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Citations de William Boyd (601)


Très chauve, il faisait aussi partie de ces optimistes qui croient qu'une mèche humide traversant en bissectrice, d'une oreille à l'autre, un crâne reluisant peut effectivement faire illusion.
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Morgan les dévisagea avec ressentiment : Dalmire, vingt-cinq ans, enfiévré par l'alcool comme un adolescent, Jones et sa grosse figure luisante aux bajoues mal rasées, marié à une femme maladivement pâle avec deux moutards maladivement pâles...Ca donnait à penser, se dit-il, on n'envoyait vraiment que les fonds de tiroir ici. Mais il réalisa alors qu'il s'incluait dans la condamnation générale, ce qui le déprima profondément, avant que son orgueil ne lui souffle qu'il était différent des autres, spécial, l'exception qui confirme la règle. L'évidence de cette assertion ne lui parut pas aussi convaincante qu'il s'y attendait, aussi changea-t-il de sujet.
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Les étoiles
Annoncent
La chute
Des nonces.
Les guitares
Accordées
Mènent à
Des accords
Cachés.
Des hourras
Saluent
La découverte
D'une vie
Sur Mars.
Le temps
Est las
A Shangri-La.
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Seule la photographie peut réussir ce tour de magie avec tant d'assurance et de facilité : capturer cette mili-seconde de notre existence et nous permettre de vivre éternellement.
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Une histoire d'amour n'est pas un arc, comme il l'avait entendu décrire, mais une ligne bien plus variable sur un graphique, ondulante ou dentelée. Rien de lisse, quel que fût le plaisir que l'on en tirât au jour le jour.
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Personnellement, je n’ai jamais perdu cette capacité juvénile de sentir à l’état brut. Dieu merci. C’est ce qui me situe à l’écart de la majorité des gens, paralysés par la bienséance et les conventions, étouffés par les notions de respect et de statut. Aujourd’hui encore, je peux revivre la jalousie de mes dix-sept ans, la sentir m’étreindre la gorge, me labourer les entrailles.
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«  Les conversations roulaient presque toujours sur «  la chose » , et au premier chef sur la masturbation et ses techniques : «  se branler » , «  aller chez la veuve poignet » , «  se toucher » , «  se tirer sur la nouille », «  s’astiquer » , «  se pogner » , «  se polir la colonne » figuraient parmi les expressions les plus utilisées .
Or elles étaient par trop explicites …. » .
«  Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. »

STENDHAL .
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«  La vie d’un homme de quelque valeur est une allégorie continuelle, et très peu de regards savent en percer le mystère . »

JOHN KEATS .
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Il jugea Florence excessivement animée, grouillante de visiteurs bruyants, surtout des Anglais, mais aussi beaucoup d’Américains, si bien que, lorsqu’il déménagea pour Pise, il trouva la cité bien plus agréable. « Pise, l’ennuyeuse érudite », selon la formule d’un bel esprit désappointé, lui convenait parfaitement. Prisonnière de son lent déclin depuis des siècles, coupée de la mer et de sa prospérité d’antan par l’ensablement implacable de l’embouchure marécageuse de l’Arno, la ville ne vivait plus son âge d’or, mais Cashel trouvait sans pareille sa beauté de plus en plus décatie.
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Cashel affirma toujours que son premier souvenir était celui d’un homme en noir menant un cheval noir. Un inconnu dont il avait alors cru qu’il voulait le tuer pour une mystérieuse raison. Cette rencontre, qui remontait à ses quatre, cinq ou six ans, eut lieu par une fin d’après-midi hivernale alors qu’il traînassait dans le bosquet derrière le cottage où il vivait dans le comté de Cork, en Irlande. Il entendit au loin des trompes de chasse et des huées venant des champs, puis plus près, aux abords du bosquet mais hors de sa vue, des crissements et clappements de végétation foulée par une créature de grande taille se frayant un passage dans le sous-bois.
Cashel fut saisi par une peur qui le glaça tout entier. Alors émergea de derrière un gros fourré de houx un homme menant un immense étalon d’ébène musculeux qui renâclait et s’ébrouait, l’encolure et les épaules tapissées d’écume beige. L’air ambiant s’emplit d’une odeur de sellerie et de sueur animale, musquée, salée. L’homme de belle stature qui tenait les rênes portait une redingote noire à boutons d’argent et un chapeau noir à calotte haute qui le faisait paraître encore plus grand. Ses bottes d’équitation noires lustrées à la perfection étaient munies de petits éperons d’argent émoussés.
C’était la Mort venue le chercher ! songea Cashel. À moins que l’homme en noir ne fût le diable en personne !
Or ce n’était ni la Mort ni le diable, simplement un homme qui conduisait une monture épuisée à travers un bois. Un homme à la mâchoire carrée, avec une large moustache tabac.

