Le film "Le voile des illusions" tiré du roman a été un éblouissement et pour prolonger la magie, je me suis jetée sur le roman dès la dernière image. A ce point conquise par le film, la qualité des images, la beauté des paysages, l'interprétation d'une rare sensibilité de Naomi Watts et Edward Norton (Ah, cette scène inoubliable où le couple désuni se retrouve enfin et retrouve le chemin du lit conjugal), sans parler de la musique exceptionnelle d'Alexandre Desplats.. bref j'avais mis la barre très haut pour le roman et je ne cache pas une petite, très petite, déception.
Mais le roman fait passer à une autre dimension dans l'état d'esprit des deux héros -et même du troisième, à savoir l'amant (belle interprétation de Liev Schreiber), le fond de leur nature, et tous les éléments qui très progressivement, dans ce contexte hostile, vont les amener à se comprendre, se parler enfin, se trouver.
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La passe dangereuse (titre original : "The painted veil" ) est-il un de ces romans " pour dames de Somerset Maugham", comme le chante si bien Alain Souchon ? Sans doute, car le personnage principal, Kitty, est elle-même une dame, vivant dans un milieu aisé de la bourgeoisie anglaise, attirée par les mondanités, et mariée à un homme sérieux et compétent , mais trop effacé. Un amant viendra combler ses frustrations.
Mais voilà, l'adultère est découvert, et Kitty est contrainte de suivre son mari, médecin en bactériologie, dans une région chinoise où le choléra sévit. Kitty y vivra intensément une véritable métamorphose : au contact de la maladie, de la mort, de la spiritualité, elle va renier son passé de femme frivole et devenir une autre.
Dans ce voyage quasi initiatique de Kitty, on retiendra l'influence de la sagesse orientale, l'introspection, la recherche du respect de soi ; bref, Kitty aspire à devenir autre chose qu'une mondaine médiocre, et elle saura se tourner vers de vraies valeurs.
Ce roman est un peu "vieillot", mais il a le mérite d'analyser finement les passions et les dérives humaines.
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Inspiré du peintreûe lect gauguin, Somerset Maughan utilise ici la technique du narrateur témoin que j'avais beaucoup apprécié lors de la lecture du fil du rasoir. Cette fois-ci, il nous parle de création, d'art, de vie d'artiste. Un livre intéressant, même si pas non plus inoubliable en ce qui me concerne.
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Une plume d'une grande élégance, aussi habile pour mettre en place les décors, dépeindre les situations ou explorer la psychologie de ses personnages. Une manière subtile mais rigoureuse de dérouler des intrigues, s'appuyant, malgré la briéveté des textes, sur des rebondissements souvent surprenant, mais toujours crédibles et bien amenés. Enfin, il faut aussi souligner l'utilisation toute en finesse d'un certain humour "british".
Tous ces ingrédients réunis donne un ensemble de nouvelles ciselées comme des joyaux, et qu'il faut déguster lentement pour bien profiter de ce plaisir si rare de vivre dans l'univers d'un grand écrivain.
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Les nouvelles de S.Maugham sont un chef d'oeuvre de psychologie et la concision de ces histoires (qui révèlent la vision pessimiste de l'auteur sur la nature humaine) rendent la lecture passionnante. Beaucoup se déroulent en Asie, à Bangkok ou en Malaisie et cela m'a toujours donné envie de visiter ces lieux.J'ai eu la chance de passer à l'Oriental, mythique hôtel de Bangkok où a séjourné Maugham et cela m'a émue de mettre mes pas dans ses pas, en raison de l'admiration que j'ai pour son talent !
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Bon je commence mal, l'édition 10:18 a une vilaine tendance à la coupure, donc je n'ai pas pu profiter du livre dans son intégralité. Sinon, j'admire la sobriété de l'écriture de Maugham : c'est absolument incroyable cette richesse en si peu de phrases. Le livre fait à peine 200 pages mais m'a fait éprouver tant d'émotions.
L'auteur est un maître dans l'art de la dissection des âmes ; tous les personnages m'ont inspiré des sentiments envers eux, pas un seul ne m'a semblé insipide.
