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Critiques de Sophie Moulay (49)
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Inhumaine : Retour aux sources

Ce livre aurait pu me plaire. L'intrigue se déroule dans une Afrique post-apocalytpique (25ème siècle?) où le rapport de force s'est inversé : les Blancs sont les esclaves des Natifs. L'Europe a été rayée de la carte par la montée des eaux. Retour à un mode de vie sans technologies. Cela étant dit, la lecture du livre de Sophie Moulay ne vous en apprendra pas davantage sur le contexte. Dommage.



L'histoire est centrée sur le personnage de Roseau une jeune fille « inhumaine ». Elle cherche à retrouver un certain Devereaux pour se venger. Accompagnée de Cicade un poète fan de Julien Doré, elle va devoir affronter bien des dangers et des « ombres ».



Je n'ai pas du tout aimé le style de l'auteure. J'ai trouvé les personnages plats et l'intrigue sans saveur. Je n'ai pas du tout été convaincue : dans l'ensemble, cela manquait de crédibilité. L'affrontement final entre Roseau et Devereaux était vraiment décevant. Et la fin… je ne trouve pas mes mots. C'était vraiment n'importe quoi :/



Une lecture bien décevante.



Le fiston adore la couverture (illustration de Jef Caïazzo) avec ses araignées mécaniques à six pattes (pour info, les araignées ont 8 pattes ce sont les insectes qui ont 6 pattes).







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Drôle de mort

Merci à Babelio et aux Éditions du 38 de m'avoir permis de découvrir l'auteure Sophie Moulay. Spécialisée dans la fantasy, elle signe ici le premier polar d'une série intitulée "Enquêtes d'Outre-tombe".



L'originalité du scénario consiste avant tout en la présence parmi les protagonistes, d'un fantôme, celui de Roger Fournier, directeur d'une entreprise près de Valenciennes, que l'on vient de retrouver mort dans son lit. L'autopsie ayant révélé la présence de barbituriques, la possibilité d'un assassinat est évoquée et une enquête est diligentée auprès de tous ceux qui partageaient le toit du défunt par deux fins limiers, Leduc et Tovelle. Qui parmi ses deux grands enfants nés d'une précédente union, sa jeune épouse, son ami d'enfance, son neveu, la vieille tante de sa première femme ou le personnel de maison avait intérêt à se débarrasser de Roger ? Ce dernier, réduit donc à l'état d'ectoplasme, va assister à tous les interrogatoires menés pour élucider le mystère de sa propre mort. Sans pouvoir intervenir évidemment, il va découvrir, médusé, le véritable visage de ceux qui l'entouraient et il n'y a pas plus efficace que la lecture d'un testament pour révéler la vraie personnalité de tout un chacun.



Mon ressenti à la fin de cette lecture est assez mitigé. Avec un tel titre, je m'attendais à un scénario plein d'humour. Ce n'est absolument pas, à mes yeux, ce qui domine. Les réflexions de Roger révèlent avant tout beaucoup de regrets sur sa vie passée, comme celui par exemple de n'avoir pas su profiter de ses enfants quand il était temps, il s'en dégage, au fur et à mesure que l'enquête avance, un grand sentiment de solitude. C'est ce regard extérieur qui apporte un peu de piment à ce polar en huis-clos qui, par ailleurs, reste des plus classiques, mettant en scène la bourgeoisie provinciale des années 50. Beaucoup trop stéréotypé pour moi, je ne lui accorde qu'un 12/20 et laisse la suite des enquêtes d'outre-tombe déjà parue aux réels amateurs du genre.
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Drôle de mort

Roger Fournier vient de mourir assassiné et assiste, en tant que fantôme, à l'enquête sur sa mort. Il découvre alors ce que ses proches pensent de lui et certains secrets de famille, ce qui n'est pas toujours très agréable.



L'idée sans être originale est plutôt bonne, et l'enquête policière est correcte sans être là aussi d'une originalité folle. Pour moi, ce qui a fait l'intérêt de ce roman, c'est vraiment l'humour caustique du narrateur, le mort, Roger Fournier. Et comme la quatrième de couverture et la mention Enquêtes d'outre-tombe #1 laissent à penser que c'est le premier tome d'une série, je pense qu'il y a là un bon potentiel.



Je remercie l'équipe de Babelio et les éditions du 38 pour l'envoi de ce livre, dont la lecture a été agréable. Il fera partie des découvertes sympathiques dans le cadre des opérations Masse critique.
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D'un homme à l'autre

J'ai trouvé des points communs avec "Je suis une légende" (attention des points communs avec le roman, pas avec la médiocre adaptation au cinéma).

