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Citations de Virginie Despentes (3392)


Ces derniers temps, sa femme se plaint de ce que Xavier déteste tout ce qui l'entoure. Qu'est-ce qu'elle voudrait ? T'as vu la merde que c'est ? Tu ne veux pas que j'applaudisse, en plus ? Il ne va pas s'asseoir et regarder les gens passer en se disant ils sont propres, c'est bien ou ils ne tuent personne, c'est sympa. C'est le niveau zéro du fun, porter un regard bienveillant sur le monde.
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Attention peu choquer certaines personnes

On sonne à la porte. Elle lui demande d’ouvrir en agitant les mains pour que ça sèche plus vite. Radouan entre. Il connaît l’enfant de vue car ils habitent le même quartier, mais sa présence chez Manu le déconcerte un peu car ils ne s’adressent jamais la parole. Les gauchistes prennent les Arabes pour des cons réactionnaires et facilement religieux. Les Rebeux prennent les gauchistes pour des clochards imbibés d’alcool et massivement homosexuels.
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Kiko entretenait avec Charles des conversations interminables - le trader lui expliquait pourquoi, selon lui, les luttes de classe venant d'en bas ne pourraient jamais plus aboutir à rien : « C'est terminé l'époque de l'abolition de l'esclavage, ou du Front Populaire. Plus personne ne veut en finir avec la misère. On avait besoin de main-d'oeuvre, on était condamnés à négocier avec vous, les travailleurs. On n'avait pas le choix. Mais avec l'automatisation - on s'en fout des prolos. On va vous tuer. Je te parle pas de tirer dans la foule pendant les manifestations, ça, on l'a toujours fait. Non, on va vous exterminer massivement. Vous ne servez à rien. C'est là-dessus que vous êtes en retard. Vous continuez à raisonner comme sous papa Marx - quand le prolétariat était nécessaire pour que des gens comme moi accumulions la plus-value. Peut-être qu'avec les progrès de la science, on fera encore un petit élevage de prolétaires robustes, pour vous prélever du sang, des organes et des morceaux de peau, porter nos enfants pour que nos femmes n'aient plus à s'abîmer... mais même pour ça, franchement, avec les bio imprimantes et les couveuses de l'avenir, on va pouvoir se passer de vous. On va vous éliminer. C'est pragmatique. Vous créez beaucoup trop de problèmes par rapport à ce que vous rapportez. C'est pour ça, c'est inéluctable : les classes pauvres, on va vous rayer de la carte. » Ces raisonnements apparaissaient parfaitement logiques aux yeux du vieux Charles, qui répondait du tac au tac, enchanté d'être enfin tombé sur un interlocuteur lucide et sincère : « Tu préconises qu'on prenne les devants et qu'on exhume les guillotines ? » et Kiko secouait la tête, en signe de négation : « Si vous en étiez capables, vous l'auriez fait il y a longtemps. Mais vous respectez le dominant. Regarde comme les pauvres aiment Poutine. Je ne dis pas que c'est dans votre ADN, mais c'est un héritage de longue date. C'est comme un codage culturel, vous ne vous émanciperez pas assez vite. On vous a appris à aimer le chef. »
(p. 72-74)
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D'aucuns prétendaient que c'était karmique, l'industrie avait connu une telle embellie avec l'opération CD - revendre à tous les clients l'ensemble de leur discographie, sur un support qui revenait moins cher à fabriquer et se vendait le double en magasin... sans qu'aucun amateur de musique n'y trouve son compte, on n'avait jamais vu personne se plaindre du format vinyle. La faille, dans cette théorie du karma, c'est que ça se saurait, depuis le temps, si se comporter comme un enculé était sanctionné par l'Histoire.
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Il la fait changer de position, régulièrement, sans un mot. Il la saisit pour la mettre comme il en a envie maintenant. Elle a la sensation d'être un parc d'attraction à elle toute seule.
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On croit que les féministes trop radicales haïssent les hommes mais ce qu'elles détestent en réalité ce sont les femmes qui savent vivre avec eux.
(p. 84)
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Les rues de Paris sont un distributeur à souvenirs.
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Passé un certain âge, on ne se sépare plus des morts, on reste dans leur temps, en leur compagnie.
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Une gueule d'ange. Une âme de salaud. Un classique.
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Il l'a inscrite au catéchisme. On ne peut pas demander aux enfants de ne croire que dans la spiritualité de Samsung.
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Sur le papier, ils sont d'accord pour l'égalité des sexes, juste, force leur est de constater que les meufs n'ont pas l'air pressées d'acquérir un peu de dignité.
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… on dit qu’il signe un pacte avec le diable. Voilà qui a de l’allure. A-t-on jamais vu quelqu’un signer un pacte avec un ange?

