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Citations de Sawako Ariyoshi (133)


. Elle se demanda si le dicton : « Seuls les chiens et les imbéciles ne s’enrhument pas » n’était pas aussi valable pour les vieillards gâteux. C’était pareil pour ses intestins « fragiles », il dévorait maintenant sans jamais avoir de colique comme si les nerfs de son estomac étaient devenus amorphes.
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C’était facile de critiquer le goût des produits surgelés comme le faisaient certaines femmes mais, pour quelqu’un qui travaillait, la rapidité passait avant tout, ensuite venaient la valeur nutritive et enfin le goût. D’ailleurs, les progrès des techniques de congélation étaient tels que, même pour des produits fragiles comme les crevettes ou les coquillages, on ne pouvait plus dire lesquels étaient surgelés.
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Si j'étais tellement heureuse à Musotz, c'est sans doute parce que j'étais avec vous. Peut-être est-ce là une des causes de mon affection pour cet endroit, bien que ce ne soit pas la cause majeure. L'attachement que j'éprouve pour vous m'intrigue car-comme ne cesse de le répéter maman- vous êtes avant tout une incarnation vivante de la famille​ Matani
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Le temple d'or de Kyoto
L'avez vous vu,
Avec ses portes en lespédèze
Zt son pilier de nandine ?
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Les domestiques s’affairaient autour du puits à préparer le repas du soir. On n’allait pas tarder à allumer le feu dans le fourneau de la cuisine. C’était toujours à des moments semblables que Yasu trouvait bon de dire :
-Hana-san, s’il vous plaît, je voudrais que vous me mettiez du noir sur les dents.
Oui, mère, répondait Hana, toujours attentionnée pour sa belle-mère. Elle abandonnait ce qu’elle était en train de faire, allumait le charbon de bois dans un petit fourneau portatif, transférait les braises incandescentes dans le brasero et les couvrait à moitié de cendres. Elle plaçait alors dans le feu un pot de terre cuite contenant le mélange de fer et de vinaigre. Quand il était prêt, elle l’appliquait sur les dents de Yasu avec un pinceau qu’elle tenait dans sa main droite tandis que, de la gauche, elle lui maintenait le menton en place.
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Les malades révèrent le médecin comme un dieu tant qu'ils ont besoin de lui, mais une fois la guérison obtenue, ils l'attribuent à la protection divine, est comptent pour rien l'efficacité des médicaments. Ils oublient complètement qu'un médecin les a soignés
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"Excusez-moi. Est-ce que vous vendez des couches-culottes pour personnes âgées ?
- Vous trouverez des couches-culottes au rayon Bébé, en haut des escaliers, sur votre droite.
Au rayon Bébé semblait flotter une douce odeur de lait.
- Excusez-moi. Où est-ce que je pourrais trouver des couches-culottes pour personnes âgées ?
- Ici c'est le rayon Bébé."
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Soyez raisonnable, mère.
Je le suis justement. Ma mère venait de Yoshimo. Ta mère, de Yamato. Toutes deux ont suivi le fil de l'eau. S'opposer aux forces naturelles est un crime.
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Le Kishû, où coule le fleuve Ki,
Est un pays très boisé.
Vous qui y cherchez une femme
Prenez la plus belle des fleurs ;
La demoiselle Kimoto du mont Kudo
Qui éclipse toutes les autres.
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Tenant sa petite fille par la main, Toyono gravissait l'escalier de pierre d'une démarche décidée qui surprenait chez une femme de cet âge.
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— Seiichirô a abandonné sa maison d’Osaka, continua Fumio. Il s’est
installé chez les parents de sa femme à Kishiwada – il fait tous les jours la
navette pour aller travailler à la banque. La femme de Tomokazu est partie
dans sa famille avec son bébé. Les enfants du frère aîné d’Eiji sont réfugiés
dans la famille de leur mère. Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Ici, chez les
Matani, il n’y a qu’Utae et moi, vos filles, et ceux de vos petits-enfants qui
ne portent pas le nom de Matani. Mère...
— Inutile de crier, je t’écoute !
— Mère, ne croyez-vous pas que le système matriarcal de la société
primitive était plus conforme à la nature ? C’est à la famille de la femme
qu’on fait appel en cas de besoin.
