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Critiques de Team Banmikas (117)
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Ulysse (manga)

Choisir un manga pour découvrir "ce chef d'oeuvre" du XXème siècle, comme il est écrit ci-dessus, dans la présentation, c'est osé. Mais on fait ce que l'on peut!

Si j'ai eu du mal avec mes nombreux (presque) essais avec le vrai, même s'il faut le lire en sautant des chapitres, des pages, etc. j'ai été plus heureux avec celui-ci car je suis allé jusqu'au bout. Certes à vaincre sans péril on triomphe sans gloire mais, quand même, presque 400 (petites) pages en 2h30 pour un si vaste roman il faut le faire et s'en souvenir une fois la dernière page tournée, ce qui est méritoire.



"Dire qu'Ulysse n'a aucune valeur revient à nier la valeur de la vie"

Quatrième de couverture



Le héros de cette histoire c'est Léopold Bloom, il est placeur en publicités pour le compte d'un journal, ce qui lui vaudra un certain revers. Nous allons le suivre pendant toute une journée dans Dublin, Irlande, lui et ses amis, ses doutes, ses aventures et ses rencontres.



Le manga est découpé en chapitres suivant le poème épique éponyme, de Homère.



Ce manga ce lit de gauche à droite, ouf, merci, c'est plus facile pour moi qui ne suis pas habitué à cette forme de BD. Bien que de temps en temps les visages rappellent les dessins des personnages manga, menton pointu, le dessinateur a essayé de dessiner plus à l'européenne (si cela veut dire quelque chose). Sinon c'est réaliste et intéressant car dans le fouillis de cette histoire il fallait quand même du courage pour mettre en scène ces personnages en cohérence avec Joyce.

Je suis entré (et sorti) de cette histoire avec facilité et, globalement, avec intérêt. Intérêt du texte, du dessin, des ambiances, des dialogues...

Le dessinateur a, cependant, affublé les personnages, à maintes reprises, d'une petite goutte coulant sur les visages sans raison apparente. Serait-ce la façon de décrire l'étonnement chez les dessinateurs de mangas ?

Je peux, maintenant tourner la page Ulysse de Joyce.

Quant à être le chef d'oeuvre du XXème siècle...




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Critique de la raison pure

A l'époque, les allemands ne connaissaient pas le football, les chars d'assaut ou les berlines de luxe. Par contre, ils étaient imbattables en musique classique et surtout en philosophie, domaine dans lequel ils étaient régulièrement sacrés champions d'Europe. L'un de leurs meilleurs tauliers était Emmanuel Kant qui, avec sa stratégie de la métaphysique "a priori", transperçait toutes les défenses adverses. A titre personnel, j'ai péniblement atteint la page 4 en six heures, avant de renoncer pour retourner jouer avec Bernard Henri Levy qui est à la philosophie ce que le flan Alsa est à la pâtisserie...Il faut savoir admettre ses limites.
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Critique de la raison pure

Au lieu de commencer à philosopher en lisant les auteurs de notre siècle afin d'obtenir du succès en faisant de beaux papiers à la mode, Karl Jaspers, dans son Introduction à la philosophie, conseillait aux néophytes d’aller d’abord lire Platon et Kant. Bien que la lecture de Kant sera grandement facilité par celle de Leibniz et de Hume, mais aussi d'Aristote, de Descartes, de Spinoza, de Berkeley et de Locke, je souscris assez bien à l'opinion de Jaspers. Et, de fait, tous les philosophes vraiment marquants se réfèrent inévitablement à Platon et à Kant.

Après avoir tout lu Platon, je me suis donc lancé dans Kant en commençant avec sa Critique de la raison pure. Depuis, je l'ai lue trois fois, d'un couvert à l'autre, en plus de plusieurs lectures partielles pour divers travaux, sans compter que j'ai à peu près tout lu les autres livres qu'il a écrits. Il n'y a que l'Opus postumum et la Métaphysique des moeurs que je n'ai pas encore trouvé l'occasion de lire parmi ses oeuvres principales. Bref, j'ai lu beaucoup Kant, beaucoup sur Kant et je suis loin d'avoir d'en avoir fini avec lui. C’est pour moi un des plus grand philosophes de tous les temps et surtout le philosophe par excellence de la moralité.

