Stéphane Servant

Je connaissais l'auteur Stéphane Servant avec ses albums jeunesse tels que Boucle d'ours, Le machin ou encore Le gros goûter.

Dans ce roman illustré très poétique, il nous emmène dans un univers tout autre, plus sombre et plus mystérieux.

Nous y suivons le jeune Otto, persécuté par ses camarades pour sa différence (que le lecteur ne devine pas immédiatement), jusqu'à l'arrivée dans son village du cirque d'Ereves et de son monstre. S'en suivent alors une révélation et une rencontre qui vont bouleverser son quotidien.

La couverture et les illustrations réalisées par Nicolas Zioulamis sont superbes ! Elles mettent parfaitement la poésie du texte en images et plongent le lecteur dans une ambiance à la fois étrange et lugubre, le noir et blanc jouant sur le clair/obscur, l'ombre et la lumière, laissant deviner parfois d'étranges créatures dissimulées dans le décor....

Ce roman aborde diverses questions telles que la discrimination, l'appartenance aux normes du groupe dominant, l'exclusion, le regard des autres, autant de thématiques qui peuvent être prégnantes pour des lecteurs adolescents. Le roman ne fait pas beaucoup preuve de finesse, mais ce n'est pas plus mal. Il aborde les questions citées avec ses gros sabots et cela peut permettre, je pense, aux jeunes lecteurs de mieux percevoir les enjeux sous-jacents aux thématiques abordées. Donc, je pense que c'est un bon roman à mettre entre les jeunes mains.

Avec toute la subtilité qu'on lui connait, Stéphane Servant livre ici une version de la cour de récré sous forme de dictature. Le jeu du Jacadi, très connu de tous, devient le prétexte pour imposer les règles absurdes du héros à ses camarades. Les dialogues entre les "sujets" du Jacadi montrent les dissensions qui apparaissent entre ceux qui suivent les instructions et ceux qui remettent en question leur absurdité.

Les enfants resteront surement sur le premier degré de l'histoire qui joue la carte de l'humour mais les parents ne manqueront pas d'y voir une critique constructive des jeux de pouvoir.
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Un album qui pourrait sembler de bric et de broc et qui pourtant met un dessin apparemment désordonné au service d’une très belle histoire. Une rencontre réussie entre texte et illustrations



L’histoire d’une vie en 36 pages, cela peut sembler un peu short, mais pourtant, tout y est
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Un bel objet que ce roman illustré. 

Les jeunes lecteurs s'en rendront compte au toucher agréable de la première de couverture, épaisse et lisse, puis avec le traitement narratif, avec celui des illustrations : Stéphane Servant et Audrey Spiry donneront ici dans le carnet de voyage.

Et c'est superbe.



"L'expédition" offrira deux lectures évidentes et bien claires en refermant le livre.

Non, contrairement à ce que certains lecteurs chafouins pourraient supposer avec pareille couverture, il ne s'agira pas d'un album sur les traversées illégales et les exils par la mer.

Et il ne s'agira pas que du thème du voyage car à demi-mots, Stéphane Servant abordera celui de l'éducation, transmise et des conseils expérimentés, de la transmission. C'est le cycle de la vie.

Une fille des îles grandira avec l'envie de prendre la mer, puis de voir le monde. Ainsi, encouragée par ses parents, elle se fera un bateau et ira.

Nous pourrons y voir également l'expérience de vie de quitter le giron familiale pour grandir sur la terre ferme.

L'histoire suggérera de se jeter à l'eau, de se jeter dans la vie sans plus de filets parentaux, d'aller voir ailleurs, de se faire ses propres images et son propre regard sur le monde, de se forger une destinée et puis de transmettre à son tour son histoire, avec ses réussites, ses échecs, ses révélations, ses désillusions, ses surprises.

Toutes ses idées transiteront par le parcours initiatique de la jeune héroïne que l'on verra vieillir.



Nous aimerons l'idée de la coquille de noix, la jeune aventurière se contentant de peu pour entamer son voyage.

