"Burning Hell" :
L'île de tous les extrêmes, située quelque part au Nord de la Mer de Chine, est le dépotoir où la Corée et le Japon laissent pourrir leurs pires criminels (pratique historiquement avérée, bien qu'elle n'ait jamais été conjointe ^^). Jû le samouraï cannibale livré à lui-même compte bien se faire une place dans cet enfer avant de s'apercevoir que Han le serial killer coréen obnubilé par la sculpture du vivant a déjà fait place nette…
Après s'être affrontés durant trois années, un équipage de pirates européens débarque dans leur petit monde pour réaliser un sacrifice humain exceptionnel pour donner à leur chef qui a déjà passé un pacte avec le diable le statut de Dieu-Démon… Cela irrite très fortement nos deux terreurs qui se dressent immédiatement contre lui, et la demoiselle en détresse se pâme devant ses sauveurs sans savoir que l'un désire la dévorer et que l'autre désire l'écorcher vive…
On est dans de détournement grimdark du super anime "Samourai Champloo", avant de dériver vers un mélange "Berserk" / "Pirates des Caraïbes"… Je me suis bien éclaté avec ce gros délire horrifique !
"Kingdom of the Gods" :
Dans un Royaume de Koryo dévasté, un enfant abandonné se présentant comme le prince Imun demande à un vagabond étranger de devenir son garde du corps… S'il parvient à l'amener à la ville de Jurhon, il lui promet la récompense de 50 pièces d'or ! (Jeha lui extorquant 10 pièces de plus s'il le porte sur son dos jusqu'à destination)
Par curiosité le guerrier se prête au jeu, mais il doit vite affronter les putschistes nyctalopes des guerriers de l'ombre avant que les uns et les autres ne tombent en pleine apocalypse zombie et que notre dynamique duo ne soit sauvé par l'intrépide guérisseuse Sujon ! Bref les personnages de "Ninja Scroll" de Yoshiaki Kawajiri se retrouvent dans "La Nuit des morts-vivants" de George Romero… C'était très très cool !
Pour ne rien gâcher il y au joli parallèle entre l'inexpérimenté et optimiste prince qui ne jure que par le devoir d'un seigneur de ne jamais abandonner ses serviteurs et l'expérimenté et cynique seigneur de la guerre qui a abandonné le siens pour sauver sa peau est très émouvant : chacun puise en l'autre le force d'oublier ses erreurs et d'aller de l'avant… Néanmoins la chute est terrible !
Le patient zéro de l'épidémie zombie était finalement le roi du pays qui désespéré devant les ravages de la famine a fini par transformer ses sujets en morts-vivants pour qu'ils n'aient plus à souffrir de la faim… OMG c'est horrible !
Quelque part je le savais déjà, mais ici je comprends plus que jamais que les apocalypses zombies sont les allégories du Grand Soir socialo-communiste : le peuple dévore le système honni avant de se dévorer lui-même…
Si on n'est pas allergique à la violence, un chouette recueil très seventies dans l'esprit mais servi par les graphismes excellents de Yang Kyung-Il. Après c'est tout à l'honneur des auteurs d'avoir mis en avant des duos nippo-coréens quand on connaît les contentieux entre les deux peuples (et un jour je saurais pourquoi le scénariste Youn In-Wan met des médecins héros ou salauds dans la plupart de ses histoires : à ma connaissance, le seul à avoir déjà fait cela c'est Mathieu Gabella dans sa série BD "La Licorne"…)
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Nous avons droit à un recueil de deux histoires dans ce one-shot. La première est assez poussive et parfois très gore entre la réunion de deux grands criminels sur une île au large du Japon et de la Corée. L'un est un mangeur d'hommes de renom. L'autre ne vaut pas mieux. Et comme dit, le récit sera particulièrement bourrin. Il faut aimer cela.
Le deuxième récit nous entraîne dans un royaume ravagé par de longues années de guerre et de famine. C'est assez sombre comme ambiance. Cela va vite baigné dans de l'horreur façon walking dead croqueur de viande. Encore une fois du gore. Et puis, cela va se terminer en queue de poisson comme si le récit avait été inachevé.
Un bon point pour le dessin qui semble être de qualité. Il y a un véritable dynamisme du mouvement. Dommage que le reste ne suit pas.
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Il existait autrefois au beau milieu du détroit séparant l’archipel japonais de la péninsule coréenne une île isolée battue par le vents. C’est sur ces terres désolées qu’étaient envoyés les criminels coréens ayant porté atteinte à la morale confucianiste ainsi que les assassins japonais ayant été jugés particulièrement dangereux par le Shogunat Tokugawa. N’ayant été utilisée que pour protéger la société de ses éléments les plus nocifs, cette île n’aura laissé aucune trace dans l’Histoire des deux pays… Si ce n’est la réputation d’avoir été l’île de tous les extrêmes.
- Tu aurais pu t’enfuir sans moi… Pourquoi être revenu me chercher ?
- Parce que tu es mon serviteur et qu’un roi digne de ce nom n’abandonne jamais ses serviteurs.
Telle est la triste réalité de notre pays… Pour survivre, il ne nous reste plus que le cannibalisme ou le brigandage. Quel que soit le chemin choisi, nous perdons une partie de notre humanité.
Quiconque s’adonne à la violence, périt par la violence.
Ce soir, je vais faire de toi mon plus grand chef d’œuvre. Le résultat d'un savoir-faire acquis grâce au meurtre et à la dissection de 1007 personnes.