La Critique de la raison pure ne se donne pas gratuitement. Elle exige, pour être compréhensible par son lecteur, que ce dernier dispose d’une actualité existentielle morale ainsi que de la capacité corollaire d’abstraction philosophique. Il pourra alors se prêter à une véritable expérience philosophique d’orientation de l’éclairement des clôtures et ouvertures de l’esprit humain.

La position critique qu’il nous présente ici me semble toujours être la position par excellence pour philosopher, mais aussi pour vivre sa foi (quelle soit politique, artistique, morale ou religieuse) et pour évoluer dans le monde de la science, tout en demeurant sur le terrain d’une possible communication ouverte avec l’autre.

Le passage qui m’a donné le plus de mal, c’est le saut qu’il nous faut faire lorsque se présente, brusquement, sa table des catégories. Kant ne tente même pas d'en faire la déduction. Ce ne sont toutefois pas des dogmes pour autant, mais des concepts hypothétiques dont il faut évaluer l’utilité et l’exhaustivité afin d’évaluer si l'on peut trouver mieux avant de les rejeter. Comme toujours avec les concepts métaphysiques, chez Kant, ce sont des noumènes au sens négatifs, c’est-à-dire des postulats et non des réalités ontologiques.

Je ne vais pas aborder chaque détail pour ne pas abuser de la patience des lecteurs et lectrices de ce commentaire, mais pour aider quiconque aimerait s’y initier, je conseille fortement de commencer par lire la partie sur les Antinomies de la raison pure. Il s’agit de la première section que Kant a écrite et tous les problèmes qu’il aborde dans les sections précédentes et subséquentes cherchent à expliquer comment il a trouvé ces solutions aux Antinomies et ce qui en découle.
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Le Capital, Tome 1 (manga)

J'étais très curieuse de découvrir un tel manga, un qui vulgariserait la pensée de Marx (reprise ensuite par Engels) et les idées développées dans Le Capital - que je n'ai par ailleurs pas lu.



Ainsi, nous suivons l'histoire d'un fromager artisanal, Robin, qui va rencontrer Daniel, un entrepreneur - qui n'a pour objectif que de devenir riche - qui va le pousser à développer son entreprise... ce qui le mènera inévitablement à exploiter ses salarié·es, de plus en plus.



Grâce à une intrigue assez simple, le collectif qui a illustré et scénarisé ce manga permet de mieux appréhender le propos de Marx. J'ai trouvé l'idée très intéressante : même si je n'y ai pas appris grand chose (étant déjà bien sensibilisée aux dérives du capitalisme et du productivisme), j'ai apprécié cette lecture.



Selon moi, ce manga en deux tomes peut vraiment intéresser les plus jeunes et moins jeunes qui ont envie de comprendre Le Capital sans avoir à lire les centaines de pages qu'il comporte...
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L'Iliade et l'Odyssée

Ayant dû étudier L'Iliade et l'Odyssée l'an dernier, je commence à connaître ces deux mythes et j'étais curieuse de voir leur adaptation en manga.



Réalisée par la Team Banmikas, qui date de nombreux classiques et essais, ce manga retrace les histoires de la Guerre de Troie, d'Achille et d'Ulysse... le tout en moins de 200 pages avec des illustrations simples mais efficaces.



Je dois dire que j'ai été assez déçue par cette adaptation, qui est selon moi bien trop courte. Peut-être qu'il aurait été plus intéressant de faire une adaptation de L'Iliade et une autre de L'Odyssée ?



