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Citations de Sawako Ariyoshi (133)


- A mon avis, un homme intelligent qui vit dans l'oisiveté voit mieux l'avenir que les gens ordinaires absorbés par leur travail.
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On prétend souvent que les hommes perdent leurs moyens physiques et que les femmes partent du cerveau, mais ce n’est pas vrai. Eux, ils restent inactifs à la maison après la retraite mais, nous, nous continuons à faire travailler nos muscles et notre cerveau avec la lessive et la couture. C’est pour ça que les femmes sont rarement gâteuses. Quoique avec les machines à laver automatiques, qui sont peut-être bien pratiques, je ne dis pas le contraire, les femmes dans le futur risquent fort de vieillir plus vite.
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La maîtresse de maison, venue à leur rencontre, s'extasia sur la beauté de Hana et sur le goût exquis de son kimono à longues manches.
- C'est sûrement votre grand-mère qui a choisi ce motif. Il représente les quatre plantes nobles : orchis, bambous, prunier et chrysanthème, n'est-ce pas ?
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Le veuvage, c'est le bonheur parfait pour une femme.
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Mère, ne croyez-vous pas que le système matriarcale de la société primitive était plus conforme à la nature ? C'est à la famille de la femme qu'on fait appel en cas de besoin.
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Le meilleur remède contre la fatigue du voyage, c'est encore une bonne nuit de sommeil. J'ignore ce qu'en dirait le docteur Kaspar, mais ce que je vous prescris, moi, pour ce soir, c'est d'aller dormir seul. Bonne nuit !
Le ton de plaisanterie sur lequel elle dit cela fit rire tout le monde, et chacun se retira vers sa chambre. Kaé se retira aussi ; mais tout en préparant la couche de sa belle-mère et la sienne, elle ne pouvait s'empêcher de chercher à comprendre dans quelle intention véritable sa belle-mère avait pris la peine de préciser qu'Umpei devait dormir seul ce soir-là. Etait-ce une façon de lui signifier qu'il ne devait pas inviter sa femme dans sa chambre ? Mais Otsugi, elle, après avoir fait préparer par Okatsu la couche d'Umpei à côté de celle de son père dans la salle principale, s'éternisait là-bas, sous prétexte d'aider son fils à changer de vêtements.
Du fond de l'obscurité, son rire étouffé parvenait à Kaé, restée seule, assise sur la couche glacée. Il n'exprimait sans doute que la joie incontrôlable d'une mère qui venait enfin de retrouver son fils. Mais, pour Kaé, ce rire avait une résonance obscène.
C'est alors que naquit, d'une manière aussi inattendue que violente, sa haine pour Otsugi. Elle n'en avait pas encore une conscience très précise ; simplement, elle découvrait qu'elle était restée une étrangère dans cette famille, où elle s'était crue admise à part entière après l'échange des coupes de mariage. Le lien conjugal qui existait entre Naomichi et Otsugi se trouvait consolidé par l'existence de leurs enfants. Et ces derniers avaient en communun même sang, celui de leurs parents. Kaé comprit alors que, pour l'épouse, la difficulté consistait à franchir ce mur que constituaient des liens de parenté en eux-mêmes indestructibles. Mais Kaé ne désespéra pas. Bien au contraire, dans un esprit tout nouveau de combativité, elle décida de défier celle envers qui elle n'avait jusque-là éprouvé qu'un respect affectueux. Ce qui se manifestait là, c'était la jalousie amoureuse.
La mère du mari était l'ennemie de l'épouse. La façon dont, inconsciemment ou non, Otsugi tentait d'empêcher qu'Umpei ne soit accaparé par son épouse n'était rien d'autre qu'un signe de cette hostilité. Les relations, factices et idéalisées, de cette bru et de sa belle-mère qui s'étaient choisies l'une l'autre de leur propre mouvement, venaient de prendre fin avec l'apparition d'Umpei, et Kaé l'avait bien compris. L'épouse vierge qui rêvassait autrefois à son métier à tisser faisait mentalement ses premiers pas vers la vie réelle, une vie de lutte.
