Aimer encore

C'est l'histoire d'un amour virtuel, une rencontre via internet. D'un amour toxique, aussi.

Notre narratrice, Stella, a fait connaissance de Guillaume sur le net.

Le premier chapitre donne le ton. le récit commence par la fin, loin des contes de fées. Stella et Guillaume, le stéréotype de la relation toxique. Lui, 42 ans, célibataire, grand avocat ne vivant que pour son travail, ne laissant que peu (ou pas) de place pour le reste, et elle, responsable de communication dans une banque, amoureuse, en voulant toujours plus, espérant ce qui n'arrivera jamais. Elle le sait probablement au fond d'elle mais elle veut y croire, elle a besoin de cet espoir.

« A ce moment-là, dans ce couple-là, j'étais comme une civile en plein guerre, et personne n'était là pour me mettre à l'abri. »

Ils se sont rencontrés sur Tinder. Pour Stella, cela permettait d'avoir facilement accès à des hommes et à des nuits de sexe sans prise de tête. Guillaume, lui, cherchait la femme de sa vie. Peut-on trouver l'amour, le vrai, sur un site de rencontre ? Il est vrai que le net est un grand marché…Mais de là a chercher son âme soeur sur ce genre de site, j'ai un peu de mal…Stella, adepte des ruptures amoureuses, veut que cela change. Deux êtres meurtris. Deux âmes perdues. Au lieu de se soigner l'une l'autre, elles vont se détruire, chacune prenant le dessus sur l'autre avant de perdre du terrain, puis de reprendre l'avantage. Un jeu. Leur amour est un jeu. Cruel, où l'emprise émotionnelle est forte. Et où tout va déraper…pour le meilleur…et surtout pour le pire.

« Si seulement il ne m'avait pas dit son rêve que je sois un jour la mère de ses enfants, je n'aurais jamais connu le goût de l'espoir. »

Olivier traite de ce sujet délicat d'une manière inédite et surprenante ! Il ajoute à son récit un ingrédient de choc : le polar ! Car oui, il y a un mystère, une enquête, et donc, par déduction, un meurtre. Pas la peine de venir me torturer, je n'en dirai pas plus.

Si Olivier grossit le trait à l'extrême, c'est pour mieux nous mettre en garde. Internet peut, si l'on n'y prend pas garde, devenir le lieu de tous les dangers. Stella a le profil idéal de la proie pour Guillaume. Son avidité et son besoin d'être aimée, reconnue, admirée nous conforte dans le fait qu'elle souffre de faille narcissique, qui remonte à ses déboires sentimentaux précédents, et même à son enfance. Elle a une opinion d'elle totalement biaisée, elle se déprécie complètement. L'analyse d'Olivier est pointue. Sa plume est claire, limpide. le rythme est loin d'être calme, Olivier entraîne le lecteur dans cette histoire qui fait frémir. La construction alterne entre l'ici et les flash back pour remonter le fil, essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête de nos protagonistes.

Chaque lecteur peut s'identifier facilement aux personnages. On a tous nos faiblesses. Un prédateur pourrait aisément s'y engouffrer. Internet, qui peut paraître totalement magique au premier abord, n'est finalement ni bon ni mauvais. Il faut savoir s'en protéger, pour protéger notre société. On ne peut nier que les plateformes virtuelles changent les rapports humains dans la vie réelle. Et c'est ce que nous montre Olivier dans « Aimer encore ». Une lecture agréable, originale, qui pointe le doigt sur un fait de société et qui donne à réfléchir.

« S'il l'avait voulu, j'aurais vraiment été la femme de sa vie, la mère de ses enfants. Je n'éprouvais aucun plaisir à jouer les copines. Mais les hommes aiment être courtisés et adulés par des créatures de contes de fées. »

Je remercie Olivier et les Éditions La Grande Vague pour cette lecture.

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Chronique sur le livre « AIMER ENCORE » de Olivier Vojetta
(Editions LA GRANDE VAGUE - 2022)

Olivier Vojetta est un auteur français né en 1976. Il a plusieurs cordes à son arc, il a rempli plusieurs fonctions en parcourant le monde, vivant entre la France et l'Australie. Il a écrit son premier roman en 2004.

