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Critiques de Wally Lamb (205)
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Nous sommes l'eau

685 pages qui se lisent avec une aisance incroyable.

En lisant ce gros roman, je me suis plongée dans la vie de la famille OH, le père, la mère, les jumeaux, fille et garçon et une autre fille.

Ce livre est passionnant, l'action se déroule dans l'Amérique de la période Obama.

Les thèmes présentés sont nombreux : maltraitance, pédophilie, racisme, Ku Klux Klan, mariage homosexuel entre deux lesbiennes, psychiatrie, prison, drogue, art, procréation médicalement assistée, don de sperme anonyme, choix du donneur sur un dossier, mère célibataire, grave inondation suite à la rupture d'un barrage, résilience, viol, avoir la foi ou pas, famille multiraciale, secrets de famille, alcoolisme….

L'histoire est bien construit, chaque chapitre présente en alternance un personnage, l'action démarre tranquillement, pour aller crescendo, l'ambiance devient angoissante….

On a hâte de connaitre le dénouement, de se libérer de la tension oppressante, et en même temps on voudrait continuer à vivre à côté de cette famille américaine.

À la fin de la 3 ème partie, j'avais le sentiment que tout allait pour le mieux pour chacun des parents, ce qui ne semblait pas être le cas pour les enfants. Mais l'action va aller s'accélérant. de lourds secrets vont être révélés, mais par réaction, un nouveau secret va se nouer, et créer une complicité et une relation de confiance entre le père et le fils.

Il est remarquable que dans un livre aussi long, avec en toile de fond le 21ème siècle, il y ait aussi peu de recours aux réseaux sociaux, aux portables, j'ai bien apprécié.

Il n'y a pas de longues descriptions, ni de détails inutiles ou superflus.

Concernant la traduction, je regrette toujours que les traducteurs français prennent pour référence le nom des classes primaires en France. Pourquoi ne pas utiliser un nom générique compréhensible par tous les francophones. Par exemple 1ère année primaire au lieu de CP, 5 ème année primaire à la place de CM2.

Je prends des risques en disant que ce roman est mon roman favori pour l'année 2018.

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Felix Funicello et le miracle des nichons

Si vous avez envie d’une petite récréation au milieu des récits de guerre, de drames à répétition ou encore de descriptions de la misère sociale, alors je ne peux que vous conseiller de suivre le jeune Felix.

D’abord parce que après Nous sommes l’eau (disponible au Livre de Poche), Wally Lamb prouve une nouvelle fois l’étendue de son talent, même si cette fois nous sommes dans un registre beaucoup plus intimiste et après parce que le point de vue d’un jeune Américain de dix ans sur la vie au Connecticut sous la présidence de Lyndon Johnson est un régal d’humour, empreint de charmante naïveté.

Nous voici donc sur les bancs d’une école privée catholique au de début de l’année scolaire 1964-1965. Felix y affronte la « Dymphnette », surnom donné à la religieuse chargée de leur éducation.

Mais pour l’heure, ce sont surtout les prestations médiatiques qui excitent le jeune garçon : « Ma mère venait d’apprendre que sa recette de « Shepherd’s Pie Italiano » l’avait propulsée en finale du concours de cuisine Pillsbury dans la catégorie « plat principal » et elle allait passer à la télévision. Ce qui serait bientôt mon cas aussi puisque, avec mes camarades des midshipmen, nous étions invités au Randy Andy Show, une émission régionale de la troisième chaîne. Deux faits d’armes donc, le troisième étant que ma cousine au troisième degré du côté de mon père était une vedette. »

Je vous laisse apprécier le récit de cette double prestation familiale qui va virer au fiasco, le temps de souligner que les épisodes loufoques vont dès lors s’enchaîner pour le plus grand plaisir du lecteur.

Car voici que l’équilibre psychique de sœur Dymphna vacille. Certes, les sœurs aînées de Felix, Simone et Frances, ont déjà pu mettre leur frère en garde, ayant chacune déjà dû subir les foudres de l’enseignante. Mais quand une chauve-souris fait irruption dans la classe, elle perd définitivement la tête et doit finir en maison de repos.

