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Critiques de Stéphane Audeguy (151)
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Petit éloge de la douceur

Quelques gourmandises dans celui-ci.

"Nuages

Les nuages sont impensables. Incommensurables. On peut raisonnablement estimer qu'il ne s'en est pas trouvé deux pour être identiques depuis la formation de l'atmosphère terrestre. En ce sens, ils sont une parfaite image du monde.



Sac à dos

(...)Cependant, le sac à dos exprime son époque d'une autre façon: dans les rames et les couloirs du métro, dans la rue, ses usagers très régulièrement heurtent les autres, faute d'estimer la place qu'occupe cet appendice de leur personne. Bref, un nombre grandissant d'individus négligent de s'interroger sur leur encombrement."

(et que dire des valises à roulettes !!! là c'est moi qui fais la remarque)



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La théorie des nuages

La rencontre improbable d'un riche industriel japonais vivant à Paris et d'une jeune bibliothécaire, qu'il charge de classer sa bibliothèque spécialisée dans tous les écrits sur les nuages. Au fil de leurs conversations et de leur amitié naissante, on découvre tout un monde de peintres, chercheurs, climatologues, poètes... fascinés par les nuages. Mes doutes de départ (comment ? on peut tenir 350 pages rien que sur les nuages ?) se sont progressivement changés en admiration réelle pour cet auteur, son écriture limpide et poétique, son bel humanisme, et l'originalité de son univers. Une belle et forte découverte, avec ce premier roman, un grand auteur est né !
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Histoire du Lion Personne

ROMAN SELECTIONNE POUR LE PRIX LECTEURS POINTS 2018 DONT JE PARTICIPE CETTE ANNÉE.



******



Quand j’ai reçu cette première sélection, j’avoue n’avoir pas du tout été emballée pour lire ce livre. L’ayant écarté de mes lectures lors de sa sortie en 2016, car il ne m’attirait pas.



J’ai commencé ce récit sans motivation. Et là ?! Qu’elle ne fut pas ma surprise !!! J’ai été de suite sous le charme !



Je ne m’attendais pas du tout à ça. Ce récit écrit comme un conte me subjugue littéralement et ME VOILA plonger dans ce roman, à suivre les péripéties de ce lion nommé Personne.



L’histoire nous fait voyager entre le Sénégal et la France.



Une période de l’histoire forte intéressante (1786-1796) où l’on aborde plusieurs thèmes comme l’esclavagisme, les conditions de vie du peuple sénégalais et les français qui s’y installent. Mais aussi la France, avec Paris et son climat instable, et par conséquent la révolution française par la suite.



Une vrai épopée que vivra ce lion « Personne » accompagné de son fidèle ami, un chien prénommé Hercule qui le suivra partout. Une très belle amitié entre ces deux animaux, ainsi que des personnages attachants, qui se battront jusqu’au bout, pour que ces deux complices restent ensemble et surtout en bonne santé.



Ils ont qu’un but commun, trouver un endroit où Personne pourra vivre heureux et en sécurité.



Mais malheureusement, tous non pas cette objectif, et Nous lecteurs, nous tremblons parfois en lisant la cruauté de certains hommes.



C’est une histoire très originale et étonnante.



Un roman pertinent, et à la fois poétique et sensible. A LIRE







Informations :



Ce roman inspiré de faits réels.

Il a reçu le prix WEPLER 2016 et le Prix Littéraire 30 Millions d’Amis 2016.



Je ne connaissais pas du tout ce prix littéraire. Voici le lien si vous voulez voir les autres titres des romans qui ont gagné les années précédentes.



http://www.30millionsdamis.fr/la-fondation/nos-evenements/prix-litteraire/


Lien : http://leslecturesdeclaudia...
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La théorie des nuages

Il était une fois une bibliothécaire employée par un couturier, Akira Kumo, pour répertorier tous les livres qu'il possède sur les nuages.

Un livre sur les nuages ? Mais que peux-t-on en dire ?

