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Critiques de Vincent Hauuy (630)
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Le Tricycle rouge

Un ancien profiler américain est contacté par son ex-coéquipier pour enquêter sur un horrible crime qui vient de se produire au Canada. Le mode opératoire de ce meurtre est identique à celui d'un serial killer présumé mort cinq ans auparavant.

En parallèle, une blogueuse enquête de son côté sur les circonstances de la disparition non élucidée d'un reporter dans les années soixante-dix.

Un véritable thriller à l'américaine qui nous amène à nous interroger sur le lien qui peut unir ces deux affaires.

[...]

Le démarrage de l'histoire est sombre et glauque, et commence avec la découverte des corps d'un homme et de sa fille atrocement mutilés. Les premières lignes donnent le ton : lorsqu'on attaque la lecture de ce roman, on entre alors dans un univers sombre, froid et sinistre. Et ce n'est que le début ...

L'intrigue se met en place rapidement. Nous nous retrouvons au Canada dans un environnement froid et triste. Steve Raymond, un lieutenant américain qui travaille pour la Vermont State Police, fait appel à son ami et ancien coéquipier Noah Wallace. Ce dernier, ancien profiler, a perdu sa femme dans un accident cinq ans auparavant alors qu'il poursuivait un tueur en série. Lui-même a été gravement blessé. Depuis, il n'est plus que l'ombre de lui-même. C'est un homme meurtri qui a vécu une période difficile après le drame : coma, amnésie et lourdes séquelles.

La raison de son retour sur cette scène de crime particulièrement sanglante et barbare est simple : une carte avec son nom inscrit dessus a été laissée volontairement sur le lieu du crime par le meurtrier. Ce mode opératoire correspond en tout point avec la manière de procéder du "Démon", le meurtrier que poursuivait Noah il y a quelques années et que tout le monde pensait mort.

S'agit-il du même meurtrier ou d'un admirateur qui prend le même chemin ? Et qu'est-ce qui le lie à Noah Wallace ?

Dans le même temps, nous suivons Sophie Lavallée, une journaliste qui a décidé de résoudre l'énigme de la disparition de Edgar Trout, un reporter dont le corps n'a jamais été retrouvé. Elle trouve des pistes, creuse et publie ses recherches sur son blog jusqu'au jour où elle reçoit un mail anonyme dans lequel elle trouve une photo en pièce jointe et un nom qui la mèneront sur les traces de l'affaire Donnie Brasco. Bravant tous les risques, elle remonte la piste de dangereux criminels jusqu'à se mettre en danger de mort elle-même.

Les deux enquêtes ont-elles des points communs ? Vont-elles se rejoindre ?



"Le tricycle rouge" est un pavé de 500 pages intelligemment construit. Le suspens est long, oppressant et bien ficelé. L'intrigue avance pas à pas, comme dans un puzzle où les éléments découverts se rejoignent au fur et à mesure.

Des événements abominables sont révélés, à la limite même du soutenable.

Les chapitres sont très courts, six pages tout au plus. Des titres ambigus leurs sont attribués, laissant le lecteur faire le lien. Dans chaque partie du livre des éléments nouveaux apparaissent, à petite dose, et des rebondissements surviennent sans que l'on s'y attende. L'auteur nous conduit sur le terrain des services secrets (entre autres) mais je n'en dévoilerai pas plus.

Sachez simplement qu'il y a de la matière, des recherches et de la réflexion. L'intrigue est maintenue jusqu'aux dernières pages, elle est indécelable, énervante, angoissante et en devient même insupportable. Quel soulagement d'arriver au dénouement final !

Amateur de thriller, n'hésitez pas ! Quant aux âmes sensibles, passez votre chemin.

A éviter en lecture du soir...


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Survivre

Une lecture est aussi une histoire de perception. Le ressenti peut être différent selon le moment, l’état de fatigue, l’environnement, l’envie, la concentration… Parfois indépendamment des qualités intrinsèques d’un roman.



Je suis un grand amateur de romans d’anticipation réalistes se déroulant juste quelques années en avant. Je me suis pourtant lancé dans cette lecture avec le frein à main, en l’ayant d’ailleurs reportée de plusieurs semaines. La faute à pas de chance, et à sa sortie juste au moment de l’éclatement de la crise sanitaire liée au COVID-19.



Et j’ai eu tort.



Avant de m’y plonger, j’imaginais également plusieurs « pièges » tendus à l’auteur et qui risquaient de modérer mon plaisir de lecture, pourtant largement titillé par un genre littéraire que j’affectionne.



Et j’ai eu tort.



Vincent Hauuy a non seulement évité toutes les embûches que j’avais supposées, et il propose un thriller d’anticipation d’une grande qualité et formidablement prenant. Avec des bonnes idées à la pelle et des rebondissements à foison.



Vu le contexte, j’irai même jusqu’à dire que sa réussite relève de l’exploit, et démontre tout son talent, qui éclabousse ces 425 pages.



Oui, un saisissement que de lire un tel livre durant cette période particulière et d’y prendre un tel plaisir !



Le résumé peut paraître trompeur. J’ai eu un peu peur de me retrouver devant une sorte de Hunger games. Une série de romans que j’avais adorée, mais je ne « sentais » pas le fait de retrouver une intrigue similaire.



J’avais tort.



Parce que ce récit-là n’a pas grand-chose à voir. C’est bien plus réaliste, et l’idée du jeu télévisé n’est qu’un prétexte qui reste en arrière-plan.



Certains pensent que Vincent Hauuy est sorti de sa zone de confort en écrivant un tel livre, lui qui a proposé jusqu’alors des thrillers et polars plus « traditionnels » (les guillemets sont de mise, parce que tous ses livres ont une personnalité marquée). Ce sentiment me semble erroné, au contraire, l’auteur a toujours baigné dans la SF en tant que lecteur et son métier de concepteur de jeu vidéo explique aussi sa manière de construire cette histoire.



