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Citations de Tanith Lee (78)


- Si je me montre gentil envers un homme mauvais, il me ridiculisera. Il me moudra comme le grain sous la meule ?
- Et te ridiculiseras-t-il davantage en te prenant pour un idiot que tu ne le ferais toi-même en gaspillant ton temps et tes efforts en essayant constamment de rendre le mal pour le mal ?
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"Pourquoi pleures-tu?" voulut savoir Ajrarn, fasciné, alors qu'il s'appuyait à la porte, avec sa beauté merveilleuse, avec ses cheveux qui brillaient comme un feu bleu de nuit, et vêtu de toute la splendeur de la nuit.
-Je pleure parce que ma vie a été bien cruelle, et parce que maintenant je dois mourir, dit la femme.
-Si ta vie a été aussi cruelle, tu devrais être heureuse de la quitter; sèche donc tes larmes qui, de toute façon, ne t'aideront en rien.
Les yeux de la femme se séchèrent effectivement, et éclatèrent d'une colère presque aussi vive que les yeux noir de charbon de l'étranger.
-Abomination ! Que les dieux te maudissent de venir te moquer de moi en mes derniers moments! Toute ma vie ne fut que lutte, tourment et douleur, mais je périrais sans un mot s'il n'y avait ce petit garçon que j'ai mis au monde que depuis quelques heures. Qu'adviendra-t-il de mon enfant lorsque je serais morte?
- Celui-ci mourra aussi, sans nul doute, estima le Prince, et tu devrais plutôt te réjouir de voir qu'il lui sera épargné les supplices dont tu me parles.
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Ma mère avait oublié sa mélancolie. Elle était comme une pile électrique. Elle décida tout à trac qu’il était grand temps d’aller inspecter le poulailler. Ces derniers temps, les œufs n’étaient jamais conformes. Y avait-il une fuite dans les parois étanches de l’enclos ?
Il fallut se frayer un chemin entre les alignements de laitues. Dérangées dans leur sommeil, les poules s’égaillèrent en caquetant. Ma mère se hissa péniblement au sommet d’une échelle afin d’examiner la toiture.
– Je ne vois rien, répéta-t-elle à plusieurs reprises.
Elle descendit enfin. Haletante, elle dut prendre appui contre l’échelle. La torche électrique pendait au bout de son bras, inutilement allumée au risque d’épuiser la pile.
– Maman… ? Tu as oublié d’éteindre la torche.
Elle éteignit la torche et la suspendit à un montant.
Soudain, elle s’avança vers moi. Elle me saisit aux épaules. Ses yeux crevaient mes yeux.
– Greena, as-tu compris ce qui s’était passé aujourd’hui, avec cet homme ?
– Oui, maman.
Elle me secoua avec colère, mais sans violence.
– C’est inévitable. Sais-tu pourquoi ?
– Je sais, maman. Ça m’est égal. Il me plaît.
Ses yeux avaient encore changé. Ils s’emplirent de larmes brûlantes et le cœur me manqua. Ce fut comme si le sol se dérobait. Il y avait une infinie douceur dans son regard affolé.
– Écoute-moi bien, Greena. J’ai eu trente ans la semaine passée.
– Je sais…
– Tais-toi. Écoute. J’ai subi le contrôle de routine. Je suis foutue, Greena.
Nous échangeâmes un long regard. Ce n’était pas vraiment une surprise. Tout le monde doit en passer par là. Elle pouvait même s’estimer heureuse d’être arrivée jusqu’à trente ans. À l’extérieur, l’espérance de vie moyenne n’excédait pas vingt-cinq ans.
– Je voulais attendre un peu pour t’en parler. Mon hospitalisation n’est pas prévue avant trois mois. La douleur commence seulement à se faire sentir. Heureusement, il y a l’assurance. J’ai les moyens de m’offrir un analgésique dernier cri.
– Maman…
– Ne m’interromps pas. Nous avons un tas de choses à mettre au point. As-tu conscience de tes responsabilités ? Vis-à-vis des enfants, bien sûr. Vous êtes frères et sœurs, ne l’oublie jamais.
– Ne t’inquiète pas. Je m’occuperai d’eux.
– Il t’aidera, il le faut. Il est vraiment mordu, Greena. Pauvre Alexander, il n’a pas eu de chance. Sa fiancée est morte. Native du Centre et tout et tout, ça ne l’a pas empêchée de claquer à dix-huit ans. Une aubaine pour nous, soit dit en passant. Je ne me féliciterai jamais assez de t’avoir fait suivre le programme de stérilisation quand tu étais gamine. Il n’a pas le droit de coucher avec une fille féconde, tu saisis ? Trop de risques de malformations congénitales. À le voir, on ne s’en douterait pas.
– Je comprends. Je connais la loi sur la reproduction.
Pas de gifle. Pas de cri. Ma réponse hardie n’avait d’autre but que de la rassurer, elle s’en rendait compte. Oui, je comprenais la situation. Alexander avait un problème, ce n’était pas difficile à deviner. Sinon, pourquoi serait-il allé chercher une fille de l’extérieur ?
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« Selon le Prophète Hokannen, l'aube est un instant d'innocence et de pureté pour les créatures terrestres. On y voit le lion boire au même point d'eau que la gazelle et les oiseaux prendre leur essor pour saluer le soleil. Lorsque se lève l'astre du jour, c'est comme si une cascade rafraîchissante venait laver l'univers de ses péchés. Tout peut recommencer à zéro. »
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Être statique n'était jamais sage. Les toiles d'araignées s'attachaient aux murs immobiles. Les hommes devaient voyager, car dans le mouvement se trouvait la semence ou du moins le symbole du progrès.
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Here was a man, surely, playing at life, at living. Convinced of it and of his fate, certainely, but only as the actor is, within his part.