Au départ, j'ai trouvé Walter parfaitement détestable (il est si froid, si distant et si méprisable lors des premiers temps de son mariage), puis je l'ai trouvé d'une cruauté impardonnable en infligeant un ultimatum à Kitty suite à sa découverte de la liaison de sa femme et de Charlie (quel affreux personnage lui aussi !). D'ailleurs, quelle scène d'ouverture ! cette tension est palpable, je paniquais comme Kitty et j'avais même des palpitations ! Puis on découvre l'homme torturé. Walter est amoureux fou de sa femme et celle-ci l'a fait énormément souffrir, il est donc légitime de son point de vue de la punir ; mais (attention, romantique en approche) il l'aime tellement qu'il ne veut pas la faire souffrir, mais il se sent obligé de le faire, c'est une véritable torture pour lui. C'est à partir de ce moment qu'il devient attachant. Je le plains, surtout avec une telle fin (son aveu à Kitty est bouleversant). Je crois qu'il ne voulait pas mettre que Kitty en danger en l'emmenant dans un foyer de choléra ; il s'est mis en danger aussi en faisant face aussi à la maladie mais aussi en pourrissant de culpabilité. Je pense aussi qu'il était trop orgueilleux (ou trop renfermé) pour tout expliquer à Kitty et lui pardonner explicitement. Sa souffrance insoutenable et sa fin tragique m'ont arraché quelques larmes...
Quant à Kitty, elle est parfaitement insupportable (frivole, superficielle et vaniteuse). Mais dès le dilemme imposé par Walter, je me suis attachée à elle, surtout parce que l'histoire est narrée de son point de vue : qui est assez cruel pour "assassiner" sa propre femme ?! Puis vient l'attitude innommable de Charlie, et la pauvre Kitty est désormais bien seule, seule dans son désespoir. Elle essaye alors de devenir quelqu'un de bien, elle veut se racheter auprès de son époux, en aidant les religieuses à l'orphelinat. Isolée dans son bungalow et avec l'aide de Waddington, elle réfléchit enfin à sa condition et finit par culpabiliser ; elle éprouve une sorte d'amour pour Walter et elle ne s'en rend compte qu'à la fin. Et son retour de Mei-Tan-Fu pour Londres symbolise pour moi son chemin de rédemption (elle pardonne tout de même à Charlie).
Pour conclure, je dirais que le roman est un bijou, et son adaptation un joyau. Pour qu'un livre me fasse pleurer et pour qu'un film me bouleverse autant, c'est que Maugham est un écrivain tout à fait talentueux (enfin là, je sais pas trop comment dire). Je pense que j'ai surtout aimé le livre à cause du contexte : je me sentais trahie et seule et donc les émotions des deux personnages principaux étaient déjà en moi, ce qui a donc influencé ma perception.
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"Comme dans ces nouvelles pour dames de Somerset Maugham." Souchon n'a pas dû lire l'auteur anglais (et francophile). Parce que ses nouvelles n'ont rien de bluettes. Tour à tour sarcastique, amer, cruel, Maugham est un vrai maître du genre capable de croquer des personnages en quelques lignes, une poignée de détails physiques et de traits de caractère lui suffisant. Même chose pour décrire des situations et faire avancer ses intrigues. Il ne s'attarde pas sur la psychologie, entretient un certain mystère des comportements, tout en s'interrogeant sur ce qui fait courir l'être humain, ce drôle de mammifère. Au détour d'une phrase, on peut le suspecter de misogynie, mais les hommes ne sont pas mieux traités : ils sont le plus souvent veules ou imbus d'eux-mêmes. Misanthrope, alors, Maugham ? Sans doute, mais avant tout lucide et narquois quant aux faits et gestes de ses contemporains. Et il s'amuse à lancer des flèches et des saillies, souvent fort drôles (Les trois grosses dames d'Antibes). Le rire est jaune. Et Maugham est grand car son style n'a pas vieilli. Il n'est pas outrancier de dire que, dans ses meilleurs moments, il arrive à égaler Stefan Zweig.
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C'est un livre long et difficile à résumer....Mais on se prend vite d'affection pour le héros.....
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Déjà lu et relu... et à relire encore, pour voyager avec l'auteur et se régaler de son style si particulier.
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Ce livre est une d'une finesse infinie. La psychologie des personnages comme l'atmosphère chaude et envoûtante de la campagne italienne m'ont réellement troublé. Le style m'a enchanté par sa délicatesse et sa profondeur tout en fines nuances.
