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EAN : 9791090090941
144 pages
Steinkis Editions (01/02/2016)
4.08/5   61 notes
Résumé :
Les anent sont de petits poèmes chantés à voix basse par les Indiens jivaros pour établir une forme de transmission de pensée avec les plantes, les animaux et les esprits. A la fin des années 1970, l'anthropologue Philippe Descola passe trois ans chez les Indiens jivaros, en Amazonie équatorienne. La lecture de ses textes, notamment des Lances du crépuscule, agit sur Alessandro Pignocchi comme un révélateur. Ses expériences d'adolescence avec les Jivaros lui revienn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman graphique original et drôle qui nous parle de recherche scientifique et de populations amérindiennes Achuars de la forêt équatorienne .

L'auteur est un ethnologue qui marche dans les pas d'un illustre prédécesseur qui a démarré il y a fort longtemps une collecte sur le terrain de petits poèmes récités ou chantés qu'on appelle les anents. C'est un scientifique certes, mais un bon dessinateur qui entrelace dans un récit différentes expéditions qui nous content les hommes, le choc des cultures, les Achuars nus du passé et ceux en tee-shirts et groupes de rock du présent.

Le lecteur est plongé dans la forêt avec ces magnifiques dessins en noirs et blancs qui font la part belle à la lumière dans les feuillages. Il partage des échanges émouvants et drôles. le scientifique barbote dans la boue, déguste toutes choses peu ragoûtantes pour estomac non exercé, plane avec des champignons hallucinogènes, chasse et travaille avec ses hôtes, espère qu'on lui fera le don de cet héritage immatériel et non écrit, qui se dérobe sans cesse, ce n'est jamais le moment, ou pas la bonne personne. Quelle patience faut-il avoir pour conserver la mémoire d'un peuple ! Avis aux amateurs car à la vitesse des Achuars, ça va prendre un certain temps.

Vous aimez l'aventure humaine dans un ailleurs déroutant, je crois que vous vous attacherez à ces personnages dans un format qui ressemble à un carnet de voyage. Dépaysement garanti !
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C'est finalement par Anent que j'achève la lecture des ouvrages de Pignocchi, à rebours des publications. Adorant le travail de l'auteur depuis son Traité d'Écologie Sauvage, il m'était indispensable de retourner à la racine de l'intérêt pour les Jivaros.

Quelques décennies ont passé depuis l'excursion de Philippe DESCOLA dans les années 1970, au coeur de la jungle Équatorienne, auprès d'un peuple des plus surprenants. C'est maintenant au tour d'Alessandro PIGNOCCHI de prendre la relève et surtout de constater les profonds changements culturels entraînés par les années.
Si les Shuars et les Achuars se font plus accessibles et qu'on les rencontre désormais dans les villes, ils n'ont pas pour autant abandonné ni oublié leurs racines spirituelles profondément animistes et continuent de ne faire qu’un avec la Nature sans même imaginer s’en distinguer (à contrario d’une coutume fortement ancrée chez les Occidentaux).

Au fil des planches, les aquarelles ou des traits plus classiques noircissent - puis progressivement colorent- les cases, illustrant l'expédition de Pignocchi en parallèle de celle qu'a pu vivre Descola. L'ensemble forme une structure narrative et graphique qui permet d'appréhender au mieux les évolutions à quelques années d'intervalles tout en suscitant des questionnements pertinents quant à notre propre culture.
Là-encore (ou plutôt là-déjà), le style « sur le vif » et le coup de pinceau de Pignocchi donne au récit tout son relief et c'est un plaisir que de dévorer des yeux les planches à la recherche de chaque détail. Le texte n'est évidemment pas en reste : la curiosité et la bonne humeur de Pignocchi illumine chaque ligne et nous transportent avec légèreté au gré des rencontres, des moments privilégiés partagés avec des humains hors du commun.

