J'ai découvert @geraldinedormoy il y'a une quinzaine d'années, au temps des blogs. Tous les matins, à travers ses posts sur « café mode » j'appréciais son regard décalé et je suivais son quotidien où toujours elle mettait la bonne distance, se dévoilant avec discrétion et toujours avec pudeur.
Ce voisinage s'est poursuivi à travers son compte Instagram et a créé une proximité étrange, comme si elle était devenue une amie que l'on suit de loin.
C'est donc avec intérêt que j'ai dévoré son dernier livre où elle revient sur son adolescence. Ces années aussi belles qu'ingrates, cet « âge bête » autant abhorré que regretté, celui de l'insouciance et de tous les possibles, celui des angoisses et des complexes. Celui aussi des bonheurs intenses, des amitiés fondatrices et dévastatrices. Celui des premiers émois et des hontes difficilement avouables.
Ce texte est difficile à qualifier. Ce n'est pas un roman, plutôt un récit. Mais Géraldine ne se contente pas d'y raconter ces années là. Elle les dissèque , les analyse, confronte ses souvenirs à ceux de sa soeur, les soumet à ses parents, pour comprendre en quoi cette décennie de vie a façonné la femme puis la mère qu'elle est devenue. C'est tour à tour tendre et violent, c'est « cash » et parfois dérangeant mais c'est d'une sincérité absolue et cela renvoie forcément la lectrice à l'ado qu'elle était. C'est une introspection intime et captivante mais c'est aussi le témoignage d'une époque à travers des objets, des marques, des chansons, ou même des spots de pub qui résonneront forcément en celles qui, comme moi, étaient ado au coeur des années 90.
Le refermant, je me permets la familiarité de m'adresser à toi Geraldine. Merci de m'avoir redonné 15 ans pendant quelques heures et bravo pour le courage dont tu as fait preuve pour te dévoiler à ce point, te dénuder même, te livrer avec autant d'intensité.
Une lecture passionnante.
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Géraldine Dormoy vous présente son roman.