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Citations de Thomas Bernhard (414)


LA MÈRE
Tu es faite pour moi
je t'ai mise au monde pour moi
Tu n'es pas Richard
qui a échappé
tu es pour moi
pour moi toute seule
Tu ne te doutes même pas
que tu m'appartiennes à moi seule rien qu'à moi seule
Tu m'appartiens de la tête aux pieds
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il n'y a plus rien à enjoliver, dans une société et dans un monde où tout est constamment enjolivé de la manière la plus répugnante
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Il méprisait la société actuelle, qui en tout et à tout propos renie sa propre histoire, et qui, ce faisant, n'a ni passé ni avenir, comme il s'est une fois exprimé, et qui est devenue la proie de l'abrutissement par la science atomique.
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Derrière la noire forêt
Je brûle ce feu de mon âme
Dans lequel vacille le souffle des villes
Et le merle de l’angoisse.
A mains nues j’abats ces flammes,
Qui montent au cerveau de l’air
Et qui tremblent en mon nom.
Nuage, mon cœur voyage
Au-dessus des toits
Près des fleuves
Jusqu’à ce que, pluie tardive, je revienne
Au fond de l’automne.
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Personne ne te connaît p 105
Du festin de joie ne resta que la cruche du tourment
. Chidiock Tichborne

Personne ne te connaît
et quand tu meurs
ils se glissent dans les manteaux,
pour t’ensevelir.

N’oublie jamais ça !

Personne n’a besoin de toi
et quand tu meurs
ils battent le tambour
et tiennent leur langue.

N’oublie jamais ça !

Personne ne t’aime
et quand tu meurs
ils enfoncent ton mal du pays
et le rentrent dans la terre.

N’oublie jamais ça !

Personne ne te tue,
mais quand tu meurs,
ils te crache dans ta chope de bière
et tu dois payer.
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Nous tentons encore et toujours de nous faufiler hors de nous-mêmes mais la tentative échoue et nous prenons encore et encore un coup sur la tête parce que nous ne voulons pas reconnaître que nous ne pouvons pas nous faufiler hors de nous-mêmes si ce n’est par la mort.
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C'est un malheur que de naître, disait-il, et aussi longtemps que nous vivons, nous ne faisons que prolonger ce malheur, seule la mort y met un terme. Mais cela ne signifie pas que nous sommes seulement malheureux, notre malheur est la condition préalable en vertu de laquelle nous pouvons aussi être heureux.
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Il n'y a rien à admirer , rien, rien du tout. Parce que le respect et l'estime sont trop difficiles pour les gens, ils admirent, cela leur coûte moins cher . L'admiration est plus facile que le respect, que l'estime, l'admiration est le propre de l'imbécile . Seul l'imbécile admire, l'intelligent n'admire pas, il respecte, estime, comprend, voilà.
p 101
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Thomas Bernhard
Quand les femmes font les choses trop bien, les hommes les tuent .
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C'est seulement maintenant, au Pavillon Hermann (N. B. : pavillon pour les cancéreux), que je sais ce qui me manque, ce dont ma dernière maladie m'a privé, et dont au fond je ne peux pas me passer, si je veux une existence digne de ce nom.
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Pendant le temps de sa maladie, dans l'intervalle donc, les bien-portants s'étaient complètement détournés du malade, ils l'avaient condamné, et ils n'avaient en cela fait que suivre leur instinct de conservation. Et celui qu'ils avaient déjà éliminé et qui, finalement, n'entrait même plus en ligne de compte, voilà tout à coup qu'il est de nouveau là et qu'il fait valoir ses droits. Et on lui fait naturellement tout de suite comprendre qu'au fond il n'a pas le moindre droit.
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Les psychiatres sont en fait les vrais démons de notre époque. Sans foi ni loi, ils se livrent à leurs activités couvertes, au plein sens du terme, d'une manière scandaleusement inattaquable.
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Thomas Bernhard
Parfois aussi, en promenade, il emporte son Pascal, le sort tout à coup de sa poche, le consulte et dit : "Ça, c'est une grande pensée !", il fait semblant de lire un paragraphe, me regarde et remet le livre dans sa poche. "Blaise Pascal, né en 1623, le plus grand !" dit-il.