Les images de sa traversée nous paraitront parfois dangereuses, dissuasives, avec ses lames de fond et ses tempêtes.

Nous saisirons bien la métaphore et nous ne pourrons qu'affirmer que vivre n'est pas sans risques pris.



Le voyage de la jeune héroïne est un itinéraire sans vraies destinations, avec de grandes directions jetées vers le loin, comme avec la vie dont on ne sait pas ce qu'elle nous réserve.

Il y aura de belles escales et de chouettes rencontres avec cette femme au pied marin. 

Nul pirate ici-bas, elle qui n'aura rien volé et aura tout méritée, à constater sur les pages ( ne dépendant que d'elle-même, libre comme le vent et la mer, elle sera téméraire et audacieuse, ce qui ne sera pas la même chose).



Le traitement graphique à la manière d'un carnet de voyage à la gouache, les images et les textes affranchis de cases, nous aideront à mieux ressentir ce courant de l'évasion très fort qui poussera la coque de noix et son héroïne vers des rivages inconnus.

La fin est touchante, comme un cycle logique, une barque bien menée et un carnet d'expériences bien rempli.

On a bien aimé.

J'ai été agréablement surprise par ce livre, il est vraiment sublime. On peut facilement s'identifier à l'histoire, on peut voir dans la mutation, la peur et le rejet qu'elle génère une métaphore des discriminations existantes dans notre société : homophobie, racisme et bien sûr le sexisme.

C'est un livre fort en émotions, au fil de ma lecture j'ai pu ressentir de la crainte, lors par exemple de l'arrestation de Sarah, de la contrariété causée par les injustices que subissent les Félines, de la peine notamment lors du suicide d'Alexia, de l'écoeurement face aux propos de la Ligue ou bien encore, lors des victoires et manifestations, de la fierté, je vivais le livre.

Le livre parle, comme je l'ai déjà dit, de sujets difficiles, tabous et avec de nombreux avis divergents. Mais en tant que jeune fille il est vrai que la façon dont sont traitées les femmes dans cet ouvrage féministe est particulièrement révoltant. Et pourtant pas si différent de la réalité, les femmes peuvent (et sont souvent) jugées dans la société actuelle ; une femme qui assume ses poils ou du moins qui a des poils apparents sera jugée, elle sera traitée de femme sale, qui ne prend pas soin d'elle ou bien encore une femme sera régulièrement jugée sur son physique, "trop grosse", "trop maigre", "trop plate" et cela sur tout et ne parlons même pas des remarques sexistes que certaines femmes reçoivent au quotidien. 

Ce livre est porteur de messages puissants qui font réfléchir sur l'image et la place de la femme dans la société. En fin de compte ce livre n'est pas si fantastique et irréel que ça, car il retranscrit beaucoup de choses réelles de la société actuelle. 



J'ai particulièrement aimé le personnage de Louise qui est une jeune fille pleine d'ambition, prête à faire changer les choses malgré les nombreux évènements traumatisants auxquels elle a dû faire face comme un viol, des décès (celui de sa mère, d'Alexia...). 



Ce livre a une réflexion intéressante et enrichissante. de plus le livre est agréable à lire grâce à l'écriture si particulière et originale de l'auteur. Et le fait que l'histoire soit écrite comme un témoignage renforce les émotions et la beauté de ce livre.



Neïma



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J'ai vraiment adoré cette oeuvre qui nous montre les défauts de toute société comme le jugement, le racisme… 

Même si l'histoire en elle-même est dure, les messages qui sont cachés dans le texte le sont encore plus. A chaque instant j'avais l'impression d'être dans l'histoire, comme si moi aussi j'étais une Féline. le fait que Morgane finisse elle aussi par être touchée m'avait en effet paru évident au début de l'oeuvre mais de là à ce qu'elle en fasse autant pour se racheter, je ne pensais pas !