Du coup, un nouveau personnage haut en couleur va faire leur apparition : la remplaçante canadienne et laïque de sœur Dymphna qu’il faut appeler Madame Fréchette et qui, entre autres atouts, offre son tour de poitrine généreux à ses élèves. De quoi motiver un jeune pré-pubère à se lever tous les matins.

D’autant qu’une nouvelle surprise l’attend, une nouvelle élève d’origine russe. « Zhenya Kabakova a d’emblée conquis Mme Fréchette, sans doute en raison de leurs points communs : toutes deux bizarres, toutes deux étrangères, toutes deux incroyablement joyeuses malgré le statut de seconde classe que leur milieu leur avait attribué – dans le cas de Zhenya, ses « comrades » de classe et dans celui de Madame, les sœurs de la Charité. »

Sa nouvelle camarade de classe, exotique et délurée, n’a pas sa langue dans sa poche. Certes, il faut un peu de gymnastique intellectuelle pour la comprendre. Mais du coup, elle réussit à faire rire même avec un serment d’allégeance : « Je jure la ligeance au chapeau des Tas Zunis d’Amérique »

Le récit va culminer en apothéose avec le spectacle de Noël qui, on s’en doute, ne ressemblera pas au traditionnel – et ennuyeux – spectacle offert aux parents d’élèves. Mais n’en disons pas plus, sinon que vous allez, là encore, beaucoup vous amuser.


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Nous sommes l'eau

J'avais beaucoup aimé Le Chagrin et la Grâce, La puissance des Vaincus et Le Chant de Dolores, eh bien là, c'est encore plus fort. Avec une irruption du fantastique, on pense à un moment donné à du très bon Joyce Carol Oates d'autant qu' il y a une intrigue policière remarquablement ficelée à la fin de ce roman où l'art, la folie, la résilience et la rédemption sont intimement mêlés.
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Nous sommes l'eau

God save the Queen...

"Yes we can,a-t-il promis,et nous avons tellement eu besoin de le croire,que nous avons élu un noir...Et,finalement Obama n'est pas un super héros...peut-être Est-ce à cause de ces tours effondrées,de ces vies perdues,que la nature éprouve ce sentiment de futilité,;we can't do it-c'est comme ça-.

Dans une fresque narrative,une forme de théâtre "allégorique" où les personnages,dans leur conscience introspective,interrogent le passé et l'avenir et la conformité de leurs actes; Wally Lamb explore l'Infini,le Destin,la nature de l'esprit et de l'âme. Il fouille le destin tumultueux d'une famille américaine et explore le sentiment de culpabilité et le pardon,dans les méandres de la complexité humaine.

L'auteur fait une étude des dysfonctionnements dans les rapports sociaux et tente de trouver les sources du mal dans ,les carences affectives,le défaut de l'éducation à l'empathie,le manque d'apprentissage à la frustration,l'absence de formation à l'éthique.et les pulsions violentes stimulées par la société...Et le dessein de Dieu,dans tout ça ?

"La coincidence est le moyen qu'a Dieu de rester invisible" ...

Dans un long travelling,entre violence et résilience,les personnages,tour à tour, racontent leurs préoccupations,relatent des faits et ce qu'ils perçoivent de leurs vérités,sur fond de lutte sociale,à travers une Amérique puritaine,bousculée dans ses tabous,ses phobies et ses frustrations,et,son solipsisme blanc.

Dans l'évolution et les révolutions de son "être",dans toute sa singularité et son ampleur,avec ses comportement et ses erreurs,Annie comme ses antagonistes, se heurte au défi de sa vie;une impression d'absurde,face au spectacle du mal autour d'elle et en elle .Elle s'échappe finalement dans ses réalisations artistiques,qui lui vaudront la reconnaissance et l'argent (cette valeur intangible!).Elle est "délivrée" du mal (mâle) et renaît dans l'amour,un mariage homoséxuel,tout comme la féministe,poète, Adrienne Rich,(dont WL a emprunté le stéréotype) qui parlant de la condition féminine,définissait l'hétérosexualité et la maternité,comme des états contraints et institutionnalisés,menant à la servitude.

