Allez, Madame Michu, le devoir vous appelle, on se bouge, on prend un petit quart d'heure pour conseiller à la foule en délire (???) un excellent roman , parce que nom de nom, c'est pas tous les jours!!
D'abord, merci à Yviane, qui m'a quelque peu harcelée () pour que je daigne enfin lire ce Chant qu'elle avait tant aimé, et qui m'a donc fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Récemment publié en Livre de Poche, c'était donc le bon moment d'investir sans complexe 8, 60 euros.
Disons le tout net (à la limite, ceux qui me font confiance pourront ensuite s'éviter la lecture entière de l'article... quoi, vous ne le faites jamais??? Allons donc!), donc, oui, pour résumer la chose efficacement: j'ai beaucoup aimé ce livre définitivement sympathique. Voilà, ceux qui suivent mes articles depuis deux ans et demi peuvent tout de suite courir à la librairie.
Pour les autres , courageux décidément, ce scoop: jamais, jusqu'ici, je n'ai employé le terme "sympathique" pour décrire un roman. Alors, pourquoi?
OUI, POURQUOI???
Hum, Madame Michu va se métamorphoser, chausser ses lunettes, et faire sa prof: alors, mes chérubins, que signifie exactement l'adjectif "sympathique"? Et on réfléchit quelques secondes avant de lever le doigt!
Bon, j'abrège votre souffrance, l'année a été longue, c'est vrai... Alors, "sympathique", mes mignons mignonnets, ça signifie: "aimable, agréable, qui inspire l'amitié".
Et oui, c'est tout à fait ça, ce livre est profondément attachant, provoque un sentiment d'adhésion chez le lecteur, qui se sent si proche de Dolorès... C'est ce qu'on appelle la catharsis (cette fois, ouvrez votre dico, faut pas pousser non plus), et elle fonctionne parfaitement bien ici.
Presque jusqu'à la fin, j'ai cru que l'auteur était une femme, "Wally", le prénom, pouvait prêter à confusion, et j'ai été très surprise d'apprendre qu'il s'agissait en réalité d'un homme, dans la cinquantaine quand il a écrit ce premier roman, et qui a connu un grand succès aux Etats-Unis.
Wally Lamb s'est glissé dans la peau de Dolorès avec une grande habileté, et Dolorès, finalement, c'est nous... C'est ce qui fait la grande force du roman. On s'identifie totalement à cette anti-héroïne, parce que le livre raconte, dans un style basique mais agréable, le parcours d'une vie, à la fois simple et singulière, avec ses échecs, ses peines, ses drames, ses désillusions, mais aussi, cette volonté, toujours, cette lumière, au bout du tunnel... C'est un roman de la résilience, Dolorés, Douleur, celle du viol, du manque du père, du corps qu'on maltraite parce qu'il a été maltraité, de l'amour mal donné, mal reçu, des mensonges, et d'abord de ceux qu'on se fait à soi-même. Rien de facile dans les thèmes abordés, et pourtant, de bout en bout, on est emportés par l'émotion, et on a tellement envie qu'elle s'en sorte, Dolorés, notre soeur de coeur...
Un roman sympathique, vous disais-je? Vous ne le lâcherez pas une fois commencé, un peu comme la main d'un ami dans la vôtre, quand, parfois, le découragement vous gagne.
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