J'aime bien le fait que l'on apprenne le passé par des « flashs », je trouve ça génial car ça nous permet de ne pas savoir tout dès le début. J'ai également trouvé ça triste, ne serait-ce que par l'attachement que l'on peut éprouver pour certains personnages. Les rebondissements étaient également toujours présents ce qui m'a empêchée de lâcher ce livre comme si Louise m'avait enchaînée avec elle pour que je voie tous les défauts de notre population. 

Le fait que l'écrivain transforme ça en rencontre entre lui et le personnage est un concept très intéressant et vraiment bien. Cela donne une impression de réalité encore plus frappante. 



Tyfenn 

J'ai adoré ce livre.



Louise a changé depuis son terrible accident. Elle s'est séparée de ses amis et reste à l'écart de sa classe. Mais lorsque une pandémie frappe des adolescentes de son lycée et elle-même, leur donnant des aptitudes de chat ,elle doit agir. La société veut traiter ces "Obscures" comme des animaux. Louise, accompagnée de sa famille et de ses amies, va se battre car elle est fière d'être elle même : une Féline. Elle ne se cachera pas, ne portera pas l'aura mais elle se révoltera.



J'ai bien aimé le fait que Louise raconte son histoire à l'auteur et qu'il fasse semblant que l'histoire se passe au moment ou l'on lit les lignes. Cela nous permet de continuer le récit et d'attiser notre curiosité. Ce livre casse beaucoup de codes de la société car il parle de thème qui font débats aujourd'hui : l'écologie, l'égalité hommes femmes… Cela réveille les consciences. Le livre est intéressant, immersif et plein de rebondissements. Il est aussi poétique dans certains passages et très touchants. Je le conseille aux 12-14 ans.



Irène L

Comment ne pas aimer cette collaboration entre Stéphane Servant et Ilya Green. A eux deux, ils revisitent le conte classique du Petit Poucet pour lui donner modernité et originalité.

Les peurs mises en lumière ne sont plus les mêmes, malgré la présence du personnage de l'ogre, effrayant. Ti Poucet est déjà orphelin, enfant des rues, rejeté par la société, qui va donc en faire offrande au méchant. Mais la ruse du Petit Poucet est aussi flagrante que dans le conte original et les petits cailloux qui pèsent au fond de sa poche vont lui permettre de s'en sortir (d'une toute autre manière). J'ai retrouvé dans l'échappatoire quelques emprunts à Baba Yaga qui m'ont beaucoup plu.

Quand aux illustrations, que dire, si ce n'est que j'aime toujours autant les motifs utilisés par l'illustratrice pour donner des ambiances différentes à ses images.

A ne pas manquer !
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J'ai bien aimé ce livre car je trouve que l'histoire est bien, et qu'elle est bien imaginée. J'ai aimé les personnages et l'intrigue de l'histoire. C'était cool de découvrir ce livre et ces aventures félines. La couverture est très sympa. J'ai lu ce livre dans le cadre d'Histoires d'Ado avec la bibliothèque de mon village.

Ce livre raconte l'histoire de jeunes filles atteintes d'une maladie qui les a rendues "félines", elles deviennent poilues comme des animaux et cela dégoûte les personnes non-atteintes, qui les jugent tellement, qu'elles les rejettent. Ces jeunes filles atteintes de ce calvaire se sont décidées à vaincre les préjugés.

Je recommande ce livre car il donne une morale aux préjugés : il ne faut pas se laisser rabaisser malgré nos différences. Je n'ai pas de critique négative, je trouve que ce livre n'est pas ennuyeux.

Joanna, 2GATL, Année 2020-2021

Louise témoigne. Comment elle, ado meurtrie par l'accident qui a coûté la vie à sa mère et lui a laissé cicatrices et douleurs à vie, a assisté et participé aux changements qui ont bouleversé la société lorsque les jeunes filles ont commencé à se couvrir de poils, avoir les sens de plus en plus aiguisés, à devenir félines.



L'idée portée dans ce roman d'anticipation ado est excellente : une étrange et incompréhensible mutation touche les adolescentes qui, en même temps qu'elles deviennent persécutées trouvent en elles une force qui leur permet de s'affirmer et se battre contre tout un tas de conventions et violences discriminatoires.