Mais ce n'est pas un conte de fées.

Annie fait une révélation intime,qui va faire basculer Andrew,le croyant, dans le péché capital.

"Tout est sa faute,un trouble pathologique de merde,voilà ce que c'est. Me maintenir dans l'ignorance pendant toutes ces années et puis tout déverser sur lui.Faire de notre fils son confesseur,un fils dont la vie est désormais gâchée,et c'est elle qui la lui a gâchée."

Orion exprime sa colère,celle d'avoir vécu 27ans dans du non-dit,lui le psy,n'a jamais perçu la souffrance de sa femme,ni celle de ses enfants;lui qui savait si bien "conseiller à ses patients,comment remplacer les pensées négatives par d'autres plus positives".

Dans sa quête existentielle,Annie croit au pouvoir de la prière dans la tourmente,la seule planche de salut?

"Quand j'en ai eu assez d'être en pétard contre Dieu,je me suis mis à genous et lui ai demandé son aide;et cela a marché,vous savez?,oui le pouvoir de la prière,il n'y a pas mieux ,en ce qui me concerne..."

Empathique lecteur,mon semblable,mon frère; Comment se construire à partir de "l'éros"(biblique),de la douleur chronique et du changement canonique des saisons? Le pardon est-il posssible?

"Nous sommes comme l'eau non?capables de fluidité et de flexibilité quand il le faut,mais aussi capables d'être forts,destructeurs... comme l'eau,nous suivons le chemin de moindre résistance."

Un récit kaléidoscopique,même si les personnages sont stéréotypés,il n'en demeure pas moins cohérent.Une méditation sur l'œuvre de Dieu et la part du Diable.







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Nous sommes l'eau

Un gros pavé comme je les aime.

Une saga familiale comme je les aime.

Un roman, très américain, qui parle de résilience, racisme, homophobie, création artistique, alcoolisme, pédophilie, religion, ambition, amour.

Je me suis immergée avec plaisir dans la lecture des aventures des membres de la famille Oh : Annie, la mère, artiste plasticienne au passé douloureux, Orion le père psychanalyste et leurs trois enfants, les jumeaux Ariane et Andrew et la jeune Marissa. Mais on croise aussi d'autres personnages comme Kent, le cousin, Viveca, la nouvelle épouse d'Annie, Joseph Jones, un peintre d'il y a 50 ans.

Un vrai bonheur de lecture, des personnages touchants, très complexes et crédibles. Un roman total qui parle de notre époque, universel.
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Le chagrin et la grâce

Waouh ! Quelle fresque !



Bon, un peu long peut-être, mais une écriture qui vous prend par la main et qui vous emmène au coeur de l'Amérique de W.



L'histoire commence à Columbine quelques jours avant la tragédie. Caelum rencontre les deux élèves-tueurs dans une pizzeria et discute un peu avec eux car ils sont ses élèves à son cours d'écriture.



Puis, le mardi fatale arrive et la femme de Caelum reste cachée dans un placard jusqu'à l'arrivée des secours. C'est le début de sa descente aux enfers : Syndrome de Stress Post-Traumatique, dépression, dépendance aux médicaments. Attention, cette partie dure la première moitié du roman.



Puis le couple déménage dans le Connecticut, et là, Caelum va découvrir la vérité sur sa mère et sa famille grâce à ses locataires.



Sans oublier le personnage de Velvet, la jeune fille que Caelum avait pris sous son aile, puis sa femme, puis son locataire.