L’idée qu’on aurait pu s’en faire, aurait été qu’il proposerait une anticipation « light ». C’est en fait tout le contraire, tout en étant avéré. Je m’explique : la somme de travail de recherches saute aux yeux (plusieurs mois lui ont été consacré), l’environnement est riche d’informations et de concepts qui rendent cette histoire vraiment crédible. Mais jamais ses recherches n’alourdissent le récit, n’y prennent le pas sur l’intrigue ou ne plombent le rythme élevé. Au contraire, tous les ingrédients sont parfaitement intégrés dans le fil narratif, s’en est saisissant.



le travail sur les personnages principaux est excellent (malgré leurs noms assez caricaturaux). Ils sont attachants, complexes et profondément humains. Et les dialogues sont au diapason.



Quant au final (une autre de mes inquiétudes, et j’ai encore eu tort), il est excellent et digne du reste.



Survivre est une réussite du début à la fin. Un roman profond ET ludique ! C’est fluide et intelligent, prenant, l’histoire et le contexte font réfléchir et distraient. Un tel équilibre est pourtant si difficile à atteindre.



Vincent Hauuy propose là ce qui est, pour moi, son meilleur roman. Il montre à quel point son imagination débordante, sa force de travail, sa volonté de ne pas s’enfermer dans un genre unique, et ses qualités de romancier font qu’il sort vraiment du lot.
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Le Tricycle rouge

Il y a quelques mois, étant partie quelques jours en Irlande avec deux amies, je n'avais manqué de remarquer que l'une d'elle était plongée dès qu'elle pouvait dans un livre qu'elle qualifiait d'addictif. Ce livre, c'était le tricycle rouge et j'avoue que je l'avais dans ma petite liste (petite n'est d'ailleurs pas tout à fait le mot adapté)

Comme ce livre était proposé pour une lecture commune en septembre, j'avoue avoir voté pour lui et avoir été contente qu'il soit le « gagnant du mois ».

Je me suis donc lancée dans cette lecture sans aucun à priori et je pensais passer un agréable moment de lecture.

Disons-le tout net, je n'ai absolument pas éprouvé l'enthousiasme et l'engouement que j'ai retrouvé dans beaucoup de critiques plus qu'élogieuses de ce livre. Au contraire, j'avoue être sortie de cette lecture assez mitigée.

Déjà, je reconnais que j'ai de plus en plus de peine avec les livres qui comportent des descriptions « gores » de certains crimes. A-t-on vraiment besoin de rentrer à ce point dans le détail ?…. Je ne suis pas une âme sensible, je ne ferais pas de cauchemars, loin de là, mais perso, j'ai quelquefois l'impression qu'il y a une surenchère dans le genre ….

De plus, quand je lis un polar ou un thriller, j'ai besoin que cela reste ancré dans la réalité, et là, quelques détails m'ont un peu fait tiquer….Et mettre les services secrets à toutes les sauces, mouaif…

Ceci dit, il y a quand même certaines choses que j'ai appréciées dans cette lecture : le style de l'auteur est vraiment très agréable à lire, il sait rythmer son récit et rendre ses personnages attachants, même si on n'échappe pas toujours à certains clichés…

Je reconnais que c'est un des rares livres que j'ai failli abandonner en cours de lecture, cependant, après l'avoir laissé de côté pendant une petite semaine, j'ai réussi à le terminer, mais mon opinion n'a guère changé malgré cette petite pause….



Lecture Commune Polar septembre 2018

Challenge ABC 2018/2019

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Survivre

Merci à NetGalley et aux éditions Hugo Thriller de m'avoir permis la lecture de ce bon thriller.

Florian Stark ,ancien journaliste vit en ermite dans les Alpes depuis le décès de sa femme et de sa fille survenu suite à un ouragan qui a dévasté la Floride.En 2035 ,le monde est en plein chaos et Florian tente de survivre de la chasse et de son maigre potager quand on vient lui proposer d'être le coach d'un candidat d'une émission de télé-réalité sur la survie en milieu hostile.Un bon roman d'anticipation.

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L'étudiant

Il a du plomb dans l’aile, le restaurant étoilé de la famille Lessard à Saint-Gervais, depuis que le père est mort, le fils aussi et que la mère Lessard lutte contre le cancer en tentant avec son dernier fils David, de maintenir l’affaire à flots.



Musicien, compositeur et arrangeur vivant de petits contrats et lesté d’une grosse dette mafieuse, David n’hésite donc pas une seule seconde quand un inconnu lui propose de donner des leçons à son fils, dans son luxueux chalet isolé dans la montagne.



Mais dès les premières leçons, David se rend vite compte que quelque chose cloche chez Maxime, son jeune élève de onze ans qui semble tellement plus âgé ; comme chez son père qui lui impose d’étonnantes exigences et lui propose une expérience étonnante…



L’étudiant de Valentin Hauuy est un thriller classique et appliqué, s’appuyant sur l’atmosphère particulière et inquiétante du grand chalet coupé de tout en pleine montagne. Appliqué parce qu’on se laisse entraîner dans la mécanique de l’histoire, sans déplaisir mais sans enthousiasme débordant non plus.



Bref, ça fonctionne, moins par appétence pour les protagonistes que par une ambiance générale addictive qui titille la curiosité. Et c’est bien le moins que l’on puisse attendre du genre.



Dommage que la fin tombe un peu dans la confusion, engendrée par la nécessité de refermer rapidement les nombreux angles ouverts progressivement au cours du livre. Reste une lecture plaisante, en lice pour le prix Harper Collins Polar Poche 2023.

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Survivre

C’est une première découverte avec l’auteur Vincent Hauuy et je pense que je suis partie sur un roman d’anticipation un peu trop complexe pour moi. Dans ce genre-là, ça passe ou ça casse… Et ici, c’est passé avec des complications dans mon appropriation du récit.



Je reconnais le roman est passionnant et intéressant vu le sujet traité. Survivre est un mélange de thriller, dystopie et roman écologique. L’auteur nous propose une trame autour des évènements climatiques et de l’Intelligence Artificielle. La Terre de 2035 est ravagée, la population subsiste et doit faire face aux mauvais choix politiques.