Frappée par ce qu’avait dit sa fille, Hana la regarda. Fumio venait de
l’éclairer sur le sentiment de solitude qui l’accablait. Elle avait cru que le
regret d’avoir perdu son mari en était la cause unique. Mais, en fait
maintenant, elle supportait mal de voir son fils aîné se réfugier de
préférence dans la famille de sa femme. De peur de se faire traiter de belle-
mère jalouse, elle s’était résignée à se taire et à se persuader que Kishiwada
était plus près d’Osaka que Musota, donc plus commode. Malgré cela, elle
ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression que Yaeko lui avait volé
Seiichirô. En outre, elle avait beau se rendre compte que Tomokazu avait
cédé à la pression des circonstances, elle n’était pas heureuse qu’il ait choisi
d’entrer dans l’armée. Et la fille de Tomokazu, le premier Matani parmi ses
petits-enfants, avait été emmenée par sa mère dans sa propre famille. Fumio
avait raison : le fils aîné, le cadet et leurs familles étaient ailleurs. Au
moment où la guerre les menaçait tous directement, elle n’avait autour
d’elle que ses filles et leurs enfants.
La descendance par la ligne maternelle. La famille de la femme. Hana
avait constaté, elle aussi, le phénomène mais elle n’avait pas été capable de
l’exposer aussi clairement que Fumio. Elle avait toujours cru à ce précepte
– et elle l’avait appliqué toute sa vie – qu’une femme, une fois acceptée
dans la famille de son époux, devait rompre tous les liens qu’elle tenait de
sa naissance. Dans sa jeunesse jamais elle n’aurait eu l’idée de retourner
chez ses parents en emmenant son mari avec elle, même si une calamité
naturelle l’avait chassée de Musota.
Incontestablement les choses avaient évolué et cette évolution l’entraînait
elle aussi. Mais l’éducation qu’elle avait reçue l’empêchait de marcher avec
son temps comme le faisait Fumio. Sans doute la maison qui avait abrité la
famille conforme aux concepts patriarcaux était-elle secouée par la tempête
des temps nouveaux, mais il n’était pas permis à Hana de la quitter. Elle
resterait tranquillement installée dans la grande pièce jusqu’à ce que les
grosses poutres s’effondrent sur elle et que la demeure soit réduite en
cendres.
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Hanako semblait déçue. Pour elle qui avait été élevée dans un pays
étranger, les fleurs de cerisier, symbole du Japon, que ses parents, ses
maîtres d’école et ses livres d’images avaient tant vantées, auraient dû être
plus spectaculaires. Accoutumée à la luxuriance des floraisons tropicales,
elle trouvait assez insipides ces pétales d’un blanc rosé, signal d’un
printemps commençant.
— Les cerisiers à fleurs doubles seront dans leur plein éclat après le milieu
du mois. Nous reviendrons les voir à ce moment-là, dit Hana pour consoler
sa petite-fille.
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Yasu avait plus de quatre-vingt-onze ans et elle ne se levait plus depuis un
an. Elle radotait. Elle avait plusieurs fois exprimé son profond regret de ne
pouvoir assister au mariage de sa petite-fille à Tokyo. Puis elle avait oublié
et elle avait recommencé à dire à Hana qu’il fallait se hâter de trouver un
parti pour Fumio si on ne voulait pas que les choses tournent mal.
La noyade tragique de Missono, qui était aussi sa petite-fille, l’avait un
moment secouée. Mais trois jours plus tard, sans doute parce que Missono
n’avait jamais été très proche d’elle, cette mort lui était complètement sortie
de l’esprit. Yasu ne se plaisait qu’à évoquer les souvenirs de sa jeunesse ou
des premiers temps de son mariage. Les événements récents s’effaçaient
très rapidement de sa mémoire, mais le serpent blanc fit exception à la
règle. Elle ne semblait pas se lasser de raconter l’incident à la servante qui
s’occupait d’elle et à ses filles mariées qui se remplaçaient à son chevet.
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Plus tard, étendue sur sa couche dans la pièce du fond de la maison, Hana
fut soudain assaillie par le sentiment de vide que crée l’absence d’un être
cher. Auparavant, elle avait regretté d’avoir laissé sa fille partir pour Tokyo
et l’université et de lui avoir permis d’échapper à l’autorité de ses parents,
mais l’émotion éprouvée alors n’avait rien à voir avec celle de maintenant.