Caelum s'interroge beaucoup sur les causes de la tuerie de Columbine, et nous avec lui. Mais aucune réponse n'est satisfaisante car de nombreux facteurs entrent en collision. Celui qui m'a le plus frappé : Caelum explique que dans les lycées américains, les élèves les plus en vue sont les sportifs. Chouchoutés, ils peuvent se livrer à toutes sortes de turpitudes sur leurs camarades les plus fragiles. Même si ils sont vus par les professeurs, jamais personne ne leur dira rien. Erik et Dylan n'étaient pas des sportifs, et se faisaient maltraiter, comme d'autres. A qui la faute, alors ?!



Et puis il est également question de la condition des femmes détenues : leurs conditions de détentions ainsi que ce qui les a conduit en prison.



La théorie du chaos est elle, aussi, présente, ainsi que les mythes fondateurs grecs, ses deux "théories" expliquant certines situations.



Bref, l'auteur dresse le portrait d'une Amérique qui envoit ses forces vives se faire tuer ou blesser en Irak (à eux aussi le SSPT au retour) ; de gens qui enchaînent plusieurs petits boulots pour payer les notes d'avocats et d'hôpital ; et qui se nourrissent dans des chaînes de restaurants, les mêmes dans tout le pays ; celle de l'alcoolisme latent de certains personnages.



Un roman plein d'espoir, pourtant, car Caelum croie en sa vocation d'éducateur et a le coeur sur la main. Des personnages attachants, donc, foisonnent dans ce livre.



Même si je n'adhère pas à la fin du roman un peu trop christique à mon goût, et même si parfois, ce roman comporte des longueurs, j'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a plongée au coeur des Etats-Unis.



L'image que je retiendrai :



Il y en a tellement.... Celle de Velvet et de ses couleurs de cheveux improbables ; celle de la psychothérapeute du couple et de ses saris aux couleurs chaudes.
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Le chagrin et la grâce

Il y a deux ans, je (re)faisais connaissance d'un auteur américain qui m'a touché comme peu d'autres, il s'agit de Wally Lamb. J'avais partagé avec vous toutes les émotions que j'avais éprouvées en lisant le merveilleux "Le chant de Dolores" (roman culte) que j'avais emprunté à plusieurs reprises, sans jamais le terminer. Il m'a fallu plus de vingt ans pour me plonger et réellement déguster ce livre, de plus de 700 pages sans pouvoir m'en défaire. Un roman qui m'avait fait passer du rire aux larmes... Ensuite, c'est "La puissance des vaincus" que j'avais dévoré. Il y a deux semaines, j'ai trouvé un autre livre de cet auteur, " Le chagrin et la grâce", je l'ai emprunté en me demandant si la magie allait encore opérer. La réponse est OUI ! Même si j'avoue avoir eu un plus de mal à rentrer dans l'histoire, Wally Lamb a l'art de toucher ses lecteurs et il a touché une corde sensible cette fois ! Il a réussi à incarner dans sa fiction le mythe, la psychologie, l'histoire familiale remontant à plusieurs générations et les questions de foi qui sont au cœur de la vie de tous les jours. Le résultat est un extraordinaire tour de force, à la fois une réflexion, une méditation sur la condition humaine, un récit plein de compassion, sans oublier sa plume en or qui transforme ses livres en chefs-d'œuvre de la littérature américaine.

L'histoire : Lorsque Caelum Quirk, professeur de lycée âgé de quarante-sept ans, et sa jeune épouse Maureen, infirmière scolaire, s'installent à Littleton, dans le Colorado, ils obtiennent tous deux un poste dans un lycée. En avril 1999, Caelum retourne chez lui à Three Rivers, dans le Connecticut, pour s'occuper de sa tante qui vient d'avoir une attaque. Mais Maureen se retrouve dans la bibliothèque du lycée, recroquevillée dans un meuble et s'attendant à être tuée, alors que deux élèves vengeurs se livrent à un carnage prémédité. Miraculeusement, elle survit, mais à un prix élevé : elle n'arrive pas à se remettre de son traumatisme. Caelum et Maureen fuient le Colorado et retrouvent une illusion de sécurité dans la ferme de la famille Quirk à Three Rivers. Mais les effets du chaos ne sont pas si faciles à corriger, et une nouvelle tragédie s'ensuit.