Le récit est prenant, riche et je pense qu'il peut vraiment faire sens auprès des adolescents. Alors même si je fus un peu gênée par l'abondance de sujets abordés (différence, sexisme, deuil, acceptation de soi, violences sexuelles, histoire d'amour, homosexualité, amitié, réseaux sociaux, totalitarisme, rapport à la nature, et j'en passe) qui, de fait, ne peuvent être traités en profondeur et n'échappent pas à certains raccourcis, c'est vraiment un livre à proposer dès la troisième.

Mais laissez-moi mettre cinq étoiles de plus !! Dé.vo.ré ce livre. Je m'attendais à plus de fantastique (sans doute pourquoi je ne l'ai pas lu l'an dernier, et toute l'année les élèves l'ont emprunté) mais on s'approche en fait de la Servante écarlate dans la vision d'un futur qui pourrait être proche. Là on ne parle pas de transformation de la société (quoi que), mais de la transformation physique des jeunes filles, qui va, on l'espère, amener un changement de société. Mais ce bouquin va devenir un classique, c'est obligé !

Tellement heureuse que nos élèves l'aient à ce point apprécié aussi pour vouloir le faire découvrir à la prochaine promo de défiBabelio Ado+.

Après les trop nombreuses lectures tièdes qui ont émaillé mon mois, cette lecture fut autant une bouffée d'oxygène qu'un coup de poing dans le ventre qui vous coupe le souffle.

Sur fond de mutation génétique, l'auteur nous dresse un portrait sans concession de notre société, de la place qu'on accorde aux femmes, des violences autant physique et morales que la société leur inflige et de tous ses dysfonctionnements.

Racisme, peur de l'autre, peur de l'inconnu, violences, endoctrinement, récupération politique, ... ce roman cristallise tout.

ce récit est d'autant plus glaçant que la seule chose qui le sépare vraiment de la réalité c'est son pitch: des ados qui se transforment en félin. En dehors de ce point de départ purement fantaisiste, ce qui se passe ensuite... on a aucun mal à l'imaginer. Rien ne nous est épargné depuis la folie humaine à la bétise, de la heine de l'inconnu à l'utilisation par certains de ses peurs pour faire du profit économique ou politique.

Glaçant, ce roman est une claque, une claque monumentale, haletante, percutante. J'ai été incapable de décrocher de ma lecture avant de l'avoir finie.

On a bien du mal à voir la lueur d'espoir que l'auteur essaye de distiller à la fin. Pour moi, son portrait sonne si vrai qu'il ne laisse que peu d'espoir en l'humanité.

Sirius est un roman dans lequel nous suivons l'histoire de deux enfants, dans un univers imaginaire, mais possible dans le futur. D'une part, il y a une jeune fille, nommée Avril. C'est une fille très intelligente, on peut supposer qu'elle a environ 12 ans. A ses côtés, il y a Kid, un enfant, très jeune, qui n'a jamais vu un seul animal de sa vie. En effet, les deux personnages vivent dans un monde où la présence d'animaux et d'êtres humains est presque inexistante. Mais un jour, des hommes ayant de mauvaises intentions vont vouloir s'en prendre aux deux jeunes enfants. Pour leur survie, il n'y aura qu'une seul issue, rejoindre la montagne. Au cours de leur voyage, les deux enfants vont peu à peu retrouver la trace de certaines espèces, censé être éteinte il y a déjà plusieurs années. Ils vont retrouver des plaisirs simples dont ils en avaient oublié l’existence, et vont peu à peu, accomplir leur mission de survie.



