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Citations de Simone Weil (828)


Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.
On peut en énumérer trois :
Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.
Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.
La première fin, et, dernière analyse, l'unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.
Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. S'il ne l'est pas en fait, c'est seulement parce que ceux qui l'entourent ne le sont pas moins que lui.
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Le premier mobile social des savants, c'est purement et simplement le devoir professionnel. Les savants sont des gens qu'on paie pour fabriquer de la science ; on attend d'eux qu'ils en fabriquent ; ils se sentent obligés d'en fabriquer. Mais c'est insuffisant comme excitant. L'avancement, les chaires, les récompenses de toute espèce, honneurs et argent, les réceptions à l'étranger, l'estime ou l'admiration des collègues, la réputation, la célébrité, les titres, tout cela compte pour beaucoup.
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Il y a plusieurs conditions indispensables pour pouvoir appliquer la notion de volonté générale. Deux doivent particulièrement retenir l'attention. (...)
L'une est qu'au moment où le peuple prend conscience d'un de ses vouloirs et l'exprime, il n'y ait aucune espèce de passion collective. (...)
La seconde condition est que le peuple ait à exprimer son vouloir à l'égard des problèmes de la vie publique, et non pas à faire seulement un choix de personnes. Encore moins un choix de collectivités irresponsables.(...)
Le seul énoncé de ces deux conditions montre que nous n'avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à une démocratie. Dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n'a l'occasion ni le moyen d'exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique; et tout ce qui échappe aux intérêts particuliers est livré aux passions collectives, lesquelles sont systématiquement, officiellement encouragées.
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Simone Weil
Si on pense qu’on a donné quelque chose gratuitement, cette seule pensée est un salaire.
[...]
Si un homme a du bien véritable en lui, ce ne peut être qu’à son propre insu.
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Il serait simple de faire avec soi-même le pacte de n'admirer dans l'histoire que les actions et les vies au travers desquelles rayonne l'esprit de vérité, de justice et d'amour; et, loin au-dessous, celles à l'intérieur desquelles on peut discerner à l'oeuvre un pressentiment réel de cet esprit.
Cela exclut, par exemple, Saint Louis lui-même, à cause du fâcheux conseil donné à ses amis ,de plonger leur épée au ventre de quiconque tiendrait en leur présence des propos entachés d'hérésie ou d'incrédulité.
On dira, il est vrai, pour l'excuser, que c'était l'esprit de son temps, lequel, étant situé sept siècles avant le nôtre, était obnubilé en proportion. C'est un mensonge. Peu avant Saint Louis, les catholiques de Béziers, loin de plonger leur épée dans le corps des hérétiques de leur ville, sont tous morts plutôt que de consentir à les livrer. L'Eglise a oublié de les mettre au rang des martyrs, rang qu'elle accorde à des inquisiteurs punis de mort par leurs victimes. Les amateurs de la tolérance, des Lumières et de la laïcité , au cours des trois derniers siècles, n'ont guère commémoré ce souvenir non plus; une forme aussi héroïque de la vertu qu'ils nomment platement tolérance aurait été gênante pour eux.
Mais quand même ce serait vrai, quand même la cruauté du fanatisme aurait dominé toutes les âmes du Moyen-Age, l'unique conclusion à en tirer serait qu'il n'y a rien à admirer dans cette époque. L'esprit de vérité, de justice et d'amour n'a absolument rien à voir avec un millésime; il est éternel: le mal est la distance qui sépare de lui les actions et les pensées; une cruauté du Xème siècle est exactement aussi cruelle , ni plus ni moins, qu'une cruauté du XIXème.
Pour discerner une cruauté, il faut tenir compte des circonstances, des significations variables attachées aux actes et aux paroles, du langage symbolique propre à chaque milieu; mais une fois qu'une action a été indubitablement reconnue comme une cruauté, quels qu'en soient le lieu et la date, elle est horrible.
On le sentirait irrésistiblement si l'on aimait comme soi-même tous les malheureux qui, il y a deux ou trois mille ans, ont souffert de la cruauté de leurs semblables.
On ne pourrait pas alors écrire, comme M. Carcopino, que l'esclavage était devenu doux à Rome sous l'Empire, vu qu'il comportait rarement un châtiment plus rigoureux que les verges.
