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EAN : 9782365697712
368 pages
Editions Les Escales (11/05/2023)
3.13/5   31 notes
Résumé :
La famille Hanrahan est menée d’une main de fer par Ray, le patriarche, artiste dont le quart d’heure de gloire est passé. Depuis, il est confit dans son insociabilité et son amertume.
Mais Ray compte bien revenir sur le devant de la scène et prépare, ou plutôt délègue l’organisation d’une rétrospective à sa gloire. Toute la famille est mise à contribution. Ses trois enfants, Leah la préférée, Patrick le grand sensible et la très tourmentée Jess, se rassemble... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre de ce roman est formidablement bien trouvé car il joue sur les deux sens du mot "accrochage" :
Dans le milieu de l'art, l'accrochage est la manière d'installer les oeuvres à exposer dans l'espace dévolu par la galerie d'art ou l'exposition. L'accrochage est donc avant tout une mise en scène. Elle est suivie du vernissage de l'exposition.
Un accrochage est aussi un petit choc entre deux véhicules ou une dispute entre deux personnes...

Charlotte Mendelson vous invite au deux !
Dans la famille Hanrahan, il y a d'abord le père, Ray, personnage charismatique, artiste peintre qui a connu son heure de gloire, mais qui est actuellement sur le déclin, ce qui ne l'empêche pas de se conduire comme un pacha entouré de sa cour. Véritable manipulateur, narcissique, monstre d'égoïsme, il fait vivre un enfer à ses proches.
Lucia, la mère, bien plus jeune, était son élève . Bien que très douée , elle a mis sa carrière " sous le tapis", pour élever ses enfants , mais surtout pour ne pas faire de l'ombre à son mari, qui raméne tout à lui et qui veut sans cesse être le centre de leur univers. Elle a passé sa vie à faciliter celle de son mari.
Et les enfants sont passés au second rang ...
Des enfants adultes, mais bien bousillés, entre Patrick qui n'est que l'ombre de lui-même à force de vouloir plaire à ce beau-père , Jess qui a fui en Ecosse et Leah...
Leah qui est l'esclave de son père, Lucia lui ayant laissé sa place, (à moins que Leah l'ait prise volontiers...). Leah, la chouchoute du père, son assistante, son infirmière, sa cuisinière, sa maman , sa bonne à tout faire....
Mais pour l'heure, c'est un grand jour : famille , amis, et professionnels sont conviés au nouveau vernissage de Ray, lequel n'a rien produit depuis quelque temps...
Il faut mettre les petits plats dans les grands : "Accrochage", traiteur, tout doit être parfait pour le roi Ray ! Toute la famille doit se mettre en quatre, se dévouer, aider, faire à la place de... Mais certains sont aux abonnés absents, Lucia a d'autres objectifs, d'autres pensées. Oh sacrilège ! Comment ose-t-elle penser à autre chose qu'à son mari, qu'à l'oeuvre de son mari ?
Jess n'est pas encore arrivée, Patrick , où est Patrick ?
Et Leah, cette pauvre Leah espère que...
Bref, tout est réuni pour que ça péte, ça explose, ça s'accroche , ça se dispute !

Et le lecteur de découvrir ébahi cette famille où pas un des membres n'est heureux. Ou pas un des membres ne se soucie vraiment des autres ( à part Leah et son admiration névrotique pour son père) . On comprend comment tout cela s'est mis en place peu à peu. On s'indigne, on a parfois des envies de meurtre ! Comment un tel narcissisme est possible ? On espère que trois des personnages vont se réveiller, cesser de subir, libérer leurs chaines.
On regarde impuissants, les personnages se parler, se répondre, intéragir les uns avec les autres sans jamais véritablement se "rencontrer", se "voir", se comprendre. On observe, médusés, cette mère de famille passer complétement à côté de ses enfants, de leurs vies, de leurs joies, de leurs problèmes.
Pour le père, le lecteur s'est déjà fait une raison : Irrécupérable !

C'est un livre "qui se mérite", dans lequel on ne rentre pas facilement. le rythme est lent . Les pensées sont très intellectualisées, cette situation pourrait faire le bonheur d'un psychanaliste.
Cette histoire pourrait devenir une très jolie comédie bien grinçante au cinéma.
J'ai été un petit peu décue de ne pas arriver à visualiser l'oeuvre de Ray ou celle de Lucia, mais c'est volontaire. Charlotte Mendelson phographie les âmes , et seulement les âmes, le milieu de l'art n'est ici qu'un décor et ses personnages des papillons attirés par la lumière et épinglés tels des insectes, afin qu'on découvre leurs névroses.
Sacré " Vol au dessus d'un nid de coucous" que cet Accrochages !
Sacré" Livre de l'année 2022" par le Times.
Un roman élégant, qui reste longtemps en tête après avoir refermé la dernière page, tant on a envie de pénétrer chez les Hanrahan pour y mettre un peu d'ordre !