(Gel)
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"J'écris des aphorismes", a-t-il dit encore et toujours, pensai-je, c'est un art inférieur d'esprits au souffle court, un art dont certaines gens, spécialement en France, ont vécu et vivent encore, en quelque sorte des pseudo-philosophes pour tables de nuit de malades, je pourrais également dire des philosophes d'almanachs pour tous et pour chacun dont les maximes finissent par s'étaler sur tous les murs des salles d'attente des cabinets médicaux : qu'on les déclare négatives ou positives, ces maximes sont également répugnantes.
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Paul venait, c'était là son crime, d'une des trois ou quatre familles les plus riches d'Autriche, dont, pendant la monarchie, les millions se multipliaient tout seuls d'année en année, jusqu'à ce que la proclamation de la République entraîne une stagnation de la fortune des Wittgenstein. Paul, dans la conviction de pouvoir ainsi lutter contre la misère, a commencé si tôt à jeter son héritage par la fenêtre, que, pendant la plus grande partie de sa vie, il n'avait à peu près plus rien, et comme son oncle Ludwig, il a cru devoir jeter tous ces millions pourris comme il disait, parmi le peuple sain, pour le salut du peule sain et de lui-même. (...) Puis, pendant une brève période, comme il n'avait plus rien, les siens l'ont soutenu, par une sorte de sens perverti de l'honneur, jamais par générosité, et au fond jamais comme si cela allait de soi.
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Depuis des années je m'interrogeais sur le sens de cette Académie, et toujours j'en revenais à me dire qu'un tel sens ne saurait procéder de ce qu'une assemblée, qui en fin de compte n'a été fondée que pour servir froidement le narcissisme de ses vaniteux membres, se réunisse deux fois par an pour s'auto-encenser et, après le bénéfice d'un voyage luxueux aux frais de l'Etat, goûter dans des établissements renommés à de de la bonne cuisine bourgeoise et à de la bonne boisson, tout cela pour tourner pendant près d'une semaine autour du pot de sa bouillie littéraire fade et faisandée.
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..parce qu'ils doivent utiliser leur abonnement, ils vont au théâtre à Linz et vont voir une comédie exécrable et n'ont pas honte, et vont à ces concerts ridicules au Brucknerhaus comme on l'appelle, où règnent les fausses notes poussées à la puissance maximum. Ces gens, je veux dire tes parents, a-t-il dit, n'ont pas seulement pris un abonnement au théâtre et au concert, ils vivent leur vie par abonnement, ils assistent aussi chaque jour à leur vie comme ils vont au théâtre, à une comédie exécrable, et n'ont pas honte d'assister à leur vie comme à un concert détestable où seules dominent les fausses notes, et ils vivent parce que cela se fait, non pas parce qu'ils l'ont voulu, parce que c'est leur passion, leur vie, non : parce qu'ils y ont été abonnés par leurs parents. Et de même qu'au théâtre ils applaudissent à contretemps, ils applaudissent aussi dans leur vie à contretemps, et sans cesse ils manifestent bruyamment leur joie dans leur vie là où il n'y a aucune raison de manifester bruyamment sa joie, et leurs visages arrogants font les grimaces les plus repoussantes alors qu'ils devraient rire de bon coeur. Et de même que les oeuvres auxquelles ils assistent grâce à leur abonnement sont une catastrophe et du niveau le plus bas, leur vie aussi est une catastrophe et du niveau le plus bas.... 
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Nous haïssons les gens et nous voulons tout de même vivre avec eux, parce que c’est seulement avec les gens et parmi eux que nous avons une chance de continuer à vivre et de ne pas devenir fous.
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Je ne connais plus de route

Je ne connais plus de route qui conduise au loin
je ne connais plus de route
viens m’aider
je ne sais plus
ce qui va m’advenir
cette nuit
je ne sais plus ce qu’est le matin
et le soir
je suis si seul
ô Seigneur
et personne ne boit ma douleur
personne ne se tient au pied de mon lit
et n’enlève mon tourment
et ne m’envoie vers les nuages
et vers les fleuves verts
qui roulent jusqu’à la mer
Seigneur
mon Dieu
je suis livré aux oiseaux
au battement de l’horloge qui se brisant
meurtrit mon âme
et consume ma chair
ô Seigneur mon verbe contient les ténèbres
la nuit qui bat mes poissons
sous le vent
et les montagnes du noir tourment
ô Seigneur entends-moi
ô écoute-moi
je ne veux plus supporter seul
la nausée et ce monde
aide-moi
je suis mort
et comme la pomme je roule
dans la vallée
et j’étoufferai
sous le bois de l’hiver
ô mon Dieu je ne sais plus
où me conduit mon chemin
je ne sais plus ce qui est bien et mal
dans les champs
Seigneur mon Dieu dans les membres
je suis faible et pauvre
mon verbe se consume en tristesse
pour Toi.

Traduction d’Odile Demange
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Les maisons familiales sont toujours des cachots, rares sont ceux qui parviennent à s'en évader, lui dis-je, la majorité, c'est à dire quelque chose comme quatre-vingt-dix-huit pour cent, je pense, reste enfermée à vie dans ce cachot, où elle est minée jusqu'à l'anéantissement, jusqu'à mourir entre ses murs.
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