Citations de Sophie Tal Men (413)
- Oui, mais en octobre, on se goinfre pour oublier que c'est le mois le plus triste de la terre ! C'est l'automne, l'approche de l'hiver...
- Tout ça parce que c’est ton anniversaire ! beugla son frère à travers la porte de la boucherie attenante.
- Pas du tout ! Et ne l’avise pas de révéler mon âge !...
"Aller doucement n'empêche pas d'arriver."
Proverbe africain
Va où le vent te berce... Va où le vent te berce et fais-toi confiance.
Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière...
Tandis que j'essaye le modèle XS, le vendeur s'approche de moi en souriant. Je nage dedans. On dirait que j'ai enfilé une nappe jaune en toile cirée !
Elle est enceinte parce qu'elle est fâchée contre moi. Elle est fâchée contre moi parce qu'elle est enceinte. Ça ne tourne pas rond dans ma tête. Enfin si, tout se met à tourner, et je préfère garder les yeux fermés.
........J'ai l'impression qu'elle utilisait l'alcool comme anxiolytique. Un alcoolisme solitaire, caché de tous.
- Bien vu, Marie-Lou, tu progresses. IL y a effectivement pleins de façons différentes de s'alcooliser. C'est important de le savoir quand on prend en charge nos patients.
Je penche la tête, le stylo à la bouche, lui indiquant que j'aimerais en savoir plus. Hubert aspire doucement sa gorgée de thé chaud puis continue la phrase qu'il avait laissée en suspens.
- Une femme délaissée, des fêtes étudiantes qui se prolongent au fil des ans, la solitude, le deuil, le chômage, les mondanités qui ne se refusent pas. Les causes profondes de leur alcoolisme se cachent souvent dans leur environnement. L'alcool est festif, l'alcool est mondain, l'alcool est solitaire. Qu'on le cache ou non, il ne console en rien. C'est soit un ennemi qui te veut du bien et qui te fait du mal, soit un ami qui te veut du mal et qui te fait du bien. Cette phrase n'est pas de moi mais je l'aime bien. Elle résume les forces contraires, qui animent nos malades, le combat antérieur auquel ils doivent faire face. S'il est aisé de stopper leur dépendance physique par les médicaments, leur dépendance psychique, elle, c'est autre chose. Elle les hantera toute leur vie dès qu'ils verront un verre passer sous leurs yeux. A nous de la rendre latente, à l'état de braises. A nous de faire en sorte qu'elle ne flambe pas.
Il y a un mois, Elsa n'imaginait pas sombrer de cette manière. Même si sa vie prenait la mauvaise pente, si le vide se formait autour d'elle, rien ne semblait irrattrapable. Le point de non-retour. Comment l'avait-elle atteint ? Elle pensait que sa classe sociale la mettait à l'abri, qu'il n'y avait que les drogués et les fous pour se retrouver à la rue.
Comme quoi ... Les coups durs ne renforcent pas toujours les liens, parfois ça les distend. Il faut savoir l'accepter.
- Finalement, ce qui nous rend belles, c'est la confiance que l'on s'accorde, l'acceptation de nos défauts, vous ne trouvez pas ?
Mais une odeur avait le pouvoir d’adoucir tous ses chagrins. Une seule. Celle de la mer. Changeante selon les marées, l’orientation des vents, les saisons. Emplie d’iode, de sel, de goémons, où elle décelait même le parfum du sable mouillé, des oyats et de l’herbe tendre qui bordait les falaises.
Tout l’agressait ici : la musique d’ambiance de l’aéroport, le couinement des chariots à bagages, les odeurs de sandwichs jambon-beurre, les consonnes explosives des inscriptions en breton Aerborzh etrebroadel BrestBreizh… Comme si, ici, la réalité était plus brutale qu’ailleurs. Que tout était là pour lui rappeler le manque de l’autre. La renvoyer à sa vie d’avant, heureuse et insouciante, au goût du « tout est possible, tout s’ouvre à nous ». Alors que faire ? Maintenant qu’elle se trouvait engluée dans cet après amer au goût du « plus jamais ».
Si tu veux que le mélange prenne, éviter les grumeaux, t'as pas intérêt à brûler les étapes.
Ce n'était pas leur vie qui tournait au ralenti, mais la sienne qui allait trop vite. Comme un train fou lancé sur des rails. Un train qui ne savait pas où il allait et qui n'avait jamais appris à freiner.
Une nuisette rouge d'Anna pend au crochet de la porte. Pas possible qu'elle dorme seule avec un truc pareil !
Elle est horriblement sexy.
Je l'enfile sans réfléchir, en ajustant les bretelles aux épaules.
C'est à peine si je reconnais mon reflet dans la glace. J'ai plus de dentelle sur le corps que de tissu. Ma peau fait si blanc...
Il me faut du rouge à lèvres si je veux paraître moins maladive. Il y a justement un tube qui traîne près du lavabo.
Un peu de poudre dorée sur les pommettes et le tour est joué !
On va voir si mes désirs son des ordres...
Quand je passe dans le couloir, Matthieu et Écume me dévisagent.
Je m'arrête sur le pas de la porte, mes lèvres "rouge passion" esquissent le plus beau des sourires.
Alors que le premier baisse la tête, gêné, l'autre se lève en battant de la queue.
Il y en a un qui va encore trouver sa place cette nuit sur ma couette !
Mauvaise pioche.
Il sourit à ce petit bout de femme solaire et lui emboîta le pas, incapable de lui résister. Qu'exprimait son visage, à elle ? L'Intelligence, assurément. Un côté pétillant, empathique, et une ténacité surprenante. Pas étonnant qu'elle fût l'amie de Sarah.
Son doigt marquait de petits cercles au milieu du front des nouveau-nés. Juste un effleurement lent et constant entre les cils, comme la ronde d'une fourmi. Ça lui était venu comme ça, naturellement. Un souvenir enfoui peut-être ou bien avait-il vu cela dans un film. À chaque fois, il s'étonnait de voir son index - si gros sur ces minois si fragiles- capable d'autant de délicatesse.
Surtout qu'ils n'y résistaient pas !....
Au bout de quelques secondes;, leurs paupières se mettaient à cligner puis à s'alourdir....
Ce soir-là , le verre lui avait glissé des mains avant que la bouteille de whisky soit complètement vide. Une seconde de relâchement avait suffi. En regardant ses doigts pendre au-dessus des fragments brillants éparpillés sur le sol. Il avait pleuré sans retenue, comme un enfant. Le geste n'avait pourtant pas de conséquences particulières -un verre cassé, ni plus ni moins. Mais il savait que la violence résidait ailleurs : dans ses propres pensées.
Tu sais, quand Lily aura fini de renifler le monde, elle réalisera que le bonheur qu'on respire est là, dit-elle en enfonçant ses doigts au dessus de son omoplate. Juste là ! Auprès de ceux qu'on aime.
"le bonheur est un parfum que l'on ne peut répandre sur autrui sans en faire rejaillir quelques gouttes sur soi-même"
RALPH W. EMERSON