Sophie Moulay a l'intelligence de nous offrir les deux points de vue : celui de l'homme et celui de l'autre. L'un est seul. C'est peut-être le dernier homme. L'autre n'est plus humain. Il subsiste en lui quelques brides, des souvenirs vagues qui lui reviennent comme des cauchemars.



Le roman tient à la fois de la course poursuite et du dialogue. Sans se parler "Un" et Martin communiquent. Mais avec tant de différences, existe-t-il encore une possibilité de dialogue ? Qu'est-ce qui fait de nous un humain ? Notre technologie ? Nos instincts grégaires ?

Alterner "Un" et Martin, constitue la force de ce roman.



L'écriture fluide vous entrainera jusqu'au dénouement attendu avec impatiente (non je ne spolierais pas).

Bémol

C'est court. J'aime les romans plus longs. Mais soyons honnêtes... Dans un monde avec si peu d'humanité et d'humains, il n'est pas possible de faire une épopée ou une saga.
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Drôle de mort

Vous venez de lire le résumé et vous vous dites : "cela manque d'originalité pourquoi donc irais-je lire ça ?" et bien pour deux excellentes raisons : c'est bien écrit et on passe un très bon moment.



C'est un huis clos familial, début XXe siècle, au sein d'une famille bourgeoise de Valenciennes.

Il y a toute une galerie de personnages certes attendus (la cigale, la vieille fille, l'inspecteur brillant, le jeune second, la jeune épouse ...), mais tous sont crédibles et attachants et jouent plus ou moins tous un double-jeu.



L'enquête livre son lot de rebondissements, retournement et coup de théâtre. Le fantôme est là non pas comme spectre agissant (quoique), mais comme spectateur privilégié de l'hypocrisie d'une famille bourgeoise de province.



C'est un roman qui ne réinvente pas le policier de huis clos, mais qui le pratique de façon convaincante et entrainante.



Le roman a ses moments d'émotion. Il y a en toile de fond la solitude profonde des membres de cette famille qui n'ont tout simplement pas passé du temps ensemble pour s'apprécier alors qu'ils le pouvaient.
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Drôle de mort

Quel délicieux mélange de genre ! On s'amuse énormément dans la compagnie de Roger, le héros de ce roman confronté à sa « Drôle de mort ». Il faut dire que la situation est cocasse : Roger a été assassiné et, réduit à l'état de fantôme, il va être le spectateur privilégié de l'enquête. Ce faisant, il va découvrir chacun des membres de sa maisonnée... sous un nouvel angle. C'est peu dire que les langues se délient lorsque les enfants, la belle-tante, la veuve ou le meilleur ami supposent le défunt absent. Il y a de l'humour dans cette enquête à la Agatha Christie, et une certaine tendresse, aussi, chez ce héros incompris de son vivant qui se métamorphose après la mort. Je conseille chaudement cet excellent roman fantastique-humoristique-policier !
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Drôle de mort

Je suis les éditions du 38 et particulièrement leur collection 38 rue du polar depuis que mon ami Gille Milo-Vacéri y est entré. J'ai ainsi pu découvrir d'autres auteurs méconnus de mes lectures mais tout aussi talentueux. Cette fois j'ai été attirée par le côté fantastico-policier de ce roman.

Roger Fournier est mort. Après autopsie il s'avère que c'est un meurtre. Jusque-là me direz-vous c'est un policier qui débute normalement. Mais là où la normalité diverge ensuite vers le fantastique c'est lorsque le défunt ou plutôt son fantôme décide de participer à l'enquête. Enfin participer est un grand mot. Qui dit fantôme dit léger problème d'interaction avec les vivants. Par contre pour le lecteur c'est du pain béni.

Qui ne s'est jamais posé la question de savoir ce qu'il se passait une fois nous disparu? Morbide comme idée ? Peut-être. Mais ici Roger va avoir l'occasion de bénéficier d'un panel de réaction à sa mort pas toutes convenues ni attendues.

Ce roman m'a plu dès le départ. Son synopsis un peu décalé, la plume de l'auteure agréable et fluide mais surtout cette enquête tout sauf ordinaire.

