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EAN : 9782845900295
127 pages
Arfuyen (04/09/2003)
4.45/5   22 notes
Résumé :
Homme de la vie intérieure, s'il en est un, il a, par scrupule assurément, tardé à publier, parce que, responsable des subtiles et graves réalités psychiques qu'il allait montrer, il voulait avoir dépassé le stade de la surprise et pouvoir écrire comme quelqu'un en qui d'emblée on a foi.
L'ayant rencontré plusieurs fois je sais qu'il n'écrira jamais rien de gratuit. Ce qu'il fera connaître est important. À cela seul s'emploiera sa pénétration singulière. On n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bouquin dont on ne peut rien dire de vrai. Pour ceux qui s'enivrent de Cioran ou de Michaux. Par exemple. Ou ceux qui préfèrent vivre seul avec l'être humain complémentaire de leurs fantasmes. Pour ceux qui, la nuit, ne rêvent plus de se faire embrocher dans un coin pour la grande baise, mais préfèrent s'imaginer pendant des heures avec l'être humain qui comprend et qui sourit à tout, sans être d'accord. « Aimer, c'est se laisser traverser ». On trouve ici les phrases les plus terribles qu'on puisse adresser à ses congénères et on les prononce à voix haute, comme s'ils étaient en face. Délectation : arriver un jour à leur dire vraiment, pour voir ce qui passe sur une tête lorsque le message parvient à son fond. Ni esprit revanchard, ni esprit rageur, mais au contraire le ton tragique de celui qui n'attend rien, et l'esprit léger de celui qui peut tout dire à présent.


Note de lecture qui ne pouvait pas ne pas être pathétique.
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C'est sans doute à partir de 1961 que Vincent La Soudière a décidé de toujours emporter avec lui un cahier sur lequel il notait au fil de l'eau des textes de diverses natures, lettres ou fragments, impressions de lecture ou textes en prose. C'est en puisant dans ce riche matériau, qui est bien loin d'avoir livré toutes ses richesses comme elle me l'a confié, que Sylvia Massias, qui est décidément la meilleure ambassadrice de la cause, sans doute perdue aux yeux du monde, de Vincent, a composé ce beau volume aux éditions Arfuyen.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
     
« Ma bien-aimée est noire » comme la nuit, mais sa beauté resplendit comme douze étoiles. Mille clartés qui ont dissipé la ténèbre intenable.
     
Qui a crié ? J’ai entendu un cri aussi sonore que mille bracelets s’entrechoquant. La beauté de ce cri surpasse toute musique ; la beauté de ce cri résonne comme mille « oui » qui traversent les astres, transpercent les grandes ténèbres, trouvent la nuit universelle et, à force d’être proférés, l’inclinent contre leur épaule et de toute angoisse guérit l’univers même.
     
J’ai entendu un cri long de plusieurs nuits sans jours, long comme une viole de douceur inconcevable.
     
Qui a crié à travers les domaines interdits ? Qui a crié, nu à la face des astres? Qui a crié, qui m’a trouvé ? Tapi, tout petit, dans l’antre du léopard ? Qui s’est élevé au-dessus de la voûte océane ? Qui m’a pris dans son cri et m’a amené en un lieu aux faces ineffables, planté hors du jour et de la nuit ?
     
Que ce cri soit béni et me tienne soumis dans ses échos d’or fin ! Que ce cri fasse de moi son prisonnier et veuille me garder en sûreté au-delà de la dernière nébuleuse, tout proche et tout loin ; aussi lisse, aussi doux que la peau de ma bien-aimée.
     
Alors que ce cri n’ait pas de fin, ô bouche inexprimable ; continue de me porter sur tes ailes. Ô cri ! Approche de moi ce qui n’a pas encore de nom ! Sous cette livrée sonore, je veux indéfiniment Te vénérer.
     
pp. 33-34.
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Le museau dressé vers le ciel étoilé, j'appelle, j'attends.
Nous sommes des milliards à ne pas comprendre, dressés vers le ciel comme le chien vers la main de son maître. Et l'approche de l'aube fera taire nos muets appels.

Par- dessus les provinces de ce monde se parle un Esperanto de désespoir. Nous avons tout perdu et, le jour, cherchons des épluchures dans les mares et la fange.

Nuits illuminées des grandes villes, consommatrices aveugles de kilowatts, fêtes sauvages et sans mémoire, à quoi, à qui destinez-vous vos magies convulsées ?

Hérésies incarnées de la Haute Finance, vous distribuez en miettes votre gâteau géant pour affamer les peuples en mal d'être. Cependant qu'un Prince noir, nu avec une ceinture de crocodile, parcourt à hautes foulées votre monde et le mien, et en prend les mesures.
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C'est Djellâl-Eddȋn-Rȏumȋ qui chantait :
"Je demandais : ȏ mon idole, où est ton temple ?"

Elle me répondit :
"Dans les débris de ton coeur ruiné.
Je suis le soleil : mes rayons pénètrent dans tes décombres,
ȏ passionné, que ton palais s'écroule !"

Et encore :
"En ta présence, je ne dors pas à cause de tes charmes.
Sans ta présence, je ne dors pas à cause de mes larmes.
Ȏ Dieu ! en ces nuits je veille..."

Aussi longtemps que de telles paroles sortiront d'une bouche d'homme, le monde se retiendra de capituler.
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Si, au lieu d’entrer au Carmel, Thérèse d’Avila avait vécu dans le monde, nul doute qu’elle n’eût conquis, et avec quelle fougue, plusieurs « partis » intéressants. C’est le contraire qui est arrivé et aussi bien le Carmel est le parti qu’elle a embrassé. Je vois d’ici nos psychologues accourir pour parler d’une régression du « moi », ou d’un déplacement, d’une « sublimation » du moi difficilement obtenue. C’est discréditer d’avance le concours de la volonté et la visée de la sainteté.
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Jusqu’où pouvons-nous dire que nous avons tout raté, tout dévoyé, tout dévoré ? Il doit bien exister quelque part, ici ou là, des rescapés de la catastrophe d’exister et qui repartent avec courage sur des chemins défoncés.
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Video de Vincent La Soudière (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent La Soudière
Dans le cadre d'un entretien pour "Les nuits rêvées de France Culture", Martin de La Soudière, le frère du poète, confie à Marc Floriot quelques mots rapides à l'égard de Vincent. C'est une des seules mentions du poète à la radio française. Son œuvre, majoritairement posthume, commence à peine d'être découverte. Elle n'aurait sûrement point apparue sans l'impulsion de Sylvia Massias, universitaire, et Juan Asensio, critique littéraire.
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