaginaire de l’auteur...
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Darling River

Encore une fois, la jeune Suédoise prouve qu'elle ne craint pas de planter sa plume au plus profond de l'âme humaine.
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Darling River

Sara Stridsberg s’est déjà imposée il y a quelques années avec son premier roman paru en France, le superbe « La faculté des rêves. Annexe à la théorie sexuelle » et il n’est donc pas nécessaire de la comparer à d’autres écrivains pour faire l’éloge de son écriture. Et pourtant… il y a un peu de « Maria avec ou sans rien » de Joan Didion (en particulier dans les premières pages), et aussi quelque chose de l’univers étrange et féminin de Laura Kasischke (notamment « A suspicious river ») dans ce « Darling river ». D’autre part, la Laura de Sara Stridsberg, jeune femme disparue, ne peut que faire penser à la Laura Palmer de « Twin Peaks ». Mais son personnage principal, Lolita, vient bien sûr de Nabokov.



La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/darling-river-les-variations-dolores-de.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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