AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sophie de Baere (427)
Les ailes collées

Lors de son mariage avec Ana, Paul recroise la route de Joseph, son ami perdu de vue depuis vingt ans. L'été 1984, un été qui a boulversé les vies de tous. Les souvenirs ressurgissent.



Les ailes collées fait partie de ces romans qui marquent, qui laissent une trace. Les thèmes sont durs mais ont besoin d'être dits, d'être écrits. Avec une plume pure et directe, l'autrice nous raconte cette amitié controversée. C'est le genre d'histoire que j'aime plus que tout. Des adolescents qui se découvrent, des sentiments qui naissent, des sentiments qui se heurtent à la réalité du monde. On n'épargne pas les personnages, on n'épargne pas le lecteur. On traverse diff'erentes époques et chaque personnage fait face à des problématiques différentes: harcèlement, absence de père, alcoolisme...

Petit point négatif pour moi, j'ai trouvé que les personnages, bien que frappants de réalité, n'étaient pas attachants. J'ai préféré notamment Joseph mais il n'était finalement pas si présent que ca, même si son absence faisait partie du récit.



Un long texte n'est pas nécessaire pour donner envie de lire ce livre. Je le recommande à tous. Pour faire le plein d'émotions brutes,de sentiments purs et d'une bonne dose de drame.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Statistiquement, le noeud de l'intrigue est improbable; cependant, il advient. Fatalement. Comme dans une tragédie grecque.

Et les personnages du roman ne s'en remettent pas. Ou peu.

Que vaut l'Homme contre son Destin puisqu'il l'écrase, qu'il les écrase tous..."jamais homme avant toi n'aura plus durement été broyé du sort » dit le devin Thirésias à Œdipe. Les protagonistes de ce récit n'en sont pas loin...



L'idée est bonne, nouvelle, et c'est bien.



En revanche, l'écriture inégale ; c est ce qui m'aura déstabilisée. Dans le 1er tiers, la plume est franchement littéraire et de qualité. Le récit à la 1ère personne est érudit et accessible ; tour à tour poétique ou philosophique.

Mais très vite, le témoignage d'Alizia / d'Alice, est entrecoupé de chapitres en italique: les épisodes et événements qui couvrent une trentaine d'années y sont résumés par un narrateur omniscient, de façon répétitive voire lassante.

Après avoir lu en diagonale parfois, le récit interne revient, et la qualité narrative avec.

Mais mon avis n'en reste pas moins mitigé.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Deux de mes dernières lectures, Les corps conjugaux de Sophie de Baere et Les Désossés de François d’Épenoux, ne sont pas des contes de noël ! Et ont de particulier, de commun, des thèmes faisant envisager l’inacceptable ou accepter l’inenvisageable ! Ces deux livres m’ont aussi fait penser à de précédentes lectures, me voilà donc partie pour une série de chroniques. Mais commençons d’abord avec Les corps conjugaux.



En 2 lignes

Après une enfance quelque peu chaotique, Alice rencontre Jean. Tout à l’air parfait, ils s’aiment, ils ont une fille, ils se marient. Mais elle disparait sans plus donner de nouvelles.



Ce que j’en pense

A la lecture du résumé il y a plusieurs mois, je pensais aborder le livre du point de vue du mari. Juste après son mariage sa femme a disparu. Sans nouvelles d’elle, je pensais qu’on allait le suivre dans sa recherche et découvrir en même temps que lui, des éléments, un passé dont il n’avait pas connaissance, des révélations expliquant la disparition de sa femme.



J’entame le livre et me rends compte immédiatement que, pas du tout, on suit sa femme Alice. Toujours un peu dans l’attente de basculer du point de vie du mari mais non. Néanmoins quelques chapitres très identifiables parce qu’en italique sont du point de vue de Charlotte leur fille. J’aurai peut-être dû relire le résumé avant d’entamer ma lecture 😂.



Les chapitres sont courts, le livre se lit très rapidement, on enchaine les pages sans s’en rendre compte. La narration est à la troisième personne, j’ai eu une impression de flashes, de tranches de vie. On enchaine quelques passages de jeunesse, d’adolescence, le départ pour Paris, la rencontre avec Jean son grand amour, etc… C’est bien écrit, ces tranches de vie sont suffisantes pour la compréhension des personnages et leur ressenti. Puis on arrive à la révélation, le point de bascule de l’histoire, et au départ d’Alice. Finalement le lecteur « n’enquête » pas avec le mari, on sait pourquoi sa femme choisit de partir, on comprend ou pas son silence et ses choix, on est obligé de la suivre. Le « suspens » arrive alors, que va t’il se passer, vont t’ils se retrouver, se parler…



Je n’ai pas été surprise par la grande révélation, je ne me suis pas rendu compte s’il y avait des indices semés mais pas de grosse surprise pour moi, j’ai senti le « coup » venir, en tout cas par la révélation, en revanche pas pour la réaction d’Alice ! Difficile à comprendre, on oscille entre abandon ou fuite…, égoïsme ou dévouement…, résilience… Chacun aura son point de vue à ce sujet.



