Stéphane Servant

A partir de 9 ans



Porté par les riches illustrations d'Emmanuelle Houdart, le texte de Stéphane Servant nous plonge dans un univers à la fois doux et angoissant. La relation mère/fille dépeinte dans l'ouvrage nous a beaucoup fait parler : la maman est décrite comme une herbe folle, un animal sauvage, que la fille et le père tentent chaque jour d'amadouer (voire dresser), mais parallèlement, il y a une certaine complicité entre la fille et la mère. Les élèves de CM ont été attirés par les illustrations mais l'album n'a pas suscité un réel succès. Certains enfants, confrontés à de lourds problèmes familiaux, ont été mal à l'aise face à ce livre cathartique.

Un album dont le titre m'a interpellé et que j'ai beaucoup apprécié. Le sujet abordé est triste et grave mais Stéphane Servant tisse une histoire tendre tout autour. Les dessins sont également doux, Madame La Mort ne fait pas peur, au contraire et la Petite Vieille est attendrissante.

C'est un petit coup de coeur, une histoire qui fait du bien et qui parle aux petits comme aux grands.

"Ma mère a le cœur entre soleil et nuit. Étincelant comme une lune. Sombre comme une aile de corbeau."



La mère est capable de douceur et de joie comme de tristesse et de colère. Si elle connaît le bonheur, elle a aussi ses blessures. La mère se bat pour son enfant et combat ses propres démons. La mère crée un cocon de douceur pour elle et son enfant où elle pourrait passer mille ans, mais un besoin d’évasion se fait inéluctablement sentir. Pourtant, toujours, elle revient à son enfant, car malgré le temps qui passe et les aléas de la vie, l’amour d’une mère pour son enfant est inscrit au plus profond d’elle-même.

L’alliance de la plume de Stéphane Servant et des crayons d’Emmanuelle Houdart ne pouvait donner qu’un livre sublime. Ma mère est un album touchant, plein de force et de vérité, dont les illustrations fourmillantes de détails accompagnent merveilleusement des mots sensibles et justes. Le texte poétique et sibyllin permet à chacun de se retrouver dans cette belle histoire de maternité. Une maternité où la mère n’est pas parfaite comme la littérature enfantine le laisse souvent croire. La suite sur Keskonlit.fr...
Lien : http://www.keskonlit.fr/ma-m..

Les deux pieds plantés dans le sable, elle hurle ses mots à ce Cheval d'écume.



Angela est bercée par les histoires racontées par son Avózinha, sa grand-mère. Le rêve de cette douce plage où piaffe le Cheval Océan la hante et la guide. Elle sait qu'elle ira, c'est son rêve.

Et elle y est. Elle hurle, hurle ses mots.



Les mots ont une telle importance. Ce petit livre à murmurer nous le rappelle. Les mots font les histoires, font les livres, font une vie. Ils peuvent tisser un récit comme briser les rêves. Les mots peuvent être gardés sur un carnet comme être éclaboussés sur les murs.

Angela aime les mots, mais va en fuir d'autres qui empoisonnent sa ville - sa vie. Elle veut être loin de ces gens, de ce petit monde et de ce gris.



Elle a grandi. Ses amis changent, sa vie change, elle change. Le temps passe. Mais pas son rêve. Elle y va - elle y est, sur cette plage. Sauf...

...un évènement. Une chose chose et tout a basculé - bousculé. Silence et Souffrance - le silence est la souffrance.



Il ne reste que l'Océan, le Cheval, le voyage.

Maintenant, elle est là. Face au Cheval fou, seule avec cette présence en elle. Elle hurle sa vie.



Et nous avons, nous, ce petit livre entre les mains, d'une collection à découvrir - et d'un auteur à ne pas manquer. Les mots se bousculent, les pensées sont décousues, mais les émotions sont là. Venez découvrir cette vie, ce rêve, ce Cheval, ces mots, tout ça, en face d'un océan.
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Un très beau texte, qui s'intègre très bien à cette collection "Boomerang". L'écriture de Stéphane Servant est toujours belle et juste, l'histoire est tendre et la fin complètement inattendue. Un petit roman très réussi !

Dans la forêt, le carnaval des animaux se prépare.

Maman Ours finit de recoudre son costume de Belle au bois dormant, Papa Ours se trouve terrible en Grand méchant Loup, quant à Petit ours, il décide de se déguiser en Boucle d’Ours avec une jupe et des couettes blondes.

Mais cela ne plait pas du tout à Papa Ours !!!!!

Un album qui reprend avec humour les personnages des contes. Un coup de cœur !!!

Angela a fait une promesse à sa grand-mère, retourner voir l'océan pour elle. Elle économise donc avec son ami Benjamin pour accomplir ce pèlerinage. Mais brutalement ses rêves s'effondrent. Elle entreprend le voyage mais seule. Elle veut que le cheval océan l'emporte tant sa souffrance est grande.