Nous sommes, comme Roger, des intrus sur la scène de crime. Des voyeurs aussi des émotions de chacun. Mais surtout des témoins discrets des entourloupes familiales et des querelles post testamentaires. Surveiller les réactions de chacune et chacun en fonction de ce que leur a laissé le défunt est presque comique. Et on sent à suivre Roger qu'il est parfois surpris du tour que prennent les suites de son trépas. Le voici débarrassé de ses œillères de PDG pour redevenir un acteur de sa propre maison. Acteur sans consistance il est vrai mais pas aveugle pour autant ni sourd.

Ce mélange de fantastique et de policier est magistralement dosé. On en oublierait presque que le narrateur est mort. Ses réactions face aux informations recueillies par la police sont vécues et partagées à chaud et nous découvrons ainsi autant les vivants que le mort lui-même. Cela lui remet en vue ses erreurs passées, ses oublis, ses défauts. La mort lui apporte un autre regard sur lui-même dénué de fard et de poudre aux yeux. J’aurais tendance à dire qu’elle le bonifie.

L'enquête avance ainsi tranquillement mais sereinement et les indices semblent vouloir se porter à notre connaissance. On se prend ainsi à chercher la ou le coupable. Le mobile. Et à vouloir comprendre aussi pourquoi il est encore là avec nous pour y assister.

L’inspecteur Tavelle est assez atypique, un brin Colombo par sa tenue débraillée et froissée, un brin Gabriel Gerfaut (cf Gilles Milo-Vacéri) par ses moments d’introspection aux géniales déductions finales. Son assistant Leduc, son ombre même, est à la fois en adoration devant la qualité du travail de son inspecteur et son parfait complément. Ces deux-là se comprennent à demi-mot parfois même d’un regard et c’est vraiment parfaitement rodé. Une équipe que j’ai hâte de suivre dans de nouvelles aventures, d’autant plus que l’auteure nous a concocté un final aux petits oignons.

Avec quelques mots, juste un au revoir elle a rendu mon envie de lire le tome 2 plus avide, plus curieuse encore qu’elle ne l’était déjà. Heureusement qu’il est dans ma PAL et que je ne vais pas attendre trop longtemps pour le sortir.

Je vous conseille donc cette nouvelle série d’enquête d’outre-tombe pour égailler vos soirées d’hiver.
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Enquêtes d'outre-tombe, tome 2 : Mort en plumes

Super sympa de retrouver Roger, le fantôme, et son inspecteur Tovelle. Cette fois-ci à Poitiers. C'est tout simplement divin. Le ton est léger, drôle, dans une ambiance parfaitement désuette et charmante. L'autrice a formé là un duo adorable, auquel s'ajoute l'adjoint de Tovelle et la voyante à boa. Sans oublier leur voiture: une quatre-pattes ^^ J'en redemande! À quand un tome 3?
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L'Élu de Milnor - Intégrale

Ok, alors là c'est jeunesse, mais parfois (souvent en fait) la jeunesse c'est pour tout le monde, en tout cas aussi pour une guerrière centenaire comme moi. Honnêtement ca commence (le tome 1) un peu trop classique, tranquille, l'élu qui rate une marche, les copains, la fuite, tout ca, tout ca. Tu te dis, non, ca va pas le faire, je n'ai plus douze ans. Et paf, tu n'as pas fini ta phrase que tu es coincé dans l'histoire et dans cet univers super intéressant avec des personnages pas si planplan que ca, voire même pas du tout, et des félins trops cools et des territoires à découvrir... bref, l'autrice cache bien son jeu et te ferre dans son cycle, non seulement tu lis l'intégrale mais en prime, tu ajoutes la préquelle avec l'enfance des êtres félins, juste pour avoir un peu de rab. Du jeunesse qui vaut le détour, donc.
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Drôle de mort

« Le reste de la journée s’écoule lentement. Très lentement. Ce que la mort peut être ennuyeuse ! L’éternité risque d’être longue. » Longue ? Pas tant que ça. On trouve vite à s’occuper pour tuer le temps quand on a passé l’arme à gauche. Et puis, dans le monde des bibliophages terrestre, il ne s’écoule pas moins vite, le temps, à la lecture de Drôle de mort, polar drôlement (ha ha ha) bien ciselé de Sophie Moulay. Mais il n’est pas excessif de dire qu’il continue de [me] hanter quelque peu après l’avoir refermé.

La « drôle de mort » en question (… et interrogatoires divers) s’avère en effet diablement énigmatique et le « drôle de mort » en finit (si l’on peut dire) par se questionner aussi. Notre homme - un certain Roger Fournier - qui a tant manqué d’esprit de son vivant va le faire fonctionner post-mortem.