Tandis que Maureen se bat pour retrouver la raison, Caelum découvre une cache de vieux journaux intimes, de lettres et de coupures de presse dans une chambre à l'étage de la maison familiale. L'histoire colorée et intrigante qu'ils racontent s'étend sur cinq générations d'ancêtres de la famille Quirk, de l'époque de la guerre de Sécession à la propre enfance troublée de Caelum. Pièce par pièce, Caelum reconstitue la vie des femmes et des hommes dont il porte l'héritage. Des secrets inimaginables émergent, des peurs, des colères, des culpabilités et des chagrins enfouis depuis longtemps remontent à la surface.

Alors que Caelum découvre des révélations inattendues et déroutantes du passé, il s'efforce également de façonner un avenir sur les cendres de la tragédie. Sa quête personnelle de sens et de foi devient un voyage mythique qui est à la fois typiquement contemporain et américain.

Le chagrin et la grâce est une œuvre de fiction profonde et déchirante. Wally Lamb se révèle un conteur virtuose, rassemblant une variété de voix et un ensemble de personnages suffisamment riches pour évoquer l'humanité tout entière.

J'ai mis du temps à résumer ce livre, à essayer de trouver les bons mots pour décrire la beauté de cette œuvre. C'est parfois dur de décrire les sentiments après avoir lu un livre qui nous a autant touché. Je vois avec joie qu'il a encore écrit un livre que je n'ai pas encore lu, "Nous sommes l'eau", je vais profiter des vacances scolaires pour me plonger dans un autre livre de ce conteur hors pair malheureusement trop méconnu chez nous.
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Le chant de Dolorès

Ce roman aurait pus s'appeler Les malheurs de Dolorès. D'ailleurs, de même que l’héroïne de la comtesse de Ségur tue des poissons dans un bocal avec une aiguille, Dolorès pour se venger, verse de l'eau de Javel dans un aquarium.
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Le chant de Dolorès

Il y a des livres qui nous touchent particulièrement. Celui-ci en fait partie, tant il parvient à montrer dans toute son humanité son héroïne, Dolores.

Elle nous raconte ici sa propre histoire, de ses premiers souvenirs d’enfance, dans les années 1950, à ses quarante ans. La violence ordinaire, celle qui marque et qui blesse, les non-dits familiaux, la colère rentrée, le rejet par les autres, la solitude qui ronge. A 14 ans, Dolores souffre, bout et mange. Mange pour ne pas penser, mange pour ne pas exploser, mange pour ne plus avoir à affronter le monde.

Elle nous livre ses pensées, ses peurs, ses souffrances. Cela peut parfois paraître un peu long, mais c’est nécessaire pour la comprendre, comprendre sa violence envers les autres et elle-même, sa souffrance, son mal-être. Comprendre justement comment des événements pas si extraordinaires peuvent détruire une gamine. Comprendre tout cela, pour ensuite comprendre sa descente aux enfers, sa thérapie, et la vie qu’elle tente de reconstruire après.

Dolores est souvent insupportable, cynique, autocentrée, blessante. Mais c'est aussi la force du livre, où l’auteur parvient à montrer de façon très juste la construction du dégoût de soi, de la culpabilité, de la colère. Comment on peut entrer dans le déni de ce qui se passe vraiment, pour se donner l’illusion qu’on est heureux.

On suit ainsi son enfance, son adolescence, son passage éclair a la fac et son entrée difficile dans la vie adulte. Quelques événements paraissent un peu parachutés, en particulier la partie sur son mariage raté (je me permets de le dire car il n’y a pas un gros suspense à ce sujet), que j’ai trouvée moins fine que les autres. C’est dommage, mais cela n’est pas gênant non plus.