En fait, l'auteur a choisi ce prétexte pour, d'une part, raconter la naissance de la météorologie et d'autre part, la vie d'Akira Kumo, qui a vécu Hiroshima et qui a survécu.

Comment ?

Pour le savoir, lisez ce livre, vous ne le regretterez pas...
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La théorie des nuages

Un livre ou on apprend beaucoup de choses sur les nuages, les météorologues, les peintres, tout ce qui concernent les nuages en générale même dans les batailles. Un autre passage sur le personnage Akira pendant son enfance pendant la bombe hiroshima, toutes cette histoire est écouté par Virginie Latour, une bibliothècaire embauché pour rangé sa collection sur les nuages, dont le fameux "protocole des nuages". Peut choquer certaines personnes sur le fameux protocole !!! Un très beau livre et sincère félicitation à son premier roman.

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La théorie des nuages

Akira Kumo est un célèbre couturier japonais installé en France au début des années 60. Sur ces vieux jours, il décide d'engager une jeune bibliothécaire afin qu'elle l'aide à classer tous les ouvrages qui s'amoncellent sur les étagères de son hôtel particulier. Akira Kumo est aussi un riche collectionneur original. C'est, entre autre, un passionné de nuages et des hommes qui un jour ont décidé de les nommer, de les classer, de les étudier, ceux qu'on appelle les chasseurs de nuages. Et c'est leur histoire que le vieil homme va narrer à Virginie Latour, tout en rangeant les livres.



Mais ce livre ne se résume pas à cet aspect historique ni à cette chasse au trésor. C'est aussi la rencontre de deux êtres qui sauront l'un écouter, l'autre se livrer. Car la vie d'Akira Kumo est un roman dans le roman. Tout au long de ces séances de rangement, le vieil homme replonge dans les méandres de son histoire, et des brumes de sa mémoire émergent les souvenirs. Un autre nuage se dessine à l'horizon. Paradoxalement, il nous éclairera sur l'étrange fascination pour ces formes toujours mouvantes qui incitent tant à la rêverie.



Ce livre m'a embarquée pour un voyage extraordinaire au coeur des nuages, là où ma tête est le mieux à sa place, loin de ce bas monde.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Fils unique

Je reprends mes notes du 8 avril 2007.

Je referme ce livre avec une légère frustration. Comme s’il n’avait pas livré toute l’étendue de sa promesse. Le frère oublié de Jean-Jacques Rousseau construit sa propre vie, son propre chemin, de rencontres en amitiés, mais ans jamais accepter le joug de quiconque. Absolu de l’Homme qui grandit par sa capacité à recevoir pleinement ce que lui apportent les autres. De Genève à Paris, de M. de Saint-Fonds à Sophie, il grandit par les autres, sans jamais pourtant renoncer à sa solitude. Avec une méthode radicalement différente de son frère, il découvre à sa façon la science contre l’obscurantisme. Horlogerie, mouvement perpétuel, anatomie, il pousse loin les investigations, au-delà de toute considération morale. Les Lumières sans morale ? L’idée de liberté est constamment présente. J’ai pensé au Valet de Sade de Frobenius, qui décrit plus une destinée qu’un homme libre. J’ai pensé aussi à L’homme sans postérité de Stifter, qui quitte sa vallée dans un grand voyage d’initiation.

Je relirais ce livre différemment aujourd’hui. La théorie des nuages d’Audéguy en dit peut-être un peu plus de sa fascination d’une époque où la science définit le progrès de l’Homme.

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Nous autres

Pierre apprend que son père, Michel, qu'il n'a pas revu depuis des années et qu'il n'a jamais vraiment connu, est mort au Kenya. Suicide, disent les autorités locales. Pierre part donc au Kenya sur les traces de son père et découvre ce pays aux milles facettes.

Il rencontre Françoise l'archéologue, une amie de son père, et son demi-frère qui n'est encore qu'un adolescent.

D'autres vies croisent celle de Pierre : celle du chemin de fer des anglais qui ne verra jamais le jour, celle de cette femme hangi fière de son commerce, etc.