J'ai beaucoup aimé l'histoire inventée par Stéphane Servant. Elle nous amène à une réflexion sur notre monde actuel. Il critique un peu toutes les violences accordées aux animaux et l'épuisement de toutes nos ressources en décrivant un monde totalement différent d'aujourd'hui. A travers son histoire, il aborde des sujets sérieux, qui peuvent être dangereux pour notre avenir. La description de la Terre dans cette histoires peut tout à fait être possible, c'est pourquoi cette histoire peut à la fois être réaliste et fictive. Les passages descriptifs dans ce livre sont rédigés avec une très grande maîtrise. Stéphane Servant se réfère beaucoup aux étoiles dans ses passages descriptifs, cela a peut être un rapport avec le titre de ce livre, car sirius est également le nom d'une étoile.

Ce livre pousse à de grandes réflexions et nous remet en question sur notre mode de vie actuel.



VERNHET Florian

Voilà un ouvrage singulier que cette collaboration entre Stéphane Servant et Rebecca Dautremer. Je connais surtout la seconde en tant qu'illustratrice. J'ai lu nombre de ses titres parce que j'aime beaucoup sa patte graphique. Mais ici, j'avais quelques appréhensions concernant le titre.



Au final, celui-ci se révèle être un vrai parcours de vie par lequel il ne faut pas se laisser intimider. Les débuts sont un peu âpres mais petit à petit la magie du texte de Stéphane Servant et des dessins de Rébecca Dautremer opère et fait mouche pour nous toucher en plein coeur.



En effet, leur duo a décidé de raconter l'histoire d'une drôle de famille : celle d'un père qui court partout pour fuir la fin (= la mort), d'une mère qui veut rester immobile pour s'en cacher et d'un fils qui va naître de leur rencontre et prendre de chacun.



C'est une très belle histoire, très poétique, qui peut se lire de bien des façons. On peut ne lire que le texte sans regarder les dessins et en tirer une belle leçon de vie. On peut ne regarder que les dessins sans lire le texte et s'amuser de l'étrangeté de ceux-ci. Et on peut associer les deux pour vivre cette odyssée étrange. Pour ma part, quand je lis le texte, ce sont d'autres images qui me viennent en tête alors ça m'a perturbée de lire les 2 ensemble, mais c'est également un exercice à faire pour tordre le cou à notre imagination.



J'ai trouvé l'album assez différent de ce que j'avais pu lire de Rébecca Dautremer mais je ne suis pas déçue d'en avoir fait l'expérience. Ce texte ouvre tout plein de champs de réflexion sur la vie, la mort, comment vivre notre vie, comment vivre notre parentalité, etc. C'est très riche pour discuter avec d'autres lecteurs.



Ce fut dont une expérience un peu étrange et singulière, que je ne suis pas sûre que j'aurais faite si je n'avais pas trouvé le titre d'occasion car les dessins en sépia, le texte oranger et l'aspect poétique voire philosophique me sont un peu trop étrangers, mais je ne regrette rien !
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: Le prologue renforcera le ton très réaliste du roman.

L'auteur Stéphane Servant se fait l'intervieweur d'une adolescente, attestant que ce témoignage est véridique et qu'il le dédit aussi par ailleurs à sa fille.

Il y a une certaine gravité qui captera l'attention des lecteurs ados, forcément, en particulier ceux et celles qui accrochent sur les drames et histoires vécues à cet âge du lycée.

Stéphane Servant usera d'une dimension fantastique qui conservera la juste distance à sa fausse vraie biographie.

Mais cela restera percutant, parfois violent.

On parlera d'adolescence et de puberté, sous une forme originale mais pas moins perturbante.



Pour une raison que l'on ignore encore, des adolescentes développeront une métamorphose animale, un pelage leur poussera drû avec cette puberté qui les coupe de l'enfance.

Nous sommes évidement dans la métaphore de cette complexe période et cette particularité causera des tourments dans un mileu ado parfois sans pitié quand le sujet touche à l'apparence.

Les débuts nous rappellent la dramatique scène de l'adolescente Carrie, personnage du roman eponyme de Stephen King.

À quoi devrons-nous nous attendre?

À un roman tragique sur les adolescences brimées ou un thriller sur la revanche féline des ados à forte pilosité?