Pour faire “vivre” son assassiné de plus en plus lucide, l’autrice utilise un présent de phrases simples, sèches parfois, qui happe le lecteur ; les phrases d’un défunt bien vivace : c’est fluide, léger autant que nerveux dans le rythme, et le style se densifie volontiers sur certaines descriptions, instillant un indéniable petit charme rétro, car il faut bien avouer que la perception du temps a changé pour l’ex-chef d’entreprise toujours pressé : « L’astre nocturne a pris son pinceau et reproduit fidèlement les motifs des carreaux de la porte d’entrée sur le sol. Une armée de Cupidon avance lentement sur le carrelage blanc et rouge, à l’assaut des arabesques menaçantes de la rampe d’escalier. » Les avait-il seulement perçus, Roger Fournier, tous ces détails de son vivant ? La mort éveille l’esprit. Il comprend, Roger, que c’est sa vie qui a été fantomatique, cette fichue vie dans la région de Valenciennes à s’occuper de son entreprise qui ne connaît pas la crise, à s’éloigner de ses enfants, à épouser la secrétaire pour agrémenter le décorum. Une vie passée à gérer, à errer.

Notre fantôme a donc des retours de mélancolie ; le voilà redevenu humain : « Lorsqu’un gros nuage réduit à néant les efforts de mes angelots, je monte veiller sur le sommeil de mes enfants. ». C’est qu’on en voit et qu’on en comprend – enfin ! - des choses une fois clamsé. La faucheuse offre un sacré recul, elle développe l’acuité, même si les coups de pied au c** qu’on aurait envie de donner sont dorénavant compliqués (quoique…).

Le trucidé Fournier, narrateur désincarné et spectateur aux premières loges, permet une véritable identification pour le lecteur qui n’est pas là non plus - dans la réalité virtuelle du roman veuillé-je dire -, mais tout en s’y baladant. Le fantôme n’en sait pas plus que nous au départ, stupéfait lui d’être… mort. Et nous de le savoir trépassé. Comme chacun des lecteurs, il est face à l’inconnu. Fait des découvertes sur les siens, sur son ex-existence, sur la foultitude de petits secrets à côté desquels il est passé. Sur sa mort bien sûr, si peu catholique. Quelle étrange sensation et quelle liberté offerte !

Bref, le fantastique se mélange à l’humour caustique (j’en profite pour donner un accessit à ce « vieux renard » de maître Poirier, notaire à la subjectivité truculente) sans dédaigner quelques pointes de nostalgie émouvante - qu’elle soit aigre ou douce-amère - et le genre “policier” va évidemment s’en mêler avec un binôme de limiers qui se présentent « sur le pas de la porte » de la maison et du roman.

Cette entrée en scène enclenche les investigations officielles, celles-ci s’ajoutant aux observations amusées et désabusées du fantôme-narrateur. Fournier devient le spectateur privilégié du travail d’enquête du Sherlock local, l’inspecteur Tovelle, un drôle de gus aussi… Sa méthode ? « Prendre la mesure de chaque personnage et aussi prêter l’oreille aux ragots ». Pourrait être écrivain, ç’ui-là… « Alors j’ai écouté. Je vous ai écoutés parler du mort, des autres, sans vous douter qu’en fait vous me parliez de vous ». Tovelle tisse patiemment, presque nonchalamment, et notre macchabée pensant, ex-sosie de Descartes, fait en parallèle un drôle de cogito ergo sum. Les souvenances de Fournier complètent l’enquête, complexifiant autant qu’éclairant le récit. Le fantôme sait - et nous savons avec lui - ce que ne pourra pas savoir (mais en est-on sûr ?) le duo de condés dans ce Cluedo au parfum de 40’s tardifs. S’établit, d’un interrogatoire à l’autre, un tableau de mœurs et de petits meurtres entre proches – famille, je vous hais ! -, et c’est peu de dire que le petit personnel n’est plus ce qu’il était… Le grand flegmatique mal fagoté et le blondinet gratteur de notes nous trimbalent d’une chambre à la salle à manger puis dans une autre chambre, avec une échappée dans le jardin pour une bouffée d’air de vérité. C’est un polar à huis-clos successifs où ça discute, dispute, raconte, dénonce, détourne, interprète. Le roman n’esquive pas les stéréotypes du genre : la fille à papa rebelle, le fiston atone, la grand-tante acariâtre, l’amant décevant, la soubrette pas fute-fute et les autres, toute une clique de têtes-à-claques. Mais Sophie Moulay semble s’amuser de ces clichés qui pourraient sortir d’une série vintage du vendredi soir produite par France Télévision. L’autrice joue la distorsion, gratte des personnalités qui se révèlent bien salement ambiguës…