Je remercie chaleureusement Anne Laborier, des éditions Les Escales pour ce partenariat !

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Quand vous avez lu Vacances anglaises de Joseph Connolly et que vous vous en souvenez un tant soit peu, il est difficile de trouver à Accrochages les qualités que semble lui prêter The Times. « Meilleur roman de l'année », vraiment ? C'est peut-être qu'elle n'a pas été bonne alors.
Dans une famille complètement déglinguée, régie par les caprices et les délires d'un père artiste peintre raté, l'occasion d'une exposition en forme de rétrospective permet à tous les personnages de se retrouver. Chacun arrive avec sa névrose et la narration épouse son point de vue. Cela donne des scènes assez cocasses et, tandis que les catastrophes semblent de plus en plus inéluctables, l'attention est retenue par le compte à rebours avant le vernissage. Une abominable ruine victorienne croulant sous l'humidité et la crasse sert de décor pittoresque à souhait.
C'est peut-être d'en avoir trop lu, ou que nos cerveaux aient trop été exposés aux plus improbables péripéties depuis que pullulent les séries mais rien de ce qui peut arriver aux personnages ne m'a surprise. La question était plutôt de savoir qui allait endosser quel rôle. Et puis beaucoup d'éléments restent fumeux : comme le narrateur se fond obligeamment dans la tête bien encombrée de chacun pour nous raconter les choses de son point de vue, on a rarement accès à une parfaite compréhension de ce qui se passe vraiment. J'attendais un peu que la folie du père, la soumission servile de la mère ou les traumatismes des enfants soient expliqués par un flash-back éclairant ou une révélation tonitruante mais rien n'émerge du marasme et je suis sortie de ce livre un peu vaseuse.
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Ray Hanrahan est un homme aigri. Il a connu brièvement une forme de reconnaissance du monde de l'art, probablement dans les années 1970. Trente ans plus tard, alors qu'il est dans sa soixantaine, il se réfère toujours à cette période pour imposer son autorité sur ses proches.

Sa femme Lucia, elle aussi plasticienne, a pratiquement renoncé à mener de son côté ses recherches artistiques. Il faut dire que Ray est un monstre d'égoïsme. Il est manipulateur, évidemment, et en prime terriblement cruel avec ses proches. Lucia a subi une mastectomie et ne supporte plus son corps. le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas été aidée par son compagnon à traverser cette épreuve.

Trois enfants ont grandi dans la maison londonienne qui était celle des parents de Ray. Nous sommes en 2010 et, malgré quelques tentatives de travaux, sa décrépitude est à l'image des relations familiales : très encombrée et presque gangrenée.

L'aînée des deux filles de Ray et Lucia, Leah, a endossé le rôle de garde du corps attitré de son père. Elle fait régner la loi du Père. Jess, sa cadette, est la seule qui vit loin du noeud de vipères familial. Elle est enseignante en Ecosse.
Il y a aussi Patrick, dit Patch. Il est le fils premier né de Lucia. Ray n'est pas son père. Il est mentalement instable et vit dans une caravane en ruine placée dans la cour. Il survit de petits boulots.

Alors qu'il n'a plus de liens avec des galeries Ray annonce avoir matière pour organiser une exposition (à ses frais) : il espère ainsi se relancer. Il charge Leah et Patrick de l'intendance. Il exige la présence de toute sa famille et invite aussi de nombreuses connaissances à ce vernissage. Seul problème, de taille : personne n'a vu les toiles qu'il veut présenter…

Le ton de ce roman est essentiellement sarcastique. La drôlerie se mêle toujours à un arrière-plan cruel. C'est une fin de semaine véritablement infernale que vont vivre tous les protagonistes de cette histoire.

J'avoue avoir été pressé de quitter ce panier de crabes. Charlotte Mendelson a un style bien à elle, fait de noirceur et d'attention aux pulsions, aux détails organiques, à la décomposition…

Je dirais donc pour conclure que ce roman est pour moi une lecture forte mais vraiment peu plaisante, en dépit de son humour certain.