Ce livre m’a fait penser à Les inséparables de Julie Cohen, pour son sujet, mais dans Les inséparables il est traité vraiment différemment. Et d’ailleurs j’ai largement préféré le livre de Julie Cohen, qui sera ma prochaine chronique 😉.



Il m’a aussi fait penser à Sur la plage de Chesil de Ian McEwan pour les non-dits, qui font prendre des décisions juste incroyables, ce livre a été une lecture plaisante. Une chronique suivra également.



Le mot de Maude

Pas de grosse surprise pour moi, ce livre reste dans la moyenne, il est bien écrit, se lit rapidement.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
Commenter  J’apprécie          10
La Dérobée

Décidément Sophie De Baere continue de me séduire.

J’aime beaucoup lire cette jolie auteure, aux beaux yeux bleus.

Après le troublant et l’excellent « Les corps conjugaux », je viens de terminer son premier roman, paru en 2018 ; « La dérobée ».

Et c’est encore pour moi un gros coup de cœur.



Sophie De Baere a tout ce que j’aime chez une écrivaine. Elle a un talent inné de narratrice, trouvant toujours les mots justes. Elle a une belle écriture, fluide, gracieuse, très poétique et parfois très lyrique. Et puis elle raconte avec luminosité de magnifiques histoires d’amour. Celles que j’aurais aimé vivre dans une autre vie. Parce que ses héroïnes sont toutes des amoureuses, éperdues et passionnées. 🙂



Des fulgurants récits où des couples s’aiment à la folie. Un amour qui semble indestructible, même si les amants n’en ressortent jamais indemnes.



« La dérobée » est un roman très fort, très dense où l’auteure fouille au plus profond de ses personnages pour leur donner une grande épaisseur. L’histoire d’amour de Claire m’a fait frissonner. J’ai été en apnée en découvrant, au fil des pages, le récit de sa vie.

Claire est une femme effacée, qui n’a jamais été ni trop jolie, ni trop laide, ni trop intelligente, ni trop sotte, qui mène une vie étriquée, banale et sans saveur. Elle a épousé François, un homme gentil et intentionné qu’elle n’a jamais vraiment aimé. Leur vie de couple est usée, même leurs rares relations sexuelles sont sans émotion. Le couple a deux enfants.

Claire, qui a perdu son frère dans un accident, supporte de plus en plus mal de voir ses parents s’abimer, inconsolables depuis la mort de leur fils.



Puis arrive le jour où un couple aménage dans l’appartement au-dessus de Claire et sa famille.

Lorsqu’elle croisera Antoine son nouveau voisin, ce sera l’électrochoc. Elle, si terne et sans joie, qui dormait depuis trop longtemps, va brusquement se réveiller et replonger dans ses souvenirs.

Elle avait 15 ans, lorsqu’elle a connu Antoine, un petit parisien de son âge, qui venait avec son père en vacances dans le petit village où elle habitait.

Avec lui, Claire va connaitre ses premiers grands émois de jeune fille. Et elle va tomber folle amoureuse de ce beau brun ténébreux aux yeux d’or qui l’appelait « Mademoiselle »



Extrait :

(..) On écoutait le vent fouetter les arbres et les fils électriques de la rue. Nos anoraks se sont mêlés. Puis nos yeux. Et nos bouches.

Sa langue a percuté la mienne et l’a inondée d’un sirop d’espérance inédite, ses lèvres tétant les miennes ont murmuré mille paradis. Nous étions plus qu’une seule offrande de chair et d’avenir. Entrelacs de chevelure et mosaïque d’épidermes. Tout chauds. Onctueux (..)



Claire, s’aperçoit qu’elle est toujours animée d’un amour fou pour Antoine

Cet amour démesuré, qu’elle avait enfoui dans les profondeurs de son âme, pour ne plus y penser, pour qu’elle ne se fasse plus mal. Un amour qu’elle avait cru éteint.



