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Payot et Rivages [corriger]

La société Payot & Rivages est une maison d`édition française, née du rapprochement en 1992 des éditions Payot, principalement connues pour la collection « Petite Bibliothèque Payot » spécialisée en sciences humaines, et de la société française Rivages, qui publie principalement de la littérature étrangères, des thrillers et des policiers.

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Une chambre à soi (Un lieu à soi)

« Les femmes et le roman » tel est le thème d'une conférence de Virginia Woof devant un public de 200 jeunes étudiantes à l’université. A noter au passage, que les jeunes filles, à cette époque, ont la l'autorisation de suivre des cours mais pas d’être diplômées. C’est ici un vaste sujet si l’on associe les mots « femme » et « roman ». L’autrice devrait-elle « parler des femmes et de ce qui les caractérise, ou des femmes et des romans qu’elles écrivent, ou des romans qui traitent de la femme… ?" Des thèmes qui s’entremêlent. Aucune conclusion n’est possible écrit Virginia Woolf et elle « préfère se contenter de donner son avis sur un point de détail : Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une œuvre de fiction. » Une œuvre romanesque effectivement ou encore donner libre cours à sa créativité dans toute autre forme d’art.



Publié en Angleterre en 1929, soit il y a près d’un siècle, cet essai pamphlétaire est considéré comme un des ouvrages féministes incontournables. Au début du siècle dernier, la femme ne jouait aucun rôle dans la société patriarcale en place, sauf celui d’épouse et de mère de famille. Sous la tutelle de son mari elle ne possédait rien, ni même aucun droit (sauf le droit de vote quand même.), pire… « La caractéristique de la femme, [disait un certain M. Greg] c’est d’être entretenue par l’homme et d’être à son service. » Dépendante financièrement et harassée par les devoirs domestiques, comment une femme pourrait-elle avoir des velléités d’écriture ? Pendant des décennies, voire des siècles, même si elle possédait quelque talent, cela paraissait absolument impensable. Par ailleurs, elle devait se heurter au machisme éhonté des hommes, qui voyait en elle un esprit inférieur. Un certain Oscar Browning, éminent personnage de Cambridge ne déclarait-il pas « La meilleure des femmes est intellectuellement inférieure au pire des hommes. » Virginia Woolf se fait encore plaisir en citant avec malice d’autres propos édifiants tels « Monsieur une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu’il fait n’est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. » semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu’il fait n’est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. »



Dans cet essai pertinent, bien documenté, très argumenté, l’autrice énumère toutes les injustices liées à la condition féminine et analyse les obstacles à franchir pour celles qui souhaiteraient se lancer dans une carrière littéraire. Avec un humour cinglant et beaucoup d’ironie elle nous entraîne dans ses réflexions, autour des femmes romancières existantes mais aussi des personnages imaginaires comme la sœur de William Shakespeare, elle nous emmène à la section réservée aux femmes de la bibliothèque du British Museum, dans les collèges d’universités récemment créés pour la gente féminine. Une balade très instructive… qui ne fait que confirmer la misogynie ambiante. La condition féminine évolue lentement, trop lentement et pourtant l’autrice conserve malgré tout une part de rêve, voire d’optimisme en anticipant leur place future de la femme. « Les femmes, dans cent ans, auront cessé d'être un sexe protégé. Logiquement, elles participeront à toutes les activités, à tous les emplois qui leur étaient refusés autrefois. La bonne d'enfant portera le charbon. La vendeuse conduira une machine. » Et combien seront-elles à écrire non seulement des romans et des poèmes mais aussi des ouvrages scientifiques, des livres de voyages, des essais philosophiques, et bien d'autres ouvrages dans les catégories les plus diverses. Virginia Woolf, à la fin de sa conférence, encourage ses élèves à se libérer des contraintes sociales et à se lancer dans une vie active. J'ai aimé découvrir ce pamphlet féministe vigoureux, j'ai apprécié le ton mordant de l'autrice, par contre j'ai parfois eu du mal à suivre le cheminement de ses pensées, ses égarements et ses nombreuses digressions. J'ai aussi regretté son style trop dense à mon gré, ses phrases et ses chapitres très longs, ses paragraphes sans aération dans les pages. Bref une lecture intéressante mais un peu laborieuse dans mon cas.