Cela peut plaire aux personnes qui ont envie de découvrir les mythes, et cela peut leur donner envie de poursuivre en faisant des recherches ou en lisant les livres d'Homère.
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Le Capital, Tome 2 (manga)

Je ne m'étais pas rendue compte immédiatement que j'avais déjà lu ce manga puisque j'avais effectué une lecture de l'intégrale et non du premier tome. Qu'à cela ne tienne, ne m'en étant pas rendue compte immédiatement, j'ai décidé de (re)lire ce deuxième tome jusqu'au bout !



Cette fois, l'histoire démontre d'autant plus les dérives et les problèmes du capitalisme avec de la théorie économique expliquée de façon claire grâce à l'intrigue, qui sert de prétexte pour expliquer les idées de Marx et Engels.



Engels devient vraiment un professeur, celui qui explique aux lecteur•rices le capitalisme en vulgarisant le propos. C'est un peu plus intéressant que le premier tome et plus concret, si bien que cela ne m'a même pas gênée de le relire !



Même si les illustrations ne sont pas à mon goût, je suis contente de savoir qu'il existe un manga qui vulgarise le capitalisme et l'économie selon Marx et Engels. C'est très intéressant, à mettre entre toutes les mains !
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Divine Comedie

La Divine Comédie adaptée en manga par le Studio « Variety Artworks » … pour avoir lue et étudiée cette œuvre riche, complexe et en trois gros volumes, j’avais quelques doutes en voyant un simple manga en un tome. J’étais toutefois curieuse de le lire.

Bien m’en a pris car c’est une heureuse surprise !



Certes il s’agit-là d’un bon gros résumé d’une œuvre immense, mais c’est un bon résumé, fidèle à l’original. J’y ai retrouvé les passages clés et certains qui m’avaient particulièrement touchée. L’histoire de Paolo et Francesca par exemple, si émouvante dans le texte original. J’ai aimé le graphisme employé ici et la transformation qui advient sur eux le temps de leur entretien avec Dante. L’image est frappante comme le texte l’est dans sa première version. Pour le coup l’adaptation en dessins correspond bien !

Le personnage de Dante apparait sensible, émotif (il s’évanouit facilement) et par là est lui aussi fidèle. C’est un jeune homme tourmenté, qui s’interroge beaucoup et se soucie des peines infligées aux âmes.

Le décor est grandiose : effrayant aux enfers, lumineux au Paradis. J’ai trouvé la montée du Purgatoire un peu rapide. Les personnages de Charon et Minos m’ont surprise, je ne les imaginais pas du tout ainsi, mais pourquoi pas finalement ? Ici ça ne choque pas au milieu des autres choix graphiques qui forment une certaine harmonie.



S’il est clair que ce manga ne peut remplacer le texte original, il constitue néanmoins une belle introduction à cette oeuvre et peut donner envie de la découvrir de façon plus approfondie.

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Critique de la raison pure

La philosophie de Kant, du moins dans ce livre très abstrait, ne donne pas de réponse aux grandes questions métaphysiques. Elle dit au contraire, et elle le prouve, que notre raison n'a pas la possibilité de répondre à ces questions. Le lecteur ressort donc du livre doublement frustré, premièrement parce qu'il sait surtout ce que ne peut pas sa raison, et deuxièmement parce qu'il n'a pas compris grand chose aux spéculations du philosophe. Que retenir? La séparation nette entre les phénomènes, que nous pouvons connaître en tant que phénomènes seulement, et les choses en soi, que notre raison n'a pas les moyens de toucher. Trop souvent, on croit connaître une vérité alors qu'on ne fait que décrire un phénomène, c'est-à-dire un fruit de notre perception. La nécessité a priori de l'espace et du temps comme condition des phénomènes : tout est situé sur ces deux axes, l'externe (l'espace) et l'interne (le temps). L'impossibilité de prouver l'existence de Dieu mais aussi de prouver son inexistence. Idem pour l'immortalité de l'âme. Bref, Kant nous donne des limites. Il restreint le contenu de la philosophie. Après lui, peut-on encore penser?
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Charles Darwin : Théorie de l'évolution

Ce manga (qui se lit dans le sens européen) est une biographie synthétique de Charles Darwin et explique (en vulgarisant) sa théorie de l'évolution.

