À travers ses métaphores imagées et poétiques,
Juan Carlos Méndez Guédez réussit donc à nous attirer dans
des lieux très différents : une maison à l'odeur asphyxiante de légumes, le bureau d'expulsion de l'aéroport de
Madrid Barajas ou bien même le cabinet de consultation d'un médecin. Mais ces lieux ne sont jamais fixes,
comme dans plupart de son oeuvre, l'auteur nous promène à travers les pages, de villes en villages, de la rue
à la plage, de l'avion à la maison. Nous nous promenons aussi, et c'est une nouveauté, d'un corps à l'autre :
corps désirable, corps mutilé, corps mourant. La corporalité est revisitée dans ces récits prenants, parfois
même viscéraux. de cette manière, bien que les narrateurs soient multiples, réapparaissent, inexorablement,
l'odeur, le toucher de la peau, les mains marquées et les pieds, souvent douloureux.
Mais ce qui ravit le lecteur, c'est la dynamique et, surtout, l'intensité des nombreux modes de narrations utilisés
par l'auteur. Les 12 récits, nous sont ainsi transmis sous forme de monologues intérieurs, à d'autres moments
ce sont des réflexions personnelles, une autre fois encore il s'agit d'une protestation tendre et, paradoxalement,
drôle d'une mère qui refuse de voir déporter son fils.
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