Vibrante de tout son être, Claire va se laisser porter par la vague de de ses émotions et ses désirs fougueux et charnels,. Elle va se laisser happer par l’étourdissement du réveil soudain de tous ses sens.

Claire veut simplement et férocement terminer cette histoire d’amour commencée il y a plus de vingt ans.

Rejaillissent alors des souvenirs d’enfance heureux, d’autres beaucoup plus douloureux, des souvenirs d’adolescence éblouissants remplis des étreintes d’Antoine qu’elle croyait éternelles, des souvenirs d’une jeune fille assassinée et d’un pédophile rencontré.

Antoine, qui de son côté n’a jamais oublié Claire, va se laisser glisser lui aussi, dans un tourbillon de désir, de passion et d’envies inavouées.



Mais les deux amants auront à faire face à leurs propres faiblesses et leurs propres fêlures, à la culpabilité vis-à-vis de leur situation maritale. Ils devront braver leurs rancœurs et leurs blessures qu’ils se sont causées mutuellement d’autrefois.

Ils devront partager chacun leurs regrets. Les plus amers, ceux de n’avoir pas su sceller leurs deux vies.



Merci Sophie De Baere pour ce sublime roman très tendre, mais parfois très cruel. Pour cette histoire d’un amour vrai, fort et sincère.🙏😘

Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Alice vit auprès de sa mère et de sa sœur, dans une maison où le père les a quittées il y a bien longtemps. Elle traverse l'enfance et l'adolescence à concourir les podiums et concours de beauté. A 18 ans elle cherche à fuir ce monde qu'elle ne supporte plus, part s'installer à Pairs et fait la rencontre de Jean. Entre eux c'est une évidence, les corps se répondent et les âmes se reconnaissent. De cette amour passionnel nait Charlotte et le mariage se précise. Mais la vie les rattrape et Alice doit tout quitter du jour au lendemain en laissant tout derrière elle, sa vie, son amour et sa fille.



J'avais découvert la plume de Sophie de Baere avec son premier roman La dérobée et ce fut à l'époque une magnifique rencontre littéraire, il me tardait donc de la retrouver avec ce roman ayant lu de jolis retours lors de sa sortie. J'y ai retrouvé le style de l'auteure qui avait su me passionner. Alors rapidement les pages se tournent, la vie d'Alice défile devant mes yeux jusqu'a cet évènement qu'il ne faut pas dévoiler et que j'ai eu peine à croire, fruit d'un étrange hasard qui m'a laissé perplexe tant la probabilité me semblait faible.



Mais qu'importe, je continue et vois où tout cela me mènera et je me laisse emporter par cette prose sublime, par la dureté du propos maitrisé à la perfection par l'auteur. Un sujet difficile qui ne tombe pas dans de sombres écueils, l'amour toujours au centre de tout.



Passé ce moment d'hésitation, je referme ce livre avec beaucoup d'émotions et avec le sentiment d'avoir lu un livre qui ne peut laisser indifférent. Un roman tour à tour déroutant, dérangeant, bouleversant qui révèle le charme certain de l'écriture de Sophie de Baere.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

J'ai adoré ce roman, c'est bouleversant...Il m a énormément touché, des larmes ont coulé...Bravo à l'autrice pour sa plume si percutante et a la fois poétique. Je me souviendrai un long moment de cette histoire, de ces émotions qui m'ont envahies plus particulièrement quand je suis arrivée aux 3/4 du livre. Merci Mme De Baere pour cette oeuvre.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Lecture quelque peu dérangeante par son sujet.



Ce n'était pas une lecture très agréable ni un vrai moment de plaisir mais plutôt une lecture qui porte au débat.



Je ne veux pas vous révéler l'intrigue du livre, mais sachez que je suis passée du "aaahh oui, quand même! ben ça alors! faut le faire quand même! quand on parle du destin ou faut-il dire coïncidences?" à " alors donc, tout ça pour ça?" euh oui, enfin, chacun ses choix dans la vie mais tant que ça n'a pas de répercussions graves sur les autres ok sinon, la liberté se termine là où celle des autres commence.



Trop souvent l'humain pense à ses droits mais peu à ses obligations.



Je ne vous en dit pas plus, il faut tenter la lecture pour se faire sa propre idée.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Sophie de Baere a une nouvelle fois écrit un roman fort, un roman qui ne peut que enrôler son lecteur. Quand j’ai refermé « Les corps conjugaux », j’ai été abasourdie… Abasourdie par Alice, par Jean, par Charlotte (leur fille), par tous les personnages de ce roman en fait. Abasourdie par l’histoire. Abasourdie par l’amour. Abasourdie par la plume de Sophie. Ce roman m’a brûlée pendant ma lecture: brûlée par la vie d’Alice, brûlée par l’amour unissant Alice et Jean, brûlée par l’attitude de la mère d’Alice, brûlée par le secret.