Le jeune Charles grandit dans une famille d'intellectuels, entouré de médecins, de chercheurs, de penseurs. Cette enfance lui donne une soif de comprendre et une grande curiosité. Touché par les idées évolutionnistes de son temps, il entreprend un voyage autour du monde, de 5 ans, qui va changer sa vie et notre perception des espèces animales et végétales.



La BD est très facile à lire, la théorie est mise à portée de tous et cela la rend très intéressante. Une grande place est faite au chemin qu'elle a dû parcourir dans une époque encore très marquée par la présence de Dieu-créateur du monde et de l'univers. Cela rend le récit très intéressant, car il ne prend aucun parti pris. A la fin, une petite explication de la théorie affine encore le récit.

C'est un bel ouvrage. Je mets un gros bémol parce que je n'ai pas du tout été touchée par le dessin, que je trouve grossier, et cela rend les personnages caricaturaux; parfois à la limite de la laideur. Parfois, selon les angles de vue, on a même du mal à les reconnaître. C'est vraiment dommage, car le récit et la façon dont est traité ce pan de l'histoire sont de grande qualité.
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Kamasutra

A emporter pour lire, ainsi que quelques autres, sur une ile deserte pour mourir plus vite :

- Ulysse de James Joyce,

- L’Etre et le Neant de Sartre

- le Petit livre Rouge de Mao

- En attendant Godot de Becket

- la Bible de qui vous savez

- le Koran de qui vous savez

- le Kamasoutra



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A la recherche du temps perdu (manga)

Surpris quand j'ai vu cette couverture et tandis que j'adore l'écriture subtile de Proust, je ne pouvais pas résister à l'envie de cette lecture aussi rapide que délicieuse. Les dessins, bien qu'ils suivent les codes habituels du manga, ne sont pas d'une qualité irréprochable. Ils ne sont pas signés de la plume d'un mangaka, mais plutôt du studio qui les a réalisés. Alors, autant le dire d'emblée, on ne verra pas la mer et encore moins "les mers" à Balbec, juste un ou deux traits qui la suggèrent. Le côté de chez Swann et celui de Guermantes sont coupés à la serpe et leur réunion catapultée sous les traits pailletés d'une Mademoiselle de Saint Loup d'opérette. La description puis l'évolution du Baron de Charlus est tellement résumée qu'on évite de hurler de rire parfois. Les scènes d'amour sont bien loin des Catleyas. Mais il réussit tout de même à boucler la boucle du temps proustien ce qui n'est pas une mince affaire en si peu de pages et avec si peu de mots.



Proust, à travers cette œuvre multiple, a redéfini le temps et l'identité, mais ici on se propose plutôt de raconter les événements. C'est un peu comme si vous avez déjà eu la chance d'approcher dans la vie réelle un tableau de Francis Bacon et qu'on vous donne à voir un Polaroid de l’œuvre, photographie instantanée, partielle, partiale et forcément tronquée, vidée de sa substance. Un cliché de l'éternité.



C'est justement là où les choses deviennent intéressantes, Soleil Manga le précise dès le début, ce livre ne se substitue pas au roman de Marcel Proust mais il a pour seul but de donner envie de le lire ou de le relire. Et je dois bien avouer que cela a fonctionné. Après l'avoir refermé, j'ai eu une envie folle de reprendre, de nouveau, comme on peut le faire à tous les âges de la vie, l'original.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Charles Darwin : Théorie de l'évolution

Un très bon manga, facile et agréable à lire en un tome.

Il retrace à la fois la vie de Darwin mais aussi bien sûr la théorie de l'évolution.