Je remercie NetGalley et les éditions Les Escales pour ce prêt.
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Se retrouver en famille, c'est comme allumer une clope à la station essence.
La fête de Ray n'a rien d'un réveillon. Pour son vernissage à la maison, il a convié tout le gratin mondain londonien et sa tribu, sa femme artiste en tête, est au garde à vous. Ou presque. La promesse d'apothéose fait long feu. Et si ça implose ?
Le joli tableau familial s'écaille. L'exposition est propice à tous les accrochages (superbe titre) entre une mère lassée de son statut de faire-valoir, des enfants qui vivotent dans l'ombre de leurs parents et un père, Ray, si odieux et narcissique qu'il en devient caricatural. Les masques tombent, les inimitiés éclatent, l'union sacrée se fracasse.
Les membres de la famille sont habilement dépeints mais la galerie des personnages secondaire, elle, manque de finesse et d'excentricité. J'en attendais trop, influencée par mes lectures passées de Julian Barnes ou de David Lodge.
Je pense aussi qu'il nous manque (nous Français) certaines références pour apprécier ce roman à sa juste valeur. Autant je comprends la « private joke » sur la complexité de Circle Line (the yellow one), autant je ne connaissais pas les célébrités mentionnées par l'auteure.
Je recommande ce roman (au final bâclé, emballé comme un fish & chips de troisième catégorie) à toutes le copines qui ont sacrifié leur carrière pour ne pas nuire à celle de leur mari.
Bilan : 🌹
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Une primo romancière anglo-saxonne qui choisit de porter un regard d'entomologiste sur une famille dysfonctionnelle appartenant à la middle-class londonienne : les Hanrahan - tous à cran à l'approche des festivités du week-end, organisées dans le seul but de permettre au patriarche de redorer son blason professionnel. Chouette !

Hélas, il s'avère qu'il n'y a rien ici de bien nouveau sous le soleil. le style est certes intéressant, mais il est mis au service d'une histoire peu palpitante, qui nous offre un portrait rebattu de l'artiste en monstre d'égoïsme, de l'homme en tyran domestique pathétique, et de la famille prise en étau entre loyauté et renoncement.

C'est un livre qui souffre probablement d'avoir trop de choses à dire à la fois : sur le couple, la famille, l'amour, le désir, la jalousie, la condition féminine, l'accomplissement de soi et la maladie. le ton hésitant entre drame et caricature, ainsi que la démultiplication des points de vues contribuent à tenir les personnages à distance du lecteur. Cela aurait pu être hilarant, déjanté ou foutraque. C'est bien dommage.

#Accrochages #NetGalleyFrance
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
21 juin 2023
Un clan écrasé par un père tyrannique et narcissique se réunit pour l’expo qui doit le relancer.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
12 juin 2023
Les stratégies d’évitement, les silences, les malentendus saturent Accrochages en général et ses dialogues en particulier. Mais ce qui rend si plaisant le cinquième roman de Charlotte Mendelson, et le premier traduit, est une attention aux détails, une manière précise et inventive de restituer le grain de la vie et de la folie à l’œuvre dans cette famille.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
09 juin 2023
Dans « Accrochages », la romancière britannique Charlotte Mendelson s’immisce dans une famille d’artistes pour raconter de manière décapante l’émancipation d’une femme sous emprise.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
08 juin 2023
L’autrice entraîne le lecteur au plus près d’un protagoniste puis de l’autre, l’embarquant dans le flot de pensées, de mauvaise foi, d’inquiétudes grandes et petites, de souvenirs qui les traversent, et les restituant avec une forme d’empathie sarcastique tout à fait délicieuse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il jurait qu'il évitait complétement Sukie mais emmenait son téléphone dans la salle de bains, s'était mis à faire de saines promenades digestives après le dîner. Et puis il avoua être allé boire un verre avec elle après que " leurs chemins se furent croisés" sur Grover Street. Il l'invita une fois de plus à la maison, quand Lucia fut en état de sourire.
Des mois plus tard seulement, tel un oeuf de Paques en chocolat qui peut s'ouvrir si l'on tapote doucement à la jonction de ses deux moitiés, il passa aux aveux.
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Lucia l'aimait bien, elles étaient pratiquement amies, sauf que cette femme vient du pays des gens dont les enfants Vont Bien. Comment Lucia peut-elle la regarder en face, d'égale à égale ?
De plus, Lucia évolue dans un tout autre pays désormais : le royaume des gens adultéres.
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En dépit de tous les défauts de David, de la lente saturation du mariage, ce qui les fait tenir, c'est : a) Le lit ; b) Il est fier du travail de Gillian ; c) Quand il s'agit de la famille de David, elle sait qu'il sait qu'elle sait.
Commenter  J’apprécie          110
Elle est incapable de se regarder dans un miroir. Qui voudrait d'un truc pareil ?
Commenter  J’apprécie          130
De nos jours, apparemment, être queer, gay, appelez ça comme vous voulez, n'est pas un problème, n'est pas une tragédie pour certains jeunes. Mais tous ne sont pas aussi détendus sur la question. Même dans son monde.
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