Pour moi, dans ce roman, le personnage principal est l’amour, celui dont on rêve tous, celui avec un grand A. Il y a l’évidence, l’évidence de la rencontre entre Alice et Jean. L’évidence de leur amour. L’évidence de la naissance de Charlotte. L’évidence de leur union. Jean et Alice s’aiment tellement, ils s’aiment à la folie, ils s’aiment à ne penser qu’à eux et eux leur suffisent. Alors quand Alice disparaît, c’est l’incompréhension totale et je me demande comment une personne peut fuir cet amour, cette vie, cette famille. Surtout que cette fuite, Alice, elle la subit et elle va s’oublier car sans Jean ni Charlotte, Alice n’est plus personne, elle traverse sa vie comme une personne oubliée, une personne qui ne mérite pas tout cet amour. Mais pourquoi s’infliger cela? Parce que leur amour est interdit? Parce que la société refuse en bloc cet amour? Parce que l’évidence n’est pas morale?



Dans « Les corps conjugaux », l’écriture de Sophie est belle, sensible, douce. Elle écrit avec une telle envie de transcrire cet amour que j’ai plongé entièrement dans l’amour de Alice, Jean et Charlotte. « Les corps conjugaux » est un beau roman dont sa puissance est l’amour. Sophie de Baere a écrit un roman puissant, un roman fort, un roman qui interpelle, un roman qui interroge, un roman d’amour. « Les corps conjugaux » est un roman qui m’a transportée, qui m’a bouleversée, qui m’a indignée, qui m’a emportée dans une vague d’amour. Merci Sophie pour ton roman.




Lien : https://unbrindesyboulette.w..
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Si je devais résumer, je dirais: CE livre...

Mais j’imagine que cela ne te suffit pas alors je vais essayer d’être un peu plus explicite.

.

Ce livre se lit comme une succession de moments de la vie d’Alice. J’y repense et j’ai en tête le claquement qui annonce l’arrivée d’une nouvelle diapositive.

.

L’enfance d’Alice, les concours de beauté d’Alice, le départ pour Paris d’Alice, le grand amour d’Alice, le mariage d’Alice.

.



Et puis Alice disparaît sans aucune raison apparente... le film se brouille, l’incompréhension s’en mêle... le jugement aussi. Qu’est-ce que j’aurais fait à sa place?

.

Ce n’est pas une simple histoire de vie qui se déroule sous nos yeux. C’est une vie qui se débat, qui affronte ses choix et les conséquences de ses actes eux-mêmes dépendants des actes des autres. C’est une succession de dominos qui s’écroulent les uns après les autres.

.



Qu’est ce que j’aurais fait à sa place? Voici la question qui m’a hantée de la disparition d’Alice jusqu’à la fin du roman.

.

Il est difficile de t’en dire plus sur ce livre sans gâcher ta découverte.

Ce qui est sûr, c’est que tu entreras dans ce livre sans savoir ce qui t’attend, tu ressortiras différent, un peu sonné, toujours incertain mais avec les mots de Sophie de Baere encore en toi.

.

Et cette question qui reste en moi: “qu’est ce que j’aurais fait à sa place? »
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Je ne connaissais pas l’autrice Sophie de Baere, et je dois lui reconnaître de vraies belles qualités stylistiques. Le début du récit m’a rapidement attrapée, nous plongeant d’emblée dans l’historique de la famille d’Alizia, déroulant date à date ses souvenirs d’enfant et de jeune femme. Entre l’emprise d’une mère qui veut à tout prix faire de sa beauté un trophée et une clé du succès, un frère dont le handicap devient un rayon de soleil et une sœur en retrait, Alizia pousse comme une plante prête à dépasser son tuteur et sortir les racines du pot pour rejoindre la pleine terre. Ce qui m’a plu, dans le style assez travaillé de l’autrice, ce sont ses images, des comparaisons et des métaphores originales, avec un lexique choisi, parfois assez audacieuses, qui surprennent et réveillent la lecture. L’histoire familiale n’est pas extraordinaire au début, mais très bien écrite et ceci compense cela.