Définitivement conquis par les multiples talents de l'auteur harmonieusement combinés dans ses ouvrages.
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Alessandro Pignocchi part sur les traces de anthropologue Descola qui a séjourné dans les années 1970 parmi le peuple Jivaros et qui a enregistré des Anents, poèmes murmurés à la nature, aux animaux, aux plantes, aux esprits pour la bonne résolution d'un acte.
Pignocchi n'en est pas à sa première expérience des peuples indiens. Jeune adulte, il est venu accompagné d'amis en quête d'expériences touristiques exotiques. Les années ont passé et c'est une quête plus modeste qu'il entreprend, celle d'une récolte d'un savoir passé encore en germe chez certains groupes Indiens mais bien souvent oublié, perdu suite aux conversions religieuses, hygiénistes ou sous couverts de modernité apportés par l'Europe.
Le dessin est très beau. Il alterne des sections en noir et blanc, dans des touches d'encre pour évoquer le voyage de Descola, à la ligne pour les voyages de jeunesse de l'auteur puis progressivement, le lecteur assiste à une montée de couleurs indiquant la progression dans les recherches de Pignocchi.
Un roman graphique donnent un regard sur la nature et son équilibre avec l'humain tant philosophique que pratique.
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Si l'on suit la ligne imaginaire de l'équateur sur laquelle je suis née, loin loin vers l'ouest, on arrive en territoire Jivaro Achuar.

Cette BD parle de ce peuple amérindien, dont le territoire a été scindé entre 2 pays : l'Équateur et le Pérou.
Je ne veux pas trop parler de l'histoire. En somme, un homme blanc se passionne pour ce peuple après sa lecture des récits qu'en a faits Descola. Il arrive à entrer en territoire Achuar, et partage un peu le quotidien des habitants de Montalvo, dans la forêt.
Les anent, très peu ont appris à les dire. Ce savoir séculaire, une mélopee-incantation aux esprits des Hommes, des plantes ou des animaux, se perd depuis 40 ans. Entre temps, comme pour les amérindiens du Nord, les missionnaires sont passés par là.
Étrange et triste mélange, dans cette forêt primaire, que ce peuple en maillot de foot, disant le bénédicité, utilisant des smartphones, préférant les prénoms modernes aux prénoms ancestraux... et maintenant la chasse à la machette, les délices de larves et la visite aux wisum.
"Gonzalo à propos d'un projet de route traverçant leur territoire :
Plus de forêt ? Mais tu as vu la taille qu'elle fait ? C'est impossible de couper tout ça.
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Passionné par les travaux de l'anthropologue Philippe Dessola, Alessandro Pignocchi va à son tour à la rencontre des indiens Jivaros Achuar, qui entretiennent une relation particulière avec les autres éléments de la nature grâce notamment à de petits poèmes chantés à voix basse ou mentalement qui leur permettent de communiquer avec eux : les anent.

L'auteur confronte ainsi ses lectures et ses différentes expériences sur le terrain et nous en fait part dans cette très belle BD. On le suit avec curiosité, intérêt, surprise et sourire dans cette approche.
Une BD à lire en complément de l'excellent Petit traité d'écologie sauvage du même auteur.
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critiques presse (1)
BDGest
26 février 2016
Anent ouvre sur une relation à la nature que nous autres, Occidentaux, n’avons jamais connue ou alors dans des temps immémoriaux. Ce petit rappel n’est pas de trop en ces temps de COP 21 !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cette séparation radicale très anciennement établie par l'Occident entre le monde de la nature et celui des hommes n'a pas grande signification pour d'autres peuples qui confèrent aux plantes et aux animaux les attributs de la vie sociale, les considèrent comme des sujets plutôt que comme des objets, et ne sauraient donc les expulser dans une sphère autonome, livrée aux lois mathématiques et à l'asservissement progressif par la science et la technique.
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Dire des indiens qu'ils sont "proches de la nature" est une manière de contresens, puisqu'en donnant aux êtres qui la peuplent une dignité égale à la leur, ils n'adoptent pas à leur endroit une conduite vraiment différente de celle qui prévaut entre eux.
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Fredonnés à voix basse ou récités mentalement, les anent permettent d'établir une forme de transmission de pensée avec les plantes, les animaux et les esprits. La communication est ainsi rendue possible avec ces êtres considérés comme des alter ego.
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c'est toujours par les manières de table que débute l'apprentissage d'une culture inconnue.
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Plus de forêt ? Mais tu as vu la taille qu'elle fait ? C'est impossible de couper tout ça.
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Videos de Alessandro Pignocchi (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Pignocchi
D'un côté, Philippe Descola, grand anthropologue. de l'autre, Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et bédéiste. Dans "Ethnographies des mondes à venir", ils explorent ensemble ce que l'anthropologie a de subversif, et surtout d'inspirant, pour affronter le monde qui vient.
#environnement #anthropologie #actualite
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