http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Carcopino
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En toutes choses, seul ce qui vient du dehors, gratuitement, par surprise, comme un don du sort, sans que nous l'ayons cherché est joie pure. Parallèlement le bien réel ne peut venir que du dehors, jamais de notre effort.
Nous ne pouvons en aucun cas fabriquer quelque chose qui soit meilleur que nous.
Ainsi l'effort tendu véritablement vers le bien ne doit pas aboutir ; c'est après une tension longue et stérile qui se termine en désespoir, quand on n'attend plus rien, que du dehors, merveilleuse surprise vient le don. Cet effort a été destructeur d'une partie de la fausse plénitude qui est en nous ; le vide divin plus plein que la plénitude, est venu s'installer en nous.
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Simone Weil
Tous les hommes admettent une morale rigoureuse quand il ne s'agit pas de l'appliquer.
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«  L’avenir ne nous apporte rien, c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner , lui donner notre vie elle- même » .
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«  La beauté c’est l’harmonie du hasard et du bien » ...
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On dégrade les mystères de la foi en en faisant un objet d'affirmation ou de négation, alors qu'ils doivent être un objet de contemplation.
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Parmi les caractéristiques du monde moderne, ne pas oublier l'impossibilité de penser concrètement le rapport entre l'effort et le résultat de l'effort. Trop d'intermédiaires. Comme dans les autres cas, ce rapport qui ne gît dans aucune pensée gît dans une chose: l'argent.
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Tout d’abord une transformation sociale ne peut être correctement appréciée qu’en fonction de ce qu’elle apporte à la vie quotidienne de chacun de ceux qui composent le peuple. Il n’est pas facile de pénétrer dans cette vie quotidienne. D’ailleurs chaque jour amène du nouveau. Et puis la contrainte et la spontanéité, la nécessité et l’idéal se mêlent de manière à apporter une confusion inextricable non seulement dans les faits, mais encore dans la conscience même des acteurs et spectateurs du drame. C’est même là le caractère essentiel et peut-être le plus grand mal de la guerre civile.
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L'amour, chez celui qui est heureux, est de vouloir partager la souffrance de l'aimé malheureux.
L'amour, chez celui qui est malheureux, est d'être comblé par la simple connaissance que l'aimé est dans la joie, sans avoir part à cette joie, ni même y désirer avoir part.
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Mais qui garantit l'impartialité des juges ? objectera-t-on. La seule garantie, en dehors de leur indépendance totale, c'est qu'ils soient issus de milieux sociaux très différents, qu'ils soient naturellement doués d'une intelligence étendue, claire et précise, et qu'ils soient formés dans une école où ils reçoivent une éducation non pas juridique, mais avant tout spirituelle, et intellectuelle en second lieu. Il faut qu'ils s'y accoutument à aimer la vérité.
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Une autre manière de rendre l'égalité compatible avec la différence est d'ôter autant qu'on peut aux différences tout caractère quantitatif. Là où il y a seulement différence de nature, non de degré, il n'y a aucune inégalité.
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Tout vide (non accepté) produit de la haine, de l'aigreur, de l'amertume, de la rancune.
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Des obligations identiques lient tous les êtres humains, bien qu'elles correspondent à des actes différents selon les situations. Aucun être humain, quel qu'il soit, en aucune circonstance, ne peut s'y soustraire sans crime ; excepté dans les cas où, deux obligations réelles étant en fait incompatibles, un homme est contraint d'abandonner l'une d'elles.

L'imperfection d'un ordre social se mesure à la quantité de situations de ce genre qu'il enferme.

Mais même en ce cas il y a crime si l'obligation abandonnée n'est pas seulement abandonnée en fait, mais est de plus niée.
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La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu'à l'âme
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Il ne suffit plus de vouloir leur éviter des souffrances, il faudrait vouloir leur joie.

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La vulnérabilité des choses précieuses est belle parce que la vulnérabilité est une marque d'existence.
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