Puis vient le point de rupture, et là, on m’a en partie perdue. Je n’ai pas adhéré à la révélation de la mère d’Alizia, j’ai trouvé le rebondissement trop improbable, digne d’une série d’access prime time, ces feuilletons coutumiers des familles « en tuyau de poêle ». Peut-être parce que je n’ai pas de frère ni de sœur, je n’ai pas trouvé la situation si atrocement choquante qu’elle ne l’est d’abord pour la protagoniste, en tout cas rien qui justifie cette fuite silencieuse. Dès lors, j’ai tourné les pages rapidement pour voir quand elle sortirait de son mutisme ardennais.



Mais la situation dure et se prolonge en un concert de lamentations. Complètement mélo, le roman perd un peu de sa superbe stylistique à mesure qu’il insiste sur le chagrin, le manque, la souffrance, toute une litanie douloureuse qui s’incarne dans des symptômes physiques tels que le vieillissement prématuré (car la mère indigne doit payer par le sacrifice de sa beauté, façon méchante reine de conte, ce qui n’est pas inintéressant comme réécriture d’ailleurs).



J’aurais aimé que les personnages soient plus développés en tant qu’esprit et moins en tant que cœurs endoloris. Finalement, on sait assez peu qui sont Alizia, Jean, Charlotte. Qu’aiment-ils ? Que font-ils dans la vie ? Qui sont leurs ami(e)s, leurs idoles ? Quels sont leurs rêves, leurs projets ? On ne peut pas croire que le malheur initial éclipse tout, que le tabou dévore la personnalité des personnages jusqu’à ne leur laisser que des loisirs en ombres chinoises : pour l’une, la poésie dont on ne verra pas trace dans ses écrits qui ne nous sont pas livrés, pour l’autre, le même cerf-volant balancé contre le ciel avec panache pour en faire une projection fantasmatique d’homme idéal.



Le tout se lit vite, et sans déplaisir, mais manque de profondeur sous l’intensité exaltée.



Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Les corps conjugaux. L’amour. L’évidence. Alice et Jean. Le bonheur. Le mariage. Charlotte. Et la chute. La vérité. L’impossible. Le départ d’Alice.



Je ne peux vous résumer ce roman. Je ne veux pas prendre le risque de vous en dire trop, ne pas vous gâcher la découverte du récit. Je préfère vous faire part de mes sensations et émotions.

Ce livre est fort. Très fort. Il est bouleversant. Cette histoire a su toucher mon cœur. Cette douleur, cet amour, ce destin, cette innocence qui rend coupable. J’ai éprouvé parfois cette douleur avec une vague de tristesse.

Les mots sont beaux, nous emmènent au cœur de ces vies meurtries, de ces choix impossibles.



Si vous aimez les histoires d’amour, les vraies, celles qui battent en nous encore longtemps après avoir refermé le roman, foncez découvrir Les corps conjugaux.

Pour ma part j’en sors presque un peu sonnée, sans pouvoir dire si c’est un coup de cœur ou non. En tout cas ce roman restera encore quelques temps en moi.
Lien : https://nuitdelivres.home.bl..
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

on retrouve le plaisir rencontré avec la lecture de La Dérobée , premier roman de cette auteure.

Peu de place pour l’espoir mais n’est ce pas ce que l’on cherche avec des auteurs tel que Grégoire Delacourt qui parraine ce livre.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Roman coup de poing !

Alice Callandri est étouffée par les désirs de sa mère pendant son enfance. Cette dernière en fait un peu sa chose, l'exhibant dans les concours de beauté et voulant qu'elle devienne esthéticienne.

Étouffant, Alice part étudier à Paris, essaie de s'y faire une place. Mona, sa sœur, lui rend visite souvent. Un après-midi, Jean, le voisin d'Alice les emmène en ballade en forêt.Pour Alice c'est le début d'une histoire d'amour, une vraie celle qu'on attend. Ils ont une petite fille Charlotte. Mais un jour, Alice disparaît pour fuir ce bonheur. Jean et Charlotte veulent comprendre.

Un roman sur les ravages des secrets de famille, la méchanceté, la cruauté.
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

COUP DE 💙 littéraire 📚 « Les corps conjugaux » de Sophie de Baere

Son 2ème roman

Impatiente de lire le 1er maintenant que je viens de refermer celui-ci,

Une belle, touchante et profonde histoire d’amour, comme la plume de l’auteure, exigeante, délicate, efficace pour décrire des vies entières à lutter contre leur instinct : aimer

Tout quitter, mari aimant -alors unis comme deux aimants- et son enfant-chérie... Pere et fille qui attendent toute leur vie le retour de cette mère mystérieusement disparue.... mais pourquoi??

Un suspens digne d’Hitchock !