Il s'est passé quelque chose de grâve ici qui nécessite de libérer la parole, ce témoignage doit en libérer d'autres.

Les 1ères phrases de l'interviewée sont touchantes.

Elles s'appellent Louise et elle aussi aura eu droit à son lot de chape de plomb.

Elle se fait l'écho d'autres filles dans son cas, mais lequel précisément?

" ...Un jour, j'ai lu que la vérité est toujours confisquée par les plus forts.

C'est faux. Elle appartient à ceux capables d'imposer le silence.

Justement, je crois au pouvoir de la parole et des histoires et c'est pour ça que je vais vous raconter ce qui s'est passé...".

Certains lecteurs pourraient rétorquer qu'imposer le silence est l'apanage des plus forts, qu'au bout du compte cela revient au même pour ceux qui le subissent . L'héroïne nous dit que non.

Dire nous rend plus fort et cela nous donnera aussi un roman de 374 pages.



" ...je sais que beaucoup ne seront pas d'accord..." dit-elle, "qu'on me refuse même le droit ou la capacité de penser.

Mais le fait est que je pense, que j'ai des émotions, que je ris, que je pleure...

Si je suis capable de mourir, vous devez accepter que je puisse aimer, n'est-ce-pas?

Prendre la parole est dangereux..."

Ce mystère félin sera l'excuse, on l'aura compris pour traiter de la féminité à l'âge du lycée, à différents niveaux, du regard des autres.

Même les filles entre elles ne sont pas tendres, nous ajoute Louise.

Le décès d'une élève donnera matière à développer les deux axes choisis par Stéphane Servant, la puberté et le virus felin, et il faudra s'accrocher.

Nous serons, comme Louise and co, en recherche d'un peu de douceur.

Le genre du roman est assez hybride, nous proposant du John Green et ses tourments ados, mêlé à un scénario catastrophe de danger sanitaire.

Les médias s'emparent du phénomène et la France a peur.

Nous voulons protéger nos enfants, crient certains, en parlant de ceux non contaminés.

C'est à dire que nos enfants ne sont plus nos enfants suivant une situation problématique.



Cela prend aux tripes, les émotions excitées par l'intrigue sont vives, allons-nous nous transformer à notre tour?

Certain que cela ne sera pas beau à voir car l'auteur joue beaucoup de l'indignation sous plusieurs angles.

Le discours au bout du compte sera également féministe et on croirait presque ce texte écrit par une femme, tellement il semble juste dans la perspective.

Mais n'est-ce pas cela l'empathie?

N'est ce pas ce qui distingue l'homme de la bête?

Pas vraiment dans le roman en revanche, l'homme est un loup pour l'homme, c'est bien rude et c'est toute l'ironie de l'affaire qui concernera une quantité de jeunes filles devenues toutes velues.



Au final, "Félines" sera une façon astucieuse de revenir sur des problèmes de société, les dysfonctionnements qui divisent une population. Si la Mutation lycanthrope fédèrera durement celles qui sont infestées, un même problème une seule voix, elle ne fera en revanche qu'exacerber les malaises ambiants chez les "miraculés" du virus.

Stéphane Servais se montre très direct sur ce point, le bien commun peut être également tissé d'une haine commune.

Frissonant.

Nous rencontrons dans ce Livre Louise R., une adolescente qui va nous raconter son histoire.

On est dans le monde actuel en France, plusieurs adolescentes, vont commencer à se transformer, elles vont commencer à avoir des poils sur tout le corps.

Ce changement ne touche que les filles.

La population va commencer à s'inquiéter et à avoir peur de ces filles-là.

Elles vont commencer à être mises de côté et être traquées.

Je ne vous en dis pas plus, et vous laisse lire le livre si vous voulez connaître toute l'histoire.

Ce livre est écrit sur la forme d'un témoignage, il n'y a donc pas de chapitres, et le personnage principal s'adresse directement au lecteur. Pour être honnête, je n'ai pas du tout accroché aux personnages, mais je n'ai pas réussi à arrêter de lire ce livre, j'étais à fond sur l'histoire jusqu'à la dernière page...

