AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Violette Leduc (500)


Je sais que, la nuit, je peux sortir de mon lit, retrouver l’arbre, l’enlacer, avoir ma joue griffée par son écorce. Je peux le faire jusqu’à ma mort. L’arbre ne me répudiera pas. J’ai confiance en son indifférence.
Commenter  J’apprécie          30
J’entrais dans le Café de Flore avec deux minutes de retard. J’avais laissé échapper deux minutes ; j’étais heureuse et j’étais écrasée. Je me souviens de sa voix la première fois et la deuxième fois que je l’ai rencontrée : c’est une voix un peu voilée ; c’est un déchirement derrière un écran ; c’est une mélancolie au second plan.
Commenter  J’apprécie          30
La langue trop charnue m'effraya : le sexe étrange n'entra pas . J'attendais absente et recueilli .Les lèvres se promenaient sur mes lèvres : des pétales m'époussetaient . Mon cœur battait trop haut et je voulais écouter ce scellé de douceur ,ce frôlement neuf . Isabelle m'embrasse me disais-je.

Elle traçait un cercle autour de ma bouche ,elle encerclait le trouble ,elle mettait un baiser frais dans chaque coin ,elle déposait deux notes piquée , elle revenait , elle hivernait.
Commenter  J’apprécie          30
Tu as mis au monde un fleuve de larmes, ma mère. J’ai pris le voile, ma mère. Oui, plus tard je claquais souvent les portes, je ne vous supportais pas. Ma blessure se rouvrait. Ma blessure : toi arrachée de moi. Jalouse ? Non. Nostalgique jusqu’au vertige. Répudiée malgré tes bontés, ma mère. Oh oui, exilée de notre édredon qui nous réchauffait pendant les bombardements.
Commenter  J’apprécie          30
Tu dis parfois que je te hais. L’amour a des noms innombrables.
Commenter  J’apprécie          30
Je descendis. Elle pleurait toute droite, le visage livré. La bouche déformait sa chair même offerte à la douleur. Toute personne désespérée avec ses gesticulations, son acharnement, poursuit un but qui nous dépasse.
Commenter  J’apprécie          30
Je continuais de lire Miettes philosophiques. Je ne comprenais pas un mot. Je m'imposais de continuer. Si je m'arrêtais, les loques à laver, les vitres à nettoyer, la cheminée à épousseter, la carpette à brosser me criaient: Eh, dis donc, nous sommes sales, il faut nous torcher… J'avais honte de persévérer pour rien. Le bouton de cuivre, je le négligeais pour mourir d'ennui en lisant des textes trop difficiles. Je le laissais se salir pour des mots, des phrases, des paragraphes plus obscurs que l'hébreu ou le sanscrit. J'avais pleuré pour Spinoza, je faisais l'âne pour Kierkegaard.
Commenter  J’apprécie          30
Violette Leduc
Au fond, on oublie tout, on trahit tout. Il faudrait écrire des centaines de biographies pour tout dire, puisque à chaque minute de nos vingt-quatre heures, il se passe quelque chose d'extraordinaire.
Commenter  J’apprécie          30
Elle ne me rassurait plus, je ne la rassurais pas. Elle devais deviner le maquereau que j'étais. Drôle de maquereau, jamais content et content de peu. D'année en année, je m'attristai dans sa librairie. Je vibrais à vide. Je devins lugubre, plaignarde, larmoyante; c'était de l'onanisme sentimental.
Commenter  J’apprécie          30
Je souhaite que le passé d'aujourd'hui pointe avec l'audace et l'effrontement d'un perce-neige.
Commenter  J’apprécie          30
L'érotisme chez elle ne débouche sur aucun mystère et ne s'embarrasse pas de fadaises; cependant, c'est la clé privilégiée du monde; c'est à sa lumière qu'elle découvre la ville et les campagnes, l'épaisseur des nuits, la fragilité de l'aube, la cruauté d'un tintement de cloches. Pour en parler, elle s'est forgé un langage sans mièvrerie ni vulgarité que je trouve une remarquable réussite.