Florian Stark notre héros, ancien homme d’action, ancien ermite doit revenir sur le devant de la scène. Il doit mener une enquête et comprendre qui menace une émission de Télé réalité. On suit son enquête, ses questionnements et ses doutes.



J’ai beaucoup aimé les idées avancées par l’auteur même si j’ai parfois eu du mal à bien accrocher le wagon. La plume est très addictive et on veut connaître les tenants et aboutissants de cette enquête hors norme. J’ai mis du temps à le lire mais je refusais de le lâcher. Aucun regret… Le final est plutôt déstabilisant.



Je vais me pencher sur la bibliographie car je sens que je peux découvrir des pépites livresques.



Affaire à suivre.
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Dans la toile

Vincent Hauuy est joueur.



Trois romans, deux qui se déroulent outre-Atlantique et celui-ci qui prend le contre-pied de ses prédécesseurs. Place au thriller psychologique se déroulant en grande partie au fin fond de nos Vosges.



Autre ambiance, autre manière de taquiner les nerfs et la curiosité des lecteurs. Il aime les surprendre, qu’ils se prennent au jeu, quitte à les déstabiliser.



C’est bien tout l’art du bon romancier à suspense que de savoir ainsi tirer les bonnes ficelles tout en se renouvelant.



Dans la toile porte bien son nom. Parfaitement en lien avec l’histoire tout comme avec la manière dont il capture l’attention.



Syndrome de stress post-traumatique, problèmes de mémoire, ambiance anxiogène. Un triptyque qui permet à l’auteur de développer une intrigue qui sait prendre son temps tout en faisant monter la pression crescendo.



Dans cette excursion vosgienne, Vincent Hauuy balade le lecteur, le manipule, tente de faire ressentir les mêmes sentiments paranoïaques que le personnage principal, sans extravagance.



Dans la tête d’une femme. Une survivante. Traumatisée. L’auteur nous fait entrer dans sa psyché, dans ses angoisses, ses peurs rationnelles ou non. Un environnement inconnu pour elle, loin du tumulte parisien, qui semble naturel de prime abord. Mais l’est-il vraiment ou est-ce elle qui déraille ?



Vincent Hauuy est né à Nancy avant de partir bosser au Canada, l’ambiance vosgienne ne lui est donc sans doute pas inconnue. Et il sait tirer les ficelles d’une intrigue et créer les images mentales dans la tête du lecteur. Pas étonnant pour un concepteur de jeux vidéos.



C’est vrai qu’il n’y a rien de vraiment novateur dans son intrigue. Il joue en terrain connu, mais il le fait avec suffisamment de talent et d’ingéniosité pour que son roman soit prenant.



Dans un style de narration qui reste paradoxalement assez américain, il arrive pourtant à ajouter ce petit supplément d’âme de plus en plus absent des thrillers ricains. Et puis, la fin réserve bien son lot de surprises, difficiles à anticiper.



Même si je lui ai préféré ses deux précédents romans, Le tricycle rouge et Le brasier, Dans la toile est un thriller qui fait bien le job, efficace, bien mené, bien réfléchi, avec une personnage principale dont les failles et les doutes sont dessinés avec intelligence. A mon sens, la prise de risque de changer d’univers est donc globalement payante.
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Le brasier

Pas facile de passer le cap du deuxième roman, lorsqu’on a rencontré un succès inattendu avec son premier (Le tricycle rouge, prix VSD du meilleur thriller français 2017).



Après un premier pavé de 490 pages, revoici donc Vincent Hauuy avec un second de 525 pages. Il maintient le cap, avec cette nouvelle histoire mettant en scène son étonnant personnage de Noah Wallace.



L’auteur est concepteur de jeu vidéo, et c’est avec une certaine déformation professionnelle qu’il construit ses puzzles littéraires. Scènes visuelles, rythme, immersion dans l’ambiance, lecture au plus près des personnages…



Le brasier est un thriller à la fois prenant et ambitieux. Pas le genre à être lu en pensant à autre chose. L’intrigue est extrêmement dense, les personnages assez nombreux et les thématiques font réfléchir.



En matière de thriller, l’entame compte énormément. Je dois dire que les 50 premières pages sont un modèle du genre, tant la construction et les amorces lancées sont captivantes. Le reste tient la distance, même s’il y a des moment un peu moins forts (normal, vu le nombre de pages).



Vincent Hauuy joue avec les codes du thriller, il les respecte en arrivant à écrire une histoire « à l’américaine » sans tomber dans le cliché (il a beau être français, il vit au Canada, ça aide pour créer une ambiance qui tient la route).



L’écrivain aime ses personnages, Noah Wallace et Clémence Leduc, au point de leur donner des prénoms très proches de ceux de ses propres enfants. Car aucun thriller ne vaut la peine sans de bons personnages, avec des caractéristiques marquées et des fêlures personnelles. Avec ces deux-là (et les protagonistes secondaires), on est gâté.



Même s’il ne révolutionne rien, l’auteur a un vrai talent pour construire une intrigue complexe, avec du caractère, presque comme un vieux briscard qu’il n’est pourtant pas encore.



Le brasier conforte l’impression laissée par l’excellent premier roman de Vincent Hauuy. Ce thriller est prenant de bout en bout, ludique et diablement intelligent.
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Respirer le noir

N’ayant jamais été fan du style de la nouvelle, il fallait tout de même envoyer du lourd pour arriver à me faire saliver devant un recueil de nouvelles.



Yvan a su y faire, on s’est laissé faire. Et nous aurions eu tort de ne pas lire ces romans consacrés aux cinq sens et composé uniquement de nouvelles sombres, avec, à chaque fois, des auteurs différents.



C’est une sortie que j’attends ardemment, je saute sur le livre en librairie et je mordrais le premier qui essaierait de me le prendre des mains et ensuite, tel un vin nouveau, je le fais vieillir sur ma pile, je lui laisse prendre un peu de poussières, je le décante et ensuite, je déguste.