Je n’y ai pas du tout pensé pendant ma lecture, mais en le finissant j’ai fait le rapprochement avec l’incroyable série anglaise « My Mad Fat Diary », qui raconte en trois saisons l’adolescence d’une jeune fille obèse dans l’Angleterre des années 90, après sa tentative de suicide. On y retrouve les mêmes ingrédients : mère imparfaite, abandon du père, dégoût de soi, thérapie et apprentissage des autres. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, dépêchez-vous de rattraper ça !

Ce livre est dur, mais également d’une sensibilité rare. J’ai pleuré avec Dolores à l’aboutissement de sa thérapie, j’ai pleuré à la mort de son meilleur ami. J’ai été en colère puis j’ai pardonné, avec elle. Le titre en français (que je trouve pour une fois bien mieux que l’original, qui veut dire « elle a pété un câble »), fait référence au chant des baleines, qui marquent des étapes très importantes de la vie de Dolores. Métaphore filée de son obésité, elles finiront par lui montrer que même une baleine peut voler.
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Nous sommes l'eau

Belle lecture... un peu longue par moment mais on suit le devenir d'Annie et son histoire.

J'avais lu le chagrin et la grâce de ce même auteur et j'avais été conquise par cette fluidité d'écriture...

Wally Lamb sait écrire des histoires et donner de la voix à ces personnages...

Dans nous sommes l'eau, un nouveau décor une histoire de femme... cependant j'avoue avoir moins été prise par l'histoire mais je suis venu à bouts des dernières pages...

Résultat,

Je conseille donc ce livre pour tous mais également pour les personnes aimant les histoires qui durent sur plusieurs décennies...

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Felix Funicello et le miracle des nichons

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

J'avoue avoir hésité un moment avant de tenter l'aventure, parce que le titre ne m'inspirait pas du tout, et est, à mon avis, plutôt mal choisi.

Après lecture je le trouve parfaitement adapté au ton du roman, mais quand on ne l'a pas lu, forcément on ne peut pas savoir.

Bref, ceci étant dit, je ne regrette pas du tout d'avoir eu la chance de faire cette belle découverte.

J'ai passé un moment très rafraîchissant avec Félix et ses copains (Zhenya...excellente !) et j'ai adoré l'humour et le second degré qui rythment le livre.

Ce fut au final une parenthèse un peu enchantée dans un monde qui manque terriblement de légèreté pour les grands enfants que nous sommes.

Je ne connaissais pas Wally Lamb mais j'ai maintenant envie de découvrir ses autres romans, en espérant y retrouver la même fraîcheur.
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Felix Funicello et le miracle des nichons

Après avoir lu " le chant de Dolorès " qui m'avait laissé une forte impression et " Nous sommes l'eau " je dois admettre que le titre de ce roman de Wally Lamb attisait fortement ma curiosité. Félix Funicello et le miracle des nichons... Tout un programme !!! Je ne savais pas à quoi m'attendre même si je me doutais bien que derrière ce titre évocateur, se cachaient des péripéties du garçonnet candide et espiègle de la couverture.

Si ce roman se veut naïf, les mésaventures du jeune Félix n'ont pas eu le retentissement escompté. A trop vouloir composer dans l'humour, certaines situations deviennent exténuantes. Moi qui suis une adepte du rire et des jeux de mots, je m'attendais à des perles. Mais la culture n'était pas au rendez-vous. Pas de quoi y trouver matière à se tordre de rire, comme annoncé sur la quatrième de couverture. ce n'est pourtant pas faute d'avoir tenté de me glisser dans la peau de cette petite canaille de Dondi. Bien des lourdeurs et confusions au cours de certains passages exaspèrent. Pas de franches rigolades des facéties de ce joyeux drille et de ses acolytes en pleine découverte des premiers émois et de leur sexualité primaire durant une période de l'année scolaire sous la houlette de la charmante Madame Marguerite dont la tenue vestimentaire s'oppose radicalemment à celle des religieuses. La cacophonie de noms anglais empoisonne le contenu du roman. Seules les répliques de la nouvelle élève russe "zhenya" et le concours auquel participe la mère de Félix ont trouvé un peu de grâce à mes yeux.

