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Citations de Véronique Ovaldé (783)


Elle fini par lui dire:
-Tu parles beaucoup.
Et il a répondu:
-C'est pour te rassurer
Puis il a allumé une cigarette et il n'a plus rien dit,non qu'il eût l'air vexé,ça n'y ressemblait guère,c'était plutôt qu'il voulait lui laisser un peu de place pour respirer.Il s'est levé,a jeté quelques pièces sur la table et il a dit,"viens".
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La mère de Chili les regarde et parfois elle sort dans le couloir et on l'entend pleurer,elle s'éloigne de la porte mais elle a le chagrin bruyant .Chili extrait alors ses jambes de sous les draps et les compare à celles de Paloma.elle dit que celles de Paloma sont magnifiques.Et c'est vrai.on peut voir ses rotules et les filaments qui tiennent ses muscles,ses poils sont blonds et sa peau est dorée.Elle brille comme si on l'avait recouverte de minuscules paillettes d'or.On a presque l'impression qu'elle crépite.Chili dit:_Et en plus tu as des yeux à se taper le cul par terre.
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Les vies se transforment en trajectoires. Les oscillations, les hésitations, les choix contrariés, les déterminations familiales, le libre-arbitre réduit comme peau de chagrin, les deux pas en avant trois pas en arrière sont tous gommés finalement pour ne laisser apparaître que le tracé d'une comète.
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Vera Candida donna son nom, dit d'où elle venait et l'âge qu'elle avait, et elle ne tricha pas, on ne triche pas avec la sorcière Omaïma ou avec Orson Welles.
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agéable a lire eficace tout en douceur
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A un moment les voeux de Paloma seront tous dédiés à Chili, elle restera assise près de son amie quand elle ira la voir à l'hôpital et elle implorera muettement, "Faites qu'elle ne meure pas, faites qu'elle ne meure pas", mais sa prière ne sera entendue de personne, les prières ne sont jamais entendues de personne, elles errent dans un grand désert gris et cendreux que le vent balaie sans jamais s'interrompre, et elles ne sortent jamais des ténèbres.
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Miguel a haussé les épaules, plongé de nouveau dans sa mémoire fugitive. Et il est revenu à son instrument qu'il a continué de cirer avec un morceau de velours : le velours semblait entre ses mains aussi précieux qu'un kimono de plusieurs siècles et son luth aussi vivant qu'une plante dont les mille cinq cents feuilles demanderaient à être nettoyées une à une avec le plus grand soin pour éviter l'asphyxie.
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Vida n'a jamais trompé Gustavo de sa vie. ... Vida n'avait pas été jalouse à proprement parler pendant toutes ces années....
Ainsi quand ce détachement s'était installé en elle (et c'était venu très lentement -tout comme les hommes cessent de vous regarder quand vous vieillissez, chaque jour moins d'hommes vous regardent ou cherchent vos yeux dans la rue ou vous complimentent (vous savez bien : ils ont l'impression d'être les premiers à avoir découvert que vous étiez une jolie femme et ils n'en reviennent pas que vous soyez au courant), chaque jour leur intérêt pour vous s'émousse et leurs hommages s'espacent, si vous n'y prêtez garde, vous vous réveillez un matin et vous êtes devenue invisible ; si vous y prêtez garde et n'en prenez pas votre parti, c'est une infime piqûre journalière jusqu'à la métamorphose finale : insecte transparent sans aucun intérêt sexuel), Vida s'est sentie soulagée et un peu déboussolée.
Elle restait persuadée qu'il ne lui arriverait jamais à elle de tromper Gustavo.
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- Je voudrais cesser de me dénigrer, murmure Vida en raccrochant.
Et comment ne pas ressentir une vive douleur quand vous n'avez, aux yeux de quiconque, aucune raison de vous plaindre ne de vous ne de ce qui vous entoure mais qu'un chagrin tenace vous habite, et existe-t-il une chance que cela change puisque, comme le rappelait souvent Paloma, il y a un âge où l'on ne fait qu'accentuer sa pente (elle disait cela gentiment, comprenez bien, avec une sorte de bienveillance attendrie, c'étaient des moments où elle appelait Vida sa petite mère et où celle-ci ne l'exaspérait pas).
Puis Vida suit le lieutenant Taïbo et ils partent pour Irigoy.
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Ce matin-là il y a une belle lumière orange qui confère une phosphorescence étrange aux murs de la palissade et à l'antenne-satellite. On voit même la lune dans le ciel très bleu - ses cratères sont aussi bleus que le ciel et on dirait qu'elle est percée ou transparente par endroits. La maison est silencieuse. Une maison dont les fenêtres ne s'ouvrent pas est une maison effroyablement silencieuse. C'est comme si on lui demandait de subvenir en circuit fermé à sa propre subsistance - et cette pensée inquiète Vida, elle a l'impression de se retrouver dans un roman terrifiant où la chaudière prend vie (ou bien le congélateur ou n'importe quoi de théoriquement inerte, ronronnant et sans âme), et où l'objet qui s'anime réduit la famille en esclavage, massacrant d'abord quelques-uns de ses membres puis réduisant les survivants en esclavage.