RESPIRER… La chose la plus importante, sans cela, nous mourrons. Et bizarrement, alors que respirer est essentiel, nous respirons mal. Alors, ouvrons en grand nos poumons, prenons une grande bouffée d’oxygène et plongeons dans ce recueil de nouvelles noires, sombres et ne retenons pas notre respiration.



On commence avec "Le parfum du laurier-rose" de R.J Ellory (love). Andersen est un policier qu’un vice de procédure va transformer en coupable. La nouvelle vous frappe dans la gueule, notamment en raison de la longue peine infligée à cet homme qui a rendu justice. L’empathie est toute pour lui. Je n’ai pas réussi à sentir le parfum abricoté du laurier-rose, mais je me suis pris une tarte dans la gueule.



"Respirer la mort" (Sandrine Loubière) est une nouvelle que j’ai particulièrement bien aimé, notamment en raison des deux gamins et de la bouse de vache (vache qui n’a pas chié sur la petite taupe, heureusement). Le plus jeune a développé des capacités olfactives du tonnerre. Les gamins sont devenus adultes… Le final m’a soufflé, lui aussi.



"Je suis un poisson" (Franck Bouysse) avait tout d’une nouvelle drôle, malgré le syndrome qui affecte le personnage principal. Vie sociale réduite à zéro, vie professionnelle aussi, sauf à aller bosser aux halles de Rungis, rayon poissons ou dans un abattoir… Au moment du final, je me suis tapée sur la cuisse, me disant qu’elle était bien bonne celle-là, riant même un bon coup, avant que mon cerveau ne me rappelle ô combien c’était putain dangereux à cette époque-là. Oh mon dieu ! Reviens, ne fais pas ça !!



Dans "Cristal qui sent", Mo Malø nous entraîne dans le Grand Nord, dans le froid (avec col roulé), un traîneau tiré par des chiens. L'expédition commence et le but est de localiser la sépulture de Villmussen, disparu mystérieusement, 80 ans plus tôt. Là aussi les capacités olfactives sont être développées à l’extrême et j’ai aimé ce serpent qui se mord la queue dans le final.



"Deux heures et trente minutes" (Dominique Maison) fait partie de mes préférées. Palais de l’Élysée, un technicien de surface vient de s’écrouler sur le tapis épais pendant qu’il faisait le ménage (ben non, hein, ce n’est pas Brigitte qui passe l’aspi). Le suspense monte crescendo, le mystère aussi, et le final est totalement génial, dommage que l’auteur ne nous ait pas fait le plaisir de nous montrer ce qu’il se passait après… Oups, je risque des ennuis, moi, rien qu’en suggérant cela !



Je ricanais toujours de la chute de la nouvelle précédente, quand François-Xavier Dillard m’a entraîné à "Happy world", sorte de Disneyland. Je m’amusais bien, même si je n’avais pas envie d’aller sur le Speed Mountain quand tout à coup, l’auteur m’a saisi, me glaçant d’effroi. Oh putain, je ne riais plus, mais plus du tout. Sueurs froides garanties. Mais directement dans mes préférées aussi.



Difficile ensuite de reprendre pied et de se téléporter en 1914, avec "Glandy" d’Adeline Dieudonné, qui possède des vrais morceaux de belgitude, se déroule à Marcinelle (manquait plus que Gisèle), en Belgique donc. La chute est vertigineuse entre ces deux nouvelles et celle-ci est très sombre, on sent qu’elle est tirée d’un fait divers, comme l’annonce l’autrice. Réaliste, elle nous fait côtoyer les petites gens, boire du péket (genièvre), renifler les odeurs de vomi. Le final est atroce. Noir et sombre.



"Le monde d’après" (Hervé Commère) n’est pas de la SF, mais pourrait appartenir aussi à la catégorie des faits divers. Un village tranquille où tout le monde vit grâce à une entreprise qui, un jour, met la clé sous le paillasson, à cause de la concurrence étrangère. Puis vient le covid, les confinements, la colère monte suite aux parisiens qui viennent s’aérer à la campagne. Respirer le bon air ! Oui, cela aurait pu être un fait divers tragique et c’est affreux. Une nouvelle que j’ai bien aimée aussi tant elle était terrible et réaliste.



De l’anticipation avec "Miracle" de Vincent Hauuy, qui a tout d’une enquête policière, Chase étant à la recherche de la vérité sur la mort de Maria, sa partenaire chez les flics. Bizarrement, j’ai compris avant lui et je me doutais du nom qui allait sortir. Par contre, c’est une de celle que j’ai le moins aimée.



"Les doux parfums du cimetière" (Jérôme Loubry) restera ma préférée de ce recueil, avant toutes les autres, parce qu’au lieu de me coller des sueurs froides ou de me glacer d’effroi, elle était remplie de tendresse, de poésie et contenait un concentré d’émotions qui m’ont explosé au visage. Cela se passe dans un cimetière, je ne dirai rien de plus, si ce n’est qu’elle était émouvante et que j’en ai eu les larmes aux yeux.



Ça va puer très fort avec "L’amour à mort" (Chrystel Duchamp). Un petit côté fantastique, un petit côté glauque, un sourire à la fin lorsque l’on comprend, mais malgré tout, elle ne m’a pas emportée.



Bouquet final avec "Petit nouveau" du duo Karine Giebel et Barbara Abel, une nouvelle qui m’a glacée d’effroi aussi, parce que tout est possible, réaliste, horrible… Pire, à la fin, elles nous expliquent que ça a déjà eu lieu et là, on reste silencieuse. Noir c’est noir, il ne reste plus d’espoir.



Plusieurs récits s’imbriquent les uns dans les autres pour donner un récit sombre, violent et angoissant. Une personne que je ne nommerai pas n’aime pas les traîtres, moi non plus, mais de là à utiliser ce truc… Une nouvelle angoissante, mais dans mes préférées aussi.



