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EAN : 9781092016377
Jigal (18/05/2015)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Hercule du Tylleux a un gros problème… Il est riche, très riche ! Banque, pétrole, immobilier, finance et CAC 40, son terrain de jeu est immense ! Pour ne rien arranger, il a une femme fantasque et encombrante mais troisième fortune de France, deux héritiers un peu compliqués et probablement plusieurs maîtresses… Quand il décide de léguer sa fortune au plus méritant de ses fils, l’ambiance va brutalement s’alourdir. D’autant que Blasphème, son bras droit, aussi dang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Au nom du sexe, du fric et du malsain esprit, Amen !

« La politique [est devenue] un truc vulgaire. Che Guevara est mort et Giscard est vivant. »

Pascal Thiriet sait indéniablement raconter des histoires. Il sait aussi parfaitement les rendre bien glauques, pour notre plus grand bonheur. Alors, certes, ce n'est pas le roman le plus profond que j'ai lu ces derniers temps mais celui-ci allie tout de même critique de la société de classe avec un style léger, plein d'humour et d'inventivité en ce qui concerne les mises en situation des personnages.

Hercule du Tylleux a créé un empire industrialo-bancaire de premier ordre. Il a deux fils, Dante (la brute, le pervers, le sournois, l'indigne héritier de son non moins indigne père) et Aymé (le gentil, le fifils à sa mémère, le pédé de service qui joue plus de la jaquette que du portefeuille). Hercule est entouré de ce qui se fait de mieux en conseil : Blasphème (si si, c‘est bien son prénom !), une jeune fille d'origine libanaise adoptée par la meilleure amie de la femme d'Hercule et devenue le bras droit d'Hercule et Sun Tzi pour la sécurité informatique. Mais, car il y a toujours un « mais », Hercule ne veut pas que son empire soit démantelé à sa mort entre les deux frangins. Il va organiser un duel entre Dante et Aymé sans cacher au premier qu'il ne souhaite qu'une seule chose : qu'à l'issue du duel financier que les deux frères vont se livrer (Hercule file 500 millions à chaque bambin et au bout d'un an, on fait les comptes et on regarder qui a produit le plus de richesse), Aymé soit rayé de la carte familiale et que Dante prenne la relève de son père.

On voit bien ici que les dés sont pipés par Hercule qui veut voir ses fils s'entredéchirer. Les talents ne sont a priori pas bien répartis entre les deux fils… déséquilibre auquel la femme d'Hercule va remédier en mettant 500 millions de plus dans l'escarcelle d'Aymé et en lui adjoignant l'aide de Blasphème.

On voit bien ici que les cartes ne sont pas distribuées de la même manière mais que de toute façon elles ne sont pas toutes identiques. Mais, parce qu'il y a toujours un « mais », c'est sans compter la soif de vengeance de Blasphème, dévouée à un Hercule à la reconnaissance fragile et qui par le mépris affiché à l'encontre de Blasphème va couver en son sein (ou celui de son empire) le serpent qui cherchera à la supprimer.

On voit bien ici que Pascal Thiriet sait concocter des rebondissements, sans trop s'embarrasser de crédibilité (mais au final, dans ce livre, on s'en fiche comme de la couleur de la chemise d'un DRH d'Air France (j'ai bien conscience que cette saillie s'autodétruira d'ici quelques semaines, mais bon, tant pis, l'humour est bio dégradable après tout)).

J'ai donc pris un immense plaisir à voir se déliter la famille d'Hercule, sorte de fin de race financière dont la consanguinité de classe porte l'empreinte de sa propre chute, qui se croit tout permis parce qu'elle a l'argent, qui n'a aucune considération pour les autres ni d'ailleurs aucune conscience de leur existence.


Lien : http://wp.me/p2X8E2-w5
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Il y a quelques jours, je parlais d'un roman noir terrible plein d'une violence sourde qui se passait dans un milieu très populaire, rustique (Ici meurent les loups) ; là, je fais un grand pas, que dis-je, un saut immense et me retrouve dans les hautes sphères financières, politiques, dans un monde encore plus violent, totalement amoral et immoral dans lequel le mépris le dispute à l'indifférence. Hercule et Dante -sûrement caricaturaux, il ne peut en être autrement, bien entendu- sont absolument ignobles de suffisance et d'égocentrisme boursouflé, assoiffés d'argent et de pouvoir, méprisants pour tout ceux qui ne sont pas à leur hauteur, et comme ils se considèrent comme les plus hauts, de fait, ils méprisent quasiment tout le monde. Aymé se pique assez vite au jeu avec son frère mais reste honnête dans ses projets et les femmes pâtissent et profitent des fortunes des leurs maris ou amants. Restent alors Sun Tzi et Blasphème qui parviennent à attirer notre sympathie et notre envie de les voir résister à ce torrent de haine, de violence et de coups bas.

Pascal Thiriet n'épargne personne, ni les hommes d'affaires puissants prêts à tout pour l'être encore un peu plus, ni les politiques corrompus ou en passe de l'être ou pas exempts de quelques aménagements avec leur conscience pour être réélus : "Le point faible d'Hercule, c'est son sens des convenances. (...) Cette politesse pieuse lui a déjà coûté bien des erreurs, mais c'est ce qui ressemble le plus à une morale dans son milieu, il ne l'abandonnera sous aucun prétexte. Sans elle, il ne serait qu'un Markovy de plus, vulgaire et clinquant comme la vitrine d'une boutique de lingerie à la Saint-Valentin" (p.224, précision : Markovy, dans le roman, est le nom d'un ex-président de la République), ni les femmes qui veulent garder leur standing à tout prix, même celui de ne pas aimer leurs maris voire de les haïr, de subir leurs affronts de tous genres, leurs humiliations, ni les courtisans de toutes ces personnes qui veulent parader et s'enorgueillir d'une relation avec tel ou tel VIP.

Sans doute un peu moins déjanté que les deux autres romans de l'auteurs (J'ai fait comme elle a dit, Faut que tu viennes), celui-ci explore un monde nouveau d'une manière originale ; disons qu'on paraît être dans un monde plus réel que dans ses autres livres, ce qui effraie ; on a dépassé le terme de "requins" pour qualifier ces hommes, il faudrait en inventer un encore plus fort. L'écriture de Pascal Thiriet change un peu également, moins orale, mais c'est normal, on ne s'exprime pas de la même manière dans les hautes sphères de la société -quoique...-, elle reste vive, dynamique, très accessible et met en valeur ses personnages et les valeurs -même (et surtout) pourries- qu'ils défendent. Sa patte est reconnaissable, par la plume qu'elle tient mais aussi par la construction du roman avec les deux héros Sun Tzi et Blasphème, exécuteurs des basses oeuvres qui se protègent, elle qui mène la danse et lui, amoureux qui la suit aveuglément (un peu comme Enée et Dido dans le roman précédent). le renouvellement en gardant les principes de base pour un excellent roman.

Jigal et Pascal Thiriet c'est une histoire qui marche bien, trois livres, trois réussites. A lire sans attendre.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le point faible d'Hercule, c'est son sens des convenances. (...) Cette politesse pieuse lui a déjà coûté bien des erreurs, mais c'est ce qui ressemble le plus à une morale dans son milieu, il ne l'abandonnera sous aucun prétexte. Sans elle, il ne serait qu'un Markovy de plus, vulgaire et clinquant comme la vitrine d'une boutique de lingerie à la Saint-Valentin (p.224, précision : Markovy, dans le roman, est le nom d'un ex-président de la République)
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