Les titres sur les couleurs ne manquent plus pour le jeune âge et les idées originales pour les exploiter en direction des petits également.
Cet album en est la preuve.
"
C'est ma mare" ne laisse aucun doute sur le thème du partage développé ici.
Une idée exposée de façon amusante, les personnages principaux ne sont pas de vrais canards mais des canards jouets de jeu de pêche à la ligne de kermesse.
Quel drôle d'idée qu'à l'auteure
Claire Garralon?
La répétition, qui joue sur le texte comme un conte randonnée, offre son rythme à l'histoire.
Les différentes couleurs des canards et les prises de vue variées, sortant parfois de la page, rompent avec une fausse monotonie redondante.
Bien vu aussi.
Pour l'histoire.
Ces jouets ne vont pas se disputer avec force et cris comme pourrait le suggérer d'avance le ton impérieux du titre, les canards vont se partager la mare et de surcroît équitablement.
Jusque là tout va bien dans l'idée.
Le dessin révèle toutefois l'incongruité de la situation, un tracé imaginaire apparaît sur la mare, se multiplie avec les nouvelles arrivées et chacun reste dans ses quartiers d'eau exigus offrant ainsi aux jeunes lecteurs un moment de fous-rire continu puisque les volontaires pour la baignade augmentent leur nombre jusqu'à ne plus offrir d'espace pour bouger.
Devant cet état de fait inquiétant, les canards, oui, n'osent plus bouger devant leur petit bout d'espace rétrécissant progressivement.
La situation n'est qu'une illustration du manque de bon sens de nos joyeux drilles qui en oublient de se divertir de peur qu'un ou une ne dépasse les frontières.
Arrive alors un canard qui les rappelle à l'essentiel de partager la mare, son vrai sens.
Comment faire pour que tous profitent d'un bien qui ne peut les accueillir ensemble en même temps?
Ces canards gentiment et passivement nigauds planteront la petite graine dans les petits coins d'esprit car l'histoire est simple mais bien pensée et sa leçon aussi.
Les lecteurs ne manqueront pas de bon sens, eux la solution sautera aux yeux et le final ne devrait pas les surprendre, l'évidence termine l'histoire sur une note joyeuse, ironiquement beaucoup plus dynamique dans la solution apaisée trouvée.
Un album sympathique la vie en collectivité.