Mon avis :



Encore un livre qui nous porte dans la chaleur africaine et qui nous accompagne au milieu de son peuple et des coutumes, sans déranger ses habitants.

Un magnifique livre de cet auteur que j'apprécie.




Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Une mère



sélectionné ces quelques mots, plaisirs de la langue française :



élégie, aménité, fortitude, ennui provincial, édile, pantomime, robinsonnade, apex, équanimité, loi d airain des déterminismes sociaux, dessin arachnéen, tâche sisyphéenne, enthousiasme atavique, situationnisme, cuirasse émotionnelle, un être solaire, vie/existence, le long mensonge idéaliste du déni de mortalité (p. 131 les religions, les consolations philosophiques, les onguents idéologiques ...) pour (se) distraire de la pensée de l anéantissement complet...
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Histoire d'amour

En fil conducteur de ce roman, l'histoire de Vincent, quinquagénaire qui revient sur sa vie surtout de la découverte de la sexualité, de ses expériences libertaires à une relation plus stable et épanouie avec Alice de 20 ans sa cadette.



Passionnée d'art, on découvre et détaille avec lui quelques oeuvres.



Entre chaque chapitre, un voyage historique dans la mythologie, la seconde guerre mondiale, la renaissance et la famille Médicis ou encore la vie d'un jeune prisonnier d'une tribu d'Amérique du sud. Le point commun déstabilisant au début et qui surgit au fil des pages : l'amour, celui de la chasse, de la guerre, de l'art, de la vie, de l'autre ...



Un roman érudit et exigeant, passionnant à certains moments plus lassants à d'autres (en particulier pour moi les passages sur la guerre) qui laisse perplexe quant à sa construction mais qui au final se laisse lire avec plaisir.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Histoire du Lion Personne

Avec ce roman, vous partez en totale immersion dans l'Afrique du XVIIIe dans toute son évolution, sa diversité... Et il n'y a pas à dire, c'est dépaysant.



L'auteur a beaucoup de talent pour la description, pour les paysages de faune et de flore (non sérieux, je me suis crue dans Le Roi Lion ! #zéroculture), si bien qu'il n'y a quasiment aucun dialogue dans ce roman. Personnellement, pour moi qui adore les échanges de joutes verbales, je suis toujours un peu sur mes gardes quand je vois qu'un livre n'a que très peu de dialogues. Pourtant ici, le roman est suffisamment court pour que le manque ne se fasse pas trop sentir.



Et nous voici donc à suivre les aventures d'un lion. Étonnant, non ? En tous les cas, original...



Personnellement, j'ai eu beaucoup d'empathie pour l'histoire de ce jeune lionceau qui va vivre toute sa vie auprès des hommes et qui ne connaîtra rien du destin ordinaire de ces congénères. Point de longue balade dans la savane ou de sieste en pleine brousse. Pour Personne, ce sera plutôt dodo au coin du feu et voyage à l'autre bout du monde.



Parce que oui, Personne ne va pas seulement évoluer au milieu des sénégalais, il va aussi se balader du côté de la Cour de Versailles pour faire un petit tour dans sa ménagerie. Et ça, juste avant la Révolution Française ! Donc autant vous dire que sa nouvelle vie ne va pas être de tout repos.







Si le démarrage a été un peu lent à mon goût, cette seconde partie en France, plus rythmée, m'a davantage plu.



Le contexte historique et révolutionnaire prenait un tout autre sens à travers l'histoire de cet animal sauvage qui n'aurait jamais dû se trouver là.



Dans ce roman au final, ce qui est le plus bouleversant, c'est le destin de ce lion qui n'aura existé que pour divertir les hommes. Un destin que de trop nombreux animaux subissent encore aujourd'hui...
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Histoire du Lion Personne

Sénégal, 1786. Dans son village, Yacinne est protégé par un missionnaire qui a su détecter chez ce jeune homme de belles capacités intellectuelles et qui lui donne toute l’éducation qu’il est possible de recevoir au village. Il va l’envoyer à St Louis, pour parfaire cette éducation. En chemin, Yacinne trouve un lionceau. Il l‘adopte et lui donne pour nom Kena, ce qui en langage de sa propre tribu signifie « personne ». Arrivé à Saint-Louis-du-Sénégal, le jeune Yacine se place sous la protection de Jean-Gabriel Pelletan de Camplong, le directeur de la Compagnie Royale du Sénégal. Ce dernier va adopter Kena, le lion Personne.