Il me semble alors que l’écriture se fait plus elliptique, aux antipodes d’un naturalisme trop fouillé. Les lieux sont décrits avec une rapidité et une précision qui traduisent (… ou trahissent ?) l’intérieur de chaque personnage, le reflet de leur nature profonde et par là-même un jeu de dupe social. Vérité ou duplicité ? L’épure stylistique donne moins de prise directe avec la réalité concrète pour le lecteur qui imagine instinctivement, par lui-même, le décor, de même que Fournier ne peut plus toucher les meubles, les êtres, et se promène dans cette réalité sans plus y être. Ce qui fait corps (façon de parler…), ce sont les échanges verbaux et les regards scrutateurs ; la réalité devient fluctuante puisque les mots prononcés, prégnants, sont ceux d’interprétations divergentes, contradictoires. Dans cet agrégat de visions du monde (de ce petit monde bourgeois en guerre), la réalité – la seule, la vraie - se dérobe, tout comme les mains de Fournier passent au travers des meubles qu’il veut palper, alors qu’il les voit nettement. Cette maison suinte de secrets, de non-dits et de trop-dits qui empoisonnent les relations. Mais dans ce théâtre des apparences et des trompe-l’esprit, la vérité sommeille et c’est le patient Tovelle qui tente de la mettre à jour en déroulant son fil analytique. Les déductions, presque mathématiques, s’appuient sur un détail – bouteille de cognac ou tasse à café blanche à liseré doré - sur lequel se concentre et se développe un raisonnement qui ira jusqu’au bout de la devinette.

En amateur de l’art de la nouvelle, j’ai fortement apprécié la conclusion. C’est une des plus-values de ce captivant polar qui, au final, n’a pas seulement révélé les rouages plus ou moins complexes de sa machinerie interne avec la résolution somme toute classique d’une énigme. En quelques mots joliment pesés, il offre aussi une ouverture, qui inciterait même à une relecture minutieuse de certains passages intrigants. Oui, je l’ai déjà dit : on reste un peu hanté et on aime ça.

Les chutes finales - celle de l’assassin autant que le dernier mot, subtil - sont des promesses

à de nouvelles « aventures d’outre-tombe ».

Une série pleine d’esprit et originale à suivre, même mort. Ce n’est franchement plus une excuse.
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L'Elu de Milnor, tome 1 : La fuite d'Almus

Une magnifique aventure et une merveilleuse surprise ! Je n'ai pas l'habitude de lire de la fantasy et je dois dire que « L'Elu de Milnor » ne m'a pas fait regretter mon choix de lecture !

Je me suis laissé prendre avec un immense plaisir par cette histoire très bien écrite et au rythme haletant !

J'attends la suite avec impatience !

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Les voyageurs du Livre Portail, tome 1 : La..

Excellent et parfaitement indiqué pour un travail sur le conte au collège. À avoir au CDI pour le moins! L'auteur devrait se pencher sur un livret d'accompagnement pour le traitement en classe. En jeunesse (mais ca se lit très bien aussi chez les centennaires) c'est un de mes ouvrages préférés de Sophie Moulay dont j'apprécie particulièrement le style.

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L'élu de Milnor, tome 2 : Vies de chat

Dans les rues d’Hoggu, capitale de l’Empire, Calus et Linea, sept ans, sont pourchassés par une patrouille de soldats. Calus réussit à lui échapper mais juste pour se retrouver capturé par des sbires travaillant pour le compte du mage Cruzac. Placés dans une geôle humide et sombre, il est rejoint par une autre captive, Maëlia, une petite fille des rues. Quelque temps plus tard, Malus est installé dans une étrange machine qui lui fait subir une transformation surprenante : ses yeux changent de forme et de couleur et du poil commence à lui pousser sur tout le corps. Même chose pour Maëlia. Les deux enfants sont transformés en chats ou plutôt en hybrides félins, mi-humains, mi-animaux. Des animains. Ils apprécient finalement beaucoup leurs nouvelles caractéristiques et en particulier leur meilleure vision nocturne et leur plus grande souplesse et agilité. Calus s’apprête à chasser un oiseau quand un autre animain de type panthère, Deri ot Sertius, l'arrête dans son élan, histoire de l’empêcher de se rompre les os. Après un assez long entrainement aux arts martiaux, les deux enfants se voient confier une toute première mission auprès du gouverneur Kiho, menacé par un complot inquiétant.

