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Ernest Lafond (Traducteur)
604 pages
Hetzel J. et Cie (01/01/1863)
4/5   1 notes
Résumé :
Comprend : Volpone ou le Renard ; L'Alchimiste ; Epicène ou la femme silencieuse.

Permalien vers le livre dans Gallica :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5452509d
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
MOSCA : [...] Oh ! les parasites, race précieuse venue directement d’en haut, et non pas née de la terre parmi les niais et les imbéciles ! Je m’étonne qu’on n’ait pas fait de cette profession une science, tant elle est honorable et recherchée. Les sages de ce monde sont tous, ou peu s’en faut, des parasites ou des sous-parasites. Je ne parle pas de ceux qui n’ont que l’art vulgaire de gagner leur pain, qui n’ont ni maison, ni famille, ni souci de l’avenir, qui pétrissent des contes et en font des amorces pour les oreilles des hommes ; ni de ceux qui ont des inventions de cuisiniers et trouvent d’attrayantes recettes pour flatter l’estomac et le ventre ; ni de ceux qui, grâce à leur humilité de chien couchant, savent ramper, gambader et cajoler servilement, qui se font un revenu de leurs genoux et de leurs grimaces, qui sont l’écho de Milord et lèchent ses habits pour en ôter les mites : je parle de cette canaille fine et élégante qui sait s’élever et descendre presque en même temps comme une flèche, traverser l’air aussi lestement qu’une étoile, faire des crochets comme une hirondelle ; être ici et là, là et ici tout à la fois, prête à toute occasion et pour toutes les fantaisies, et qui change de masque aussi rapidement que la pensée. Voilà la créature qui est née avec le génie de l’art lui-même ; qui ne travaille pas à l’apprendre, mais le pratique par l’instinct de sa propre et excellente nature ; ceux-là, ces mignons, sont les vrais parasites, les autres ne sont que leurs bouffons. [...]
(Volpone, Acte 3, scène 1.)
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VOLPONE : C’est vrai, c’est vrai. Quel rare châtiment l’avarice trouve en elle-même !

MOSCA : Nous y aidons un peu, monsieur.

VOLPONE : Ils ont tous les soucis, les maladies sans nombre, les perpétuelles terreurs qui accompagnent la vieillesse. Ils appellent mille fois la mort, car c’est le souhait ordinaire de ces hommes. Leurs membres sont mous, leurs sens sont obtus ; leur vue, leur ouïe, leur tact sont morts avant eux ; leurs dents même, ces instruments de la vie, sont tombées, et ils croient vivre encore. En voilà un qui retourne chez lui et qui désire végéter encore longtemps. Il ne sent ni sa goutte ni sa paralysie ; il se feint plus jeune de quelques vingtaines d’années. L’âge a beau raisonner, il lui donne un démenti formel. Il espère, comme Éson, retrouver la jeunesse à force d’incantations, et il se vautre dans ces pensées, comme si le destin devait être aussi facilement dupé qu’il se dupe lui-même, et autant en emporte le vent. (On frappe au dedans.) Qu’est-ce que c’est, maintenant ? Un troisième ?
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TRUEWIT.
On dit que vous voulez vous marier ; vous marier ! Remarquez-vous mes paroles, monsieur ?

MOROSE.
Eh bien ! quoi, rude compagnon ?