Jean Gabriel est un homme droit dont les pensées vont à l’encontre de la morale de l’époque et de l’intérêt du commerce. Il bataille contre l’esclavagisme, refuse de prendre pour maitresse ces belles mulâtres, et a des goûts plus prononcés pour les hommes que pour le jeunes femmes, cela ne va pas lui rendre la vie facile. A la mort de Yacinne, le lion devient rapidement le compagnon de solitude de Pelletan.

Grâce à ses contacts épistolaires avec Georges-Louis Leclerc Buffon, Pelletan décide de l’envoyer à la Ménagerie Royale de la cour de Louis XVI à Versailles. Hélas, nous sommes en mai 1788, en pleine période révolutionnaire. La mission sera compliquée et le chemin qui les mène de Saint-Louis du Sénégal jusqu’à Versailles un véritable parcours du combattant semé d’embuches.

Personne aura une courte vie, à peine dix ans, protégé par ses différents maitres, et surtout par le chien Hercule qui l’accompagne dans son périple.

J’ai apprécié découvrir cette aventure, l’écriture est étonnante et parfois ampoulée car ancrée dans son siècle est foisonnante d’images et de sentiments, d’idées et de interrogations . Et j’ai apprécié cette façon de personnifier le lion, Personne, de lui créer des souvenirs, des émotions, pendant cette période historiquement riche d’événements importants : la colonisation de l’Afrique et l’esclavagisme, la révolution française et la fin de la royauté. Cela donne une autre vision de tous ces événements, de cette grande période de bouleversement politiques, économiques et sociétaux majeurs dans notre histoire.

chronique complète ici : https://domiclire.wordpress.com/2018/01/16/histoire-du-lion-personne-stephane-audeguy/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Histoire du Lion Personne



Ce lion ,né en 1786 au Sénégal est baptisé Personne par le jeune garçon Yacine qui le recueille , Personne parce qu'il n'est rien , comme son jeune maître, et aussi parce que comme Ulysse, il lui faudra affronter, non le Cyclope, mais les hommes.

Suivant son jeune ami et flanqué d'un petit chien nommé Hercule, Personne subira une vie riche certes mais subie, et selon ses différents maîtres ,il permet au lecteur de traverser l'Histoire de l'Afrique au Jardin des Plantes pendant la Révolution.

Les hommes sont cruels, ou curieux, sensibles, voire amicaux.

On crise dans ce roman inhabituel, Buffon, Bernardin de St Pierre , et autres naturalistes.

A travers le destin de Personne qui va mourir à Paris en 1896, l'auteur parle de sujets intemporels, comme l'esclavage, le racisme, les colonies, l'homosexualité, les Lumières .

Yacine, ou J .Dubois, qui ont vraiment aimé Personne ,qui ont une grande place dans le livre, en quelques mots de l'auteur disparaissent séchement du roman, pour revenir au seul héros : la bête sauvage.

Ce roman plein d'empathie emmène le lecteur d'un seul souffle en compagnie de Personne ,

C'est un livre éblouissant , plein de sensibilité, mélancolique, et j'ai souvent eu peur pour ce lion , innocent et pour son fidèle ami Hercule. Pour cette fois, le sort des « hommes » est passé au second plan.
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Histoire du Lion Personne

Un jeune garçon adopte un bébé lionceau orphelin trouvé , le baptise "Personne" en hommage à Homère. Il l'emmène à Saint-Louis auprès du Directeur de la Compagnie royale du Sénégal, un "original" antiesclavagiste. Le lionceau y développe une amitié exclusive avec Hercule, jeune chien bâtard. Le rejet par les populations miséreuses de cet animal mieux traité qu'elles, a vite fait de contraindre son nouveau maitre de 'envoyer le couple chien-lion en métropole où il va croupir dans la Ménagerie nationale.