« Vies de chat » est un roman de fantaisie plutôt destiné aux adolescents. La narration est de bonne qualité, rythmée, sans temps mort. Le lecteur se laisse facilement emporter par cette histoire basée sur une idée amusante et pleine d’action et de rebondissements. Il semble que ce titre annonce une suite sous forme de saga, car il s’achève sur une fin ouverte. Sa mission réussie de main de maître, Calus s’en voit attribuer une autre qui sera sans doute racontée par la suite. L’ensemble est agréable à lire, sans prétention. Rien que du plaisir et du divertissement. Inutile de chercher autre chose !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Enquêtes d'outre-tombe, tome 2 : Mort en plumes

Apres le plaisir de ma lecture du tome 1 et cette fin qui m'a interpellée j'avais hâte d'attaquer la suite.

Je retrouve donc Roger Fournier notre fantôme en plein voyage. Le voici en direction de Poitiers afin de rejoindre l'inspecteur Tovelle qui y est affecté depuis quelques mois.

Leurs retrouvailles sont assez simples et sans trop d'émotions vu que notre cher inspecteur ne le voit pas. Mais ça n'empêche pas Roger de continuer à lui parler et à le côtoyer à chaque instant. Alors quand un crime va l'appeler sur une enquête, Roger est enthousiaste à l'idée de reprendre cette coopération commencée pour son meurtre.

Il s'agit cette fois d'un crime sordide. La victime est un enfant. Cela va donc apporter son lot d'émotions et de complications car chacun ne réagit pas de la même façon face à une victime si jeune. Cela fait ressortir le sordide de l'humain, les douleurs personnelles et les colères enfouies.

C'est ainsi que la plume de Sophie Moulay est capable de vous créer une ambiance sombre et triste et pourtant d'y insinuer tout de même par les réflexions de Roger une touche d'humour simple. Cela allège ainsi un peu cette douleur que l'on ressent à suivre une enquête qui piétine et nous montre la douleur ressentie par tous.

Pour ce qui est de Roger, le fait d'être mort ne le rend pas insensible, au contraire mais ne se sachant pas écouté, il a parfois des réflexions propres à son ancienne condition de bourgeois. Il peut être un tantinet abrupt et pédant et meme parfois désagréable avec ceux qu'ils considèrent comme des inférieurs.

Au contraire l'inspecteur Tovelle nous surprend encore par son acuité à déceler la peine mais surtout à trouver les mots de réconfort pour obtenir des réponses pour son enquête malgré celle-ci. Il parait parfois insensible mais son obstination à ne se centrer que sur l'enquête en fait un limier tenace et attentif à tout.

Ayant quitté Paris pour Poitiers, ce n'est plus le jeune Leduc son acolyte mais un grand escogriffe dénommé Laporte. Plus bourru, fumeur invétéré, il semble au premier abord manquer de finesse et de considération pour les témoins. Ses sentiments face au drame trouble son jugement et le rendent abrupt. Pourtant il nous prouve aussi qu'il pose les bonnes questions malgré cela. Et on en apprendra suffisamment sur lui pour comprendre si ce n' est accepter ses manquements.

Un nouveau personnage atypique va aussi intervenir dans cette enquête que je vous laisse découvrir. Car ce protagoniste va apporter à la fois de la nouveauté et des surprises. Et sa présence me laisse présager et espérer à vrai dire que Sophie Moulay continuera cette série que j'ai adoré lire et dont je suivrai les prochaines enquêtes avec attention et impatience.
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L'Elu de Milnor, tome 1 : La fuite d'Almus

Il est des livres que l'on savoure de la première à la dernière ligne. "L'élu de Milnor" est de ceux-ci. Que l'on soit fan ou pas de l'héroïc-fantasy, adulte ou adolescent ("adulescent" sans aucun doute...), l'intrigue vous happe dès le premier chapitre. Cela tient sans doute à l'alchimie des différents ingrédients présents dans ce roman : intrigue, rythme soutenu, humour, densité des personnages, tout y est et fonctionne à merveille.

Cette quête initiatique, au sens noble du terme (on retrouve en effet l'essence même des romans du Graal) est menée de main de maître. Le héros, Almus, à travers ses errances et ses aventures, découvre la vie, le monde, mais surtout lui-même et sa destinée. Quant à l'Amitié (avec un grand A), l'un des thèmes majeurs de ce roman, elle se décline avec beaucoup de finesse et de justesse. Frictions et réconciliations, différence, tolérance, accompagnent ce "road trip" haletant. Nous assistons à la naissance d'un quatuor fraternel dont nous nous languissons déjà, la dernière ligne de cet opus achevée!

