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Citations de Violette Leduc (500)


Le passé ne nourrit pas. Je m'en irai comme je suis arrivée. Intacte, chargée de mes défauts qui m'ont torturée.
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Sa mèche de cheveux sera toujours une balafre de folie au-dessus de l'oeil.
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La Concorde : Je passai donc quatre fois par jour le pont…Je me retrouvais avec des atours de flots et de pierres : la droite et la gauche du pont. Un pont est une conquête. Le passant marche sur l’eau. Le ciel bleu rêvait à du bleu, le fleuve avec ses troupeaux de vaguelettes et d’ondulations était plus sérieux.
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C'est la terre rouge du Roussilon, c'est un grimage terrifiant du sol, c'est du fard. La nature ici n'est pas naturelle. C'est une mise en scéne. C'est l'enfer de la peinture,ce faux saignement des rochers et de la terre...Les arbres ne sont même pas des figurants dans ce théatre de la couleur. C'est l'écrasement de la nuance. Le rouge cramoisi du velours, de la tenture, des plis assassins se fait regretter. Les touches de vermillon, ponctuation chrétienne de Van Gogh, ce vermillon attendu depuis toujours, reçu dans l'éternité, prennent des proportions universelles. C'est du sang, du crime, c'est du violent, c'est quand même du rococo.
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L'été, un rempart d'ombrelles fleurissait le long du mur. Par temps maussade, les fleurs posées sur des échasses, s'inclinaient avec condescendance sur les vieilles croix qui tombaient de traviole sur la terre... On frôlait le mur, on levait les bras et ces parasols en guipure vous distrayaient le creux de la main... La nuit, on ne fermait pas la barrière. On pouvait l'enjamber aisément. On ne fermait pas la porte de l'église qui présidait à ce laisser-aller. Elle ressemblait à une longue maison qui va en s'enfonçant. On en voit de semblables dans les paysages inondés.
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Un homme entre dans une chambre : c’est l’oxygène au commencement du monde.
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Je bombais le torse, je me regardais dans les glaces. Je me crus irrésistible. J’allais seule, je me sentais liée aux femmes sur le retour qui se racontent à cinq heures, dans les salons de thé, qu’elles sont sorties de tout, que rien ne les a démontées. Je ris de leur rire gras dans un passage clouté. Il suffisait de serrer les fesses pour sentir le sexe qui tue.
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La semence du monde qui dort n’est que le superflu ballant du prolongement de l’aine. Ils dorment et demain la semence enfoncée dans la terre sera peut-être gelée.
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Maintenant Marc est là. Je m’aperçois que j’ai besoin de lui. J’ai besoin de ses poches déformées, j’ai besoin de son odeur de métro et de cinéma de quartier, j’ai besoin de ses journaux pliés en huit, j’ai besoin de son épaule pauvrette, j’ai besoin de ce doux gibier dans les blés. Marc a joui. Il me semble que j’ai mis un héros au monde.
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Une famille, qui voulait tenir le haut du pavé, qui ne me répondait pas quand je lui disais bonjour, m’appela bâtarde. « Qu’est-ce-que ça veut dire ? » ai-je demandé à ma mère en arrivant en trombe dans notre cuisine. Ma mère blêmit. « ça ne veut rien dire. » Elle me quitta, l’air furieux. J’ouvris la lucarne, j’entendis qu’elle leur parlait en criant fort. Je regrettais ma curiosité. 
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Je vis les fraises qui faisaient le gros dos sous les feuilles bombées. J’en cueillis beaucoup. Je préparai les tartines, j’écrasai dessus les fruits. Je saupoudrai et je déposai les nourritures sur une assiette précieuse. Je courus avec.
- Si tu la casse, nous sommes perdues !
Mais le bonheur n’est pas maladroit.
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Ma mère ne m’a jamais donné la main… Elle m’aidait à monter, à descendre les trottoirs en pinçant mon vêtement à l’endroit où l’emmanchure est facilement saisissable. Cela m’humiliait. Je me croyais dans la carcasse d’un vieux cheval qu’un charretier tirerait par l’oreille… Un après-midi, alors qu’une calèche fuyait, éclaboussant de ses reflets le sinistre été, au milieu de la chaussée, je repoussai la main. Elle me pinça davantage et me souleva de terre comme un poulet qu’on enlève par une seule aile. Je devins molle. Je n’avançais plus. Ma mère vit mes larmes.
- Tu veux te faire écraser et tu pleures !
C’était elle qui m’écrasait.
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Je suis du sexe féminin, mon sexe doit se taire, demeurer neutre, se vouloir faible, effacé dans une salle de douze hommes, douze puissances d’indifférence après le boire et le manger. Que pouvais-je faire ? Prendre la parole, attaquer la gérante, les ouvriers… Je ne me délivre pas d’une éducation innée, de ma saloperie d’hérédité de bâtard, je ne m’en délivre pas surtout dans un cas de terrifiante injustice comme celui-ci. Je ne peux pas parler en public, au-delà d’un auditeur, je ne peux pas m’imposer. Ma réclamation dès le début eût tourné à la clownerie.
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Elle me sortait d'un monde où je n'avais pas vécu pour me lancer dans un monde où je ne vivais pas encore.
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Nous étions angoissés ; la guerre approchait. Mlle Nadia me lisait avec fièvre les sombres éditoriaux des journaux. Je n’osais pas lui dire : assez, puisque nous ne pourrons pas l’éviter. Je suis ainsi : un frisson dans les feuillages de banlieue, un lapin qui criait, qu’on assommait, un enfant qui recevait une gifle, un ballon de basket qui tombait dans le filet, la plainte d’une scie mécanique, un mulot écrasé sur une route, une cloche de couvent qui sonnait, puis se taisait, une anémone qui s’effeuillait, une jument qui galopait puis se couchait dans une prairie, un insecte qui se débattait pattes en l’air, un fil de ronce sectionné, deux cyclistes, deux copains en roue libre dans une descente, une goutte de rosée à 4 heures de l’après-midi, un corbeau qui sautillait sur un désordre de labour et de fumier, un crépuscule incendié, une chaumière qui se ranimait avec de la fumée, une odeur de goudron bouillant, tout cela prophétisait plus sûrement que les journaux. Un malheur planait. Je voulais me promener, je voulais cueillir et respirer. La guerre serait là, l’aurore ne changerait pas.
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Aimer est difficile mais l’amour est une grâce.
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Une vie c’est plus lent que celle que nous racontons à un cahier. Une vie, ce sont des milliers, des millions de pages à remplir ; ce sont tous les insectes qu’on a rencontrés ou écrasés, tous les brins d’herbe qu’on a frôlés, toutes les tuiles et les ardoises des maisons qu’on a regardées, les tonnes de nourriture qu’on a absorbées, achetées kilo après kilo, quart après quart. Et les visages, et les odeurs, et les sourires, et les cris, et les coups de vent, et les pluies et les renaissances des saisons…
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L'amour, c'est aussi de la pitié incrustée.
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Un être que l'on finit d'aimer ne s'évanouit pas comme une bulle. Elle accouchait de son nouvel amour pour l'autre, elle m'aimait encore en aimant ailleurs.
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L'amour, c'est sans fin. Ce ne serait l'amour. Nous aimons sous d'autres traits ceux que nous avons aimés ou bien sous d'autres traits nous commençons de chérir ceux que nous aurions dû chérir.
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