TRUEWIT.
Eh bien ! vos amis s'étonnent de cette folie, monsieur, la Tamise où vous pourriez vous noyer si gentiment étant si près d'ici, ainsi que le pont de Londres, dont le parapet est facile à enjamber, et d'où l'on ferait un si joli saut dans le fleuve ; la ville renfermant en outre des clochers si délicatement sculptés, comme Bow, ou Saint-Paul, dont la flèche est plus haute ; si vous préfériez ne pas vous éloigner de chez vous, et avoir moins de chemin à faire, n'avez-vous pas une excellente fenêtre de grenier donnant sur la rue, et une poulie à laquelle on pourrait ajuster cette corde (Il lui montre la corde.) que vos amis vous envoient, en souhaitant que vous préfériez le nœud coulant que voici au nœud du mariage ? Vous pourriez encore prendre un peu de sublimé et vous en aller de ce monde comme un rat, bu comme un oiseau avec une paille à la queue ; user enfin de quelque moyen que ce soit pour ne pas céder à l'infernal démon du mariage. Hélas ! monsieur, pouvez-vous espérer de rencontrer jamais une femme chaste dans les temps où nous sommes, à une époque où l'on voit tant de masques, tant de comédies, tant de sermons puritains, tant de fous enragés, et tant d'autres apparitions étranges, chaque jour, en public ou en particulier ? Si vous aviez vécu, monsieur, au temps d'Ethelred ou d'Edouard le Confesseur, vous auriez peut-être rencontré une femme dans quelque froid village du nord ; quelque sotte grosse fille glacée qui se serait contentée d'un seul homme ; maintenant, c'est comme si vous leur demandiez de se contenter d'une seule jambe ou d'un seul œil. Je veux vous raconter, monsieur, les monstrueux hasards que vous courrez avec une femme.
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CLÉRIMONT. : Qu’est-ce qu’un homme doit faire ?

TRUEWIT : Rien, ou bien ce qui, une fois fait, ne vaut pas davantage : s’informer des prochaines courses de chevaux, ou des parties de chasse en projet ; engager des paris ; vanter Puppy ou Pepper-corn, White-foot, Francklin ; affirmer par serment que l’on doit parier pour Whitemane ; parler haut pour que les lords vous entendent ; visiter les ladies le soir, et être capable de leur faire le portrait de chaque joueur de boule et de chaque parieur du boulingrin. Telles sont les graves occupations des hommes à la mode, et la mienne aussi par compagnie.

CLÉRIMONT : Alors, si j’ai ton autorité, je ne m’en corrigerai pas ; et nous laisserons là tes observations morales ; elles sont bonnes pour le temps où nous aurons des têtes grises et des jarrets usés, des yeux larmoyants et des membres rétrécis par l’âge. Nous réfléchirons alors ; alors nous prierons et jeûnerons.

TRUEWIT : C’est cela ! Réservons à la sagesse le temps que l’abaissement de nos facultés ne nous permettra plus d’employer au mal.

[ÉPICÈNE, acte 1, scène 1]
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NANO ET CASTRONE chantent.

Les fous sont la seule nation, digne du respect et de l’envie des hommes ; libres de soucis, ils ignorent le chagrin, et s’égayent en égayant les autres ; tout ce qu’ils font et disent est un lingot d’or pur ; le fou est le mignon bien-aimé de nos grands hommes, l’amusement et la joie de nos grandes dames ; sa langue est son trésor, sa figure seule éveille le rire, et il dit la vérité sans crainte d’être tué ; il est la grâce de chaque festin, et quelquefois le principal convive ; il a son tabouret, il a son assiette à table, le fou qui a l’esprit pour serviteur ; oh ! qui ne voudrait être lui ! lui ! lui !
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Vidéo de Ben Jonson
le costume de « Lady Juliet », réalisé par Jean Hugo pour « La Femme silencieuse » de Ben Jonson (1925), est conservé à la BnF dans le département des Arts du spectacle avec sa maquette. le costume vient d'être restauré et numérisé en 3D - découvrez tous ses détails dans cette vidéo.
Le costume est actuellement exposé en galerie Mazarin, dans le parcours du musée de la BnF : https://www.bnf.fr/fr/le-musee-de-la-bnf
Et pour en savoir plus sur les métiers de la restauration et de la conservation à la BnF : https://www.bnf.fr/fr/les-metiers-de-la-restauration-et-de-la-conservation-la-bnf
© Réalisation/Post-production : Jérémy Halkin / BnF
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