La "magie", elle, plane de façon éthérée tout au long du roman et nous laisse dans une expectative palpitante! Vivement le Tome 2!!!

Je réalise en me relisant que ce commentaire ne s'adresse pas à la "cible" de ce roman, à savoir les adolescents. Nulle crainte! Le style de l'auteur est fluide, tour à tour drôle et haletant. Le genre de roman, que l'on ne peut reposer qu'après la dernière ligne lue. Vous avez aimé J.K. Rowling... essayez Sophie Moulay!
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Les voyageurs du livre portail - Intégrale

Gros coup de coeur pour ce dyptique qui revisite les topoī des contes de fées... mais en inscrivant son propos dans notre XXIème siècle et en utilisant tous les ressorts que notre technologie offre. Ainsi, Roland, le héros, a par mégarde "écrasé" un conte et il doit désormais le restaurer". S'ensuivent une série de péripéties drôles, pleines d'action, parfois émouvantes mais aussi cruelles, comme le sont les contes de fées. Un vrai petit bijou !
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L'Elu de Milnor, tome 1 : La fuite d'Almus

Un grand merci aux éditions du 38 pour leur confiance et leur patience !



Ça faisait un petit moment que je n'avais pas eu l'occasion de lire de la fantasy - alors que j'adore ça - : je me suis donc plongée avec délectation dans l'univers de Sophie MOULAY. Honnêtement, je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions sur cet univers riche et très codé, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir et à le parcourir aux côtés d'Almus et de ses amis.

J'ai trouvé l'intrigue vraiment très intéressante et poignante. Comment peut-on abandonner un petit garçon comme ça après 11 ans à l'avoir éduqué et contraint ? J'ai été triste de le voir laissé à lui-même après cette humiliation publique et cette perte d'identité. La fin m'a, du coup, beaucoup surprise : quel retournement de situation ! Je pense qu'il était prévisible, mais, à me laisser porter par les mots de Sophie MOULAY et les aventures de la petite bande, je n'avais rien vu venir.

J'ai aimé l'atmosphère joyeuse du livre : concrètement, le voyage n'est pas une partie de plaisir, mais Almus et ses amis arrivent à savourer chaque moment passés ensembles. J'ai aimé cette note positive dans ce monde de magie, de voyance et peuplé de créatures inquiétantes.



Je me suis rapidement attachée à Almus : j'ai admiré son courage et la vitesse où il arrive à se remettre de son humiliation après être parti de chez les Sages. J'ai aimé sa non-résignation face à son esclavagisme et sa façon de veiller sur Pil.

Les amis qu'il se fait en cours de voyage m'ont également beaucoup plu : la loyauté et le positivisme de Pil, la clairvoyance et l'absence de jugement de Mira ainsi que la force et la rigueur de Noir-Coeur.

J'ai également été intriguée par la famille d'Almus. Je les imagine dans un carcan de bienséance les empêchant de vivre réellement. Visiblement, ils ratent beaucoup de moments heureux et de partage avec Almus.



L'écriture de Sophie MOULAY m'a beaucoup plu. Son livre s'adresse aussi bien aux enfants qu'aux adultes. J'ai aimé son ton positif, la violence maîtrisée des scènes délicates. J'ai trouvé qu'elle abordait facilement les sentiments de ses personnages ce qui permet de s'attacher rapidement à eux.

Vivement la suite !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Les voyageurs du Livre Portail, tome 1 : La..

Roland est un gamin ordinaire, qui lorsque la matière en cours est son pire cauchemar s’évade en occupant ses pensées et ses mains à autre chose. Mais cette fois-ci, ses divagations vont l’emmener droit en punition.

La salle d’étude étant bondée il se retrouve ainsi au CDI. Lorsqu’au lieu d’effectuer l’exercice de maths demandé Roland se tourne vers les étagères et se laisse tenter à la relecture d’un conte étudié en sixième il ne sait pas encore que ça va être le début des ennuis et d’une aventure sans précédent.



Voici un conte de fée qui n’en est pas un même si vous y trouvez la princesse, la sorcière et le chevalier. Car ici tout semble chamboulé du fait de l’implication de Roland.

