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EAN : 9782729888404
480 pages
Ellipses (25/11/2014)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Comment l'idée d'extinction s'est-elle imposée face aux doctrines de la complétude et de la permanence du monde ? Pourquoi le contexte historique influence-t-il autant la reconstitution des crises et des événements du passé ? Quels sont les développements récents des théories de l'extinction des espèces biologiques ? Ce livre entend répondre à ces questions, en montrant les liens étroits qui unissent ce thème scientifique aux préoccupations sociales, religieuses, ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme il le synthétise dans sa conclusion générale, l'auteur montre que ces théories ont été proposées au cours du temps avant que les éléments de preuves ne soient connus par l'expérience et l'étude. Il en ressort des allers-retours continuels d'une part et une intrication avec le contexte historique dans lequel baigne les théoriciens. Ainsi – par exemple – les réflexions sur les impacts météoritiques et le volcanisme intense sont élaborées après Hiroshima et Nagasaki lorsque les idées sur un potentiel hiver nucléaire émergent. Divisé en 3 parties (Accepter l'extinction ; Expliquer l'extinction ; Intégrer l'extinction), l'ouvrage parcourt ces allers-retours entre faits et théories du XVIème siècle au XXIème siècle. Ce livre n'est pas pourtant linéaire puisque l'auteur, d'une part, montre l'effet cumulatif des faits qui finit non sans heurts par aboutir à un nouveau paradigme et, d'autre part, mélange les périodes de manière très structurée en tissant les liens conscients ou non entre les différentes théories élaborées. Pour la première « non-linéarité », il fait un parallèle avec le cadre théorique sur l'histoire des sciences proposé par Thomas S. Kuhn dans Les structures des révolutions scientifiques. Pour montrer ces phénomènes, l'auteur passe ponctuellement par l'accumulation de courtes phrases -très bien référencées- sur les savants puis les chercheurs partageant ou non l'idée qui s'impose dans le paysage des connaissances. Cette manière de faire alourdit par moment le texte mais elle rend au final assez bien la convergence des points de vue à l'instant « T » tout en ne faisant pas l'impasse sur les dissensions annexes ou profondes. Pour la seconde « non-linéarité », Cédric Grimoult fait la lumière entre les raisons d'une réémergence ponctuelle de certaines idées comme le catastrophisme qui sont, selon les périodes, considérées par la communauté scientifique comme pertinentes et d'autres idées qui finissent par ne plus être que des convictions sans lien avec les faits accumulés. Il est par ailleurs très intéressant de se rendre compte à quel point des idées très ancrées ont pu par moment se révéler dogmatiques, par d'autres être fécondes. Il en est ainsi de la difficulté, encore présente de nos jours, à concilier l'évolution graduelle des êtres vivants et les crises globales subies par la Terre au cours du temps. Comment en effet rendre compte d'extinctions massives sans sembler opérer un retour à la notion de Déluge ? En retournant la question, comment défendre le gradualisme sans risquer de se faire taxer de défenseur de la permanence du monde relative à un certain déisme ? Comment de même proposer un cadre explicatif multifactoriel aux crises sans donner l'impression soit que l'on ne sait pas grand-chose sur tel ou tel évènement, soit que l'on n'ose pas choisir son camp ? Les recherches tout en profondeur de l'auteur permettent au lecteur de naviguer dans ces réflexions des chercheurs dont les postures sont souvent déterminantes dans les manières dont les sciences se construisent.
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Ce livre très complet, très dense, agrémenté de schémas techniques, permet de tout comprendre au sujet des débats passés et actuels sur la question des extinctions. Pas seulement des dinosaures et des mammouths, mais depuis les débuts de la vie sur Terre jusqu'à celle causée actuellement (ou depuis 1 millions d'années ? le débat est en cours) par l'homme. Une mine d'infos sur l'astronomie, la climatologie, les relations écologiques entre espèces, les liens entre le vivant et leur milieu, et même la théorie du chaos ou la course aux armements atomiques. Un lexique permet de suivre même pour les termes techniques. C'est un gros livre, à déguster jusqu'à la fin.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Périodiquement, certains chercheurs mettent davantage l'accent sur les facteurs biotiques plutôt que physiques -ou l'inverse-, et focalisent l'attention sur les extinctions catastrophiques au détriment des phénomènes plus graduels - et réciproquement. Mais le plus surprenant est sans doute que la réalité reste plus complexe que les scénarios initiaux. Et comme la recherche doit procéder du simple pour aller vers le plus compliqué, il en résulte une dynamique révélant à la fois le progrès de l'aventure scientifique et un émerveillement toujours renouvelé devant des découvertes qui défient l'imagination la plus échevelée. Pour ce qui concerne l'évolution des espèces tout au moins, la réalité dépasse -et de loin- les œuvres de fiction, qu'elles soient romanesques ou cinématographiques. Depuis au moins Buffon et Cuvier, ce sont les scientifiques qui inspirent les poètes, plutôt que l'inverse.
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Surtout, la science est œuvre collective, et c'est alors moins l'innovation théorique géniale qui compte -dans un premier temps- que son acceptation par la communauté scientifique, laquelle dépend souvent davantage de l'agencement des diverses observations qu'il s'agit d'expliquer ensemble. L'aspect théorique du travail scientifique consiste justement à combiner de manière cohérente l'ensemble des faits et des mécanismes connus, quitte à en minorer certains et à majorer l'importance des autres. Science de la complexité parmi d'autres, la paléoécologie demande, comme la biologie de l'évolution notamment, l'art de compléter le puzzle, la faculté de l'assemblage, le génie de la connexion. L'origine de chaque idée compte alors moins que la recombinaison permanente, par fusion et délestages sélectifs, des hypothèses préexistantes.
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