Et pourtant, j'ai un avis mitigé, il y a des livres comme ça, on les lit jusqu'à la fin, parce qu'on n'arrive pas à le lâcher, mais qu'au final ce n'est pas pour autant qu'on les aime.

Je pense qu'entre les personnages, et la façon dont l'histoire a été écrite, c'était le mélange qui a fait que je n'ai pas spécialement aimé.

Ce n'est pas du tout un mauvais livre et je pense qu'il peut plaire à un très grand nombre de personnes.

J'ai découvert Stéphane Servant avec son roman "Sirius", qui était super. Son talent se confirme avec "Félines", un roman ado coup de poing féministe et égalitariste.



On y suit des jeunes filles brimées, cadrées par une société complètement superficielle : la nôtre. Puis arrive la mutation, et c'est une véritable chasse aux sorcières qui est lancée.



L'auteur développe énormément de choses dans ce roman. Ça reste métaphorique sur certains points mais ses propos obligent le lecteur à débuter, ou à approfondir, une réflexion tournée vers l'autre, vers son humanité. L'auteur montre les forces et les faiblesses des êtres-humains : la solidarité, les stéréotypes, l'intelligence, la haine aveugle, le machisme, les liens familiaux, l'amour, les notions de genre, de morale, de conscience, de croyances religieuses, l'écologie et le retour à la nature, etc.



Beaucoup de graines sont plantées dans "Félines". Et malgré l'histoire d'amour très déjà vu, il y a une vraie profondeur dans ce roman qui nous interroge sur notre société et sa conception toute particulière de l'égalité.

Deux personnages énigmatiques, un road movie post apocalyptique, des paysages désolés... Sirius n’est pas sans rappeler La Route de Cormac MacCarthy. Stéphane Servant s'est pourtant voulu moins sombre et plus optimiste. Une vraie belle découverte, un roman jeunesse mais si peu... À recommander, à tous les âges!

C’est mon avant dernière lecture pour le PLIB 2018. Je n’avais jamais entendu parler de ce roman avant qu’il ne soit sélectionné.



J’ai été plongé dans un monde où tous les animaux sont morts, les femmes sont stériles et une grande partie des êtres humains sont morts. Dans ce chaos, Avril a choisi de se réfugier dans une cabane dans un arbre pour élever tant bien que mal son petit frère Kid.



L’auteur ne nous explique pas le pourquoi du comment de ce chaos mais amène tout un tas de suppositions misent en avant par les uns et par les autres qui permettent de trouver un coupable idéal : les animaux, les étrangers, … Ce qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle en France et ailleurs.



Avril et Kid partent sur les routes, ce chemin est l’occasion pour l’auteur de mettre en avant la nécessité de protéger la nature. L’auteur ne culpabilise jamais les lecteurs mais ce sert de ce voyage mais aussi de Kid et de sa relation si particulière avec les animaux pour faire passer en douceur son message.



Mon attachement à Avril a été variable au cours du roman, je l’ai bien aimé au début, pas du tout au milieu et beaucoup à la fin. Mais le personnage clé de ce roman c’est sans aucun doute Kid. C’est petit bonhomme attachant, vif et avec un lien fort avec les animaux.



L’auteur a une plume qui m’a séduite, à la fois douce et puissante, qui réussit à faire comprendre tout un tas de chose sans les évoquer directement.



L’histoire n’est pas faite pour être rythmée même si l’auteur apporte un peu de piment parfois. Non, l’auteur cherche à nous montrer les dangers des abus des hommes. Malgré tout, il y a eu des longueurs qui ont ralenti ma lecture.



Qui est Sirius, que je n’évoque pas ici ? Lire ce roman, vous permettra de le découvrir et de mieux comprendre pourquoi ce roman est particulier.



En bref, c’est un très beau roman avec des messages subtils et une plume en or. Ce n’est pas un coup de cœur, mais je n’en suis pas loin. Une histoire belle et poétique à découvrir.