En relisant ce conte, Roland va s’y retrouver plongé. Et en s’impliquant dans celui-ci, il va changer la donne et transformer toute l’histoire du conte même mais aussi sans le vouloir la sienne propre.



Sophie Moulay nous plonge dans un récit vraiment intéressant du fait de son thème récurrent, le passage d’un humain dans un monde différent. Pourtant son style n’a rien à voir avec ce que j’ai déjà lu sur le sujet et c’est avec curiosité et un brin d’appréhension que j’ai suivi les aventures de Roland.

Comment d’une lecture et d’une action anodine peut-on changer ainsi le monde des contes et le sien ?

Ce livre-portail est à l’origine de tout et la fée Coquelicot du reste. Parfois il n’est pas bon de voir ses vœux exaucés surtout lorsqu’ils sont prononcés un peu à la va-vite et dans une envie de moquerie.

Cela va entraîner Roland dans le monde de La larme du Saule et lui occasionner force émotions.

Ce récit est ainsi à la fois un conte dans le conte, un roman initiatique car Roland va devoir faire face à ses erreurs et surtout les corriger mais aussi une aventure extraordinaire et prenante.



Pourtant ce roman sur sa durée m’a laissé aussi un sentiment trouble, indistinct de gêne. Les cauchemars de Roland n’y sont pas étrangers. Il donne au récit un côté sombre et amène le lecteur à douter de sa façon de voir. Ce récit remet en avant les contes cruels et sombres de nos enfances, ceux véridiques des frères Grimm et non revisité de Disney.



Où se situent donc la réalité et le conte ?

Qui sont les personnages vrais et ceux inventés ?

Pourquoi toutes les actions semblent-elles avoir des conséquences tout sauf anodines ?



Vous saurez les réponses à ces questions en vous plongeant dans ce récit. Emportés par la plume de Sophie Moulay vous en apprendrez ainsi plus sur ce monde particulier des livres-portail et sur les conséquences qu’un acte anodin peut apporter à une vie tranquille.

J’ai un autre récit qui m’attend de cette auteure et je dois dire que quoique dans un genre totalement différent, j’ai hâte de le découvrir car cette auteure a su me surprendre.



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Drôle de mort

Alors là j'avoue, je sors un peu de ma zone de confort. je quitte la fantasy sur les conseils d'une copine. Mais quelle bonne surprise! J'ai adoré ce fantôme de maisons devenu d'investigation. C'est plein d'humour et de références, un vrai bonheur! Et les autres personnages ne manquent pas de charme non plus.
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L'Elu de Milnor, tome 1 : La fuite d'Almus

Almus a été enlevé à sa famille ducale, à la satisfaction de son père, dans son plus jeune âge par les sept sages, il est l'Élu annoncé par la prophétie et doit être formé afin de sauver le monde. Maintenant il a treize ans et ne supporte plus cette vie, cloîtré dans un palais, abruti par ses études, sans ami et éloigné de sa famille. Le jour où les sages annoncent qu'ils ont fait une erreur et qu'il n'est pas l'Élu ils se désintéressent de lui et frustré, Almus ayant perdu ses pouvoirs, s'échappe et prend la route afin de retrouver ses parents … ce n'est pas si simple et son voyage sera parsemé d'épreuves et d'aventures …





Un voyage initiatique avec des aventures et des épreuves formatrices assez stérétypées. D'emblée le style et l'intrigue destine ce livre aux jeunes enfants, un livre parfaitement adapté aux jeunes en dessous de dix ans par sa morale et la simplicité convenue du thème, cependant bien écrit ce livre devrait plaire aux collégiens ayant gardé leur âme d'enfant et une certaine naïveté, mais quel intérêt ?

Il me semble qu'il existe des livres de contes et légendes de nos régions et du monde, ils ont un aspect merveilleux qui n'a rien à envier à la fantasy, et mêlé à la découverte d'autres civilisations et époques facilitent l'assimilation des mythes qui on mené à notre civilisation. Ce type de lecture peut amener de manière plus édifiante à la découverte de l'aspect merveilleux de la lecture d'avantage que des livres encourageants les enfants à s'éloigner de la réalité au profit de la superficialité d'un monde simpliste sans réalité.





Un livre bien écrit et facile à lire pour les plus jeunes, mais que je ne trouve pas valorisant et que j'éviterai d'offrir, mais c'est à chacun de voir …





NB : J'ai reçu ce livre gratuitement dans le cadre de l'opération "ConfinementLecture" et j'en remercie l'éditeur.
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