[préface de S. de B.]
Commenter  J’apprécie          30
Comment résoudre mon problème? Je crève d'isolement, de privations pour mon cœur et mon bas ventre et d'autre part je ne puis supporter longtemps une présence humaine n'ayant pas suffisamment d'équilibre nerveux.
Commenter  J’apprécie          30
Le lit est le luxe du pauvre et de l'isolée.
Commenter  J’apprécie          30
J'achète une sucette à la fraise en hiver, je vous regarde, vous, la Seine, plus assidue que vos ablettes, prendre vos aises au-dessus des berges. Passe, passe ma roulotte, ma maison de repos cabossée d'eau.
Commenter  J’apprécie          30
Violette Leduc
Les autres sont des auteurs, pas moi. Je suis indéfinissable. Ménàgère pendant que j'écris. Ecrivain pendant que je lave le parquet.
Commenter  J’apprécie          30
La goutte de rosée à la pointe d'un brin d'herbe a plus d'assurance que moi. C'est trop fastueux le recommencment d'une journée, c'est trop surnaturel le contraire de la fin du monde...
Commenter  J’apprécie          30
"Rentre en toi-même et cesse de te plaindre", dis-je soudain à voix haute pour être deux fois seule et deux fois grotesque dans une ville qui commençait de retenir son souffle.
Commenter  J’apprécie          30
Le disque pâle des yeux d'une chouette.
Menthe sauvage, ciel étoilé de Parme.
Un ciel de menthe frôle mon coude, j'écris dans l'herbe.
Deux bouquets de roses dans les vignes.
Première vigne soumise à Octobre.
Je suis dans le choeur.
Dans le choeur du silence des bois.
J'entends l' oiseau. Il n'entre pas.
Fagots de place en place.
Fraternité des pins.
Ils se rencontrent, ils s'appuient l'un sur l'autre.
Mes pas dans l'herbe froissent le silence.
Temps couvert, soleil aveuglant.
Le genévrier se laissera couvrir par la nuit.
Soudain je marche dans l'allée de mon couronnement.
Un tapis d'aiguilles de pin a été déroulé.
Loggia, du bleu dans le ciel.
Coupe de bois: clairière ou verrière.
Molleton sur ma joue. Ma joue au bout du monde.
Je trouve mes dentelières, la mousse et le lichen.
Buis orange. Une seule branche.
Je le cueille, je l'éteins.
Je ne le cueillais pas, il vibrait.
Une assemblée. Des pins dans une forêt.
Ils seront toujours différents, leur couleur est vertueuse.
Fini, le tapis. Sauvagerie plus sérieuse du chemin.
Je retrouve aussi mes morceaux de bois.
Formes étranges déposées là il y a six ans, il y a sept ans.
Coupe de bois et panorama.
Village de Puymeras bâti avec quoi?
Avec du clair de lune.
Il est onze heures vingt du matin.
Un insect, un tâcheron dans un désordre de bois mort.
Et de buis mort, celui du cadre des morts.
Route rêveuse. Ma route est couleur de falaise crayeuse.
Je suis seule, je suis la bienheureuse parce que l'enfer ce sont les autres.
Commenter  J’apprécie          30
Derrière moi, on pleurait, on sanglotait, on prononçait des mots informes. c'était un chagrin bruyant, épais. Il charriait la substance même de l'être qui le subissait. Il charriait la révolte, la colère, l'échec, le regret. Je n'osais pas me retourner vers lui [...] J'avais honte de ma mère.
Commenter  J’apprécie          30
La femme prolongeait un baiser sage sur la paupière de l’homme. Il n’y a que ceux de la ville pour se recueillir ainsi. Elle les servait, elle oubliait de leur dire merci pendant qu’ils payaient. Le luxe des sentiments la rendait baroque. Cet homme pieds nus dans ses chaussures a-t-il une femme qui choie ses paupières ? Il faut calmer les paupières avec des baisers étudiés.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Violette Leduc (1199)Voir plus

Quiz Voir plus

Violette Leduc, la mal aimée

Quelle actrice incarne Violette Leduc dans le film de Martin Provost ?

Emmanuelle Béart
Emmanuelle Seigner
Emmanuelle Devos

12 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Violette LeducCréer un quiz sur cet auteur

{* *}