C'est le voyage et la découverte des autres pays et de leur faune qui vont amener ce jeune scientifique à repenser la manière dont les êtres évoluent.

Dans un siècle où la croyance est celle de Dieu créateur, c'est un véritable cataclysme. Alors Darwin en véritable scientifique va accumuler les preuves et trouver des alliés.



A lire !
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Critique de la raison pure

Une chose n'a-t'elle pas besoin à un certain moment au même titre qu'une conscience d'acquérir une autre dimension grâce à la transcendance qu'on lui apporte.



Une évolution commune permettant de sortir d'un entendement traditionnel suite aux différentes méditations que l'on s'impose pour se constituer une nouvelle base de données acquise à l'aide d'une raison agissante.



Ce qui se contente d'exister ne pourra jamais ressentir les bienfaits d'un dépassement de soi obtenu suite à l'apport de nouvelles expériences propulsant une façon d'être sans éclats vers de nouveaux ressentis.



Des expériences inconnues fournissant dans des concepts à priori de nouvelles perceptions synthétiques à des analytiques somnolents.



Tous les hommes ont une mère certes mais rien ne m'empêche de valoriser encore davantage ce constat en lui apposant un cachet supplémentaire.



Nous sommes les maitres de l'évolution de nos discernements il suffit pour cela de les agrandir au quotidien par toutes les améliorations dont ont besoin leur thématique pour s'épanouir encore plus.



L'imagination est le seul moyen de conquérir l'absolu.



De nombreuses intuitions permettant à une définition de se propager en compagnie de ses acquis vers de nouveaux entendements procurant de nouvelles émotions.



L'intuition pure de la chose en soi de tout ce qui nous entoure malgré nos dépendances envers un monde sensible éternellement sous l'emprise de sa subjectivité.



Le devoir que nous devons à notre raison dont le but est d'acquérir dans l'espace et le temps son niveau le plus élevé.



La terre tourne autour du soleil. Les choses tournent autour des idées et non plus l'inverse.



C'est la naissance de l'esprit et surtout de sa liberté de juger le fonctionnement des choses privées de révélation divine de la manière dont il l'entend.



La thèse et son antithèse, toute la connaissance dans l'application de deux approches inverses démontrées de manière simultanée.



Un antagonisme devenant l'unique force de sa synergie associative dont la face cachée n'est certainement que le processus de la création.





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Critique de la raison pure

3heures pour lire 3 pages, pas facile, mais ce n'est pas sans utilité, j'ai l'impréssion que tout les penseurs qui le suivent s'inspirent de lui, se positionnent par rapport à lui, il semble incontournable...
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Critique de la raison pure

L'aporie kantienne.





Pour Kant, toute connaissance se réduit à ce que nous permet la liaison du sensible et du rationnel. Il est ici entendu que le « sensible » en question est ce qui relève des sens physiques en tant qu’organes de la perception physique. Il est tout aussi entendu qu’il n’y aurait pas d'autres perceptions et que s’il existe bien des formes pures de la sensibilité (l’espace et le temps), elles se rapportent par définition exclusivement aux données sensibles du monde physique. Tout le reste serait délire ou au mieux vaines spéculations.

Cependant Kant admet un « fait » non physique et pourtant agissant dans le monde physique : la liberté, qui serait d’origine suprasensible, puisque tous les autres faits – les faits physiques - sont déterminés selon les « lois de la nature » (la nature physique), et donc ne sont pas libres.

Kant a donc procédé à deux réductions : il n’existe pas d’autre fait spirituel que la liberté, et pas d’autre nature que la nature considérée comme physique.

À partir de là, la science – physique – peut s’en donner à cœur joie, avec l’efficacité qu’on connait, pour dépecer la matière en se congratulant de n’y trouver effectivement rien de plus, et certainement pas une âme (Aristote : « sans l’âme, la nature n’est que matière »).