Malgré deux nouvelles que j’ai moins aimées, l’ensemble tient la route et m’a apporté assez d’angoisses, de peurs, d’émotions pour que mes batteries soient rechargées pour quelque temps.



Une fois de plus, Yvan du Blog "ÉmOtionS", a réuni une belle brochette d’auteurs et nous propose un menu des plus alléchants. Le plumage ressemble au ramage, ce qui se trouve dans l’assiette est conforme à ce qui était annoncé, l’équilibre est là, moi, je dis bravo et vivement le dernier sens !



PS : Yvan, dans ta postface, tu te présentes comme le taulier du Blog "ÉmOtionS", mais le taulier, c’était aussi le surnom de Johnny… Quel bel hommage tu lui rends ! Tiens, ça me donne envie de pousser la chansonnette… mdr


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Dans la toile

"Dans la toile" est ma première lecture d'un roman écrit par "Vincent Hauuy", et ce ne sera pas le dernier. En effet j'ai eu un gros coup de cœur pour ce thriller psychologique complètement fou.

Je vous dirais qu'il n'y a pas forcément un gros rythme dans l'intrigue mais plutôt une énorme tension, le personnage principal est fabuleusement construit, je ne vous détaille pas car tout l'intérêt du livre repose sur ce personnage, mais sachez seulement que l'auteur joue avec nos nerfs constamment et ce de manière exponentielle.



L'écriture est très bonne, même sans action le lecteur ne s'ennuie pas une minute et passe un très bon moment. Nous nous surprenons à avoir peur pour Isabel pendant une bonne partie de l'intrigue et nous pourrions devenir fou à sa place avant la fin, fin qui est soit dit en passant, géniale.



Je vais très certainement lire un autre roman de l'auteur pendant les vacances, "Tricycle rouge" que j'ai dors et déjà acheté car j'ai passé une excellente lecture. Je conseille ce thriller à tout lecteur aiment le frisson et l'angoisse.



Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Le Tricycle rouge

Le tricycle rouge dévale la rue. Et emporte le lecteur avec lui.



Ledit lecteur semble bien connaître ce genre d’engin, il y est (presque) confortablement installé durant les premiers chapitres, même si la route est pour le moins cahoteuse. Encore une histoire de serial killer, se dit-il, captif de ses certitudes. Le lecteur n’a pas tout à fait tort, on ne peut pas vraiment lui reprocher sa conviction intime de se trouver en terrain connu. Il n’a pas vraiment raison pour autant.



Au fur et à mesure des tournants, c’est comme si le tricycle perdait de sa stabilité, pour se transformer en un véhicule dont la conduite est plus malaisée. Comme un sentiment grandissant de déséquilibre (de déséquilibrés ?).



Évanouie l’assurance fournie par les deux roues arrières, le lecteur devient funambule et perd peu à peu ses repères. Pas juste une énième banale histoire de tueur en série alors ?



Le chemin devient plus pentu, les virages plus serrés. Le lecteur se dit que les personnages qu’il côtoie sont tout aussi caractérisés que barrés, et bien plus complexes qu’il n’imaginait. Se fier à sa première impression peut être trompeur.



Pourtant cette route est parsemée de tous les codes du thriller, pourtant les composants de cette voie ressemblent à celle des autoroutes américaines. Mais le maître d’œuvre n’est pas américain, il est français émigré au Canada. Serait-ce l’explication que ce thriller pur jus prenne aussi des chemins de traverse ?



Vincent Hauuy est un bon guide, même si (et surtout parce que) c’est son premier voyage littéraire. C’est un périple qui a du caractère auquel il convie le lecteur. A la fois proche de ses habitudes s’il aime le genre, et avec suffisamment de cachet et de difficultés pour qu’il se dise que le circuit en vaut la chandelle.



La route est (un) pavé(e) – 490 pages -, les cahots nombreux et souvent inattendus. Rapidement le lecteur se dit qu’en fait il vient d’entrer dans un labyrinthe dont il n’est pas prêt de voir la sortie.



Ça tombe plutôt bien, le lecteur de thriller aime ça. Pas trop dépaysé mais suffisamment bien (télé)guidé pour qu’il se sente totalement immergé dans l’aventure aux cotés de protagonistes aux tempéraments forts (malgré leurs nombreuses fêlures).



Flippante expédition que ce tour de tricycle (rouge), qui fait surgir monstres et frayeurs au détour d’un virage, des zig et des zag qui donnent parfois le tournis au lecteur. Mais qu’il ait confiance, Vincent Hauuy tient fermement le guidon et l’aide régulièrement à reprendre ses esprits grâce à ses précisions imagées et savamment distillées.



Un vrai lecteur espère toujours que le guide garde le meilleur pour la fin (il ne devrait pas être déçu du dénouement, après que le grand tour en vélo l’aura énergiquement secoué).



Le pilote chevronné qu’est Michel Bussi a décerné au Tricycle rouge le prix VSD du meilleur thriller français 2017, ce n’est pas rien pour un apprenti faiseur de thrillers.
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Respirer le noir

"Le monde d'après" d'Hervé Commère

est un bijou d'une folle noirceur

Tiré de "Respirer le noir"

recueil de nouvelles de plusieurs auteurs

Un pamphlet social où éclatent

colère et rancœur.

Le chômage, la délocalisation ,le désespoir,

Le covid, la dépression nerveuse...

Tout ces ingrédients fabriquent le malheur,

conduisent à l'irréparable .

La faute à pas d'chance face

aux pouvoirs de le Grande Finance..

L'écriture de Commère est magistrale

elle sert avec talent

ce qui aurait pu être un fait divers.

Saisissant d'hyperréalisme!

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Respirer le noir

Nouvelles noires où l’oxygène vient parfois à manquer.

C’est un recueil de 12 courtes histoires angoissantes par des auteurs de « genres » très différents, si je puis me permettre ce terme de plus en plus remis en question.

Le fil conducteur est l’exploration sensorielle autour de l’odorat.

