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EAN : 9782377220885
Jigal (15/02/2020)
3.75/5   16 notes
Résumé :
Pascal ne peut pas ignorer la lettre de Murène. Il l'attendait. Il faut qu'il sache.

La mer, elle est partout. Et parfois, au milieu, il y a des îles. Pascal et Murène sont des insulaires mais pas de la même île. Lui, c’est une île de l’océan, et elle, une de Méditerranée. Ensemble, ils pêchent sur un chalutier. Le Mort, il s’appelle. Dessus, ballotés par les vagues et les tempêtes, ils vont bien ensemble. Mais à terre, avec leur passé à traîner, c’es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Court roman, dans lequel tout est direct, va à l'essentiel. Les pêcheurs sont des taiseux, ils ne s'épanchent ni dans leur travail, ni dans leurs moments de repos, les repas entre Pascal et Murène ne sont pas exaltés, ni dans le livre. Efficacité, rapidité priment dans cette histoire qui pourtant prend le temps d'aborder la question des migrants et des passeurs d'une manière inédite. Pascal Thiriet ne s'embarrasse pas d'à-côtés, de digressions. D'aucuns nomment ça un roman à l'os, qui va droit au plus profond dans lequel les personnages sont avant tout des Hommes qui vivent en interaction avec d'autres, et même si le dialogue, les ronds-de-jambes ne sont pas leur fort, ils ressentent, aiment ou détestent, agissent en fonction de valeurs qui leur sont propres et même lorsqu'elles peuvent heurter les nôtres, il est difficile de les leur reprocher. de l'humain rien que de l'humain dans les romans noirs de Pascal Thiriet qui a un passé pas très joli joli puisqu'il m'a déjà obligé à me coucher tard avec ses romans précédents : J'ai fait comme elle a dit, Faut que tu viennes, Au nom du fric. Son écriture est orale et colle parfaitement à ses personnages : Murène et Pascal ne sont pas des intellectuels, ils sont simples et parlent simplement et directement, pas de salamalecs. le rythme est rapide et encore une fois, il est bien difficile de poser le livre une fois entamé, sauf lorsqu'on l'a fini, et encore, on en aurait bien repris un petit peu...

"Quand je suis arrivé à la maison, il faisait presque sombre, rien ne bougeait, ni sur la terre ni au ciel. Si l'on m'avait demandé la couleur de la lumière, j'aurais répondu qu'elle était grise, grise et silencieuse." (p. 5)
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Le plaisir et l'intérêt que j'ai eus pour cette lecture sont allés crescendo. J'ai d'abord été appâtée par le personnage principal, sa simplicité voire sa fragilité intellectuelle au tout début du roman. de Pascal, j'aurais dit : "ce pêcheur, c'est un bon gars" ; sous-entendu : gentil mais pas futé. Les premiers chapitres installaient l'histoire mais je n'y trouvais que peu d'intérêt hormis l'attachement à la personnalité de ce héros. Premier virage : le personnage évolue. Non seulement il prend en main son activité professionnelle mais il apparaît posé, plus réfléchi que ce qui transparaissait de lui. Regain d'intérêt. Deuxième virage : sa rencontre avec Murène. Sa vie personnelle et familiale prennent une autre direction mais la simplicité de notre marin-pêcheur restant dans un coin de ma tête, je me suis demandé comment son alliance avec cette femme allait se finir et jusqu'où elle allait le conduire. Les failles et l'histoire familiale de cette femme n'allaient-elles pas causer trop de dégâts ? Puis le troisième virage m'a embarquée au sommet de l'histoire avec beaucoup d'émotion à la toute fin.
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Quand il était petit, on le surnommait Gogol, aujourd'hui c'est Pascal. Une seule voix pour ce roman noir original qui nous donne à voir le parcours d'un homme pas comme les autres. Un pêcheur, un insulaire qui ne vit que pour et par la mer. Pas un grand bavard certes, mais chaque mots prononcés vaut de l'or. C'est encore en mer qu'il est le plus heureux, alors que la vie à terre c'est autre chose. Un jour il reçoit une lettre de Murène, une qui a compté dans sa vie alors sans plus s'appesantir, il quitte tout et part la rejoindre avec son fusil et ses six dernières cartouches. Pendant le voyage, il nous raconte, il se raconte et on ne peut qu'être séduit par la simplicité de l'homme mais aussi par ses valeurs comme celles de l'amitié et de la fidélité. Il raconte son enfance, sa soeur et surtout Lorraine, l'amie de sa frangine, les années douces comme il dit. Plus tard pour garder son entreprise à flot, il a du faire des choix pas toujours en accord avec sa conscience mais il faut faire ce qu'il faut dans la vie quand il s'agit de survie. L'auteur sait faire vivre son personnage, il lui donne les mots et les expressions. Il en fait quelqu'un de solide et de franc. Il est question tout au long, de la famille de celle dont on vient et de celle qu'on se construit. J'ai trouvé ce récit prenant, il est court et peut se lire d'une traite tant on reste embarqué aux côtés de ce marin hors norme. La rencontre avec Murène, son pendant féminin qui est aussi à l'aise que lui sur un chalutier et connait bien le métier est comme une révélation. Pourtant la vie tout comme les vagues peut séparer ou rapprocher selon les vents. Sans plus attendre glissez-vous dans ce récit, vous ne le regretterez pas. Bonne lecture.
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Sois gentil, tue-le de Pascal Thiriet

Chronique de Bruno Delaroque

Ah celui-là il est particulier !

Déjà par sa superbe couverture, mais aussi par un format ultra-court de 152 pages, je me suis dit que pour bâtir une intrigue prenante sur aussi peu de pages... le contraste est d'autant plus saisissant que je sortais d'un gros pavé de plus de 600 pages, mais il ne faut jamais juger sur les apparences et surtout avant d'avoir lu.