Je ne vous dirai rien, évidemment, de l’intrigue qui relie ces vies ; les enfants grandissent, ceux du passé, du présent, des enfants qui souffrent dès le départ d’une grande injustice.

Il n’est question que d’amour dans ce livre.

Mais comme il est cruel de ne pas se sentir aimé, désiré et abandonné, de ne jamais en connaître les raisons...

Le desamour, le manque, la mélancolie, l’incompréhension pesants les consument : lecteurs nous sommes profondément émus et désemparés, comme ces personnages un peu paumés...

Une histoire improbable -quoique - au service d’une imagination folle et une plume, encore une fois, exquise, riche, cultivée, avec par exemple des associations de mots originales « me coudre à ses lèvres » qui pourraient devenir les prochaines expressions à la mode 😉 « une beauté de lierre. Noueuse, grimpante, invasive, étouffante.»

Descriptions détaillées des personnages, sur un ton assez caustique : ils sont tous un peu flippants finalement « Rosario ressemble à un garçon de sept ans alors qu’il en a douze. Aussi chétif que sa mère est devenue obèse, on dirait un automate de mauvaise qualité. »

Vous ne vous détacherez pas d’eux aisément, ni de ce drame.

A lire absolument !!

Car « L’amour qui s’attarde est une merveille ».

Bravooooo et 🙏🏼🙏🏼🙏🏼 Sophie
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Certains personnages marquent votre mémoire de lecteur. Alice et Jean seront pour moi de ceux-là.

Cette histoire parle d'amour... sujet bien banal en littérature me direz-vous... on pourrait croire que tout a déjà été dit- pourtant on sait le sujet inépuisable, car l'amour n'est pas un sentiment banal- cette alchimie incontrôlable entre deux êtres reste encore et toujours à explorer, comme une énigme...et Sophie de Baere nous en fait la démonstration.

Alice et Jean sont deux amoureux- des Roméo et Juliette ou Des Paul et Virginie... deux personnages qui voient leur amour menacé, violemment bousculé et qui comme dans une tragédie continueront de s'aimer, sans faiblir car ils ne peuvent lutter, malgré tout... mais jusqu'où?

Alice grandit sous le joug maternel qui a fait d'elle un objet d'exposition, une potiche pour magazine- Sois belle et tais-toi et surtout ne réfléchis pas. La mort de son frère handicapé déclenche en elle un besoin irrépressible de prendre son envol et quitter ce foyer liberticide. A Paris, Alice tombe amoureuse de Jean, avec force, passion et une foi immense en leur amour éternel. Ils donnent naissance à Charlotte, la chair de leurs chairs, se marient et forment une famille- le bonheur absolu... de courte durée...

On a alors mal avec Alice, mal avec Jean et mal avec Charlotte. Leur destin est celui des personnages tragiques- inéluctable. Et le temps passe... s'éloigner, se cacher, mais l'amour est là, toujours, et Charlotte...

Sophie de Baere met l'amour à très rude épreuve- elle le teste, évalue sa puissance, sa durabilité, sa résistance face à la famille et face à la morale- quoiqu'il se passe- les bouleversements et même les ouragans qui se déchainent sur lui.

Mais Sophie de Baere comme dans La Dérobée en parle avec beauté, élégance et une sensibilité qui bouleverse. Elle saisit notre émotion avec poésie et on se laisse aller bien volontiers, mais la boule au ventre, à la douleur d'un impossible adieu où les corps se réclament et les cœurs se déchirent.

Une lecture que je n'oublierai pas et que j'invite chacun d'entre vous à vivre à votre tour.





Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Après avoir été très touchée par le premier roman de Sophie de Baere, "La dérobée" , déjà sur le thème d'un amour fou, jamais éteint malgré la séparation et les aléas de la vie, j'ai abordé ce nouveau roman en me demandant si les sensations, les émotions allaient à nouveau être au rendez-vous. Elles le furent et bien plus que précédemment.

Alice, fille d'émigrés italiens, devient le réceptacle de tous les espoirs de sa mère, abandonnée par son mari, qui veut tirer parti de la beauté de sa fille et en faire une reine de beauté, pour sortir de la vie étriquée qu'elle mène en province. A sa majorité, Alice ne veut plus être une marchandise, un corps qu'on exhibe; elle quitte sa mère et sa sœur Mona et "monte " à Paris. Elle y rencontre Jean et naît entre eux un amour absolu, total, de ceux qui scellent à jamais la vie d'un homme et d'une femme. Bientôt naît Charlotte. Un jour tout bascule. La mère d'Alice lui révèle un secret qui fait exploser sa vie et l'oblige à fuir, loin de son mari et de sa fille de 10 ans.