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(...) elle resta plantée là avec tout son attirail à ses pieds, elle avait les bras longs, beaucoup plus longs que la moyenne, ce qui avait pu, en des temps révolus, conférer à ses gestes une sort de grâce étrange de danseuse indienne mais qui lui donnait à présent, en cet instant précis, parce qu'elle se tenait légèrement bossue, ayant déchargé à terre tout son barda, l'attitude d'une guenon mélancolique. (p. 26-27) -> désamour !
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« C’est tout ce qui m’est resté de cette époque, l’anxiété de maman avant l’arrivée du livreur du journaux et le bruit du sable quand il fabrique des dunes. » (p. 38)
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« Je m’appelle Rose comme ma mère. » (p. 21)
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Vida monte enfiler la robe verte que Gustavo aime beaucoup - elle aussi aime cette robe mais sans doute pas pour les mêmes raisons que lui , elle a l'impression qu'elle pourrait se glisser dans le jardin et disparaître entre les pierres et les agaves , que personne ne soupçonnerait jamais qu'une femme est cachée là dans de longs voiles verts .
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Certains soirs il appelle Teresa mais elle ne répond pas toujours . Et d'autres fois c'est elle qui l'appelle , quand elle se sent seule et nostalgique . Ils se parlent prudemment puis raccrochent et Taïbo prend garde à ne pas se laisser aller à imaginer des choses inimaginables .
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La voiture du lieutenant s'est arrêtée dans la rue en contrebas et il en est sortie sans se presser, chacun de ses mouvements se devant être le plus juste possible. Le reconnaître a étrangement rassuré Vida. Taïbo était un homme long et maigre, d'une maigreur de fruit sec - quelque chose à l'aspect vaguement rebutant ou du moins quelque chose qui n'est en rien appétissant, mais dont le peu de chair recèle un sucre acidulé.
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Et je me disais, si papa pouvait me voir. Je me disais, voilà, voilà, il suffit de faire les bonnes rencontres et l'univers change du tout au tout, tu avais des dispositions, me disais-je en gloussant, tu vivais recluse, monstrueuse et innocente. Tu avais des dispositions.
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La voix de mon père, c'était comme un fond sonore qui criaillerait, vinyle avec craquements, discours de Dodolphe avec marionnettiste.
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La reine en son palais

On peut considérer que ce fut grâce à son mari que madame Izarra rencontra le lieutenant Taïbo. Monsieur Izarra avait tenu à appeler le poste de police, un soir d'octobre 1997, malgré l'heure tardive et le caractère sans urgence de son appel, afin de déclarer qu'il leur semblait avoir été cambriolés mais que rien, et il avait insisté étrangement sur ce point, ne leur avait été dérobé.
Taïbo, qui était d'astreinte ce soir-là, seul avec un livre sur Valérie Jean Solanas, se permettant de lire parce que justement il était seul et qu'il ne s'attirerait aucune réflexion désobligeante, avait reposé le livre en question dans l'unique tiroir qui fermait à clé, soupiré dans le combiné et demandé pourquoi ils en étaient venus à l'idée qu'ils avaient été cambriolés puisque rien ne manquait.
Ce n'est pas qu'il désirait jouer sur les mots. Le lieutenant Taïbo était un homme qui se voulait précis.
Mais la voix de monsieur Izarra s'était durcie. Il devait parler avec ce genre de voix à ses collaborateurs. Il devait arriver en réunion toujours en retard, ouvrir la porte de la salle avec brusquerie comme s'il désirait les surprendre à jouer aux cartes ou à passer des appels confidentiels à une société concurrente, et il devait balayer du regard lesdits collaborateurs déjà tous assis autour de la table, qui eux faisaient comme s'ils ne l'avaient pas vu, tentant de continuer la réunion sans tenir compte de son irruption, essayant de ne pas être tétanisés par sa soudaine présence si évidemment réprobatrice. Et monsieur Izarra se mettait en condition, il regardait les stores, les fauteuils, les revêtements muraux, l'ordre du jour sur le tableau, il y avait toujours quelque chose qui l'agaçait ou l'offusquait et il commençait à leur parler d'une voix cassante. Il les interrompait et il les brisait. Il avait ce ton quand il a dit :
- Rien n'a été visiblement volé, lieutenant. Mais je vous saurais gré de venir tout de suite constater qu'il y a bien eu intrusion.
Taïbo a secoué la tête dans son bureau nicotine.
- Je suis infiniment désolé, monsieur Izarra, mais il faut que quelqu'un...
L'autre l'a coupé, rétorquant qu'il ne voulait rien savoir et tenait à ce qu'il vînt sur-le-champ.
Il a donné son adresse et Taïbo l'a notée en continuant de secouer la tête. Quand ils eurent raccroché, Taïbo a ressorti son livre du tiroir, il lui était de toute façon impossible de quitter le poste de police ; il était seul et son collègue ne le relèverait que dans deux heures. Il était à l'avance fatigué de la conversation qu'il aurait avec monsieur Izarra.
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Taïbo a tiré sur sa cigarette avant de l'envoyer tournoyer vers le soleil couchant et son geste était élégant. Vida avait toujours été sensible à la façon dont les hommes fument. Un homme pouvait lui paraître attirant simplement parce qu'il fumait ou buvait à outrance: c'était comme s'il proclamait qu'il avait un solide patrimoine génétique, qu'il n'avait rien d'un être souffreteux et qu'il pouvait prendre des risques inconsidérés avec une santé qu'il avait de fer.
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