"Yse lives on West Ridge"
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Ne mords pas le soleil, voyageur, tu pourrais te brûler.
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- Donc, tu sais lire l'heure. Mais sais-tu depuis combien de temps cette horloge tictaque ?
Elle sentit intuitivement que ce qu'il commençait à dire était important.
- Depuis cent quarante et un ans, expliqua-t-il. Grosso modo, neuf fois ton âge. Cela doit te paraître long. Comme tous les habitants des tunnels de la quatrième génération, tu ignores tout de de 'univers où ont vécu tes ancêtres. La première et deuxième génération se sont éteintes, cela va de soi. Et étant donné notre mode de vie, il est facile d'oublier…
- Cent…
- … quarante et un ans,. Sous le Sol.
Les mains d'Esther se détendirent.
- Et avant ?
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- Hergal, dis-je, si tu répètes ça encore une fois, je te fais passer à travers ce mur !
Hergal me regarda d'un air étonné.
- D'accord, fit-il, et il répéta ce qu'il venait de dire.
Il ne fut donc pas trop surpris que je mette ma menace instantanément à exécution. Peut-être voulait-il simplement me faire plaisir.
Tandis qu'il était là, par terre de l'autre côté du mur; entouré de morceaux de soie-de-cristal pulvérisés, j'ajoutai :
- je suppose que tu es trop ignare pour savoir ce qui se passe ensuite ?
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J'étais sûr de ce qu'il pensait : il allait me jeter à terre et se donner le plaisir de m'infliger une leçon, peut-être me faire une ou deux blessures pour que j'aie de quoi regretter mon arrogance. Après tout, c'était un adulte et je n'étais qu'un enfant. Il ne m'abordait pas avec la même prudence que s'il avait eu affaire à un guerrier.
Lorsqu'il se précipita sur moi, j'attendis, puis m'esquivai au dernier moment en lançant mon pied dans sa jambe droite. La manœuvre me parut lente mais, pou Distik, elle fut trop rapide. Il s'écroula avec un cri et le choc porta sur son genou gauche.
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L’âme est magicienne. Seule la chair vivante l’entrave.
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Les mortels ne se refusaient pas à Ajrarn. Sa voix, ses yeux, son contact produisaient une alchimie qui agaçait les nerfs, les rendait fous, mettait leur volonté hors la loi.
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Elle passa le bracelet d'identité à son poignet et en resserra la lanière.
- Lieu de fabrication ?
- Birmingham.
- Année ?
- Deux zéro sept deux.
- Merci.
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Elle n'hésita pas, ne le remercia pas plus. D'un pas décidé elle pénétra dans le vestibule ; sa silhouette sombre se refléta dans le grand miroir, par-dessus le bouquet de fleurs fanées datant de la semaine précédente. La mère de Timothy avait oublié de les jeter.
Il songea à ces créatures de films d'horreur qui attendent d'être invitées à passer le seuil pour commettre leurs méfaits, mais l'image s'effaça en une fraction de seconde.