Même si l'élément déclencheur manque un peu de crédibilité, on est saisis par cette tragédie antique où le destin met en présence deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer ce qui déclenche drames et cataclysmes.

Ce roman met en scène de beaux portraits de femmes qui se débattent comme elles peuvent dans une vie qui ne leur fait pas de cadeau. Bien sûr, il y a d'abord Alice que l'on suit de l'enfance à la vieillesse, dont les actions et les décisions, même malheureuses, ne sont guidées que par la volonté de protéger son mari et sa fille, qui s'oublie pour qu'ils puissent vivre aussi sereinement que possible; Alice qui s'effondre mais se relève et avance en pensant à Jean et à Charlotte. Mais le personnages de Mona, la sœur et celui de Charlotte sont aussi très forts. Mona est tiraillée entre la jalousie car sa mère a toujours préféré sa sœur et son amour pour elle, elle essaye de se satisfaire de sa petite vie terne, elle remplit le vide par la nourriture. Charlotte, quant à elle, essaye de ne pas se noyer dans l'absence de sa mère mais elle restera une femme incomplète à jamais qui ne pourra pas transmettre à son mari et son fils un amour qu'elle n'a pas reçu.

"Les corps conjugaux" est un roman tout en tension, soutenue par une plume à la fois poétique et affûtée qui sait nous faire ressentir toute la palette des émotions, du bonheur à la douleur.

Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Le moins que l’on puisse dire c’est que lorsqu’on lit du De Baere on commence par croire qu’on va profondément s’emmerder et en fait on a du mal à s’en extraire !!!

Et là on peut dire qu’elle a pris un sacré risque!!

A chaque fois elle nous surprend (j’ai ressenti la même chose pour « La dérobée »)

Mais là cette tragédie fondée sur un secret de famille prend une tonalité supérieure.

Tout prête à croire que le patron de départ va donner un modèle fini parfait.

Mais le travail d’assemblage se révèle être beaucoup plus complexe.

L’écriture de Sophie De Baere est du sur mesure… élégante, juste.

La confection est parfaite tout comme celles que Silvia créé pour Alizia.

Chaque piqure m’a surprise, écoeurée et enchantée.

Je ne peux pas en dire plus…

J’ouvre juste sur cette question : qu’est-ce qui peut conduire une femme à abandonner sa fille adorée et l’homme qu’elle aime plus que tout ?
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Une jolie histoire, bien écrite, agréable à lire, et à partir de la page 89 la claque !!!

Tout va s’accélérer, boule au ventre, souffle retenu et je tourne tourne tourne les pages sans m’arrêter.

Un livre wahou qui prend aux tripes, dont je ne sortirai pas indemne, et vous non plus ! Un livre puissant, bouleversant, déchirant que je ne vais pas oublier de suite !

Ce livre m’a vraiment touché en plein cœur et il y en a très peu qui m’ont fait cet effet 🙏🏻

Vraiment Sophie BRAVO 😊
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Les corps conjugaux

Je remercie Net Galley France et les éditions JCLatteslemasque pour m’avoir permis de lire ce roman de la rentrée littéraire de janvier 2020.

Je ne connaissais pas Sophie de Baere et pourtant à un an près ma route de lectrice aurait pu croiser la sienne puisqu’elle faisait partie de la dernière sélection des 68 premières fois, aventure à laquelle j’ai participé en septembre 2019. Mais grâce à la rentrée littéraire de janvier 2020, j’ai finalement croisé la route de cette auteure et j’en suis ravie !

Le titre, le bouche à oreille et la couverture ont attisé ma curiosité que j’ai pu assouvir avec délectation. J’ai lu ce roman le 3 janvier mais je ne vous en parle que maintenant puisque le roman sort le mercredi 22 janvier. Lire une œuvre avant sa sortie officielle est un privilège que je savoure pleinement. Mais trêve de digressions, revenons au sujet qui nous intéresse : le roman !

Voici la présentation de l’éditeur

Fille d'immigrés italiens, Alice Callandri consacre son enfance et son adolescence à prendre la pose pour des catalogues publicitaires et à défiler lors de concours de beauté. Mais, à dix-huit ans, elle part étudier à Paris. Elle y rencontre Jean. Ils s'aiment intensément, fondent une famille, se marient. Pourtant, quelques jours après la cérémonie, Alice disparaît. Les années passent mais pas les questions. Qu'est-elle devenue ? Pourquoi Alice a-t-elle abandonné son bonheur parfait, son immense amour, sa fille de dix ans ?