Très beau texte fort, poétique sur la liberté de choisir.

Public : 3e-2nde

Un album sur la transition hiver-printemps avec des illustrations originales.

Voici un super album aux illustrations géniales qui mélange gaiement tous nos contes classiques pour en faire un joyeux melting pot !



On reconnaît bien sûr celui de Boucle d’Or dès le début et l’on distingue tous les éléments de l’histoire originelle dispersés ça et là.



Amusez-vous à les rechercher ainsi les clins d’œil appartenant aux autres contes et les détails humoristiques.



Laetitia Le Saux a choisi d’illustrer cette histoire d’une façon très originale et réussie, mêlant différentes techniques avec beaucoup d’humour et de fantaisie !



http://vivrelivre19.over-blog.com/2015/03/boucle-d-ours-stephane-servant-et-laetitia-le-saux.html
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Plein d'animaux se suivent et son persuadés de savoir ce qu'est ce bout de tissus... mais personne n'a la réponse sauf quand son propriétaire reviens... Drôle à raconter ! Un peu trop long peut-être, certains enfants se lassent vite des histoires à répétition...

"Ici, c'est chez nous" retrace l'évolution du monde jusqu'à celui que nous connaissons maintenant. Tout en poésie et en douceur, les auteurs nous parlent de la diversité tant animale, florale que culturelle.

Les illustrations aident l'enfant à rentrer dans l'univers installé et permettent une autre lecture que celle du texte. Ces images sont magiques, déjantées et tellement empreintes d'irréel qu'elles en deviennent l'image de la réalité, d'une réalité rêvée.

Cet univers m'a un peu fait penser à l'univers burtonnien surtout sur les pages qui parlent de la nuit et des rêves.



En bref, un bel album à lire, à écouter, à contempler pour petits et grands.

Croco file du mauvais coton, il veut intégrer La Meute et doit se montrer féroce. Hasard ou chance, sa grand-mère, Pepita, qui perd la boule, décide de s'enfuir en Espagne. Croco va la suivre et peut-être sauver sa peau et son âme. Intéressant mélange de thèmes: la recherche d'identité, le lien petit-fils et grand-mère, la racisme, la violence. Pas un coup de coeur mais pas mal.

Célia et sa mère Catherine emménagent dans le sud de la France, dans un petit village perdu dans les montagnes. Elles retrouvent une maison qu'elles ont bien connue, celle de la grand-mère de la jeune fille, la maison d'enfance de Catherine. Ce n'est pas seulement cette demeure qui ravive les souvenirs de Célia, mais bien les gens du village, une communauté fermée aux étrangers et confinée dans les secrets du passé.



Je donne très peu d'informations dans ce résumé, je ne veux surtout pas trop en dire Ce roman est vraiment à part, extrêmement interpellant, qui mêle beaucoup de sujets : la difficulté et les tourments (et ce sont des euphémismes !) de l'adolescence, les rapports plus qu'houleux entre une mère et sa fille, l'absence d'un père, un traumatisme d'enfant, une généalogie qui semble être maudite, des secrets familiaux à découvrir, des non-dits, des mensonges, la vie d'une communauté autarcique, son passé honteux que chacun tait. Et puis il y a cette dimension fantasmagorique, liée aux louves, si empreinte d'étrangeté, mais si judicieusement métaphorique. Elle parvient à cristalliser deux thèmes à la fois, puisqu'elle illustre le refuge choisi par une adolescente en pleine crise identitaire, tout en faisant le lien avec le passé familial et les légendes de la région. J'ai vraiment été bouleversée par ce récit, en particulier par cette héroïne, livrée à elle-même, dans l'impossibilité de se construire en l'absence d'un père et en présence d'une mère totalement névrosée. En général, les histoires de famille me plaisent beaucoup (ici, ici et ici, par exemple) et celle de ces trois femmes est particulière, lourde de noirceur et de haine, tragique et ardente à la fois



En choisissant un contexte si particulier, mêlant fantasme et réalité, S. Servant évite d'écrire un roman classique sur l'adolescence et ses problèmes. Avec Le coeur des louves, il prouve que parfois, il faut s'éloigner de la réalité crue, brute et utliiser l'imaginaire pour avoir plus d'impact. Le rêve fait AUSSI partie de la réalité.
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Difficile de chroniquer cet album : si j’aime toujours autant la plume de Stéphane Servant et sa façon de dire les choses sans les dires, je n’adhère vraiment pas aux graphismes de Leatitia Le Saux.



L’histoire est pourtant intéressante et très éducative pour les enfants qui devront tôt ou tard faire face à la société de consommation. En effet, on a ici à faire à un loup fashion victim qui ne résiste pas à la tentation commerciale et qui veut toujours la dernière culotte à la mode. Il pourrait facilement être la risée du lecteur, si ce n’était que pour avoir ce qu’il souhaite le loup n’hésite pas à travailler très dur.