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Histoire de la Grèce ancienne

Ce livre est déjà ancien. Mais ancien ne veut pas dire dépassé. Il offre une synthèse du monde grec qui reste, pour l'ensemble, valide à ce jour. Et il se lit facilement. Nous croyons connaitre la Grèce antique, mais ce que nous en connaissons, nous le devons essentiellement à Thucydide, qui n'a traité que la guerre du Péloponnèse, et à Hérodote, qui traite pour l'essentiel des guerres médiques. L'histoire de la Grèce antique commence cinq siècles plus tôt. Et se finit plus tard, avec Alexandre le Grand.
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La maison de jeu

« Vraiment, Antoine, vous allez encore vous plonger dans le jeu ? Quand donc cesserez-vous cette fuite en avant ? Si au moins vous aviez l'audace d'aller à fond dans la démesure... C'est ce dernier grief qui vous pique, car il réveille le véritable parieur qui sommeille en vous. Le joueur total, prêt à miser sa montre et sa chemise, les clés de sa bagnole, enclin à signer n'importe quel papier pourvu que l'adrénaline soit au bout. »



Antoine décide de jouer le tout pour le tout, l'entièreté de sa vie pour tenter de se défaire de ses addictions, les unes après les autres. All in ! Un ultime face-à-face avec le sort qui le plonge dans un monde parallèle, fantastique où tout est possible, où tous les possibles peuvent s'exprimer. On le suit dans un labyrinthe sans fil d'Ariane où s'enchaînent ses démons intérieurs comme autant de cercles de l'enfer pour une errance qui semble éternelle entre addictions au jeu, au fric, à la nourriture, au sexe, à l'alcool.



Le récit est audacieux. Il n'y a pas vraiment d'histoire de type romanesque, juste un personnage que l'on suit d'une scène à une autre, de Charybde et Scylla, avec un narrateur omniscient et acerbe qui s'adresse continuellement à lui à la deuxième personne du pluriel. Ce « vous »envahit le récit, houspille, sermonne, fustige, tance, raille Antoine tel un procureur intransigeant. Peut-être ce « vous » inquiétant s'adresse-t-il au lecteur en le prenant au collet ? Mais les addictions décrites sont tellement poussées à l'extrême qu'il est difficile de se sentir visé si on n'y a jamais succombé à s'en noyer.



Charles Roux ne cherche jamais à rendre son personnage sympathique ou a développé chez le lecteur une quelconque empathie à son égard. En fait, durant toute la lecture, je me suis demandé quelles étaient les intentions de l'auteur, je n'ai toujours pas de réponse. Choquer ? Certaines scènes le sont, notamment toute la partie orgiaco-sexuelle. Déranger ? Le lecteur passe par beaucoup d'émotions et de sensations allant jusqu'au dégoût et la nausée. Dénoncer la société capitaliste, société du trop dévorée par l'excès ? Assurément un peu tout cela. Ce qui est sûr, c'est que je pense que pour que la charge soit d'intensité maximale comme l'auteur semble le vouloir, il faut lire ce court récit cul sec.



Est-ce que j'ai aimé ? Bonne question. Les Monstres, précédent roman de l'auteur, sur une thématique « morale » finalement assez proche, m'avait impressionnée par sa mise en scène et sa capacité à pousser le lecteur dans ses retranchements et à se questionner sur le monstre qu'on a en nous : qui est le monstre ? Celui qui affiche sa monstruosité par ses actes ou celui qui masque ses turpitudes pour conserver un vernis civilisé ?



La Maison de jeu m'a semblé être un exercice de style plus « gratuit » dans le sens où je me suis sentie en total surplomb sans me sentir vraiment concernée, et donc moins perturbant. Je le regrette parce que finalement, je referme La Maison de jeu plus fatiguée que dérangée dans mon confort intérieur. D'autant que le filtre fantastique devait permettre de transfigurer le sujet pour aller plus loin.



Malgré ces réserves, ce texte imprime des images assez dingues, stupéfiantes et marquantes, comme lors de la scène de submersion alimentaire ou celle de la fellation par une mendiante dans la rue. Surtout, Charles Roux a le style flamboyant, son écriture aux phrases polies mais aux arêtes saillantes, donne tout à voir tout en laissant la place à l'imagination du lecteur. Vraiment un tour de force qui vaut pour la qualité de l'écriture. Je lirai donc le prochain avec grand intérêt.

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