Au début j’ai trouvé l’histoire d’Alice – Alizia – plaisante. Sa volonté farouche de quitter sa terre normande et par la même occasion cette mère qui l’étouffe et l’enferme dans son rôle de miss de concours de beauté rend cette jeune fille attachante. Telle une héroïne de roman d’ascension, elle fuit sa Normandie natale pour devenir quelqu’un et non cette image fabriquée, stéréotypée qui la rend si malheureuse. La rencontre avec Jean est pour elle une renaissance, elle devient femme, elle devient mère et l’amour qu’elle éprouve pour Jean est une force qui lui permet de surmonter le mépris social de sa belle-famille et la séparation d’avec sa famille. Jusque là, je lisais une histoire somme toute banale, certes très bien écrite, empreinte de poésie et de phrases à retenir mais assez banale.



« Maman pourrait trouver ça inutile voire dangereux. Elle dit souvent que les livres sont des illusions. Et même, l’apanage des fainéants. »

Et puis…

Et puis… j’ai pris une grande claque et j’ai dévoré le roman de Sophie de Baere. J’ai regardé d’un nouvel œil cette histoire ! Pourquoi ? car au cœur de ce roman, un drame, un bouleversement total arrive – dont je ne veux pas vous parler car c’est ôter à ce roman le sel de l’intrigue que de le révéler ! C’est un tel drame qu’Alice fuit sa vie, disparaît laissant sa famille sans la moindre réponse.

Ce que Sophie de Baere nous livre, c’est une intrigue digne des plus grandes tragédies. En lisant, je n’ai pu m’empêcher de penser à mes études de lettres, à mes lectures d’étudiante, à ces récits fondateurs de notre humanité. Sophie de Baere pose de véritables questions à travers son roman. A travers Alice, elle interroge l’Amour, cette force qui anéantit toute morale sur son passage.

« Il ne faut jamais juger l’amour, Alice »

L’auteure aborde un sujet tabou dans notre société mais dans sa plume nulle provocation, nulle transgression pour le plaisir de faire un buzz littéraire. Nous sommes loin de tout cela avec Les corps conjugaux. Nous sommes dans une écriture poétique, dans un amour des mots qui transcende l’interdit, qui donne à ce sujet si hardi en littérature une autre dimension. J’ai aimé la poésie, la beauté des mots de ce roman malgré un sujet inattendu et tragique. J’ai dévoré ce roman en une journée tant il m’était impossible de le lâcher, j’ai pris une claque en ce début d’année et j’espère que vous serez comme moi : touchée par cette histoire et surtout par les mots et la poésie de Sophie de Baere.

En résumé : Un roman fort et beau !

Commenter  J’apprécie          10
La Dérobée

Claire a quarante ans et s’est endormie dans le confort terne et discret de sa vie de couple et de famille, dans son travail peu épanouissant.

Et puis soudain resurgi du passé son premier amour, son seul amour Antoine qui emménage dans l’appartement au dessus du sien.

Antoine l’amour de vacances, le petit parisien qui venait au village de Claire pour les congés d’été avec son père, celui avec qui elle a appris l’amour, celui qui a réussi aussi photographe reconnu et exposé, marié à une très belle femme et père d’une jeune fille dont il cherche à se rapprocher par ce déménagement.

Claire est alors brutalement confronté à la médiocrité de sa vie et de son couple, elle ne résiste pas longtemps au charme d’Antoine et ils renouent une relation.

Cette nouvelle relation va être cruciale pour Claire qui va dénouer les fils de son passé qu’elle avait soigneusement enfoui, la disparition de son frère, les relations difficiles avec ses parents, la disparition d’une jeune fille sensiblement de son âge lorsqu’elle avait 17 ans et une agression cause de sa séparation avec Antoine il y a tant d’années.



Un portrait psychologique très juste d’une femme qui a laissé la vie la guider et non l’inverse et qui va entreprendre un travail sur elle même parfois bouleversant pour reprendre les rênes de son existence.



Une très belle écriture captivante que l’on ne peut plus lâcher avant la fin.



Un excellent premier roman.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sophie de Baere (1676)Voir plus

Quiz Voir plus

Les jeux olympiques antiques

Quelle était la fréquence des jeux olympiques antiques ?

tous les ans
tous les deux ans
tous les quatre ans

10 questions
111 lecteurs ont répondu
Thèmes : antiquité , jeux olympiquesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}