Citations de Sophie Pujas (76)
Je trouve cohérent que les œuvres soient éphémères. Si les gens ont envie d les voir, il faut qu'ils se déplacent assez rapidement.
MATT_TIEU
Travailler dans la rue est un message, une invitation à se réapproprier l'espace public, à le transformer en espace où peut, de nouveau, se créer un débat social.
CLET.
La ville est vivante, elle est parcourue de cicatrices. Les mémoires s'y superposent, devenant prétexte à histoires. Les murs sont des épidermes à ausculter, des récits à faire naître.
Si certaines des rencontres d'une vie sont des déflagrations immédiates, d'autre tâtonnent, attendent leur heure.
Un artiste est aussi la somme des choix qu'il n'a pas faits, des aventures intérieures qu'il n'a pas poursuivies. Les oeuvres rêvées murmurent dans celles qui ont été accomplies, elles l'irriguent de forces invisibles, lui font don d'un peu d'impossible. L'impossible est le rêve du réel, son secret ourlet.
Dans l’ivresse et la rage, une culture était née.
L’urgence de vivre et de créer comme seule morale.
La subversion se fait joyeuse, elle se confond avec la liberté de réinventer le monde à chaque pas.
Pour certaines âmes sentimentales et vagabondes les villes sont hantées. Je ne peux marcher rue du Bac sans un coup de chapeau à romain Gary, rue Campagne- Première sans voir courir Belmondo sous l'œil de Godard, rue des Vignes sans une pensée amicale pour la haute carcasse de Zoran Music. Je ne suis pas seule à me bercer à ces temps parallèles, invisibles à l'œil de qui ne sait pas rêver. (p. 144)
(17) Place de Clichy
(...)
J'aurais pu lui dire pourtant que rien ne me fascine davantage qu'un visage. C'est pour cela, cet amour immodéré, glouton, du cinéma. Y scruter les autres à l'infini, en toute impunité. Gros plan sur les peaux offertes et les yeux en embuscade. (p. 47)
Notre vie n'est que cela. Cette foi incessante en un miracle qui un instant semble à portée de cœur. Le temps d'y croire et l'on a compris son erreur. Mais il existe une seconde merveilleuse. Le bonheur se loge dans l'instant fugace de l'illusion bienheureuse. (p. 49)
Un temps de suspension, celui dont les appareils n'ont plus besoin. La modernité a banni la pause. (p.24)
Sa mère avait toujours encouragé le plaisir qu'Iris prenait à collectionner les connaissances. Collectionner, parce qu'elle plaidait pour les curiosités désordonnées, les chemins de traverse, les associations libres. Elle disait que s'égarer était un principe de pensée, que les grands chercheurs étaient des créateurs, que seul le mouton noir permettait de comprendre tout à fait le troupeau.
p.29
De mes états d'âme, la neige est celui que je préfère.
Jules Renard
Seul l'éphémère est éternel, puisque seul il sait accueillir l'instant.
« L'acte vient avant l'idée, le geste avant la pensée.La main entraîne l'âme, comme un grand amour qui n'a nul besoin de dire son nom ».