Enfin, une ombre pénétra dans la chambre et, ses préparatifs du lendemain terminés avec sa rapidité habituelle, s'étendit sur la couche voisine de celle de Kaé. Celle-ci, comprenant, à la façon dont Otsugi retenait sa respiration, qu'elle l'écoutait, ouvrit grands les yeux dans l'obscurité, et les fixa sur sa belle-mère. Otsugi devait certainement s'en apercevoir. Tournant silencieusement le dos à Kaé, elle resta immobile. Les deux femmes, nerveusement conscientes de la présence l'une de l'autre, ne s'endormaient pas. La mère, qui espérait voir son fils dormir seul éternellement, et la femme, qui découvrait en sa belle-mère un obstacle entre elle et son mari, avaient toutes deux les nerfs à vif, et chacune surveillait sa respiration pour ne pas laisser à l'autre le loisir de deviner les sentiments qui l'agitaient.
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Seishû écarta l'édredon qui couvrait sa mère. Puis il releva la chemise de nuit que Kaé avait enroulée autour des chevilles de sa belle-mère. Surprise de voir ce qu'il faisait, Kaé retint son souffle. Seishû introduisait sa main entre les cuisses de sa mère, et cette main s'y attarda un instant.
Otsugi gémit et bougea un peu. Seishû venait de lui pincer la face interne de la cuisse, la partie du corps la plus sensible.
- C'est faible en effet. Dans deux heures elle ouvrira les yeux ou se tournera d'elle-même. Appelle-moi à ce moment-là.
Seishû repartit vers la salle de consultation. Mais Kaé oublia de lui répondre. Elle était bouleversée. Elle venait de voir son mari introduire sa main au bas de la chemise de nuit d'une autre femme. Kaé tremblait comme si l'on eût raboté à contresens son corps devenu de bois. Elle se rappelait son intimité avec son mari. La femme qui était étendue devant elle n'était que la mère de Seishû, et celui-ci, médecin, avait naturellement pincé à l'endroit le plus sûr pour savoir si elle était vraiment anesthésiée. Mais ce raisonnement ne parvenait pas à la calmer. Elle n'arrivait pas à dépasser ce refus de compréhension. Dès que la main de Seishû l'eût quittée, Otsugi retrouva un sommeil paisible, comme s'il ne s'était rien passé. Son visage calme semblait au comble de la satisfaction. N'était-elle pas plutôt tout à fait consciente ? Ne savait-elle pas que son fils l'avait pincée devant sa bru qui l'observait ? Peut-être le savait-elle, et elle feignait le sommeil, tout heureuse sans doute : Kaé ne pouvait plus penser autrement.
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Le bistouri du chirurgien est comme le sabre du samouraï : ce n’est qu’après un examen consciencieux du malade qu’il peut être employé à bon escient contre le mal.
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Sans doute la maison qui avait abrité la famille conforme aux concepts patriarcaux était-elle secouée par la tempête des temps nouveaux, mais il n'était pas permis à Hana de la quitter. Elle resterait tranquillement installée dans la grande pièce jusqu'à ce que les grosses poutres s'effondrent sur elle et que la demeure soit réduite en cendres.
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Elle ne s'était pas attendue à la joie qui l'inondait maintenant. Rien ne subsistait plus de ces heures de souffrances, de cette insupportable sensation d'écartèlement. Tout cela avait fait place, au contact des petits membres mouillés qui s'agitaient contre elle, à la conscience d'avoir mis un enfant au monde. En y repensant, elle se dit que c'était bien à un éclair déchirant le ciel noir, à la foudre frappant le sol, que ressemblait la douleur fulgurante de l'expulsion. Et, pour la première fois, elle comprit tout le sens de ce qu'on lui avait raconté sur la naissance de son mari. Elle se sentait comme un conquérant au lendemain d'une grande victoire. Elle n'aurait désormais plus rien à redouter, se disait-elle.
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Je veux aussi abolir la règle qui oblige la branche collatérale à prendre le nom de Handa; je me propose de lui céder le titre honorifique de Tchôkui.
- Lui céder le titre de Tchôkui ?