Malgré le tempérament rebelle de Fumio et les dures paroles échangées, il y
avait eu entre la mère et la fille un lien solide qui avait été définitivement
tranché par le mariage.
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La solitude d’une mère qui venait de se
séparer de sa fille partie pour appartenir à une autre famille ressemblait au
goût doux-amer de ces fruits un peu desséchés, dont la saison déjà était
passée.
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Pour loger les jeunes mariés, les Matani achetèrent une maison à Omori,
au sud de Tokyo. En plus de la maison elle-même, qui aurait été au-dessus
des moyens d’un simple employé de banque, ils s’engagèrent à fournir au
jeune ménage l’argent nécessaire à diverses dépenses courantes, y compris
le salaire des domestiques. Sur le plan financier, Eiji pouvait être considéré
comme virtuellement un gendre adopté. À l’époque, il était assez courant
que des jeunes gens d’avenir appartenant au corps diplomatique, au
ministère des Finances ou à de grandes banques fassent ce genre de
mariage. Matani Keisaku, comme Eiji, trouvait cet arrangement financier
parfaitement normal et Fumio était trop enthousiasmée par son mariage
pour se rappeler les principes qu’elle n’avait cessé de prêcher depuis des
années. Malgré tous ses discours, elle n’avait jamais eu l’expérience des
difficultés de la vie et, si elle s’était arrangée pour ne pas épouser un riche
fils de famille, elle ne voyait rien de répréhensible à ce que, une fois mariée,
elle continue à profiter de la fortune de sa propre famille.
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Avec un beau sourire, elle lui expliqua que tout s’était passé
comme elle l’avait écrit. Les deux jeunes gens parlaient beaucoup de
l’égalité des droits des hommes et des femmes et de la liberté de l’amour,
mais ils avaient été élevés dans une société où les hommes et les femmes
n’avaient pas de droits égaux, dans des écoles séparées où on leur avait
dispensé une éducation différente selon le sexe. Ils n’avaient jamais eu, ni
l’un ni l’autre, de rapports intimes avec quelqu’un de l’autre sexe. Mme
Tasaki n’avait eu aucun mal à les rapprocher. Ils étaient, selon elle, faits
l’un pour l’autre.
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— L’idée que mon mariage avec un membre de cette vieille famille de
Hikada pourrait servir les intérêts de ces deux maisons fortunées me
révulse. Si vous me forcez à accepter une entrevue, je jure que je me ferai
journaliste et que je gagnerai ma vie. Je crois justement que l’égalité des
sexes passe nécessairement par l’égalité économique – c’est une bonne
occasion de le prouver.
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Fumio comprit qu’on
attendait d’elle qu’elle y range les vêtements qu’elle venait de quitter. Les
kimonos de gaze de soie, celui de dessus comme celui de dessous, étaient
humides de transpiration, ce qui aurait dû lui imposer de les aérer toute une
nuit avant de les plier, mais elle était trop négligente et, de plus, trop
furieuse contre ces vêtements-carcans qui lui semblaient symboliquement
avoir toujours retiré aux femmes la liberté de s’épanouir et de s’exprimer,
pour songer à ce détail. Elle était en colère aussi contre elle-même qui, dès
que sa mère était là, cessait de clamer sa révolte et se conformait à ce qu’on
attendait d’elle. Elle regrettait de ne pouvoir montrer à Hana la tenue de
gymnastique révolutionnaire qu’avait mise au point depuis peu le collège
féminin d’Ochanomizu.
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Fumio, qui restait à Tokyo même pendant les vacances d’été, était
absorbée par sa participation à la rédaction d’une revue littéraire qu’elle
avait contribué à fonder avec d’autres étudiantes. Cette publication, où l’on
trouvait essentiellement des articles de critique en plus de quelques
nouvelles, défendait avec ardeur les droits des femmes : on s’y élevait
contre une société où les hommes abusaient de leur pouvoir. Fumio, dans un
style très travaillé, dénonçait avec véhémence « les femmes qui
permettaient aux hommes de les exploiter ». À partir d’exemples réels elle
s’efforçait de montrer l’apathie des femmes, le peu de conscience qu’elles
avaient de leur condition sociale.
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