Jamais. Les anges ne font pas de deal. (p.89)
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C'est long, une tournée. Les anciens sont accablés de voir ce que la Poste est devenue. C'est comme partout. Ils assistent à la démolition méthodique de tout ce qui fonctionnait, et en plus il leur faut écouter les bouffonneries des tarés sortis d'écoles de commerce qui leur expliquent comment devrait marcher la distribution du courrier alors qu'ils n'ont jamais vu un casier de tri de toutes leurs chères études. Ça ne va jamais assez vite pour eux. Le petit personnel coûte toujours trop cher. Foutre en l'air des choses qui tenaient debout est plutôt rapide.
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Il n'y a qu'une seule façon de rester fidèle, c'est de garder une distance physique. Tant qu'on se tient à trois mètres du corps désiré, les chances que ça dégénère se réduisent considérablement.
page 69
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"Il y a une volupté particulière à tout foutre en l'air mais aussi une volupté particulière à retrouver ses vieux démons. Il existe un plaisir à l'effondrement. Tu te prépares. Tu savoures à l'avance."

Virginie Despentes

"Cher Connard"

Éditions : "Le Livre de Poche"

Page. 218
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"C'est mon histoire. Je n'ai jamais su aimer sans être en danger.
Et se pose aujourd'hui ce problème très nouveau pour moi - que la passion n'est plus qu'une vitrine dans laquelle je le sers comme je veux. Rien ne m'attire rien ne brille rien ne me bouleverse plus. Je préférerais mille fois souffrir et crever d'un amour non réciproque, je préférerais être répudiée être trompée être humiliée être maltraitée je préférerais n'importe quelle blessure d'amour-propre à cet ennui."

Virginie Despentes

"Cher Connard"

Éditions "Le Livre de Poche"

Page. 72
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Chères sœurs, encore un effort, nous sommes déjà presque aussi connes que des mecs. Le pouvoir en moins. Nous singeons les mêmes assemblées débiles. Les mêmes indignations feintes. La même rage carcérale le même amour de l'autorité. La même passion pour papa nous écoutant et rendant sa justice. Appelons-le maman si vous voulez, et nous serons quittes.
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Virginie Despentes
[A propos de Luz, qui a adapté en BD le roman "Vernon Subutex"]
On s'était rencontrés à l'époque où "Charlie Hebdo" avait ses locaux vers le métro Temple, pour un numéro spécial féminisme. [...] Ensuite je l'avais revu, de loin un soir, qui signait un album devant la librairie de mon quartier, je l'avais salué silencieusement, de loin, pour moi-même.
Je présenterais "Vernon Subutex" dans cette même librairie, quelques années plus tard, un 8 janvier 2015. Beaucoup de gens pleuraient, ce soir-là, et je pensais à Luz tandis que je signais à mon tour. Quelques jours plus tard il y avait cette couverture "Tout est pardonné" qui m'avait fait pleuré, à mon tour.
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– Elles ont une allure étonnante tes copines. On dirait qu'elles ont écouté Manu Chao et Pantera, en cherchant le point d'équilibre.
– Elles sont boliviennes. Keupon, indigène, shaman et lesbiennes féministes.
– Putain, fait bon être jeune…
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C'est un gag , à la longue, d'être la fille qui a fait " Baise-moi". Parfois, c'est simple, j'ai l'impression d'être Bruce Lee. Quand il racontait dans les interviews que , tout le temps, des mecs venaient lui taper sur l'épaule pour le provoquer en duel.
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à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

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