Parmi ses oeuvres, dont certains sous le pseudonyme de Lawrence Tajevot :

2004: « En famille »
2009: « Conquêtes inutiles »
2012: « Opération Marie »
2014 : « Australian Daily »
2020 : « Courir encore »
2021 : « Sept endroits où disparaître ».

J'ai connu cet auteur de manière virtuelle en 2020, alors qu'il me proposait son tout dernier roman « COURIR ENCORE ». le résumé laissait présager un récit qui allait faire remonter des émotions et je ne pouvais pas passer à côté. C'est ainsi que je le suis depuis lors, sa confiance étant régulièrement renouvelée.

Une rencontre sur le net peut-elle faire naître une belle histoire d'amour ?

Le virtuel peut-il se transformer en réel ?

Cette relation virtuelle liant nos deux protagonistes est-elle vraiment sincère ?

Stella rencontre Guillaume sur un site de rencontre bien connu.

Pour elle, le coup de foudre est immédiat. Ayant eu de nombreuses relations quelques peu compliquées derrière elle, l'espoir renaît pourtant pour la jeune femme.

Les deux protagonistes commenceront alors un échange quotidien sur les réseaux. Mais ce qui semble être réel pour l'un n'est peut-être qu'un jeu pour l'autre ou vice versa.

Qui peut se targuer de savoir à l'avance ce qu'il adviendra de cette nouvelle flamme qui vient de naître ?

Le récit nous expose dès le départ, l'issue pour les deux héros. le cheminement jusqu'au dénouement est savamment exposé et haletant. L'auteur nous replonge dans l'enfance de Stella et sa relation compliquée avec sa mère. On avance pas à pas, avec des réflexions que se fait la jeune femme sur sa vie, ses erreurs, son passé.

La seule petite chose qui m'a un peu perturbée dans la lecture, est le fait que les retours en arrière ne sont pas indiqués dans le temps, en début de chapitre, ce qui fait qu'il m'a fallu un petit moment avant de comprendre que nous étions revenu en arrière. Mais hormis cela, la plume de Olivier reste douce et sensible quelle que soit la scène exposée.

J'apprécie beaucoup cet auteur qui sait, non seulement renouveler ces récits sur des sujets de société divers et variés, mais aussi pour son écriture vraie et dotée d'une certaine sensibilité. « AIMER ENCORE » est agréable à lire, comme tous ses livres que j'ai été amenée à découvrir.

Hormis sa sensibilité, c'est sa capacité à faire une histoire avec , à chaque fois, un sujet différent, et il le fait très bien.

Un grand merci à Olivier Vojetta et aux Editions LA GRANDE VAGUE pour leur confiance.

Je vous présente un livre qui traite d'un sujet on ne peut plus contemporain. A savoir les rencontres virtuelles et l‘amour qui peut parfois en découler. Pourtant, peut-on réellement parler d'amour quand on passe uniquement son temps derrière un écran avec un personne rencontrée sur Tinder (pour ne pas le citer) ? Ici un homme qui ne fait que des promesses de rendez-vous, des promesses de vie commune et de construction de famille, sans avoir vu l'être soi-disant aimé. Dans Aimer encore, Olivier Vojetta brosse le portrait d'un amour toxique. Si toxique qu'il mène au meurtre.

Entre polar -dont on connaît l'issue dès les premières pages de par une construction de texte maline- et roman, l'histoire est plutôt envoûtante. Stella a rencontré Guillaume, un homme obnubilé par sa vision du monde et par son image à travers son écran. Jusqu'à un point de non retour.

Chacun de ces deux personnages principaux a des failles profondément ancrées qui, peut-être, expliquent ou éclairent leurs comportements. Autant que le sujet sociétal des réseaux sociaux, Olivier traite de l'impact des blessures et des manques sur l'âme humaine. Notre passé influe sur notre présent. Internet n'est pas seul responsable de tous les méfaits, ce sont surtout les hommes et les femmes qui se dissumulent derrière et l'usage qu'ils font de cet outil qui peut devenir terriblement néfaste.

Solitude, jalousie, attente, besoin d'amour, de reconnaissance… sont évoqués ici.

D'une écriture directe, efficace, l'auteur m'a menée aux côtés de cette femme et je ne l'ai plus quittée. Enfin si… Après la dernière page quand même !
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