Avec une happy end très américanisée, ce roman s'adresse plutôt à un jeune public par son titre coquin.



Dans la lignée des aventures du Petit Nicolas, une adaptation cinématographique de Félix Funicello et le miracle des nichons, ne serait sans doute pas déplaisante.

En conclusion, je préfère amplement la plume de cet auteur dans le registre par lequel il m'avait séduit, car croyez moi, Le chant de Dolores résonne toujours en moi.

Je remercie chaleureusement les Éditions Belfond ainsi que la Masse critique de Babelio pour de m'avoir offert gracieusement ce roman de Wally Lamb malgré ma déception pour son contenu.
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Felix Funicello et le miracle des nichons

"Felix Funicello et le miracle des nichons", c'est l'histoire d'un petit garçon de dix ans dans l'Amérique des années 60. Un petit garçon espiègle et naïf, qui grandit entre maladresses, bêtises enfantines, et prémices de l'adolescence, avec ses petites rébellions et ses premiers émois. On replonge avec Felix dans notre propre enfance : les chamailleries de cour d'école, les amitiés ou jalousies entre élèves, les rapports avec les professeurs , mais aussi la vie de famille et son lot de petits et grands bonheurs et tracas. Une vraie bouffée d'enfance et d'insouciance, drôle et tendre à la fois, un plaisir régressif qui se déguste comme un "coca mortel" !
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Le chagrin et la grâce

Sous les séquelles de l'attentat de Columbine, Lamb nous entraîne dans la déchirure d'une vie de couple, à jamais marqué et meurtri par les heures affreuses qu'a connu l'épouse.... Et les conséquences dues à ce traumatisme seront plus que lourdes... Une fêlure puis une déchirure...



C'est un "livre coup de poing"... C'est le genre de livre qu'on ne peux lire qu'une fois, mais que l'on se souvient toute sa vie : le coup de poing que vous prendrez à la fin d'une de ces pages, vous coupera le souffle comme un direct reçu en plein estomac...



Mais du chagrin naîtra la grâce...



La fin est sublime... A l'image de ce livre (même si le livre connait quelques longueurs, et que le personnage de "la jeune paumée" est un peu agaçant)....



Un livre que je n'ai pas gardé que j'ai donné car je ne le lirais plus ; puisque jamais je ne pourrais revivre ce "coup de poing" qui m'a laissé KO quelques minutes...avant que j’éteigne la lumière et que je m'endorme..
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Nous sommes l'eau

New York, de nos jours. Annie Oh, artiste talentueuse, s’apprête à se remarier avec Viveca, la célèbre galeriste qui lui a permis de rencontrer le succès. Son ex-mari, Orion, refuse de venir à ce mariage, tout comme leur fils Andrew.



Nous sommes l’eau est un roman choral, impossible à résumer, construit autour d’un fil conducteur : l’organisation du mariage d’Annie et Viveca. Annie, Orion, leurs enfants, un ex-directeur de musée… prennent tour à tour la parole. Ils opèrent de nombreux allers-retours entre passé et présent, tissant une chronique de la vie d’américains depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, avec leurs drames et leurs secrets. Rien de neuf ni de particulièrement haletant ? Oui, mais grâce à son écriture soignée et son sens de la composition, l’auteur parvient à maintenir l’intérêt tout au long des 685 pages de ce pavé. Même s’il a tendance à vouloir embrasser trop de sujets, Wally Lamb évite clichés et stéréotypes pour brosser des portraits tout en nuances d’américains d’aujourd’hui. Et construit peu à peu un roman complexe, indéniablement intéressant.

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Nous sommes l'eau

Après 27 années de mariage avec Orion, Annie Oh est sur le point d'épouser Viveca la galeriste qui expose ses oeuvres. Une carrière d'artiste débutée alors que ses trois enfants étaient encore petits et qu'elle réalisait ses créations chez elle. Orion psychologue a toujours passé beaucoup de temps à son travail. L'annonce de son mariage a été un choc pour Orion, Andrew son fils militaire et infirmier très croyant s'y est opposé. Sa jumelle l'a accepté et pour Marissa la cadette extravertie, la nouvelle vie de sa mère ne pose aucun souci.