Qu’ensuite il finisse par apparaître que ladite matière n’a rien d’autre de matériel que son apparence macroscopique, et que les lois déterministes qui s’appliquent à cette échelle sont inopérantes à l’échelle quantique, et que cette contradiction reste sans réponse, cela n’affecte en rien l’efficacité démontrée et expérimentée de la science, que ce soit dans la recherche dite « pure » ou dans les innombrables applications techniques dont le monde est abreuvé.

Le fait curieux est cependant que, du fait même de ce généreux déluge technoscientifique, le désert s’accroît : la désertification des sols, mais aussi des relations humaines. Et, secondairement, que toutes ces merveilleuses applications de la connaissance scientifique au sens si bien délimité par Kant produisent d’innombrables effets secondaires que ni ladite science ni la technique ne maîtrisent ni ne réduisent, puisqu’ils les produisent plutôt.

Il y a peut-être là un indice d’une erreur fondamentale dans notre appréhension du réel, de la nature, de l’esprit, de la sensibilité, et de leur liaison.

Ce bon vieil Ockham, avec son fameux rasoir, a peut-être négligé un peu vite la valeur heuristique des quatre causes d’Aristote. Ne voir dans la nature, y compris la nature humaine qui en fait assurément partie rien de plus que des causes matérielles et motrices, en rejetant la possibilité de causes finales et formelles, c’est se mettre un bandeau sur les yeux, en décrétant être la réalité ce que l’œil restant nous fait percevoir et apercevoir : ces fameux « phénomènes » qui se promènent de par l’univers en orphelins de leur nouménalité (ce qu’ils seraient « en soi », indépendamment ou autrement au moins que tels qu’ils sont physiquement perçus).

Mais il est problématique d’appeler connaissance une telle « connaissance » qui débute par un aveu d’impuissance et d’ignorance : la connaissance voilée d’un « réel voilé » (D’Espagnat). Et tout aussi et même encore plus problématique de décréter – et Kant ne fait rien d’autre à ce sujet - le « fait » nouménal de notre liberté.

Se pourrait-il que nous ne soyons qu’à la préhistoire de la science ; d’une science capable de penser les causes matérielles et motrices dans un horizon philosophique ou métaphysique, voire spirituel et au moins épistémologique totalement ouvert ? D’envisager d’autres formes de causalités (comme la rétro causalité) ? D’envisager des liaisons causales entre « l’esprit » et la « matière » (les deux devant être redéfinis) ? Et même des liaisons libres (causées par notre liberté) ? D’envisager que non seulement la liberté, mais aussi l’inspiration, ou l’enracinement confiant dans le fond métaphysique de son être unique et singulier – la « foi » de « l’âme » ? – sont des faits avec des effets, quoique inexplicables par la scientificité physique – comme les miracles qui ponctuent l’existence, ou certaines existences -, et que donc « l’intuition intellectuelle » dont Kant ne voulait surtout pas entendre parler (malgré son embarrassante curiosité pour Swedenborg, - un honnête homme et brillant scientifique mais très amoureux des anges -, qui fut à l’origine de son acharnement à ruiner toute connaissance métaphysique), cette intuition intellectuelle serait non seulement possible, mais l’authentique condition de possibilité d’une science unifiée à ce qui la dépasse.





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Discours de la Méthode

J’ai étudié Descartes en cours de philosophie puis je n’ai plus entendu parler de lui durant ma vie active. Il reste cependant l’un des plus grands penseurs de l’histoire de l’humanité avec une avancée sans précédent dans divers discipline scientifique partant des mathématiques à la physique quantique. On connaît tous le « je pense donc je suis ». Il est le grand fondateur de la philosophie moderne.



Cette collection "classique" de Soleil Manga s’attaque donc à une théorie assez complexe sur le discours de la méthode qu’elle réussit brillamment à mettre en image avec un rappel vers la fin pour ne pas perdre le fil ce que j’ai pu grandement apprécié.