Ce roman noir est puissant, sans fioriture, même si je déplore quand même une construction un peu bizarre qui en déroutera plus d'un. Je n'ai jamais lu Pascal Thiriet, mais je crois bien que ce mec est à la fois un peu « dingue » et très doué.

Son style est singulier avec des phrases courtes et taillées à la serpe. Avec ses expressions, sa liberté de parole, et des mots que je qualifierais de « Pète sec », il est comme un artiste peintre qui d'un seul trait de pinceau croque parfaitement son modèle ou ce qu'il veut nous montrer.

Dans cette histoire où la mer et les mères sont partout présentes, l'auteur réussit le tour de force de nous présenter ses personnages en très peu de pages. Les femmes et les hommes de ce scénario sont rugueux, taiseux et appliquent leurs propres règles de vie apprises au cours de leur existence chaotique et chahutée.

Les femmes sont au coeur de cette fiction et conditionnent pour beaucoup la vie de ces êtres secoués aussi bien par les tempêtes et l'océan, que par une vie rude.

Ah que oui, il est bon dans son genre le Pascal Thiriet. Sans en avoir l'air, il pose plein de questions, décrit la vie de tous les jours de façon chirurgicale et nous livre même une version dérangeante de l'exode et l'exploitation des migrants par les passeurs ou encore de la Pêche vue par l'Europe. Et tout cela tient en 152 pages !

Pascal, Murène, Loraine, Neskib, Jean, Pierrot ; avec ceux-là et les autres, on très loin de la vie est un long fleuve tranquille. Pas le temps de lambiner en route cependant, vous arriverez très vite au bout de l'histoire avec le sentiment d'avoir pris un uppercut de mots dans la tronche, et vous sentirez presque encore le diesel gras et huileux et poisseux de ces bateaux à la merci des éléments. Quand vous saurez que le bateau de Pascal s'appelle tout simplement « le Mort à crédit », vous aurez une bonne idée de ce qui vous attend.

Je vous l'avais dit, l'auteur est un peu dingue, faites attention à la noyade !



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Pascal, c'est un homme de peu de mots. Un taiseux, sans doute plus à l'aise sur l'océan que sur la terre ferme. Il s'exprime avec un phrasé simple, des phrases courtes, des mots qui tombent sans fioritures mais qui suffisent largement à saisir qui il est et à le rendre attachant dès les premières lignes. On sait de lui seulement ce qu'on a besoin de savoir, il ne développe pas, il fait dans le genre elliptique, à nous de comprendre sous les lignes ce qu'il ressent. Il a perdu son père, qui était pêcheur, c'est le risque quand on est marin. Alors il aurait pu rester à terre mais il n'a pas pu, sans doute qu'il lui manquait quelque chose, comme un goût de liberté, mais il ne le dit pas. Son bateau, il l'a baptisé « le mort » à cause d'un livre …. pourtant il ne lit pas…. Il a eu une copine, Lorraine, puis une fille matelot, Murène, qui connaissait le métier aussi bien que lui…. Ils bossaient bien tous les deux, cohabitaient et plus si affinité puis elle l'a laissé. Il a continué, obligé parfois de faire des choses dont il se serait passé mais le crédit est là et il faut bien rembourser ….

C'est comme si la vie lui imposait des choix, il ne se pose pas de question. Il avance le pas sûr car lorsqu'on est souvent sur un navire, on se doit de tenir debout malgré la houle, la vraie qui souffle fort, décoiffe, secoue l'embarcation et celle, telle une tempête intérieure qui envahit votre corps et votre coeur …. Dans ces cas-là, on y va et on essaie de faire taire le tumulte là-dedans pour faire face. C'est pour ça que lorsque Murène lui demande de venir, il prend la voiture et va la rejoindre. Tout simplement parce qu'elle a besoin de lui. D'aucuns diront que, comme il est un peu primaire, il bondit sans réfléchir, quitte à se faire manipuler… Ceux-ci se tromperont. Pascal n'a peut-être pas fait de grandes études, il n'a sans doute pas une culture générale très étendue et une conversation fluide et aisée mais il a tout compris de la vie. Il est fidèle en amour et en amitié et quand on a besoin de lui, il est répond présent.

Ce livre m'a bouleversée, l'écriture particulière, atypique m'a conquise, elle m'a touchée au plus profond. J'avais l'impression que Pascal, le marin, me parlait, j'entendais ses silences, j'écoutais attentivement chacun de ses mots, je sentais parfois son haleine un peu alcoolisée, je crois même que j'ai touché ses mains rugueuses pour le rassurer, lui dire qu'il ne fallait pas s'occuper de ceux qui se moquaient, le dénigraient …. Je pense qu'il faudrait faire une version audio de ce roman, avec un bruit de vagues, de vent en toile de fond….et une belle voix rauque….

NB : la couverture est superbe, le phare droit comme un i face aux éléments, vent, ciel d'orage….en noir et blanc comme en écho à la phrase : « Si l'on m'avait demandé la couleur de la lumière, j'aurais répondu qu'elle était grise, grise et silencieuse. »
Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je pensais déjeuner vers le port mais la plupart des restaus étaient fermés, avec les vitres passées au blanc et les menus tout décolorés.

Ça m’a filé le cafard. J’avais toujours vu des estivants par chez moi, mais quand j’étais môme c’était pas pareil.
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Vidéo de Pascal Thiriet
Toujours en plein confinement, Pascal Thiriet nous propose aujourd'hui un 2ème extrait de son futur roman. Profitez-en !
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