Dans ce roman polyphonique, chacun des membres de l'ancienne famille Orion prend la parole. Annie est nerveuse. Le fait que la mariage doive avoir lieu à Three Rivers la ville où elle a grandi et vécu avec Orion l'angoisse. De la mère qu'Annie a été avec ses enfants à l'incompréhension d'Orion face au changement de vie d'Annie, on découvre des choses pas très jolies : maltraitance, racisme, violence, viol, pédophilie, alcoolisme.... Et c'est là que j'émets un bémol car c'est à mon goût un peu trop.



la suite sur : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/10/wally-lamb-nous-sommes-leau.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Nous sommes l'eau

Wally Lamb a choisi de donner à son dernier livre la forme d'un roman choral qui nous raconte l'histoire de la famille Oh: Orion et Annie Oh, les parents, et leurs 3 enfants: Andrew, Ariane et Marissa.La famille est en pleine confusion: après plus de vingt ans de mariage, Annie a quitté Orion, pour épouser sa galeriste Viveca. Par les voix du passé et celles du présent, l'auteur démêle l'écheveau et tente de comprendre les blessures et secrets qui ont conduit à cette rupture.

Rien de très original, donc, mais Wally Lamb sait nous appâter et nous garder par une construction efficace et des personnages attachants. Déçue par une fin un peu baclée, je lui garde mon admiration, mais plus pour les magnifiques "Le chagrin et la grâce" et "La puissance des vaincus", plus profonds et plus travaillés que pour celui-ci.

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Le chagrin et la grâce

Saga familiale complexe sous fond d'histoire américaine. Beaucoup de personnages et d'intrigues, à différentes époques, qui on font un roman à tiroir assez ambitieux et plutôt réussi. Le personnage principal Caelum se cherche, il est en quête de son passé se trouve face à des secrets de familles plus ou moins lointain. L'intrigue en devient foisonnante, et les thèmes évoqués sont nombreux notamment le drame de Columbine, et la problématique des prisons pour femmes...
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La puissance des vaincus

Je l'attendais ce troisième livre traduit en français. La théorie du chaos. Cet écrivain a un don celui de remettre les idées en place, finies les pleurnicheries sur la vie courante, quand on lit cet auteur on trouve la vie belle et pourtant quand on commence la première page on ne peut plus lâcher le livre jusqu'à la dernière page, la dernière ligne, le dernier mot..... Que ça fait du bien un bon pavé comme celui là. Je le conseille à tous les mécontents de leur sort.....


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Le chagrin et la grâce

Le chagrin et la grâce de Wally Lamb est un roman fictif dense, mêlant des tragédies et des personnages réels à la fiction.

On suit Caelum, professeur qui suite à la tragédie de Columbine et au stress post traumatique de son épouse, part s'exiler dans la ferme familiale de son enfance.

Il va découvrir à travers des écrits laissés par ses ancêtres, des vérités sur son passé qu'il était loin d'imaginer.

Beaucoup de sujets sont traités : addictions, maltraitance, religion, tueries dans les établissements scolaires, les guerres de Corée et d'Irak et le mal être de ceux qui en sont revenus, ouragans, système pénitentiaire, théoris du chaos, et bien d'autres encore.

La construction du livre est très intéressante et on se sent dans l'histoire assez rapidement. Les passages avec les lettres et journal intime m'ont semblé beaucoup trop long par moment.









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Tintin : 24 Albums - 24 Questions

Dans Tintin au Pays des Soviets, comment Tintin s’évade-t-il de sa cellule de prison ?

En prenant le garde par surprise
En scaphandre
Milou vole les clefs
Il ne d’évade pas, on le libère

24 questions
402 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd belge , bd aventure , tintinCréer un quiz sur cet auteur

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