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Citations de Élisabeth de Fontenay (99)


L'existentialisme n'est donc pas un humanisme, en vertu du trait même par lequel certaines de ces philosophies se servent de "l'existence" (italique) pour destituer les êtres qu'elles tiennent "seulement vivants" et peut-être pour des êtres déclarés indignes de vivre.
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Les chemins de pensée tracés par Heidegger ont tellement compté pour moi que j'ai toujours refusé de débusquer dans son oeuvre "l'introduction du nazisme dans la philosophie". Pourtant, en ne cessant de penser l'humanité de mon frère, je me suis toujours trouvée contrainte de reconnaître que la rupture de Heidegger, dans son livre "Etre et Temps", avec "les philosophies de la vie" portait la dangerosité de sa pensée.
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La bêtise, une cicatrice ! Ce fut un geste fondateur que de caractériser la déficience intellectuelle comme une blessure, de rapatrier l'impuissance mentale dans l'histoire d'un être et de récuser tant l'invariabilité de la faiblesse d'esprit que la trop facile hiérarchisation des intelligences.
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C'est sans doute son apathie qui constitue ma plus grande épreuve. Son incapacité à ressentir, à partager les émotions d'autrui m'épuise.
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Le fait que des femmes et des hommes d, Église, loin de considérer cette célébration comme une mascarade, l'aient tenue pour un sacrement reçu dans la plénitude de son sens m'émeut encore comme au jour de mes treize ans, bien que ces choses- là ne signifient, depuis longtemps, plus rien pour moi.
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Mais ce que je crois savoir, c'est que j'ai pris la place de mon frère et que, rendue libre par son effacement, j'ai gardé notre nom pour moi toute seule.
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Je cherche seulement à le faire exister tel qu'il s'est dérobé aux siens et n'y parviens qu'en usant de la première personne du singulier dans laquelle la sœur, la narratrice et la philosophe cohabitent de manière intranquille.
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Il a fallu, dans l'impossibilité où je me trouve de tracer avec précision l'entrelacs de ma vie avec une tout autre vie que la mienne, avec cet ailleurs inaccessible qui m'est échu, me contenter de scruter des souvenirs pour confronter à certains moments de notre présent.
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Ce pouvoir prodigieux du rameau d'or, je le nomme, indifféremment, don de l'écoute et don de la traduction. Si la grâce en est accordée à quelques-uns, elle m'aura été refusée, car je me sens rarement en mesure d'affronter cette longue catastrophe silencieuse qu'est mon frère.
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Très peu de signes viennent de lui, qui mériteraient qu'on s'exclame : cela, un animal ne l'aurait jamais fait ! Il est né, il a grandi, il s'est présenté à l'épreuve du propre de l'homme et il a été recalé.
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Peut-on réconcilier le féroce plan d'occupation du sol élaboré par les hommes et l'immémorial droit de cité des animaux sur la terre ? Que le monde des bêtes ne soit pas le nôtre apparaît, quand nous le surprenons et le détruisons, aux uns comme une source de plaisir, aux autres comme un objet de fierté, à d'autres encore comme une raison de souffrir de tous ces secrets blessés.
p773, La science sacrificielle
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le jugement fichtéen : "C'est là un homme", se prononce pré-réflexivement, instantanément, apodictiquement. Et le métaphysicien du propre de l'homme a tout lieu de conclure alors une telle analyse sur ce dont on avait de bonnes raisons de déjà se douter : on ne doit ni protection ni considération à ce qui, à coup sûr, ne présente pas figure humaine - c'est-à-dire, si l'on reste un prude et prudent commentateur du contenu manifeste de ce texte, aux animaux. Leur expulsion hors du droit, même et surtout du droit naturel, constitte le fondement même de ce droit. Dés que vous lirez le mot "visage", désormais, vous devrez craindre le pire pour les bêtes, sans toutefois entrevoir le meilleur pour les hommes. Et l'on sait que l'affaire est à suivre.
p739, La nature a tranché la question
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Pourtant malgré ces perpétuels échanges et participations entre humanité et animalité, il n'y a pas chez Diderot de véritable réflexion sur le statut philosophique, scientifique ou éthique de l'animal. (...) Comme si le courage et le plaisir de la triple transgression métaphysique, théologique et politique suffisaient à asseoir et à justifier le matérialisme et que la dénonciation de l'injustice s’arrêtât aux lisières des forêts, aux fossés des garennes, au cours des boucheries, et surtout au seuil des cabinets d'expériences.
p591, Les aventuriers de l'"organisation".
