Citations de Tanith Lee (78)
Notre bouteille de Tout-feu-tout-glace arriva, il en huma le bouquet, goûta et leva les yeux au plafond avec l'expression de quelqu'un qui fait une estimation mentale.
Tu es mon univers. Je t’aime. Je ne t’ai jamais dit cela de vive voix. Je ne peux pas te le dire à présent. Mais je n’ai pas besoin de le dire. Et je n’ai pas besoin de l’écrire ici. Ce sera écrit avec mon sang.
Mon bien-aimé, mon seigneur, ma vie. Chaque souffle, chaque pas, chaque regard, chaque geste, chaque mouvement de mon corps ne me viennent qu’à travers l’amour que j’ai pour toi. Mon amour, qui m’enchante, qui m’élève. Mon amour, qui est tout mon univers. Comment être digne d’un tel amour ? De souffrir un tel amour ? Je serais morte pour toi, avec joie, n’importe quand.
Il était cette créature inhabituelle, un homme sûr de lui, sinon de son monde et des actes de ce monde. En réalité, il n’était pas effrayé, pas par aveuglement, mais par véritable clairvoyance. La peur était superflue et inutile. L’effacer était instinctif, il ne s’en rendait même pas compte, pas plus d’ailleurs que ceux qui le contemplaient.
Ce n’était pas nécessairement l’innocent ou le naïf seuls qui attendaient la justice d’une Loi si ostensiblement parfaite. Le juste aussi pouvait compter sur elle.
Un lâche n’a droit ni à l’honneur ni à un nom.
La peur de l’obscurité est commune à toute notre race. Et la peur est un rude maître, meilleur pourtant que le vin de la paix et du réconfort.
Les machines pouvaient chasser seules. La présence humaine n’était pas essentielle ; les humains, en vérité, constituaient un élément d’incertitude, le risque du gibier perdu, de la curée ratée, de l’imperfection, de l’inefficacité.
Mon idée est que nos machines pourraient assumer ces tâches. Je suis certain qu’elles l’ont fait autrefois, et qu’aucun humain n’était alors obligé de se briser les reins, de se détruire les poumons et l’âme de cette façon. Notre technologie a décliné. Je ne sais pas bien pourquoi, une négligence dans le passé, ou notre propre paresse, tout simplement.
Non, les machines ne font que stimuler et aider la visualisation. Leur activité principale consiste à projeter l’histoire à la racaille des spectateurs vautrés sur leurs coussins, et qui s’en nourrissent comme les vers qu’ils sont.
Dans ma petite enfance, reste ce souvenir précis. Un matin, il pleuvait comme jamais. Je devais avoir six ou sept ans. Le nez collé contre la vitre Securit, je tentais de discerner les formes de l’univers interdit. À travers le matériau déformant, les trombes se dissolvaient en un rideau frémissant. Soudain, je vis quelque chose de vraiment extraordinaire. Je poussai un cri.
- Toute la terre est magie. Regarde simplement dans l'arbre qui nous donne son ombre. Vois comme les figues sauvages y ont mûri et comme les feuilles le couvrent. Jadis, cet arbre n'était qu'une graine cachée dans le sol non cultivé. A côté d'une telle sorcellerie, madame, tous mes tours ne seraient que choses bien frêles.
Apparemment, ils servent seulement sept repas à bord des vaisseaux, mais vous pouvez avoir un petit quelque chose de froid entre les repas, ce qui est raisonnable.
Je pouvais transformer un exercice de géométrie à sept dimensions en une aventure épique, dans laquelle tous les plans et doubles plans étaient les habitants d'une citadelle assiégée combattant des hordes de triples bissectrices avec des rayons paralysants.
- C'est que vois-tu, me dit-il, je n'ai pas fait l'amour depuis deux unités, et je me demandais justement si nous ne pouvions pas par hasard nous marier pour un après-midi.
- Certainement pas avec l'apparence que tu as, lui répondis-je. Enfin avec tous ces boutons, toute cette graisse que tu as partout, et ces trois yeux jaunes sans pupilles pour couronner le tout, non merci.
- Mais voyons, me dit Hatta, ne comprends-tu pas que c'est une Expérience Essentielle que de faire l'amour avec un corps par lequel tu ne te sens pas attirée?
C'était le moment de la mort du soleil et tout le camp en était ensanglanté .Dans le rougeoiement , les trois frères se hâtèrent de rencontrer le roi leur père et jetèrent devant lui l'enfant qui sentait le lion.
Dans cet orage, ils virent la manifestation de quelque surnaturelle colère, un châtiment qui leur était envoyé, une façon de leur démontrer que si stable qu'elle parût, la vie n'offrait jamais de certitude.
Go nowhere on a horse that fades, for your dreams will betray you.
Il y avait eu les ténèbres, et dans ces ténèbres: le néant. A présent, toujours plongée dans l'obscurité, j'entendais un bruit, un seul, qui se répétait de façon rythmique; une machine infatigable qui se soulevait, s'abaissait, inspirait, expirait. Tout à coup, mon coeur s'était remis en marche.
Mes yeux s'entrouvrirent sur une froide et lugubre lumière verdâtre. Le Jade, croyais je. Mais j'étais trop faible pour m'en saisir. J'ignorais où j'étais et ne gardais aucun souvenir de ce qui s'était passé. A nouveau, je me retrouvais sous la montagne à attendre ma naissance. Les séquences formaient un entrelacs indémêlable.
Puis la lumière s'éclaircit, blanchit. Un son mat et des grains de poussière se mirent à danser. Des cris, un bruit de chute de pierres, suivi d'un nuage poudré. Quand il se dissipa, je découvris la silhouette d'un homme sans visage qui se penchait vers moi. Il poussa une exclamation. Une main s'avança en tâtonnant vers ma figure et agrippa le masque d'argent.
L’amour et le temps balaie tous les éléments.