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L'amour est une chose terrible. Taki se lamenta et dépérit dans sa maison de roche, ses larmes inondèrent le plancher et ses gémissements étaient si puissants qu'ils prirent la forme de chauve-souris et voletèrent partout en grappes.
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Quant à Taki le Drin, il rencontra une mille-pattes dans la cave, une jeune personne dans le vent avec quelques idées intéressantes au sujet des jambes.
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Celui que j’étais fuyait le mal et ne faisait le bien que par peur, puis la peur l’envahit et il ne fit que le mal. Le mal n’a plus d’influence sur moi car je l’ai entièrement usé : je n’ai donc plus peur de vivre.
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Des évènements étranges se produisirent à Sheve à la même époque. Les lampes s'allumaient et brulaient sans pétrole; les bouchers racontaient des histoires de têtes qui parlaient et réprimandaient les abatteurs. Il arrivait qu'une femme se poudre le visage et le talc devenait noir comme la suie, ou bien il naissait un chevreau à cinq pattes, ou bien des poules pondaient des œufs en bois, ou bien les portes qui s'étaient toujours ouvertes vers l'intérieur s'ouvraient vers l'extérieur et l'eau qui coulait d'une fontaine publique jaillissait soudain dans les airs. Ce genre d'événements, naturellement, étaient dus à la présence de Chuz.
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Dans les ténèbres qui précédaient l'aube, il était assis seul dans sa chambre et appela pour qu'on lui apporte du vin. Les servants vinrent, au nombre de trois, rien que pour servir le vin du roi. L'un déposa une nappe de soie, le deuxième un récipient de cristal poli avec un pied en or, le troisième déboucha un flacon de céramique noire. Le vin fut versé dans la coupe, Nemdur la leva jusqu'à ses lèvres, mais lorsqu'il voulut boire, le vin refusa de couler dans sa bouche.

Les trois serviteurs restèrent pétrifiés. Nemdur lui-même retourna la coupe pour voir si le vin allait en couler de la sorte, mais si le liquide roulait dans le cristal, il refusait de le quitter. La coupe s'adressa alors à Nemdur.

-Aie l'amabilité de me reposer sur mon pied, dit-elle.

Nemdur fut paralysé comme ses domestiques.

-Te voilà bien discourtois, dit clairement la coupe. Si l'on versait du vin en toi, le dégorgerais-tu dans la bouche du premier venu? Non, je vais garder l'alcool et me saouler.

La coupe émit alors un rot et Nemdur, avec un juron, la laissa tomber. Le cristal se fracassa sur le dallage en une quantité innombrable d'éclats, et de chacun d'eux jaillirent des pleurs terribles et le vin se répandit comme du sang.
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Où se trouvait le coeur de la Haine, de la forme qu'elle avait revêtue, n'a pas été retenu, et ne pourrait être écrit, de même qu'on ne peut mâcher de l'eau.
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