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Chez Hume, les animaux, les Indiens et les femmes auraient donc pour tâche de mener un même combat contre ceux qui monopolisent la raison, accaparent l'humanité, déshumanisent l'autre sexe. Dans la tradition du scepticisme et dans celle de l'empirisme s'expose ainsi, en même temps que la critique du dogmatisme et de l'innéisme, la rhétorique politique de ce qu'on pourrait appeler une menaçante bienveillance.
p 548, Raison et passion partagées.
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On voit que la difficulté de concilier avec la théologie l'histoire naturelle d'une physique et d'une métaphysique nouvelles ne se laisse pas aisément résoudre. Continuité ou rupture entre l'homme et l'animal : telle demeure, déplacée mais insistante, une question que je n'aurai aucun scrupule à déclarer cruciale.
p537, L'indestructible âme des brutes.
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C'est comme si on assistait là à l'émergence d'une tout autre manière d'envisager la différence humaine. L'arrachement à la naturalité et, si l'on y tient, à l'animalité ne se ferait plus alors sur le mode hégélien d'une conscience maîtresse et appropriatrice, mais dans la précarité d'événements parfois ruineux, dans la psychopathie et la sociopathie de blessures dont on apprend toujours trop tard qu'elles ont permis de naître ou qu'elles ont fait mourir.
p471, Parle et je te baptise
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Pour en revenir à la lettre de Leibniz, on constate qu'une crainte subsiste : (...). La mise est d'importance : il y va de la légitimité de notre toute puissance sur les animaux qui, s'ils sont sensibles, possèdent des droits que bafouerait leur instrumentalisation rationnelle. Pour une fois, à cette époque, la métempsychose n'est pas tant évoquée comme un spectre spiritualiste païen, un épouvantail à chrétiens, que comme la pente douce par laquelle on pourrait glisser de l'aristotélisme au pythagorisme, et se convertir du droit d'user et d'abuser des animaux à un devoir de respect envers leurs vies. En 1678 donc, un grand philosophe, comme en un moment de crise de la raison, évaluait les enjeux, mettait en regard les théories, les pratiques et les conduites, et prenait le temps de s'arrêter à considérer en quelque sorte les bêtes pour elles-mêmes. Ce n'est décidément pas seulement dans les campagnes, mais aussi dans l'esprit européen le plus lumineux et le plus cosmopolite que le christianisme a eu de la peine à triompher de la sorcière Antiquité.
p444, Cauchemars de transmigration
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"Il est plus probable de considérer que se meuvent comme des machines les vers de terre, les moucherons, les chenilles et le reste des animaux que de leur donner une âme immortelle". [Œuvres philosophiques, Descartes, t.II, p910]. L'existence de mouvements convulsifs après la mort accroît cette probabilité. On remarquera qu'en cette circonstance où il faut lutter contre la résistance qu'oppose à sa thèse la mauvaise habitude de l'analogie, le philosophe qui avait décidé - dan les règles de sa méthode - de tenir le probable pour du faux recourt au probable et le tient alors pour du vrai".
p392, La fable des machines
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Descartes a posé ce troisième terme, a introduit dans sa démonstration ce paradigme de l'automate, pour mieux opérer la désintrication des âmes, la chirurgicale séparation de l'homme et de l'animal, la désanimation de la vie.
p386 - La fable des machines
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La fraude prométhéenne aura consacré la séparation des hommes et des dieux en instituant le repas sacrificiel, c’est-à-dire une cuisine ritualisée. La part des dieux est brûlée sur l’autel, les parties comestibles doivent être mangées rôties ou bouillies.
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