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EAN : 9782268012964
172 pages
Les Editions du Rocher (03/03/1992)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Jacques Chardonne (1884-1968) est un romancier et un moraliste. Il publie en 1921 son premier roman, L' Épithalame qui lui vaut une célébrité immédiate et le révèle comme le romancier du couple. Viennent ensuite Les Varais (1929), Eva (1930), Claire (1931) et les Destinées sentimentales (1934). Son oeuvre, toute en finesse et en délicatesse, est souvent empreinte de mélancolie.
Il est considéré comme l'un des pères spirituels de ceux qu'on a appelés « Les Hus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sacré Chardonne, tout de même. Voici peut-être son meilleur livre. L'écriture en est magnifique, l'une des plus belles de son oeuvre, et peut-être de la langue française. Et qu'y raconte-t-il ? Sa vision – très personnelle – de la fin de la seconde guerre mondiale. Ses petits voyages en Allemagne lui furent alors reprochés. Tout comme quelques articles, et une poignée de main avec un certain moustachu. Il fut arrêté et passa quelques temps à la prison de Cognac. Mais son fils, qui était résistant et aussi un bon fils, fut une caution suffisante pour l'en faire sortir assez vite, tout comme son père l'avait fait sortir du camp d'Oranienburg quelques années auparavant.

Il s'agit donc d'un livre un peu particulier, un peu plus factuel que d'habitude. le monde a fait irruption dans l'univers de l'auteur, et même lui a compris qu'il ne pouvait y échapper. Non que cela l'intéresse vraiment, d'ailleurs. En toute chose, Chardonne reste l'infatigable et minutieux observateur de l'imprévisibilité humaine qu'il a toujours été. Des portraits de personnages variés traversent ses pages fugitivement. Sa propre fille. Une femme au destin étrange, ayant in fine et pour d'obscurs motifs dénoncé son propre fils aux nazis. Un aviateur vagabond. Une jeune fille du Morvan…

Des anecdotes sur sa vie pendant la guerre, après. Entre les deux, quelques élégantes ellipses, et une brève évocation de son séjour en prison. le chaos poste-libération l'a marqué – peut-être plus que la guerre même. Bien sûr, il passe assez vite sur cette période, se présentant lui et les autres détenus comme pour certains ne sachant pas du tout ce qui leur vaut d'être là, pour d'autres ayant donné un peu trop de gages d'un côté et pas tout à fait assez de l'autre, les gros poissons ayant trouvé protecteurs ; tous soumis à l'arbitraire d'une justice en mal d'épuration. Une vision bien commode pour lui – même si probablement partiellement vrai, tant il est prouvé qu'à la libération la colère se libéra parfois un peu au hasard, sur la fois de simples soupçons ou de dénonciations calomnieuses.

Chardonne était-il aussi détaché du monde qu'il le prétend ? Difficile à dire. Un curieux petit compte qui figure dans ce livre éclaire sans doute plus que toutes les biographies sur sa vision du monde…
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Sorte de journal de bord tout en poésie, apesanteur, légèreté, exprimant l'inénarrable désinvolture de l'auteur. Parler de tout, de rien, ne point traiter les choses de face pour ne jamais donner impression de donner prise à quoi que ce soit (comme s'il y aurait pu y avoir – comble de lourdeur – quelque chose de sérieux à résoudre, à régler, et en plus dans l'urgence). Chez Chardonne, tout est fluide, en mouvement, en suspens, à l'instar de la vie qui coule et voluptueusement nous échappe. Rien de plus grave, de plus émouvant, de plus touchant qu'un homme refusant de prendre au sérieux ce qui, de toute manière, le dessaisissant de toute responsabilité, lui enlève toute responsabilité fondamentale. Chardonne est un être spirituel en ce sens qu'il est un grand observateur : il regarde, il ne joue pas. Il voit. Il pourrait être considéré comme un sage en Extrême-Orient.
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On ne perd jamais son temps à lire du Chardonne.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Trois de mes amis se sont tués, ces dernières années : Robert Massicot en 1940, Stefan Zweig en 1942, Drieu La Rochelle en 1944. Ils ont cru que le monde qu'ils voyaient poindre ne serait pas supportable. A mon tour, j'ai balancé, puis j'ai opté pour une voie souterraine.
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J'ignore ce que l'on nomme méditation et je n'ai jamais bien compris le travail de l'écrivain. Il doit surtout se méfier de ses idées ; la pensée n'est jamais assez mûre. Ses inspirations sont pleines de traîtrises. D'ailleurs, en France, un auteur se fait grand tort en écrivant ; il sera blâmé pou ses défauts et pour ses qualités.
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Je suis facilement d'accord avec les étrangers. C'est entre Français que la conversation est difficile ; ils ne parlent pas la même langue, et chacun ne sait que son patois.
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Avant de mourir, j’atteindrai à une région de moi que je pressens et ne peux définir et que la solitude me révélera.
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La lumière ne se laisse pas reproduire. S’il y a quelque espérance sur terre, elle est de cette nature.
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Vidéo de Jacques Chardonne
Jacques Chardonne - Les Varais (Roman de l'enracinement).
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