La liste des titres et des auteurs afin d'en renifler les premiers effluves :

1 – Le parfum du laurier-rose - R.J Ellory

2 – Respirer la mort - Sophie Loubière

3 – Je suis un poisson - Franck Bouysse

4 – Cristal qui sent - Mo Malo

5 – Deux heures et 30 mn - Dominique Maisons

6 – Happy world - François Xavier Dillard d’après une idée de Barbara Abel

7 – Glandy - Adeline Dieudonné

8 – Le monde d’après - Hervé Commère

9 – Miracle - Vincent Hauuy

10 – Les doux parfums d’un cimetière - Jérôme Loubry

11 – L’amour à mort - Chrystel Duchamp

12 – Petit nouveau - Barbara Abel et Karine Giebel.

Originalité dans les sujets, faits déroutants, quelques bonnes chutes, des auteurs avec de l’imagination qui rendent les choses presque crédibles, des études sociales, tantôt même un ton poétique chez des écrivains de polars noirs, temps anciens et temps nouveaux mêlés, thèmes surprenants comme celui du Novitchok, et parfois même une nouvelle écrite à deux voix.

Il n’y a guère que celles d’Adeline Dieudonné et de Vincent Hauuy que je n’ai pas appréciées … à moins que ce soit moi qui n’ai pas saisi ce qui aurait dû l’être, va savoir !
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Survivre

Alors que l'année 2020 a été assez anxiogène, j'ai lu plusieurs ouvrages mettant en scène des contagions, catastrophes naturelles, voir carrément la fin du monde.. à croire que la réalité ne me suffit pas lol

Parmi les ouvrages de ce genre, j'ai dévoré Survivre de Vincent Hauuy grâce aux éditions Hugo Roman.

2035. La Terre est en sursis : les catastrophes climatiques se multiplient, les sociétés sont en ébullition et les réserves d'eau potable se raréfient.

Le survivalisme prend de l'ampleur. Survivre devient à la fois un défi et une obsession.

C'est aussi le thème et le nom du grand jeu télévisé que lance le milliardaire Alejandro Perez, magnat des intelligences artificielles. Dans l'énorme complexe construit ad hoc dans l'Idaho, le lancement de Survivre s'annonce spectaculaire.

Florian Starck, ex-journaliste, se décide à intégrer l'émission suite à la disparition de son frère, agent de la DGSE infiltré dans l'organisation de Perez.

Il découvre un envers du décor aussi mystérieux que terrifiant. Car la promesse d'un grand divertissement dissimule un objectif beaucoup plus sombre...

Survivre est un mélange des genres captivant, c'est du thriller, de l'anticipation, de la dystopie..

L'anticipation n'est pas mon genre préféré toutefois ici j'ai trouvé ça bien ficelé, je ne me suis pas perdu malgré la complexité de certains passages.

Je dois avouer que j'ai parfois été mal à l'aise, surtout vu le contexte actuel.

C'est assez réaliste, certaines questions se posent, notamment : et si ça arrivait ?

J'ai aimé que l'auteur mette en scène une émission de télé réalité, c'est réaliste et il y a d'excellentes idées. Mais est ce vraiment qu'une émission ??

Florian Starck est un personnage surprenant, qui vit quasiment en ermite avant de revenir, un peu forcé, dans le monde civilisé, sur l'insistance de sa sœur.

Florian a un passé compliqué, il a toute les raisons de fuir les autres mais la curiosité est plus forte que la raison. C'est un personnage marquant, qu'il est difficile d'oublier une fois le roman fermé.

J'ai mis un peu de temps lire Survivre car il m'a parfois fallut digérer ma lecture. Je le répète mais vu le contexte (je l'ai lu pendant un des confinement) c'est une lecture qui est plus difficile à dévorer qu'un roman feel-good !

La plume est incisive, l'auteur a de bonnes idées et dans l'ensemble j'ai apprécié Survivre.

Je relirais cet auteur sans aucune hésitation.

Ma note : un très joli quatre étoiles :)
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Storia 2020

J’ai une affection particulière pour les nouvelles. Alors quand un aussi joli plateau d’écrivain du thriller et du roman noir est réuni, ça ne peut que donner envie !



Les voilà rassemblés autour de la thématique de la réécriture de contes.



Et les droits sont reversés à l’association ELA qui lutte pour les enfants atteints de leucodystrophies.



Allez, je vous donne mon top 3, sans hésiter : Mo Malo pour son histoire originale et profonde / Ian Manook aka Roy Braverman pour son récit touchant, à l’image de sa très belle fin / Nicolas Beuglet pour m’avoir fait rire comme rarement dans mes lectures.



Et vous ?


Lien : https://gruznamur.com/2020/1..
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Survivre

C'est un très bon moment de lecture que j'ai particulièrement apprécié, un thriller d'anticipation mêlant divers genres (science-fiction, écologie, aventure, politique et géopolitique, dérèglement climatique, survivalisme, télé réalité, espionnage industriel, robotique, action) et tant d’autres.



Au niveau de l'écriture c'est comme à l'habitude avec Vincent Hauyy, fluide, dynamique et rempli de suspense. Les personnages sont assez sympas mais pas inoubliables, si ce n'est le personnage principal qui lui est tout simplement excellent, un survivaliste bourru, ayant du mal à faire un deuil terrible et se voyant propulsé d'une vie d'ermite aux caméras de la télé réalité, de la simplicité d'une vie en forêt à celle de devoir côtoyer des IA.



Rien d'autre à dire si ce n'est "lisez-le" !
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Le brasier

« Que le profileur Noah Wallace soit une création ou non des services secrets n'y change rien. C'est sa réalité désormais, il doit composer avec. »

Noah Wallace est chargé par le général Lavallée de retrouver sa fille disparue, Sophie Lavallée, « la séduisante et impétueuse journaliste ».

Clémence Leduc, la joueuse d'échecs entrainent ses amis, Dylan le geek et Beverly, « … La version féminine de Mohamed Ali… » dans l'enquête de Noah.