- Oui. Dans cette région, nous sommes les seuls à descendre en ligne directe d'anciens samouraïs, je lui donnerai le titre. Moi, je m'en passerai très bien.
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En Europe du Nord, on dit que la distance idéale entre les parents et les enfants est celle où une assiette de soupe n’a pas le temps de refroidir entre les deux maisons ; à dire la vérité, c’est la vie qui avait contraint les Tachibana à retrouver cette sagesse familiale de la vieille Europe.
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Le chignon à la chinoise des apprenties n'étaient transformé en chignon shimada à la japonaise qu'une fois la jeune vierge vendue à un client, ce qui dans le monde des geishas, s'appelait mizuage, la "montée des eaux", ou cérémonie du dépucelage.
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- je t'ai attendu si longtemps !
Ce fut la seule phrase que put saisir Hana sur les lèvres de keisaku quand, le souffle court, il eut apaisé sa passion. Elle-même n'avait droit qu'au silence pour exprimer sa gêne ou son plaisir : c'était le lot des femmes. Les yeux clos
dans les ténèbres, elle s'étonna que son angoisse ne se fût pas clairement manifestée.

p.38
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Les malades révèrent le médecin comme un dieu tant qu’ils ont besoin de lui, mais une fois la guérison obtenue, ils l’attribuent à la protection divine, et comptent pour rien l’efficacité des médicaments. Ils oublient complètement qu’un médecin les a soignés.
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- Mais en quoi ma mère est-elle si courageuse ? Elle ne s'impose jamais, elle est toujours à la disposition de mon père. Quand je l'ai quittée, elle était dans la maison, en train d'enduire de noir les dents de grand mère. L'idée qu'elle accepte des choses pareilles sans protester me donne des frissons dans le dos. A l'entendre, l'éducation qu'il me faut, c'est uniquement le thé, les fleurs et le koto ! Elle ne semble pas comprendre que nous vivons dans une nouvelle époque !
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Fumio n'est pas la seule femme qui espère que la guerre se terminera par notre victoire. Il est plus courageux de faire de son mieux pour qu'on la gagne plutôt que de rester à ne rien faire en attendant qu'on l'ait perdue.
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 Hana, en silence, s’inclina devant sa belle-sœur pour la remercier de ses compliments. Elle se sentait comblée car, seule, la femme qui avait réussi à se faire aimer par sa belle-mère pouvait se vanter d’avoir conquis sa famille. C’était un exploit dont une femme pouvait être fière. 
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Elle s’était séparée de la demeure de Masago-chô sans hésitation à la mort
de Keisaku et pourtant elle aurait pu la garder. Elle aurait alors conservé
tout ensemble la confiance que lui accordaient les dames de la bonne
société et les tâches qu’elle avait su se faire confier. Bien que la plus grande
partie des biens hérités de ses ascendants ait été dispersée pour assurer ses
élections successives et ses autres charges, Keisaku lui avait laissé une
propriété qui rapportait suffisamment pour garantir son confort sa vie
durant. Elle ne s’en était pas moins retirée immédiatement à Musota. Elle
n’avait jamais juré que par Keisaku et elle ne voulait pas lui survivre dans
le monde qu’il s’était forgé. Elle ne pouvait accepter de devenir une de ces
femmes des temps nouveaux qui prétendaient s’affirmer. Accomplir
quelque chose par elle-même au lieu de tenir son pouvoir du fait qu’elle
était l’ombre de son mari lui paraissait aller contre toutes ces vertus
féminines auxquelles elle croyait si fermement. Il lui semblait inconcevable
qu’elle pût, alors qu’elle était veuve, devenir quelqu’un d’important dans
des groupes de femmes. D’après elle une femme, même forte et intelligente,
qui n’avait pas d’homme au côté duquel se tenir, était inévitablement
condamnée.
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La poupée habillée en garçon,
que la mariée apportait à la famille qui la recevait comme bru, symbolisait
les préceptes inculqués à toutes les jeunes filles, selon lesquels le devoir de
toute épouse était de procréer et de veiller à la prospérité de la famille de
son mari.
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