(INCIPIT)
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− Je vous ai posé toutes ces questions parce que j'ai quelque chose à vous dire.
− Non, Hamid, non, s'il vous plaît. Nous sommes amis : vous l'avez dit vous-même.
− Je suis amoureux de vous, Ruth.
− Non, vous ne l'êtes pas. Allez dormir. On se verra lundi.
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"_C'est un vrai désastre, répéta Reggie. Et je ne l'ai pas senti venir, mais alors, pas du tout.
_ Il y a un pub dans le coin ?
_ Oui."
Ils parcoururent quelques centaines de mètres... jusqu'à un pub qui s'appelait le Captain Bligh. Ha, comme dans le Bounty, songea Talbot. C'est approprié, vu la mutinerie en cours. Qu'aurait fait le capitaine Bligh si cela s'était produit sur son navire ? Cinquante coups de fouet pour tout le monde !
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P 334
Maintenant qu'ils avaient fui la Russie et les Kilbarron, maintenant que Lika et lui, sans être mariés, vivaient comme mari et femme, il se rendait compte qu'il n'avait jamais été aussi heureux.
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Commençons avec le fleuve - toute chose commence avec le fleuve et nous y finirons, sans doute -, mais attendons de voir comment ça se passe. Bientôt, d'une minute à l'autre, un jeune homme va venir se poster au bord de l'eau, ici, au pont de Chelsea, à Londres.
Tiens, le voilà qui descend avec avec une certaine hésitation d'un taxi ; il règle le chauffeur, regarde machinalement autour de lui, jette un coup d’œil vers l'eau claire (la marée monte et le niveau du fleuve est inhabituellement haut). C'est un grand jeune homme au teint pâle, la trentaine, des traits réguliers, les yeux battus, les cheveux noirs coupés court, rasé de frais comme s'il sortait de chez le barbier. Il est nouveau dans la ville, un étranger, et il s'appelle Adam Kindred. Il sort d'un entretien d'embauche et il a eu envie de voir le fleuve (l'entretien ayant été la rencontre tendue classique, avec un gros enjeu) répondant à un vague désir de « prendre un peu l'air » comme s'il avait le projet de gagner la côte. Le récent entretien explique pourquoi, sous son imperméable coûteux, il porte un trois-pièces gris foncé, une cravate marron, une chemise blanche neuve, et pourquoi il trimballe un superbe et solide attaché-case noir avec grosse serrure et cornières en cuivre. Il traverse la route, sans soupçonner à quel point, dans les heures qui viennent, sa vie va changer - du tout au tout, irrévocablement, sans qu'il en ait le moindre soupçon.
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Bordel de Dieu ! se dit Adam en ouvrant les yeux. A quelques mètres de lui, un homme le regardait. Un gros type, forte carrure, bâti comme un avant de rugby...
"Ca va ? s'enquit l'homme.
_ Oui, bien, merci", répliqua Adam réussissant à produire un vague sourire.
L'homme sourit en retour et s'engouffra dans le magasin de journaux. Il en ressortit quelques minutes plus tard avec une brassée de quotidiens et de magazines, et se pencha vers Adam avec quelque chose dans sa main.
"Bonne chance, mon pote", dit-il en donnant une pièce d'une livre à Adam.
Adam le regarda s'éloigner. Qu'est-ce qui m'arrive, là ? songea-t-il. Il contempla avec une certaine stupéfaction la pièce dans le creux de sa paume, expérimentant une sorte de révélation. Il avait de l'argent, à présent, et on le lui avait donné. Il n'aurait pas besoin de voler : il pouvait mendier.
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Nice était particulièrement animée pendant les mois d'hiver de la "saison", d'octobre à mars, et il y avait toujours des choses intéressantes à voir sur la promenade: des hommes vieux avec des femmes jeunes, des femmes vieilles avec des hommes jeunes, d'antiques créatures à peine vivantes en fauteuil roulant poussées par des serviteurs exotiques portant turban, tarbouche ou fez, des marins de plaisance déambulant avec leur casquette et leur blazer en quête de distractions charnelles, des dames peinturlurées en quête de marins de plaisance. (p.180)
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"Salut, dit Beckman. Bière ?
_ S'il vous plaît."
Une bouteille de bière au long goulot atterrit avec bruit sur le comptoir et fut décapsulée d'un coup sec.
_ "Puis-je avoir un verre, s'il vous plaît ?" dit Henderson sans réfléchir.
Le barman lui jeta un regard lourd de soupçons - comme s'il avait demandé où se trouvaient les toilettes pour dames - avant de farfouiller sur des étagères sous le bar et de lui offrir un verre épais, rayé et à moitié opaque.
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Se donner du plaisir seul était bien joli, mais parfois on avait besoin de tenir dans ses bras un autre corps nu, chair contre chair, poitrine contre poitrine, cuisse contre cuisse.
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J'inspirai, me délectant du moment présent, la tête pleine d'un parfum de crème anglaise et de jasmin.
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