J'ai toujours été fascinée par ces récits d'animaux sauvages capturés par les Européens aux XVIIIème et XIXème siècle, témoignages vivants tout à la fois de l'imaginaire et de la vanité des hommes. Ce court récit est plutôt séduisant, très poétique dans sa partie africaine, plus documentaire ensuite. C'est le reflet d'une époque, porté par un style très élégant.

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La théorie des nuages

Ce roman, par l'interposition de deux personnages-narrateurs, contient la biographie romanesque et fantasque des quelques hommes du XIX siècle qui se passionnèrent de nuages en fondant les prémisses de la météorologie moderne. Ces biographies, de savants - Luke Howard, Richard Abercrombie, William Williamsson - et du peintre Carmichael, constituent la partie la plus détaillée et instructive du récit, mais s'y greffent aussi des éléments narratifs fort intéressants sur la vie du principal personnage-narrateur, le vieux styliste japonais Akira Kumo. Son récit adressé à sa bibliothécaire Virginie Latour, dans le cadre d'une relation amicale et sentimentale que la parole développe, lui permet à la fois de (se) préciser les raisons de sa nouvelle lubie de collectionneur d'ouvrages consacrés aux nuages, ainsi que, par là-même, de se remémorer son enfance et d'autres parties refoulées et obscures de sa propre biographie, à l'ombre du Nuage par antonomase, le nuage atomique d'Hiroshima.

Le lecteur avisé devine vite cette association historique, même s'il se laisse aller à la séduction du jeu de reconstitution progressive de mémoire, si bien mené. Il lui faut plus de temps pour déceler d'autres analogies plus subtiles, comme celle entre la sexualité (frôlant la perversion) de Richard Abercrombie et celle de Kumo lui-même. L'auteur suggère : "Ce que Virginie Latour avait d'abord perçu comme le long et doux cortège des amoureux de nuages comporte, elle s'en aperçoit maintenant, un peu trop de suicidés, de désespérés, d'amoureux éconduits et de solitaires tristes." (p. 280) : et c'est presque un "understatement"... Par contre serait-ce surinterpréter que de faire l'hypothèse d'une analogie entre tous ces amoureux de nuages et différentes formes de perversion sexuelle ?

Et sur cette question, le grand manque de ce roman, me semble-t-il dès le début, c'est l'impressionnant silence, l'énorme anémie narrative concernant le personnage féminin, cette Virginie Latour, qui ne sert presque que de catalyseur de récits, et qui ne possède de caractère qu'une caractéristique dysfonctionnelle relative, encore, justement à sa jouissance sexuelle...

Nuages-mort, nuages-perversions... ç'eût été véritablement passionnant. Et le seul personnage féminin était justement là, à portée de la plume !

Matière pour un autre roman, peut-être ? Voici en effet l'excipit:

"Virginie Latour pense aussi, sur sa petite île blanche au milieu des tempêtes, qu'elle va vivre sa vie. Mais ceci est une autre histoire."
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Nous autres

Pierre apprend que son père qu’il n’a vu qu’une seule fois est mort au Kenya, à Nairobi, dans une curieuse mise en scène : nu, un sac plastique sur la tête, son corps exposé aux prédateurs. Serait-ce un crime ?



Il part alors sur les traces de ce père inconnu et découvre l’homme qu’il était, ses amis et ses engagements. Il découvre peu à peu son histoire et apprend à le connaître. Cette rencontre post-mortem, dans un pays déchiré par les paradoxes, va le conduire à tisser des relations qui vont changer sa vie.



Le livre est traversé par de très beaux personnages de femmes : Marie Nyanjira qui fera » honte à la peur des hommes », la hinja qui dirige dans le désert la caravane des femmes. Selon la tradition, ces femmes hikuyus voyagent en temps de guerre ou de disette afin de ravitailler les villages affamés ou les familles isolées. Elizabeth, fille de Mary, guerrière engagée dans la lutte pour l’indépendance, et sa fille qui court comme une gazelle, infatigable.







