Elden Ring, tome 2

Enfin arrivé au Chateau de Voilorage, Sans-Nom va devoir compter sur toutes ses compétences (et surtout sur celles des autres) pour vaincre Godrick le Greffé et ainsi remporter sa première rune majeur. Non pas qu'il sache ce qu'est une rune majeur d'ailleurs, mais s'il n'avance pas, Melimeli risque bien de lui coller son pied dans l'arrière-train...

Après avoir joué à Elden Ring (ce qui est indispensable pour comprendre ce manga d'ailleurs), j'ai adoré découvrir ce manga parodique, et le tome 2 est aussi énorme que le tome 1 ! Les dessins sont toujours aussi beaux, tant sur les personnages que sur les décors grandioses de l'Entre-Terre. Avec un univers sombre comme celui d'Elden Ring, j'avais peur que l'adaptation en manga soit trop ''mignonne'', mais Nikiichi Tobita a vraiment un très beau style qui colle à merveille avec l'ambiance si particulière du jeu.

Côté histoire, Sans-Nom avance difficilement, et ce tome se concentre surtout sur le château de Voilorage et le Bastion de la Table Ronde, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un plaisir de retrouver les PNJs toujours aussi bien détournés. Ici, la parodie n'est pas ''gratuite'', elle repose réellement sur les particularités de ces personnages, comme par exemple pour Fia la Compagne Mortuaire, qui a la place d'étreindre les sans-éclat est devenue leur kinésithérapeute (un peu brutale la kiné d'ailleurs, mais quand on connait les effets de la Bénédiction du Baldaquin (que tous les joueurs sont loin d'avoir vu d'ailleurs), je trouve ça vraiment fun). le concours de top-greffe de Godrick est également un grand moment de n'importe quoi, et j'ai adoré cette Népheli Loux qui s'éclate à sculpter des poulpes-lapins ! Cerise sur le gâteau, le coup de colère de Godrick nous permet aussi de découvrir une superbe mise en scène de son marteau et de son dragon, les deux armes qu'on peut récupérer de lui... et qui bien sûr dérive aussitôt sur un nouveau n'importe quoi !

J'avoue que j'ai vraiment un coup de coeur pour ce manga : il ne s'embête pas à vouloir s'adresser à tout le monde, c'est clairement un manga réalisé par un fan pour des fans, ce qui permet de retrouver quantité de personnages, de lieux et d'anecdotes (comme l'accueil de Gideon Ofnir l'Omniscient), qui ne sont pas dénaturés par des explications sans fin (qui ne serait de toutes façons pas possible vu que les jeux FromSoftware se veulent assez cryptiques, même si Elden Ring est plus ''simple'' que les Dark Souls ou Bloodborne).

Enfin, je dois bien avouer que les réactions de Sans-Nom m'amusent beaucoup. Dans la plupart des Isekaï (ou autres Portal Fantasy), des gens sont catapultés dans des mondes qu'ils ne connaissent pas forcément, mais qui ne s'étonnent pourtant de rien. Ici, Sans-Nom ne comprend rien, ce qui renforce le lien avec le joueur qui ne comprend pas tout non plus (comme cette première rencontre avec les ''Doigts''par exemple, ou encore celle avec les hommes-jarres) . Ça apporte un petit quelque chose d'à la fois réaliste et amusant, ce qui est vraiment bien trouvé.

En bref, j'adore toujours autant ce manga !

J'ai déjà rédigé une critique sur le premier tome dans laquelle presque tous les points négatifs sont encore valables dans celui-ci (vous pouvez aller lire ma première critique, car je ne répéterai pas ici les mêmes défauts).

J'ai enfin du positif à dire cependant. Ce tome 2 est légèrement meilleur que le premier. J'ai trouvé les blagues moins forcées (en tout cas à la moitié du tome) et j'ai même apprécié l'alchimie entre les personnages du Bastion de la Table Ronde (bizarrement, on ne voit D. et Corryn nul part). J'ai aussi bien apprécié les nouveaux caractères de Bernahl, de Roderika et de Nepheli, ainsi que retrouver ce bon vieux Alexander. Même les pages d'infos à la fin des chapitres sont plus intéressantes (même si ce n'est pas non plus incroyable, au moins on nous donne enfin de vraies infos supplémentaires).

Mis à part ça, les autres défauts sont toujours là. Notamment le fait que l'auteur utilise toujours des captures d'écran du jeu, même pour le personnage d'Alexander (ça se voit vraiment sur certaines pages qu'il n'est pas dessiné à la main et c'est déprimant de fainéantise). Et surtout, le mangaka ne nous a donné aucun vrai combat depuis le début, alors que les affrontements épiques et difficiles sont la base même du jeu d'origine. Même pour une parodie, je trouve ça inacceptable. Cela dit, le héros a enfin eu droit à un entraînement. Il peut faire autre chose que de se faire envoyer valser à chaque combat maintenant.

C'est toujours pas fou, mais c'est un peu mieux, donc ça veut dire que le manga peut s'améliorer. Je garde espoir, un espoir très faible, mais quand même.

Après avoir été très emballée par le premier tome qui m'a fait beaucoup rire, je retombe un peu et commence à me lasser du côté humoristique et parfois un peu lourd du récit.

Alors certes, j'ai toujours apprécié mon incursion dans l'Entre-Terre aux côtés de Sans-Nom qui débarque à Voilorage et découvre également le Bastion de la Table Ronde. le passage avec la compagne mortuaire m'a beaucoup fait rire, quand on sait que dans le jeu; Fia se contente juste d'une étreinte avec le sans éclat. D'ailleurs, je le redis, mais je pense qu'il est indispensable d'avoir joué au jeu pour comprendre certaines subtilités du manga, au risque de totalement passer à côté de moments clés ou des blagues faites avec les différents PNJ.

Je suis une fois de plus bluffée par les dessins ultra proches de ce qu'on voit dans le jeu, en revanche certains décors sont parfois un peu bâclés ou mis de côté. J'aimerais voir un dessin sur une page entière, d'un paysage, d'un lieu, d'un monument. Et il y a de quoi faire !

Un deuxième tome en demi-teinte pour moi, qui ne présage pas une suite phénoménale. Affaire à suivre.