« Ecoutez, ils sont déjà dans une situation précaire. Alors autant profiter de leurs compétences. » dit-elle à Noah.

La traque des ravisseurs de Sophie les conduit de planque en planque de Washington à Montréal via Charlotte dans le Vermont.

Au cours de leur périple ils se trouvent confrontés à plusieurs personnages qui semblent poursuivre le même objectif :

Raphaël Lavoie, « l'ancien supérieur du CSIS, le Service Canadien du renseignement de sécurité. »

Pavel Bukowski l'agent trouble, ancien du FBI devenu détective privé.

Andrew Clayton, chercheur à Genetech, la compagnie spécialisée en génétique, clonage et accessoirement trafic d'organes…

Dimitri le russe, animateur de la Bratva, la mafia russe.

Bernard Tremblay, oncle de Clémence Leduc, condamné par un cancer incurable, mort en opérations.

La famille Engelberg propriétaire de Genetech, Hansel le père, Karl son fils et Damien l'enfant adopté.

Abraham Eisik l'israélien, alias Christian Charrette le canadien, fan de AC/DC et de métal music, diabétique et gros mangeur, hanté par le souvenir de sa femme Abigaël, morte mais qu'il entend lui prodiguer les conseils dont elle n'a cessé de l'abreuver tout au long de leur vie commune.

La narration fait valoir les points de vue de chacun des protagonistes de l'histoire et place le lecteur face aux mêmes incertitudes que les héros de l'histoire que sont Noah et Clémence.

Ils s'interrogent à chacune de leurs initiatives. Qui est qui ? Heureusement, ça ils le savent à peu près. Mais surtout qui ment et qui dit la vérité ? Où sont nos amis et nos ennemis ? Et enfin, les amis de mes ennemis sont-ils mes ennemis et les ennemis de mes ennemis sont-ils mes amis ?

Course poursuite dans le temps et contre le temps à la recherche d'indices fugaces et d'une vérité fuyante à mesure qu'ils s'en approchent.

Noah porte en lui des images, des visions, des sensations, dont il ne sait si elles sont réelles ou importées d'une vie antérieure dont il n'a plus aucun souvenir. Des lieux, des visages, un frisson du vent, une musique, un objet déclenchent en lui des flux de souvenirs incontrôlables et incontrôlés qui le ramènent à sa question première. Qui suis-je réellement ? Dans quelle mesure ces visions l'aident-elles à comprendre et à résoudre l'énigme de la disparition de Sophie ? La réponse à cette question lui échappe dès qu'il cherche à contrôler ses visions.

Quel rôle a joué la famille Engelberg dans la disparition d'enfants à Charlotte dans les années 1990 ? Et Noah en-a-t-il été l'un des protagonistes ?

L'ensemble est remarquablement construit et ménage le mystère. Même s'il n'est pas adepte de ce genre de littérature, le lecteur se laisse prendre au jeu et passe volontiers sur les quelques clichés qui émaillent le récit çà et là :

« Une douche plus tard, son esprit d'ordinaire si affûté peine encore à discerner son environnement. Son acuité s'est envolée. le concerto N°2 de Franz Liszt lui semble diffus et manque de précision… »

« Mais ce qu'il a devant les yeux est une toile au centre de laquelle l'araignée Bernard Tremblay tissait les liens. »

Les personnages restent crédibles et leurs références culturelles, musicales, littéraires ou cinématographiques construites de façon précise et méticuleuse :

« Lorsque la voix de Bon Scott entonne « It's a rock'n'roll damnation », il ne peut s'empêcher de hocher la tête et de marteler le rythme sur le volant. »

« Elle sait qu'il s'attend à ce que sa reine prenne son fou. Mais elle décide de faire autrement. Elle bouge sa tour, lui fait traverser l'échiquier et se pose en C1 à deux cases de son roi. »

L'ensemble est découpé en chapitres court alternant de façon rapide et à mesure de sa progression dans le récit le lecteur, comme les héros, va de découverte en découverte, d'étonnement en étonnement, jusqu'au dénouement, sans jamais éprouver d'ennui.

Entre les chapitres propres à l'enquête, sont intercalés les récits factuels de meurtres familiaux intervenant en différents points des USA, dont on s'interroge sur la filiation avec le récit principal.

Le découpage des scènes, le zapping entre les différents événements, la personnalité de Noah Wallace et des ses compagnons, n'est pas sans évoquer la construction de séries TV tels que The Mentalist ou le Sherlock joué par Benedict Cumberbatch.

Une découverte intéressante. Merci Babelio et les Editions Hugo pour l'envoi des deux romans de Vincent Hauuy, le Brasier et le Tricycle rouge, dans la perspective de la rencontre avec l'auteur.

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Le Tricycle rouge

Pour une amatrice comme moi de Michel Bussi, quelle meilleure façon pour un livre que d'attirer mon attention en affichant la mention "Prix Michel Bussi du meilleur thriller français 2017"... C'est ce qui s'est passé pour "Le tricycle rouge", premier roman de Vincent Hauuy, qui à mes yeux, malgré quelques petits bémols mérite cette distinction.



Il ne reste que peu de choses à Noah Wallace du grand profiler qu'il était. Il y a 5 ans, à la poursuite d'un tueur en série, un grave accident de la route a coûté la vie à son épouse et l'a laissé lourdement handicapé et pratiquement amnésique. Quand son ex-coéquipier Steve Raymond fait appel à lui car une carte postale adressée à leurs deux noms a été retrouvée au Canada sur le lieu d'un crime horrible, ils ne tardent pas à comprendre que le Diable du Vermont, que l'on pensait mort également dans l'accident, est de retour. Peu à peu un jeu de pistes va se mettre en place et à travers de macabres mises en scène, le tueur va entraîner Wallace sur les traces douloureuses de son passé et lui faire retrouver la mémoire.



J'ai vraiment eu du mal à lâcher ce polar, prise dans les mailles de la toile d'araignée tissée par l'auteur. Pour un premier essai, Vincent Hauuy a réussi son coup. Le lecteur attend le dénouement avec impatience pour sortir des ténèbres où il a été plongé et obtenir enfin une explication concrète aux manifestations métaphysiques dont est victime le héros.