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Un narrateur, écrivain comme il se doit, se fait le témoin d'une histoire d'amour impossible et des aspirations secretes de chacun des personnages. L'histoire d'amour sert de trame pour nous maintenir en haleine et nous raconter de façon désabusée et un peu cruelle l'histoire de gens qui cherchent le bonheur sans le trouver et la lutte feutrée entre le soi disant bonheur offert par l'"american way of life" et une quête existentielle plus difficile et pas forcément plus heureuse qui prend pour principe le renoncement au confort matériel. Et l tout donne un roman très distrayant (si si!!)
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Une lecture agréable mêlant amour, drame et maladies.
Kitty se marie avec, à son goût, un ennuyeux homme bactériologiste de métier, Walter, ne sachant pas trop pourquoi d'ailleurs le « oui » fatidique sortit de sa bouche ce jour-là.
Elle commettra l'impardonnable adultère lorsqu'elle rencontra Charlie Townsend, un véritable coup de foudre se produira entre eux, pourtant marié lui aussi.
Walter n'étant pas dupe, cela entraînera la fuite vers la Chine, en pleine épidémie de choléra.
Kitty devra alors se remettre sérieusement en question et songer à son avenir.
Une très belle histoire dramatique, qui laisse à réfléchir.
CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
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C'est une première incursion dans l'œuvre de Somerset Maugham pour moi et j'aurais aimé apprécier davantage cette lecture. Je dois dire que je me suis un peu ennuyée dans ce récit, où il est beaucoup question des états d'âme d'hommes fortunés ou aventuriers dans un époque où le colonialisme est loin d'être remis en question et le racisme une évidence. L'auteur n'accorde que peu d'intérêt aux autochtones ou à ses personnages féminins, qui sont soit des mégères (la femme du capitaine), soit des manipulatrices ou des petites vertus. Les personnages masculins sont tous un peu voyou, alcooliques et drogués mais le narrateur les apprécie sans les juger.
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Découvert grâce à une boîte à livres, j'avais entendu parler de Somerset Maugham, mais cette lecture m'a permis d'apprécier à sa juste valeur une plume très maîtrisée, un lexique très riche et un suspense élégamment maintenu.
L'histoire est principalement centrée sur les personnages d'Isabel et Larry, qui sont fiancés. Une série d'aventures, rocambolesques parfois, ont lieu et le récit qu'en fait l'auteur/narrateur est vraiment de la belle littérature.
Cela fait du bien !
La fin, que je ne raconterai pas évidemment, est inattendue !
Je suis très contente d'avoir eu la chance de lire cet ouvrage et je vais voir si d'autres ouvrages de sa plume pourraient m'intéresser.
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ma foi, un des meilleurs romans que j'ai lus, c'est haletant, passionnant, bouleversant, d'ailleurs j'adore tout ce qu'a écrit SM , j'ai tous ses bouquins et je les relis régulièrement, une fois, dans le train, j'ai raté ma station car j'étais tellement captivée par celui que j'avais emporté "les 4 hollandais" avec lui on voyage sans quitter ses pantoufles, et bien mieux, mille fois mieux qu'en regardant un film , merci Mr Maugham d'avoir tant voyagé à notre place et de nous permettre de rêver !
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W. Somerset Maugham dresse un portrait du milieu littéraire et de la société anglaise.
Les personnages d'Edward Driffield , le grand écrivain, et de sa 1ère épouse Rosie sont brossés sur une trentaine d'années par le narrateur William Ashenden.
Derrière l'image officielle du viel écrivain célèbre, il y a la réalité d'une vie pas forcément conforme aux codes de la bonne société, il y a également un beau portrait de femme dont la liberté heurte ces mêmes codes.
Une réflexion sur la célébrité, un regard lucide, même caustique sur la manière d'y parvenir portent le livre qui, même s'il ne m'a pas totalement conquis, ne se referme qu'en se disant qu'il est bien plus riche que la supposée légéreté de Maugham.
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absolument fabuleux, un vrai régal que ces nouvelles, on voyage de par le monde tout en restant dans ses pantoufles ... et en plus ce magicien de S.M. a pris la peine de classer un peu les destinations et les décors de ses histoires, pour qu'on n'ait pas la fatigue du décalage horaire entre Tahiti et Bornéo , que demander de plus ?
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