Sur le fond, je ne vois pas comment Descartes a pu prôner la raison et le doute sans remettre en cause l’idée même d’un Dieu existant. La divinité se voit même parer du titre de la perfection. Excusez-moi si je ne partage pas ce point de vue. A noter cependant une théorie intéressant sur la dualité entre le corps et l’âme. Si le corps a un début et une fin, l’âme peut sans doute échapper à la fin ? Ce n’est pas raisonnable de le penser mais on aimerait bien.
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Les Misérables (manga)

On connait presque tous l'oeuvre de Victor Hugo, l'écrivain qui a marqué la poésie et la littérature du XIXème siècle et tenancier de l'école du romantisme. Les misérables font partie de notre patrimoine culturel. Maintenant, que les japonais se l'approprie pour nous en donner une version manga, je n'ai rien contre.



Certes, c'est parfois poussé à l'extrême comme l'opposition de Jean Valjean contre l'inspecteur Javert ressemblant à un démon. Cependant, ma lecture a été très agréable. Et par ailleurs, je pense que cela peut provoquer chez le jeune lecteur l'envie de découvrir l'oeuvre originale. Or, je cautionne ce type de démarche très utile d'où mon conseil d'achat.
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Du Contrat social (manga)

Tenter de résumer en détail ce texte fondateur de notre culture politique serait vain, pour ce qui me concerne.

Aussi, je me contenterai de relever les points qui m’ont parus importants, mettant de côté ceux avec lesquels je suis en désaccord, dont la vision du christianisme par l’auteur n’est pas des moindres, puisqu’il considère cette religion comme incompatible avec l’idée d’Etat, du fait, notamment, de son désintérêt des affaires ici-bas et du pouvoir parallèle qu’elle représente. C’est à mon avis très réducteur. Mais Rousseau écrit au XVIIIe siècle et il faut admettre que l’Eglise originelle s’est alors égarée.

Pour le reste, on peut dire de Rousseau qu’il fut un visionnaire politique, s’appuyant sur ce qui l’avait précédé, dont la République romaine, qu’il cite abondamment. Son texte fut d’ailleurs une référence majeure de la Révolution française et au-delà.

Une phrase est à mettre en exergue, car elle est, selon moi, toujours d’actualité : « A prendre dans la rigueur de l’acceptation, il n’a jamais existé de véritable démocratie et il n’en existera jamais. […] Un gouvernement si parfait n’existera jamais. » Ce n’est pas très engageant !

Le texte en lui-même n’est pas d’un abord facile car, ainsi que l’explique l’auteur : « Je ne sais pas l’art d’être clair pour qui ne veut pas être attentif. » Ce qui a le mérite d’’être clair, cependant !

Pour Rousseau, c’est l’union qui fait le peuple, suivant le principe d’un engagement collectif. Cette union est « une convention du corps avec chacun de ses membres », laquelle repose sur le contrat social visant au bien général.

Cette volonté commune garantit de la servitude en ce sens qu’elle est librement consentie. Surtout, il s’agit d’abolir la domination de la multitude par une poignée : « L’état social n’est avantageux aux hommes qu’autant qu’ils ont tous quelque chose et qu’aucun d’eux n’a rien de trop. » La finalité de toute législation est la liberté et l’égalité. D’où la remise en cause du pouvoir héréditaire.

La société civile est supposée morale et légitimement souveraine, étant entendu que chaque membre fait partie d’un tout souverain, qui n’est dès lors plus concentré en un seul homme. Ce droit implique logiquement un devoir. Et, tout « malfaiteur attaquant le droit social devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie, il cesse d’en être membre en violant ses lois ». Certains seraient bien inspirés d’apprendre ça par cœur !

