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Citations de Serge Joncour (2425)


Les lilas décidaient de tout. Le père s’était toujours fié à eux. Quand ils commençaient à bourgeonner, il pouvait planter les pommes de terre, il n’y aurait plus de gelées, il en était sûr, sans quoi les lilas ne se risqueraient pas à sortir. Les floraisons et les phases de la lune étaient ses guides, selon lui la nature donnait le rythme, il suffisait de l’épouser.
(page 247)
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Ces temps-ci, le père tenait parfois des raisonnements un peu étranges, et la mère avait de soudaines absences. Alexandre n’avait jamais vécu loin d’eux, il les voyait presque tous les jours. De la même façon qu’on ne voit pas ses enfants grandir, demeurer auprès de ses parents au quotidien empêche de les sentir vieillir, sinon par à-coups.
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- Tu vois, papi, à force, on n'a plus peur, lança Mathéo à son grand-père sans se retourner.
- Et t'avais peur de quoi, de la nuit ?
- Non, du virus, du confinement, tout ça...
- C'est bien. Alors dis-toi qu'un jour, de cette peur on en rira. Peut-être même qu'on la regrettera.
- Ah bon, pourquoi ?
(..)
- Parce qu'elle n'est rien au regard de toutes celles qui nous attendent.
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Le téléphone, c’est comme le Larzac, Golfech et Creys-Malville, c’est comme toutes ces mines et ces aciéries qu’ils ferment, tu vois pas que le peuple se lève, de partout les gens se dressent contre ce monde-là. Faut pas se laisser faire, et des Larzac, y en aura d’autres, crois-moi, si on dit oui à tout ça, on est mort, faut le refuser ce monde-là, faut pas s’y vautrer comme vous le faites, vous, sans quoi un jour ils vous planteront une autoroute ou une centrale atomique au beau milieu de vos prés…
(page 23)
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Finalement militer, c’est tout faire pour ne pas être seul, c’est de l’égoïsme confraternel, alors là, dans les abords du stade mal éclairés, ils se sentaient bien entourés.
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L’histoire c’est comme la nature, il s’agit moins de tout comprendre que de savoir tirer des leçons.
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Le chien se posta en dehors de la cage, haletant et tendu, il jeta un œil à Franck qui finissait de descendre, attendant un ordre. Mais lequel devait le donner à l’autre, Franck ou le chien ? Lequel des deux devait prendre le dessus, la part du loup en l’homme, ou la part de l’homme en ce chien ?
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Il y a des êtres comme ça, qu'on ressent fortement et même si on les connaît pas, même si ça passe mal, d'instinct on se sent liés à eux.
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On n'est jamais ce parfait héros qu'on attend de soi.
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A chaque fois qu'il retrouvait son père il ressentait ça, d'abord une affection, d'abord il le trouvait cocasse, presque amusant, puis très vite, au bout d'une heure ou deux, d'un coup ça se gâtait et il ne pouvait plus l'encadrer. Tout ce qu'il voulait, c'était faire demi-tour et rentrer à la maison, retrouver la mère et la douce éternité de son parfum de la voir, par caprice se faire plaindre, téléphoner devant elle, l'apitoyer selon les schémas convenus de l'absolution maternelle, jouer sur la fibre bien connue de la miséricorde, comme s'il suffisait qu'elle soit là pour que tout s'arrange.
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Cette terre, le père l’avait vue changer au fil des décennies et il essayait de s’adapter à son rythme. Depuis que, dans la vallée, fleurs et bourgeons s’éveillaient dès février, il semait de plus en plus précocement, mais avec cette avance que prenait sans cesse la végétation, mars était devenu le mois de la peur. La moindre chute du thermomètre l’inquiétait au plus haut point car le plus petit coup de froid pouvait être fatal aux plantations.
(page 159)
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C’est par la radio qu’il apprit que la tempête de cette nuit avait été bien pire que celle de la veille, partout dans le pays des centaines de pylônes de lignes à haute tension étaient sectionnés, démantibulés, comme si des dizaines de milliers de petits attentats avaient tous réussi leur coup, si bien que des millions de Français resteraient sans électricité pendant plusieurs jours ou semaines, ce qui voulait dire qu’ici, aux Bertranges, ce serait sûrement le dernier endroit où elle serait rétablie.
(page 396)
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À la télé comme partout, chacun y allait de ses superstitions, et la seule réponse concrète qui s'offrait face à cette canicule, c'étaient les montagnes de ventilateurs Calor à l'entrée du Mammouth, avec en prime le Tang et les glaces Kim Pouss, signe que ce monde était tout de même porteur d'espoir.
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Déjà parce qu'il est rose, votre jambon. A moins d'élever le cochon avec du cassis, un jambon blanc c'est pas rose.
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En plus d'être au lycée agricole, il aimait la terre, sans quoi, ç'aurait été une damnation pour la famille, ça aurait été une mise à mort de ces terres, de ces vaches, de ces bois, et l'abandon de tout un domaine de cinquante hectares plus dix de bois.
Alexandre n'en parlait pas mais une pression folle pesait sur ses épaules, et si les filles se sentaient libres d'envisager leur vie ailleurs, elles le devaient à leur frère, il se préparait à être le fils sacrificiel, celui qui endosserait le fardeau de la pérennisation.
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Ce serait un bien cruel bonheur de se décréter libre, comme ça, du jour au lendemain, de se dégager de tout ce qui faisait sa vie, d'un coup de se sentir affranchi de toute contrainte et au dessus de tout.
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Un être n'est rien tant que les autres n'en ont pas pensé quelque chose.
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Pour l'un comme pour l'autre c'était un enveloppement total, s'approcher d'un corps à ce point, surtout quand on a vécu des années sans caresses, sans même une main qui vous touche la peau, sans le parfum d'une peau autre. (p. 241)
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Lire, c’est plonger au cœur d’inconnus dont on percevra la plus infime rumination de leur détresse. Lire, c’est voir le monde par mille regards, c’est toucher l’autre dans son essentiel secret, c’est la réponse providentielle à ce grand défaut que l’on a tous à n’être que soi.
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Serge Joncour
Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi.
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