Toute cette histoire est contée par « Nous autres », fantômes de cette terre kenyane, témoins et souffle profond, parole du fond des âges, qui donne à ce récit une puissance et une ampleur inégalées.



J’ai beaucoup aimé l’écriture de Stéphane Audeguy. J’avais déjà lu « Fils unique », « La théorie des nuages », et « Petit éloge de la douceur ».



On sent dans ce livre, la présence inquiétante des grands fauves, on entend le claquement des mâchoires des crocodiles, l’odeur pestilentielle des charognes. On y entend aussi la pulsation monocorde et insupportable de la misère, de l’injustice sociale et des fractures profondes causées par l’histoire et la corruption.



J’ai été subjuguée par le voyage qu’offre Stéphane Audeguy, par cette parole qui avertit « …et le vent le plus fou ne nous fera pas taire ».




Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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La théorie des nuages

Ce qui m'avait attirée c'est qu'il y était question de collections (sic) et de la folie douce qui peut atteindre les collectionneurs. Et je me suis finalement laissé aspirer par une histoire bien plus complexe qu'il n'y paraît dont les thèmes se mélangent et qui tourne autour de trois personnages principaux : Virginie Latour qui va faire le lien entre les différentes parties du livre, Akira Kumo et Richard Abercrombie.

La première est bibliothécaire et elle va se voir confier une mission en détachement auprès du second. Akira Kumo est un couturier japonais installé à Paris. Célèbre pour les nombreuses collections qu'il a successivement entreprises (ah ah !!), les dernières années de sa vie sont principalement marquées par une quête d'exhaustivité centrée sur la seule collection qu'il va conserver : les documents concernant les nuages... Il a donc besoin d'un(e) bibliothécaire pour répertorier sa collection...
Lien : https://cneedaujourlejour.bl..
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Nous autres

Nous autres serait presque un passage étrange parmi les textes de Stéphane Audeguy. Etrange par le lieu, le Kenya, car même si la 4ème indique qu'il pourrait se passer n'importe où, il ressort de ce texte une réelle vision de l'Afrique dans le monde : la fin tragique de Michel sur le sol africain malgré lui victime de la globalisation, le rapport à la mort si particulier. Et puis, Audeguy nous raconte des individus, qui sont prets à changer devie dans une circonstance particulière. Michel, son fils, Rob, tous sont prêts à saisir la vie quand elle se présente. Doucble sentiment de la vie qui s'offre totalement, et des événements pourtant contre lesquels parfois on ne peut rien...
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Fils unique

Après la Vénus anatomique de X. Mauméjean dont nous avions parlé il y a peu de temps (enfin, l'an passé quand même !) voici, pour les amateurs, une autre uchronie, sous la forme des fausses mémoires du vrai frère de Jean-Jacques Rousseau : Fils unique de Stéphane Audeguy.

Même période (le début du XVIII° et Louis XV) et même air du temps : les Lumières d'avant les bouleversements révolutionnaires et les automates (on y croise de nouveau Vaucanson et son canard qui crotte, décidément !).

Le tout sur un ton très libertin puisque ce frère coquin de JJ. Rousseau s'essaye consciencieusement à toutes les polissonneries de son époque, et va même jusqu'à côtoyer le marquis de Sade à la Bastille.

Le style de S. Audeguy est plus travaillé que celui de X. Mauméjean, son roman historique est plus classique mais aussi plus rigoureux.
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Histoire du Lion Personne

Ce petit roman animalier qui raconte l'histoire d'un lion nous plonge dans l'Afrique puis dans la France de fin de régime du XVIIIème siècle. On voyage du Sénégal à la ménagerie du jardin des plantes en passant par Versailles. Touchant, plein de tendresse, notamment dans ses pages sur l'amitié du lion Personne et du chien Hercule, ce livre est aussi plein de réalisme et on a mal parfois en sentant la misère animale et la bêtise humaine.
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