En même temps, j'ai trouvé l'intrigue très compliquée. Dès le départ, on y entre comme un cheveu dans la soupe : un tricycle rouge aperçu par différents personnages que l'on ne retrouvera que beaucoup plus tard. Le puzzle va se construire très lentement au fur et à mesure que le passé va nous être dévoilé. J'avoue que j'ai souvent dû "faire page arrière" pour reprendre pied dans l'histoire.



Malgré des descriptions de scènes plutôt glauques, malgré certains évènements tirés par les cheveux, l'impression reste positive et j'accorde un 14/20 à ce polar qui pourrait aisément s'exporter au cinéma.



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Respirer le noir

Je ressors mitigée de cette lecture même si je suis convaincue que les nouvelles sont de bonne qualité. Comme le souligne Yvan Fauth, « c’est un art de développer une atmosphère, des personnages et une histoire en seulement quelques pages ».

En mettant à l’honneur l’odorat dans ce quatrième tome, certains auteurs (Sophie Loubière, Franck Bouysse) se sont basés sur l’anosmie, symptôme du Covid, et de façon plus large sur la propagation des virus (Dominique Maisons) alors que d’autres ont choisi le biais de la science-fiction (Vincent Hauuy, Chrystel Duchamp) ; l’angoisse étant le facteur commun à toutes ces histoires. Ce rôle est dûment rempli.



Mes nouvelles préférées : « Happy world » de François-Xavier Dillard que j’ai lue en apnée et que j’ai trouvée terriblement efficace puis « Petit nouveau » écrite par Barbara Abel et Karine Giebel qui aurait mérité d’être plus longue même si la note des auteures explique pas mal de points.

A vous de vous faire votre propre idée!
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Survivre

Depuis la sortie de « Le tricycle rouge » (2017), j’avais envie de découvrir la plume de Vincent Hauuy. Toutefois, j’ai sans cesse repoussé ce moment, préférant m’orienter vers d’autres lectures au gré de mes humeurs… Si bien que j’ai fini par oublier cet auteur… Or, c’est en voyant « Survivre » apparaitre dans la présélection du PLIB que j’ai finalement passé le cap ! Dès le début, le synopsis a su m’interpeler, car il correspond à mes goûts littéraires. On est en 2035. La Terre a connu un effondrement (épidémies, problèmes écologiques, etc.), si bien qu’il est devenu difficile de vivre comme autrefois. Pourtant, la technologie est hyper développée et utile ! Certaines inventions m’ont paru incroyables, bien que dangereuses… Découvrir tout ceci fut très intéressant, car il y avait beaucoup d’éléments. On sent que Vincent Hauuy a bien étoffé et détaillé son univers futuriste. Rien que pour le côté thriller post-apo’ et d’anticipation, j’étais satisfaite de cette lecture !



Le concept d’émission de télé-réalité basée sur la survie m’a également séduite. Malgré lui, Florian, le narrateur, va intégrer l’équipe. Ce sera surtout l’occasion d’enquêter sur la mystérieuse disparition de son frère. Ce dernier, introuvable, l’a lui-même recommandé aux producteurs… Les pistes sont nombreuses, les indices maigres et les personnages assez louches. Il faudra du courage, de la détermination, de la vivacité et de l’analyse à notre héros solitaire et meurtri par la vie. L’émission « Survivre » m’a fortement rappelé « Hunger Games », sauf que, cette fois-ci, on se place surtout du côté des coachs que des participants. Cela dit, le rapprochement finit vite par s’estomper, en particulier grâce à l’enquête ainsi qu’aux rebondissements qui auront lieu. N’ayez donc pas peur si vous craignez d’avoir affaire à une pâle copie de cette saga pour ados incontournable.



Hélas, je reconnais que tout ne m’a pas convaincue. Par exemple, je n’ai pas réussi à m’attacher au héros ainsi qu’à son entourage. La seule exception sera Zoé, l’élève/la concurrente dont Florian va devenir le coach. En plus d’avoir plusieurs secrets originaux, la demoiselle possède un caractère fort, intéressant, vif et intriguant. C’est une jeune fille débrouillarde qui va me surprendre à bien des reprises ! De son côté, Florian est un personnage complexe que j’ai pris plaisir à voir évoluer néanmoins, il n’a pas réussi à percer mon cœur. J’en ignore la raison, car ses failles et ses engagements sont pertinents cependant, cela n’a apparemment pas suffi. C’était à peine si je m’inquiétais de ce qu’il allait devenir… Autre point qui m’a dérangée : certaines de ses réactions. Par exemple, à un moment, celui-ci se fait tirer dessus, mais il continue de discuter plus ou moins tranquillement au téléphone… C’est assez illogique !



Concernant le rythme, j’avoue avoir été partagée. Certains passages m’ont transportée tant ils étaient intenses ou bien travaillés (ex : missions des concurrents). D’autres m’ont interpelées… Tandis que quelques-uns m’ont ennuyée, que ce soit en raison de leur dynamisme, leur surplus d’éléments ou leur côté caricatural. Il est également probable que mon ressenti soit dû au fait que je n’ai pas enchaîné ce one-shot comme d’habitude : j’ai énormément entrecoupé ma lecture. De ce fait, cela a eu une influence sur mon ressenti global. Si vous souhaitez lire cet ouvrage, je vous recommande donc de ne pas trop vous interrompre, afin de conserver cette impression d’immersion et de tension.



Finalement, je suis ressortie mitigée par ce roman qui, à mes yeux, possède de très bons éléments (thématiques, messages, réflexions, univers, concept, Zoé) et d’autres moins (rythme en dents de scie, attachement aux personnages, incohérences comportementales). La fin manquait également quelques réponses toutefois, ce ressenti est purement personnel. Cela reste un ouvrage très intéressant malgré tout ! Je ne regrette pas cette découverte.
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