De fait, je suis assez mitigée sur la morale de l’histoire : d’un côté, la société de consommation est pointée du doigt et on explique aux enfants que cela n’a pas de fins, car il y aura toujours plus neuf et nouveau que ce que l’on vient d’acheter. De l’autre, on explique aux enfants qu’on n’obtient rien sans rien. Le hic dans l’histoire c’est que le mélange de ces deux morales, toutes à leur honneur, a pour moi un arrière-goût de : « travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus ». Je pense bien que cela est bien loin de la volonté originelle de l’auteur, mais pour le coup, n’aurait-il mieux pas valu se concentrer sur une seule leçon ?



Autre petit bémol : les cochons ; je n’ai vraiment pas compris à quoi ils servaient si ce n’est à faire le lien avec le conte Les trois petits cochons…
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C’est à travers cet album que j’ai décidé que j’étais définitivement fan du combo Stéphane Servant – Ilya Green. Je trouve que les dessins de cette dernière sont en parfaite harmonie avec les écrits et les émotions que Stéphane Servant pose sur le papier.



Cet album est de loin, le plus émouvant et le plus touchant que j’ai lu depuis longtemps. Il raconte comment un petit garçon qui a trouvé un masque lui permettant de se transformer en animal finit par être rejeté de tous ; même de ses parents qui ne le reconnaissent pas. Heureusement pour lui, il a une grande sœur qui saura voir à travers le masque et le ramener à la maison.



Il y a là une belle leçon à tirer de cette histoire : il ne faut pas se laisser aller à la colère, car elle nous transfigure, nous rendant méconnaissables aux yeux de ceux qui nous aiment. Mais c’est la fin qui m’a le plus touchée : l’amour fraternel fait toujours tomber les masques, il surpasse et pardonne tout, même la colère et le chagrin.



C’est certainement parce que j’ai un petit frère que cette histoire a tant résonné en moi, mais elle m’a toute retournée. C’est pourquoi je tenais tant à partager cet album à travers une chronique, pour que tous les grands frères et les grandes soeurs qui la liront puissent être aussi un peu émus en le fermant.
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Une belle découverte ! Enfin belle n'est peut-être pas le bon mot, tant l'histoire est dure et violente. L'écriture sans floritude mais pleine de poésie permet à se court roman d'être percutant.

Je suis tombée complètement par hasard sur ce livre, et déjà la couverture m'a interpelée. C'est un roman très simple à lire, les chapitres défilent avec fluidité et l'histoire est en plus très intrigeante et complexe. Ensuite, j'ai beaucoup appréciée la place que prennait l'écriture dans le récit, et tout ça même si j'ai trouvée certains passages plus long que d'autres et qui m'ont un peu ennuyer. Très belle découverte, je le conseille vivement.

Un livre qui me laisse perplexe. Je ne sais si j'ai aimé ou non. Je ne trouve rien a redire sur cet album mais j'en suis touchée et en même temps hermétique... Un petit garçon trouve un masque, il ne sait plus qui il est.

J'ai testé avec des enfants de 5 ans.

La première partie passe bien, mais j'ai l'impression que la fin amuse plus les adultes que les petits qui ne voient pas forcément où est le problème !

"Les mots. Voilà ce qui restera lorsque je ne serai plus là."



Ces mots, Angela va nous les livrer. Au bord de cet océan, elle va nous livrer son histoire. Tout commence par une promesse. Une promesse faite à une grand-mère : aller voir cet océan dont elle lui parler étant enfant.



Pour tenir cette promesse, Angela et son petit ami, vont travailler, faire des petits boulots, pour mettre de côté l'argent nécessaire à ce voyage au Portugal. Lui travaille dans un fast-food et elle garde des enfants. Et puis sur sa route un oncle (dont elle garde les enfants). Avec cet oncle, elle va vivre l'horreur, qui va jeter la honte sur la famille d'Angela. Elle, victime, va devenir coupable dans cet univers des "quartiers" difficiles où vit Angela.



Commence alors pour Angela, un véritable enfer : l'abandon de son petit ami, les colibets et méchanceté du voisinage, la solitude et ce petit quelque chose : terrible souvenir de cette rencontre avec son oncle!



Angela n'a plus que la fuite comme solution, fuite vers cet océan....



"Cheval océan" est un roman poignant, d'une grande poésie malgré la dureté de son contenu (vie et condition des femmes dans les cités,....). Le récit commence par une magnifique métaphore, où l'océan prend les traits d'un cheval puissant.



Puis notre héroîne prend la parole pour nous raconter son histoire. Pour ce faire, elle ne s'adresse pas directement au lecteur; mais à quelqu'un qui n'existe pas encore, nous dit-elle...



C'est un récit d'une grande sensibilité, on est bouleversé par le traitement infligé à Angela et on finit par avoir peur pour elle...



Un très bon moment de lecture, grâce encore une fois à cette collection "d'une seule voix" , qui nous propose des récits courts mais toujours d'une grande qualité.


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