Dans un souci d’équilibre des pouvoirs, Rousseau affirme : « Il n’est pas bon que celui qui fait des lois les exécute. » Il ajoute : « Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle. »

Cette vision idéale n’exclut cependant pas la fermeté : « On n’a droit de faire mourir, même pour l’exemple, que celui qu’on ne peut conserver sans danger. » On jugera combien cette phrase a été dévoyée par la Terreur, mais elle prend tout son sens s’agissant de la sûreté de l’Etat, que certains dirigeants semblent trop souvent ignorer, laissant çà et là s’immiscer des dangers majeurs pour la nation.

Idem, Rousseau ne rechigne pas, le cas échéant, à la censure. Il admet, aussi, qu’en cas de crise on peut avoir recours, pour une durée limitée, à la dictature, ce que prévoit quelque part l’article 16 de notre actuelle Constitution.

Rousseau a indéniablement contribué aux bases de notre République. On peut parler d’utopie, étant donné la puissance des particularismes qui composent un peuple – surtout, hélas, à notre époque ! – et empêchent cette harmonie politique rêvée, mais sa réflexion politique mérite qu’on s’y attarde autrement qu’avec le mépris de Voltaire, venu quémander, en 1771, une faveur auprès du Maréchal de Richelieu : « Je ne connais guère que Jean-Jacques Rousseau à qui on puisse reprocher ces idées d’égalité et d’indépendance, et toutes ces chimères qui ne sont que ridicules. »









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Critique de la raison pure

- « J'disais, je sais, je sais, je sais », chantait Gabin.

- « Un véritable empire de l'illusion » répondrait Kant.



Vous connaissez la suite de la chanson ? Kant, à sa manière, raconte cette « marche naturelle de la raison ». Elle commence dans l'entendement et peut facilement dépasser les limites de l'expérience et conclure en spéculation sans un effort particulier qui est «La critique de la raison pure».



Kant semble éviter le dogmatisme ou le scepticisme en étudiant les fonctionnements cognitifs dans l'association subtile, de la sensibilité et de l'intellect. Mais il faut mesurer la portée de son recours aux facultés a priori ou transcendantales, c'est à dire hors d'atteinte de l'expérience. Sa certitude absolue d'être au summum de la métaphysique (annoncée dans l'intro.) est à l'image de sa réalité absolue, transcendantale, des choses-en-soi.



Les questions hautement philosophiques sont posées et ont d'avance leur réponse. Comment peut-on connaître, Que peut-on connaître ?



- « Au milieu de ma vie, j'ai encore appris. C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots : le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau », chantait Gabin



Mais rien de tel ne peut surgir de la philosophie de Kant, car dans les limites du possible, le travail de la raison est architecturé comme un projet. La finalité est donnée. Ici, on ne joue pas une « rhapsodie ».

C'est l'ordonnance de la nature qui le prouve, Dieu aurait tout projeté par avance. Mais pour ne pas se perdre en spéculation, la recherche de l'unité systématique doit se conclure simplement par l'obéissance au canon des lois morales.



Une espèce de saut quantique a produit la croyance à partir d'une simple mais forte impression d'ordonnance de la nature. L'élan vital de Kant commence et se termine ainsi.
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Le capital - Intégrale

Le but de cet ouvrage est de faire connaître le texte de Marx pour donner envie de le découvrir plus en profondeur. C’est chose faite car cet ouvrage m’a un peu déçu et je me dis que c’est uniquement en lisant le texte originel que je pourrai me faire une vraie idée. Le manga se compose en 2 parties, une première traitant du premier tome du Capital écrit par Marx et décortiquant les mécanismes du capitalisme, tel qu’il existe au 19ème siècle. La deuxième partie est présentée par Engels et traite les crises du capitalisme. La fin du texte “Le Capital” ayant été écrit par lui, suite au décès de Marx.



Je pense que ce manga peut être une bonne première porte d’entrée même si j’ai trouvé l’intrigue proposée par le manga peu intéressante et que je n’ai pas du tout aimé les dessins. Il synthétise bien les idées et donne surtout envie de lire le texte soi-même.

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